Chanvre

De Triple Performance
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Cannabis sativa. Auteur : Hermann Adolf Köhler, extraite de Les Plantes médicinales, 1887
Production

Le chanvre, Cannabis sativa L. , de la famille des Cannabacées, est une plante originaire d’Asie et cultivée depuis le Néolithique. Il a de très nombreuses utilisations, parmi lesquelles on trouvait traditionnellement la fabrication de textiles, de cordages et de papier, le fourrage pour les animaux.


L'appellation "chanvre" est utilisée pour la plante et la fibre à des fins industrielles, tandis que le nom "cannabis" est utilisé pour la drogue ou l'utilisation médicale. Les différentes variétés de chanvre contiennent en effet plus ou moins de THC (tétrahydrocannabinol), qui a des effets psychotropes. Il est légal en France de cultiver les variétés contenant moins de 0,2% de THC (0,3% à partir de 2023).

La surface cultivée en chanvre en France a chuté drastiquement du XIXème au XXème siècle : de 176 000 ha [1] à moins de 1000ha [2]à cause notamment de la réglementation sur les stupéfiants. Mais aujourd’hui il s’agit à nouveau d’un secteur en plein développement dont la France est le leader européen[3]. Il offre en effet de nombreuses opportunités pour une agriculture et une industrie plus durable.

Le chanvre demande peu d’interventions sur les parcelles, aucun pesticide et se prête donc bien à l'agriculture biologique, il pousse rapidement et permet de diversifier les rotations. De plus, il se valorise presque intégralement : graines, fibres et moëlle sont utilisées dans l’alimentation humaine, la cosmétique, l’industrie textile et automobile, la construction...

Cependant une contrainte pour les agriculteurs est la réglementation très stricte surveillant la production illégale de cannabis.


Description

Plants de chanvre
Plants de chanvre

Le plant de chanvre a généralement une seule tige creuse qui peut mesurer jusqu'à 3m de haut. Il possède une racine pivotante et un système radiculaire très développé, ainsi que des feuilles pétiolées aux folioles de tailles inégales. Il existe des variétés monoïques (un seul pied possède des fleurs mâles et femelles) et des variétés dioïques (certains pieds sont femelles et d’autres mâles). Sur un chanvre monoïque, les fleurs femelles sont disposées en cyme  au sommet de la tige et les fleurs mâles en grappe sur sa partie apicale.


Les produits tirés du chanvre sont :

  • La graine, appelée chènevis.
  • La fleur femelle non fécondée, autorisée en France à partir de 2022.
  • La partie ligneuse, ou moëlle, appelée chènevotte.
  • La fibre, qui correspond à l’écorce de la tige.
  • La poudre, sous produit du défibrage de la paille.


Débouchés

Cette plante ligneuse et oléagineuse peut quasiment être intégralement valorisée. Le ou les débouchés de la culture sont fixés au préalable par le contrat que les agriculteurs doivent passer avec un industriel de première transformation. La contractualisation est obligatoire en France. Le choix de la variété utilisée, la date de semis et la fertilisation entre autres dépendent des attentes de l'industriel.


Fibre

  • Textiles de différentes qualités : bâches, cordes et ficelle, vêtements, et chaussures
  • Produits industriels.
Fibres du chanvre séparés de la moelle, ou chènevotte
Fibres du chanvre séparés de la moelle, ou chènevotte


Chènevotte

  • Litière pour animaux.
  • Paillis, terreaux.
  • Ecoconstruction : parpaings, isolation thermique, béton…
  • Plasturgie en automobile, en emballage (plastiques renforcés de chanvre ou chanvre mêlé à d’autres fibres comme du lin, du sisal..)
  • Papier : filtre, cigarettes, papier journal…


Graine / chènevis

  • Alimentation humaine (riche en oméga 3 et 6, et protéines, très équilibrée et adaptée aux besoins humains).
  • Alimentation animale (oiseaux et poissons).
  • Cosmétique.
  • Peintures, vernis, solvants.


Fleur

La production de cannabidiol (CBD) à partir des inflorescences de chanvre est autorisée en France à partir de 2022. Cependant, seule la récolte sous contrat avec des industriels est possible et non la vente en circuits courts ou en direct.


