Azote
L’azote est l’un des principaux éléments nutritifs en termes de quantité, il joue un rôle clé dans le métabolisme général des plantes. L’azote est indispensable à la culture pour permettre une croissance végétative forte et pour synthétiser la chlorophylle qui apporte l’énergie à la plante. Il est aussi essentiel dans la constitution des protéines. Un blocage de l’assimilation, notamment en fin de cycle, dans les périodes sèches, peut rapidement entrainer une baisse de rendement et de qualité de la production.
La faim d'azote
Dans le cas particulier de la faim d'azote, l’azote ne manque pas dans le sol mais il n'est pas disponible pour la plante. Le phénomène de "faim d’azote" se manifeste par un affaiblissement des plantes, un retard de croissance et/ou une décoloration des feuilles. Il se produit quand le sol est trop riche en carbone comparativement à l’azote, ce qui peut être causé par certains apports de matière organique (paille ou BRF par exemple).
e 235 degrés jour[1] ). La présence de reliquats azotés dans le sol pendant cette période transitoire favorise la future mise en place des nodosités, mais un excédent (plus de 50kg/ha[1] ) la retarde.
Identification de la carence : symptômes
La carence en azote peut se manifester à tous les stades de croissance et de développement de la plante.
Les premiers signes de carence en azote se manifestent généralement sur les vieilles feuilles. Ces dernières jaunissent au fur et à mesure que l’azote se déplace dans les feuilles plus jeunes et plus productives. Ce jaunissement, pour le maïs, se situe le long de la nervure centrale, en forme de V, avec la pointe vers la tige. Les plantes sont aussi plus petites.
Dans les cas les plus graves, les feuilles finissent par se nécroser.
Confirmation du diagnostic
- Outils de diagnostic (Jubil, N-tester…) de nutrition azotée permettent de détecter les carences en azote. Ces deux outils ne peuvent cependant pas être utilisés avant la floraison.
- Diagnostic foliaire à la floraison (peu précis).
Situations à risque
Causes d'une disponibilité de l’azote trop faible :
- Apport trop faible.
- Entrainement hors de portée des racines d’une partie de l’azote apporté.
- Enracinement limité : compétition avec les adventices et notamment les graminées.
- Déficit hydrique : carence azotée causée par le dessèchement du sol.
- Sols sableux, pauvres en humus.
Incidence sur le rendement
Sur les parcelles fertilisées, les carences azotées restent modérées et leur impact sur le rendement est faible.
Conséquences d'un mauvais équilibre
Excès d'azote
- Défavorise la maturité des plantes ;
- Provoque une croissance végétative excessive (verse sur céréales / diminution du taux de sucre sur betterave, etc.).
- Plus grande sensibilité aux ravageurs, notamment les attaques d’insectes piqueurs suceurs, tels que les pucerons.
Carence en azote
- Plante et organes végétatifs chétifs ;
- Jaunissement, au début sur les vieilles feuilles basales (jaunissement des pointes et ensuite des bordures) ;
- Impact direct sur le rendement et la qualité de la production (ex : taux de protéines du blé) ;
- Étant un élément mobile au sein même de la plante, l'azote est transporté, en cas de manque, des vieilles feuilles vers les jeunes pousses. C'est le contraire pour les symptômes liés au soufre.
Solutions préventives contre les carences
Utiliser les couverts végétaux
Les couverts peuvent éviter la perte de 5 à 30 UN.
- Par exemple, pour 250 plantes levées/ m2 : 70-80 % de légumineuses ; 5 % de petites graines (phacélie, moutarde) et des graminées. Un couvert très dense valorise bien la minéralisation du sol :
- Les éléments minéralisés (NPK) vont être fixés par ce couvert.
- La minéralisation concerne également le carbone qui s’échappe sous forme de CO2. Si un couvert végétal dense est en place, ce CO2 reste “coincé” sous la canopée où sa concentration va augmenter, au bénéfice de la productivité des plantes.
Apport d’azote par les couverts végétal permanents (CVP) sur blé : Un couvert végétal dit “permanent” ou “pérenne” (CVP) reste présent sur la parcelle a minima pour deux cycles culturaux, généralement entre 18 et 36 mois. Ces couverts sont le plus souvent composés de légumineuses pour les bénéfices qu’elles apportent en termes d'auto fertilité :
- Assurer une couverture du sol vivante en interculture sans devoir refaire un semis spécifique annuel.
- Grâce à sa plus longue période, le couvert pérenne a un meilleur impact qu’un couvert d’interculture en termes de structuration, fertilité biologique du sol et concurrence des adventices ;
- Il permet de pallier aux problématiques d’implantation des couverts en période de sécheresse.
Implanter des plantes compagnes (cultures associées)
L’exemple le plus connu est le colza associé : associer le colza avec des légumineuses dans la première partie de son cycle végétatif permet de profiter des services écosystémiques naturels (fourniture d’azote, contrôle des ravageurs, gestion des adventices, amélioration de la fertilité des sols). Le colza a une levée plus précoce et une phase de croissance dynamique plus courte que les légumineuses, ce qui lui confère systématiquement au moins une semaine d’avance sur les légumineuses. Ainsi, on limite les risques de concurrence sur le colza dans la première phase du cycle, ce qui rend l’association fonctionnelle. Selon les abaques de Terres Inovia, on peut considérer que la restitution des plantes compagnes avoisine les 30 unités d’azote pour le colza (TERRES INOVIA, 2020).
Pour aller plus loin sur la gestion d'une carence en azote, voir les fiches Arvalis : sur blé ou maïs
Articles dans cette thématique
Sources
- Point sur l'azote organique, Agroleague
- Azote et produits résiduaires organiques (PRO), Agroleague
- Rôle de l'azote et ses effets sur la nutrition des plantes, Agroleague
- Omafra, Gestion du sol, fertilisation, nutrition des cultures et cultures de couverture : http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/hort/soil_fruit.htm#Nitrogen
- Fiche accident Arvalis : http://www.fiches.arvalis-infos.fr/fiche_accident/fiches_accidents.php?mode=fa&type_cul=1&type_acc=1&id_acc=56
- Dubus Gilles (9 avril 2021), "La faim d'azote - Causes et solutions", Le Blog du Jardinier Bio https://www.un-jardin-bio.com/faim-azote/
- "Comment on a définitivement vaincu la faim d'azote", Ferme de Cagnolle https://fermedecagnolle.fr/agronomie-et-msv/agro-ecologie/comment-on-a-vaincu-la-faim-dazote/
- "Rapport C/N", https://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_C/N?oldid=114515582
- Michonnet Jean-Luc (2015) "Sols hydromorphes et zones humides", SOLAG n°5, 01/06/2015 https://pays-de-la-loire.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Pays_de_la_Loire/022_Inst-Pays-de-la-loire/Listes-affichage-FE/RetD/Vegetal/Bulletins-SOLAG/Physico-chimie_du_sol/20150601_SOLAG_Sols_hydromorphes_et_zones_humides.pdf
- ↑ 1,0 et 1,1 Maé Guinet, Bernard Nicolardot, Vincent Durey, Cécile Revellin, Frédéric Lombard, et al.. Fixation symbiotique de l’azote et effet précédent : toutes les légumineuses à graines se valent-elles ?. Innovations Agronomiques, INRAE, 2019, 74, pp.55-68. ff10.15454/jj5qvvff. ffhal-02158172f https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02158172/document