Verse

De Triple Performance
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Légende : Champ de blé versé - Crédit photo : Wikipédia (CC BY-SA 1.0)


La verse est un accident physiologique qui touche principalement les cultures de céréales mais qui peut aussi toucher les légumineuses, le tournesol et le colza.

Les plantes se retrouvent couchées au sol en fin de cycle à cause d’une fragilité au niveau de la tige, ce qui peut entraîner une perte de rendement (jusqu’à 10% de la production) et une dégradation de la qualité des grains[1][2].

Facteurs de déclenchement

Sensibilité de la variété

Certaines variétés sont plus sensibles à la verse[3].

Densité de plantation

Plus la densité de plantation est élevée et plus le risque de verse augmente. En effet, une forte densité entraîne une augmentation de l’étiolement, c’est à dire une compétition du couvert pour le rayonnement intercepté et une augmentation de la longueur des premiers entre-nœuds ce qui fragilise la tige[4].

Apport excessif d’azote

Des apports d’azote trop importants entraînent une plus forte production de biomasse et donc une densité de végétation qui augmente les risques de verse.

Conditions météorologiques

Les conditions météorologiques peuvent aussi être à l’origine de la verse comme des orages, des fortes pluies et des vents violents.

Pathologies

La verse peut également être liée au piétin-verse, une maladie fongique du blé, qui entraîne un risque de verse à maturité en cas de forte attaque.

Évaluer le risque de verse

Le risque de verse dépend de la variété, de la date et de la densité de semis, et de la vigueur des plantes en lien avec la fertilisation azotée (plus les plantes sont développées plus le risque de verse augmente). Le type de sol peut aussi être pris en compte. Pour le blé tendre d’hiver, l’évaluation est ajustée en fonction du développement végétatif (nombre de tiges/m² au stade épis 1 cm, puis longueur des entre-nœuds au stade 1-2 nœuds). Pour le colza d'hiver, on évalue le risque une première fois à l'automne, puis une deuxième fois au printemps. Pour les protéagineux, ce sont la variété et la densité de semis qui jouent le plus grand rôle, et éventuellement l'irrigation (qui augmente le risque)[5].

Exemple de mise en œuvre

Pour le colza, exemple tiré de l'outil en ligne du CETIOM (lien). Premier cas : culture de colza semée en Bourgogne n'ayant pas atteint le stade 6 feuilles au 10 octobre, l'emploi d'un régulateur est sans intérêt, quelle que soit la sensibilité de la variété. Deuxième cas : parcelle semée en Bourgogne avec une variété moyennement sensible, qui a atteint le stade 6 feuilles au 10 octobre, semis dense, beaucoup d'azote disponible et colza bien développé, alors le risque est moyen. Il est conseillé d'intervenir si possible dès le stade 6 feuilles, sinon le plus tôt possible et avant le stade 7/8 feuilles. Pour le blé tendre : un outil comme Farmstar permet l’évaluation du risque de verse en cours de culture via des mesures par satellites et l’utilisation de modèles[5].

Période de mise en œuvre

Sur culture implantée

Echelle spatiale de mise en œuvre

Parcelle

Application de la technique

Neutre Toutes les cultures : Généralisation parfois délicate

Besoin de références, en particulier sur les autres céréales que le blé tendre (orge d'hiver et escourgeon).

  • Blé tendre d'hiver : principale culture pour laquelle la méthode est au point
  • Autres Céréales à paille sauf orges : méthode identique au blé tendre.
  • Orge d'hiver et orge de printemps : Méthode à préciser, impasse plus difficile que pour le blé
  • Colza
  • Protéagineux (pois d'hiver et de printemps, féveroles d'hiver et de printemps) : Méthode à préciser, risque surtout fonction de la variété et de la densité de semis

Positif Tous les types de sols : Facilement généralisable

Positif Tous les contextes climatiques : Facilement généralisable  

Lutter contre la verse

Différentes pratiques culturales permettent de limiter les risques de verse.

  • Choix de la variété
  • Raisonner les apports d’azote
  • Bien choisir la densité de demis
  • Les régulateurs de croissance : ils agissent sur l’élongation des cellules de la tige, pour que les entre-nœuds soient plus courts et les parois plus épaisses et donc que les tiges soient plus solides[6]. Ils ne sont pas à appliquer systématiquement, mais uniquement si le risque de verse est avéré et sont à appliquer en plus de mettre en place de bonnes pratiques culturales. Pour que le traitement soit efficace il faut appliquer le régulateur pendant la période de croissance de la plante, sur une plante non stressée et dans des conditions climatiques favorables à la croissance de la culture le jour de l'application et les jours qui suivent[3].

Sources et références