Poudre

  • Amendement organique.
  • Combustible pour chaudière.

La papèterie à partir de chanvre est en déclin mais le secteur du cannabidiol, à usage récréatif ou médical a un fort potentiel de développement.


Réglementation

A cause de la présence de THC dans le chanvre , molécule responsable des effets psychotropes du cannabis, la culture de cette plante est très réglementée et surveillée, à l’échelle européenne et française :

  • Seules certaines variétés sont autorisées à la production et commercialisation. Vous pouvez trouver le 36ème Catalogue commun des variétés des espèces agricoles publié par la Commission Européenne en 2017 ici.
  • Elles doivent contenir moins de 0,2% de THC. A partir de janvier 2023, la limite passera à 0,3%[4] .
  • L'approvisionnement en semences doit se faire auprès d’organismes agréés : en France la Coopérative Centrale des Producteurs de Semences de Chanvre (CCPSC) qui s'appelle désormais Hemp-It.
  • Les certificats présents sur les sacs de semences achetées doivent être envoyés avec la déclaration PAC pour toucher les aides directes.
  • De façon générale, il est essentiel de conserver ces certificats car ils prouvent le caractère licite de la culture.
  • 30% de la surface nationale en chanvre est contrôlée chaque année (échantillonnage dans les parcelles et dosage du THC). Généralement en juillet ou août.

De plus, la loi EGaLim (2019) oblige la contractualisation avec une chanvrerie, qui collecte la production. Donc les producteurs sont obligés d’être proches des chanvreries dont les principales sont en Champagne-Ardenne, Bourgogne, Franche-Comté, Pays de la Loire, Ile-de-France, Basse-Normandie, Bretagne et Poitou-Charentes.


En France, la CCPSC :

  • Demande de remplir une déclaration sur l'honneur de positionnement géographique de la culture et la transmet aux forces de l'ordre.
  • Recommande de prévenir la brigade de gendarmerie dont vous dépendez.

La France a adopté en 2022 une nouvelle réglementation sur les feuilles et fleurs de chanvre pour s’aligner sur la réglementation européenne :

  • Les agriculteurs ont le droit de produire les feuilles et fleurs et de les vendre à des chanvreries.
  • Ils ont interdiction de les transformer eux même et de les vendre en circuit court.


Culture

Période et climat

Les dates de semis et de récolte varient selon la variété et le débouché recherché (paille ou graine), mais la culture a généralement lieu d’avril à septembre.

Le chanvre ne nécessite pas d’irrigation si les pluies sont régulières, et surtout si le sol est profond.


Type de sol

Quasiment tous les types de sols conviennent au chanvre même s’il préfère les sols profonds, peu acides et frais. Le développement risque d’être hétérogène dans les sols hydromorphes, tassés ou lourds.

En 2016, 70% du chanvre français était cultivé sur des limons argileux, des argilo-calcaire et des craies de Champagne[5]. De plus, 45% étaient dans des sols de moins de 30cm, et 38% dans des sols de 30 à 60cm[5].


Fertilisation

  • Soufre et magnésium : L’apport de soufre et de magnésium n’est normalement pas nécessaire dans les régions où la culture du chanvre est traditionnelle. La carence en soufre se manifeste par une décoloration jaunâtre des feuilles, mais aussi parfois violette sur la tige.
  • Calcium : Le chanvre supporte mal les sols acides. Il est fortement déconseillé de l'implanter sur un sol de pH inférieur à 6, et en dessous de 6.5 il est nécessaire de chauler.
  • Phosphore (P) et potasse (K) : Il faut au minimum couvrir les exportations de P et K par la culture, qui sont pour un rendement de 8 t/ha de paille et de 10 q/ha de chènevis :
    • Phosphore : 50 U/ha[2].
    • Potasse : 150 U/ha[2].
  • Azote : Les besoins totaux en azote sont estimés à 120 U/ha pour un objectif de 8t/ha de paille, si l'eau n'est pas limitante. Il faut soustraire à cette valeur les reliquats d'azote déjà présents dans le sol.

