« Blé » est un terme générique qui désigne plusieurs céréales appartenant au genre Triticum. Ce sont des plantes annuelles de la famille des graminées ou Poacées, cultivées dans de très nombreux pays. Le mot « blé » désigne également le « grain » (caryopse) produit par ces plantes.
Types et diversité de blés
D'un point de vue économique, les deux types variétaux importants actuels sont des blés à grains nus :
Le blé dur (Triticum turgidum subsp. durum)
Surtout cultivé en Europe, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. Il est très utilisé dans la région méditerranéenne (Italie, pays du Maghreb). Le blé dur, très riche en gluten, est utilisé pour produire les semoules et les pâtes alimentaires. Près de 150 variétés sont inscrites au Catalogue officiel français des espèces et variétés créées par 10 entreprises de sélection et près de 530 au Catalogue Européen.
Quelques variétés de blé dur cultivées en France: Acalou, Actisur, Akenaton, Alexis, Anvergur, Argelès, Augur, Byblos, Chistera, Cordeiro, Duetto, Floridou, Joyau, Luminur, Pescadou, Pharaon, Sachem, Tablur,...
Le blé tendre ou froment (Triticum æstivum)
De loin le plus important, est davantage - mais pas exclusivement - cultivé sous moyennes latitudes (par exemple en Chine, en Inde, aux États-Unis, en Russie, en France, au Canada, en Allemagne). Il est cultivé pour faire la farine panifiable utilisée pour le pain. Ses grains se séparent de leurs enveloppes au battage. Communément dénommée blé tendre ou tout simplement blé, cette espèce a connu une très grande dispersion géographique et est devenue la céréale la plus cultivée, suivie par le riz et le maïs. Il en existe d’innombrables variétés de par le monde. La sélection moderne, commencée à la fin du XIXème siècle par Henry de Vilmorin, s’est concentrée sur trois critères : la résistance aux maladies et aux aléas climatiques, la richesse en protéines, notamment le gluten pour la panification, et bien entendu le rendement. Cette sélection a eu comme contrecoup la quasi-disparition des blés barbus : le gène étant récessif, les nouveaux blés issus de croisements entre blés barbus et blés nus perdent rapidement ce caractère.
Plus de 780 variétés sont inscrites au Catalogue officiel des espèces et variétés créées par 20 entreprises de sélection et près de 2 400 sont inscrites au Catalogue européen.
Quelques variétés de blé tendre cultivées en France :
- D'hiver : Adagio, Aligator, Apache, Inspiration, Iridium, Isengrain, Isidor, Lavoisier, Messager, Nirvana, PR22R20, Odysée, Oratorio, Pueblo, Renan (variété INRA appréciée en agriculture biologique), Sobred, Solution, Starway, Syllon, Tentation, Trémie...
- De printemps : Florence Aurore, Granary, Josselin, Triso, Tybalt...
- Hybrides : As de cœur, Atoupic, Hybred, Hycrop, Perceval, Vergain...
La culture du blé
Les systèmes de cultures ont favorisé divers types de blé :
- le blé d'hiver est semé à l'automne. Il caractérise les régions méditerranéennes et tempérées.
- le blé de printemps est semé au printemps et signale les pays à hiver plus rude. La différence principale avec le blé d'hiver est que le blé de printemps supporte assez difficilement les températures basses. Le blé de printemps n'a pas besoin de vernalisation, il y a peu ou pas de tallage. C'est grâce à lui que la Sibérie occidentale et le Canada sont devenus de gros producteurs.
Le semis
L'installation d'une culture de blé est très importante puisqu'elle conditionne le développement et la croissance des plantes. Le succès de cette installation dépend :
- du choix de la variété adaptée au climat et au sol de la zone
- de la date du semis
- de la densité de semis
- de la profondeur de semis
Le choix de la variété
L'agriculteur cultive généralement plusieurs variétés de blé. Cette diversité lui permet d'étaler son travail et de limiter les risques liés au climat et aux différents ennemis des cultures (ravageurs et maladies). Les critères de choix possibles sont donc les critères techniques :
- le rendement : ce critère est moins important pour les parcelles à faible potentiel
- la valeur boulangère : les agriculteurs ont parfois des contrats imposants une qualité technologique stricte
- la précocité : en fonction du climat local et du calendrier des travaux
- la résistance de la culture au froid, aux maladies, à la verse et à la germination sur pied
- les exigences climatiques (besoins de somme de températures)
La date de semis
Elle dépend de plusieurs facteurs :
- du précédent
- de la variété
- des conditions climatiques
- de l'état du sol
- de stratégie de contournement de pathologie ou d'adventice
- du système de production
- de la disponibilité de l'agriculteur
Les blés d'hiver ont besoin de périodes de froid assez prolongées pour acquérir l'aptitude à fleurir : c'est le phénomène de vernalisation. Il faut donc procéder à un semis précoce avant l'hiver.
La densité de semis
Ce qui importe ce n'est pas la quantité de semences à l'hectare mais le nombre d'épis voire le nombre de plantes par mètre carré. C'est-à-dire le peuplement à réaliser.
Elle varie selon :
- le type de semence : classique ou hybride
- le climat
- le type de sol
- la faculté germinative
- les conditions de semis
- la date de semis
- les pertes à la levée et durant l'hiver
La valeur de la paille
Voici les ordres de grandeurs des éléments qui composent la paille de blé :
- Azote : 7 g/kg
- Phosphore : 0,7 g/kg
- Potassium : 12 g/kg
- Calcium : 4 g/kg
- Magnésium : 1 g/kg
- Sodium : 0,16 g/kg
- Chlore : 5,4 g/kg
- Soufre : 1 g/kg
- Manganèse : 41 mg/kg
- Zinc : 12 mg/kg
- Cuivre : 4 mg/kg
- Fer : 151 mg/kg
- Sélénium : 0,2 mg/kg
- Cobalt : 0,7 mg/kg
- Molybdène : 1 mg/kg
- La paille est également chargée en acides aminés : environ 20 différents.
- Les teneurs en humus peuvent varier d’une source à une autre. La valeur humique de la paille est d'environ 165 kg/tonne.
Il est préférable de laisser la paille au sol. Le fait de ne pas exporter limite les tassements et passages de machines au sein des parcelles (andaineur/presse/télescopique/plateau/épandeur)..