On peut fertiliser en une seule fois avant ou au semis, ce qui permet de ne plus intervenir sur la culture ensuite ou alors en deux fois. D'après un rapport de 2016, la dose d'azote apportée au semis par les chanvriers était d'en moyenne 100kg/ha, et 10% des chanvriers remettent ensuite une dose de 55kg/ha en moyenne[5] pour améliorer le rendement en graines. Terres Inovia recommande d'apporter cette 2ème dose au stade 50cm, soit 5-6 paires de feuilles, en conditions sèches et sous forme solide[6].

L'excès d'azote favorise un un taux d'humidité excessif dans les tiges et les graines, retarde la récolte, allonge le temps de séchage et rend la séparation de la fibre plus difficile.


Pour plus d'informations, vous pouvez consulter le guide de culture de Terres Inovia.


Semis

On sème le chanvre de début avril à début mai, quand le sol est ressuyé et réchauffé : 10 à 12°C. Un semis précoce favorise un bon rendement en paille.

On utilise un semoir à céréales pour semer à 2-3cm de profondeur. Une densité de semis de 40 à 50 kg/ha permet un peuplement de 200 à 250 plantes levées/m²[2], sachant que plus la densité est élevée, plus les tiges seront courtes et fines. Ensuite, si c’est possible il est utile de faire un roulage qui favorise la germination et nivelle le sol pour la récolte.

ATTENTION :  il faut conserver les étiquettes des semences pour prouver qu'elles sont autorisées !


Irrigation

Le chanvre ne nécessite pas d'irrigation quand les pluies sont fréquentes et il résiste bien à la sécheresse, notamment si le sol est profond.

En cas de fort risque de sécheresse :

  • L'irrigation avant ou pendant la floraison permet d'assurer ou d'augmenter le rendement en paille de 3t/ha/100mm[2].
  • L'irrigation à la fin de la floraison ou après permet une majoration du rendement de 6,5q/ha/100mm[2].

L'irrigation peut donc permettre de respecter le contrat passé avec l'industriel, et les coûts supplémentaires sont bien couverts par les gains.  Cependant l’interprofession française du chanvre vise à développer cette culture pour ses qualités environnementales, donc elle conseille de garder l’irrigation comme mesure exceptionnelle.


Ravageurs, maladies et adventices

Les ravageurs du chanvre causent rarement de gros dégâts, mais il est bon de les surveiller :

  • Punaises : en phase de maturation des graines elles peuvent causer leur chute précoce.


De même le chanvre peut être infecté par quelques maladies, mais elles ne causent pas de perte de rendement car les populations de chanvres cultivées aujourd’hui sont génétiquement diversifiées et donc robustes.

Côté adventices, le chanvre n'a normalement pas besoin d'herbicide car il lève et couvre rapidement le sol, mais on peut faire un faux-semis préventif. Sinon, il est possible de désherber mécaniquement avec une herse étrille de grande largeur.

Orobanche en fleurs (Terres Inovia)


L’orobanche est actuellement la principale menace pour le chanvre. Il s’agit d’une plante parasite qui absorbe les nutriments du plants de chanvre grâce à des suçoirs placés sur ses racines. En cas d’infestation importante, toute la culture peut être perdue.

Pour plus d'informations, consultez notre page sur l'Orobanche rameuse sur chanvre.

Il n’existe actuellement pas de traitement efficace contre l'orobanche, et ses graines peuvent rester actives 10 ans dans le sol (TAD de 20 à 30%)[7]. Il faut donc souvent abandonner la culture du chanvre sur les parcelles infectées, mais sur des parcelles seulement faiblement infestées il est possible de cultiver la variété ORION 33, qui est pour l’instant la seule variété résistante. Elle n’est pas insensible à ce parasite mais a 10 à 20 fois moins[2] de chance d’être infectée  et permet une récolte acceptable.

Pour le reste, il faut surtout empêcher la colonisation :

  • Réduire la densité de semis.
  • Espacer dans le temps les cultures de chanvre.
  • Favoriser les “faux-hôtes”, c'est-à-dire que l’orobanche germe mais ne se fixe pas sur les racines du “faux-hôte” et donc meurt. : maïs, lin, pois, sorgho.

Si l’orobanche est observée dans les parcelles :

  • Détruire les pieds infectés avant que l’orobanche forme des fruits. Le mieux est d’arracher l’orobanche et de la mettre dans un sac poubelle.
  • Réaliser la récolte de la parcelle infectée en dernier.
  • Nettoyer soigneusement le matériel de travail du sol et les machines de récolte pour éviter de contaminer les autres parcelles.
  • Ne pas broyer les pailles, car cela risque de disséminer les graines d’orobanche dans l’air.


Terres Inovia surveille la progression de l’orobanche en France. Actuellement elle est présente en Champagne-Ardenne, Haute Saône, et Maine et Loire.

Si vos parcelles sont touchées, déclarez les dans leur enquête de surveillance.

Une liste des nuisibles potentiels du chanvre est disponible sur le site Ephytia, par l’INRAe : à cette adresse.


Récolte

Les dates et méthodes de récolte dépendent des variétés et donc des produits inscrits dans le contrat avec la chanvrerie.

  • Pour l'industrie textile, on a besoin de fibres longues de 2m, récoltées à la pleine floraison ou un peu après donc généralement à partir de mi-août. La récolte se fait en mode non-battu, c'est-à-dire que toute la plante est fauchée et les graines ne sont pas récoltées.
  • Pour une valorisation en construction, on a besoin de fibres rigides et plus courtes. On récolte vers la fin de la floraison début septembre, en mode battu (on récolte la paille et les graines).

De manière générale, pour la récolte des tiges, plus on attend après la pleine floraison, plus les tiges sèchent sur pied, ce qui réduira le temps de séchage et les risques de pourrissement, et peut permettre d'atteindre les exigences de la chanvrerie. Cependant, les tiges seront aussi plus rigides et donc plus difficiles à faucher.

  • Pour récolter les graines il faut attendre leur maturation 4 à 6 semaines après la pleine floraison[2], donc vers la fin septembre. La date idéale de récolte du chènevis est difficile à déterminer car il y a de gros écarts de maturité, entre les plantes et dans l’inflorescence même. Les tiges doivent être défoliées, les graines les plus basses doivent perdre leur enveloppe, et les plus haute doivent être au stade pâteux. Il faut aussi surveiller la météo à l'arrivée de l'automne car le vent et la pluie peuvent faire tomber les graines et diminuer lourdement la récolte. De plus, pour obtenir une paille de bonne qualité il faut s'assurer des conditions favorables au séchage et rouissage de la paille : précipitations espacées, températures hautes, ensoleillement.


Après la fauche, la paille est laissée au sol 10 à 20 jours pour rouir, ce qui permet la séparation des fibres et de la chènevotte, et sécher. Un bon séchage permet de perdre la couleur verte de la fibre et d’obtenir le taux d’humidité adapté à la transformation (15% d’humidité maximum[2]).

Les brins de paille longs doivent être pressés en balles rondes. Les brins courts peuvent être pressés en balles rondes ou carrées.


Matériel

Fauchage
Mode non battu
Matériel Remarques Niveau d'investissement
Ensileuse à rotor modifié + bec Kemper Choix de la longueur des brins : de 20 à 80cm.

Paille directement andainée.

Performant.

Elevé, nécessite une organisation collective de la récolte.

Ensileuse neuve 152 030€

+ bec Kemper 21 000€ [8].

Faucheuse à section de type Busatis Tiges entières, brins longs. Bonne qualité du produit.
Faucheuse-andaineuse automotrice ou faucheuse-conditionneuse Directement andainée.

Nécessité de l'adapter avec des déflecteurs, des diviseurs, etc. Attention aux machines d'occasion pour lesquelles on ne trouve pas de pièces de rechange.

Faucheuse conditionneuse neuve 13 910€ [8].


Mode battu
Nombre de passages Matériel Remarques Niveau d'investissement
2 : d'abord le chènevis, puis la paille Moissonneuse batteuse.

Puis faucher comme en mode non battu.

Le tablier de coupe est réglé juste sous les inflorescences, et la vitesse de battage doit être basse.
1 seul Moissonneuse équipée d'un bec Kemper. Le plus courant, développé par un industriel Allemand. Equipement ou moissonneuse modifiés -> investissement élevé.

Nécessité d'une organisation collective.

Moissonneuse à deux niveaux modulables. Prototype à ajouter sur une moissonneuse conventionnelle.


Séchage et rouissage

Deux ou trois passages d’andaineur sont nécessaires pour homogénéiser le séchage. D’autres préfèrent le faneur qui accélérerait l’action des microorganismes responsables du rouissage en blessant les tiges.


Pressage en balles

Presse à balle ronde pour les fibres longues, et ronde ou carrées pour les fibres courtes.


En conclusion, choisir la date de récolte et le mode de récolte, c'est trouver le meilleur compromis entre la qualité des fibres, la qualité des graines, les exigences du débouché, les coûts et le temps de travail.

Comparaison des différents systèmes de récolte du chènevis en France
Comparaison des différents systèmes de récolte du chanvre (paille+chènevis) en France[9]


Vous pouvez trouver un exemple de comparaison de deux stratégies de récolte (ETA ou CUMA) ici, ainsi qu'un exemple de calcul de la marge par hectare, en agriculture biologique, ici.


Stockage et conservation

La paille est généralement stockée chez les producteurs et acheminée tout au long de l'année chez le transformateur pour être défibrée. De bonnes installations sont donc nécessaires pour conserver sa qualité, ce qui est possible pendant 15 mois. Le taux d'humidité de la paille en balle est normalement de 15% si la récolte a été bien réalisée, et elle continue de baisser jusqu'à 10%[10] ensuite. La densité des balles influe sur le séchage, ainsi que l'humidité de l'air que le chanvre absorbe facilement.


La paille doit être conservée :

  • Si temporairement dans une remorque (la nuit avant la livraison), elle doit être ventilée.
  • A l'abris des intempéries, dans un hangar.
  • A l'abris de l'humidité du sol.

Certaines chanvreries exigent que les balles soient fixées par des ficelles plastiques, plus résistantes, et d'autres exigent l'utilisation de ficelles de sisal ou de chanvre pour éviter les résidus plastiques dans leurs produits.


Le chènevis doit être trié et séché sur place ou chez un prestataire dans les à 6 à 12h après la récolte pour réduire le taux d'humidité jusqu'à 8 à 9%[11]. Le but est d'éviter l'échauffement et la perte de qualité.

De plus il faut :

  • Ventiler le chènevis pendant le transport.
  • Des séchoirs avec un échangeur air/air.
  • Réduire le nombre de passages dans les vis à grain (évite l'éclatement et l'oxydation).


Atouts de la culture du chanvre

Le chanvre se développe comme culture de diversification, grâce à ses qualités agronomiques, et à ses débouchés qui se multiplient. C’est une culture de choix pour une agriculture durable.

  • Pas de traitements phytosanitaires.
  • Pas ou peu d’irrigation.
  • Bonne tête de rotation avant une céréale car bonne pompe à nitrates. Aussi bien que de la luzerne ou des pois.
  • Amélioration de la structure des sols et l’infiltration des grosses pluies grâce à son système racinaire.
  • Rupture du cycle des adventices entre deux culture d’hiver grâce à une levée rapide et un couvert dense.
  • Cycle court de 100 jours, donc libère le sol tôt pour le blé par exemple.
  • Etalement de la charge de travail pendant le printemps et l’été mais organisation importante à la récolte.
  • Valorisable à 100%. Avec toujours des débouchés de plus en plus nombreux et variés.


Aspects économiques

D’après Terres Inovia, les rendements varient en fonction des sols :

  • 4 à 8 t/ha de paille en terres argilo-calcaires superficielles[2].
  • 8 à 12 t/ha en terres profondes (terres de marais, Champagne crayeuse) [2].

D’après TechniChanvre, la moyenne est de 7 à 8t/ha en paille et 500kg à 1,5t/ha de chènevis[12].

Une marge brute de l’ordre de 1000 €/ha peut être obtenue dès lors que le rendement est de 6,4 t/ha de paille et de 0,9 t/ha de chènevis[2], avec cependant un écart important entre l'Agriculture Biologique et conventionnelle. Attention, les coûts de récolte étant élevés, la marge nette peut surprendre.

Par exemple :

  • Marge brute de 1300€/ha.
  • Marge semi nette (prise en compte des charges opérationnelles et coûts des passages) de 440€/ha[13].


De plus, il existe une aide couplée pour le chanvre dans la nouvelle PAC.


Triple performance du chanvre
Triple performance du chanvre[14]


Annexes


Sources

  • "Filière : de la culture du chanvre aux utilisations", Vegetal(e) (consulté le 08/07/2022)

http://www.vegetal-e.com/fr/filiere-de-la-culture-du-chanvre-aux-utilisations_292.html

  1. Perrot Catherine (2021) "Le chanvre : de nouvelles opportunités pour les agriculteurs ?", PleinChamp https://www.pleinchamp.com/actualite/le-chanvre-de-nouvelles-opportunites-pour-les-agriculteurs
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 et 2,11 Terres Inovia (2020) Guide de Culture - Chanvre https://interchanvre.org/documents/5.actu_presse/documents_de_reference/Guide_chanvre_2020_Terres-Inovia.pdf
  3. Semae (février 2021) "LA FRANCE, LEADER EUROPÉEN DE LA PRODUCTION DE CHANVRE" ps://www.semae.fr/solution/la-france-leader-europeen-de-la-production-de-chanvre/#:~:text=1%20713%20tonnes%20de%20semences%20certifi%C3%A9es%20produites%20en%202019&text=Une%20chance%20pour%20la%20France,production%20fran%C3%A7aise%20a%20%C3%A9t%C3%A9%20export%C3%A9e.
  4. WA (2021) "La PAC fixe le taux de THC à 0,3 % dans le chanvre en Europe" , Weeactualités https://weedactualite.com/pac-fixe-taux-thc-0-3-chanvre-europe/
  5. 5,0 5,1 et 5,2 Terres Inovia (2016), "ENQUETE CULTURALE CHANVRE 2016"https://www.terresinovia.fr/documents/20126/157445/Resultats-chanvre_enquetes_synthetique_2016.pdf/e97cddfd-751a-ecce-a026-5615314d55a5?t=1552049224454
  6. Allard Louis-Marie (2019) "La fertilisation azotée du chanvre", Terres Inovia https://www.terresinovia.fr/-/la-fertilisation-azotee-du-chanvre
  7. AgriFind, "Orobanche rameuse sur chanvre" https://www.agrifind.fr/alertes/chanvre/chanvre-orobanche/#description
  8. 8,0 et 8,1 Chambres d'Agriculture France (octobre 2020) Matériels agricoles - Le coût des opérations culturales 2020. Un référentiel pour le calcul des coûts de production et le barème d’entraide https://chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/National/Edition_COC_2020_VD.pdf
  9. Legros Sandrine (septembre 2013) "Chanvre industriel - Le débouché impose le mode de récolte", Perspectives agricoles n°403 p29 https://www.perspectives-agricoles.com/file/galleryelement/pj/17/89/c5/52/403_1555702074819073629.pdf
  10. BaxterW.J. (Bill) (2000), "La culture du chanvre industriel", Ministère de l'agriculture, de l'alimentation et des affaires rurales (Ontario, Canada) http://omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/00-068.htm#mise
  11. Récolter et transformer du CHANVRE à la ferme -Témoignages de producteurs de Chanvre et Paysans valorisant du chanvre fermier en circuit court, Partenariat Européen pour l'innovation, Santé végétale https://pays-de-la-loire.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Pays_de_la_Loire/022_Inst-Pays-de-la-loire/PEI-Sante-vegetal/PEI_Sante_vegetal_Recolter_transformer_chanvre_a_la_ferme_Temoignages_producteurs_chanvre_et_paysans.pdf
  12. Technichanvre, "Le chanvre : culture écologique et durable" http://www.technichanvre.com/informations/le-chanvre-culture-ecologique-et-durable/#:~:text=Le%20chanvre%20est%20une%20culture,%E2%80%93%2055%20kg%2Fha)
  13. Hénin Frédéric, (18/06/2021) "Le chanvre, une culture à l’abri des marchés spéculatifs", Le Betteravier français https://www.lebetteravier.fr/2021/06/18/le-chanvre-une-culture-a-labri-des-marches-speculatifs/
  14. InterChanvre, "La culture" https://interchanvre.org/la_culture
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