Potassium

Le potassium est l'élément chimique de numéro atomique 19, de symbole K (du latin kalium). C’est un métal alcalin mou, d’aspect blanc métallique, légèrement bleuté, que l’on trouve naturellement lié à d’autres éléments dans l’eau de mer et dans de nombreux minéraux. Il s’oxyde rapidement au contact de l’air et réagit violemment avec l’eau. Il ressemble chimiquement au sodium.
| K2O | < 60 ppm | > 80 ppm | - |
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Résumé agronomique
Le potassium joue un rôle primordial au niveau cellulaire, rend la paroi cellulaire plus épaisse, et régule également la transpiration de la plante, ainsi que les risques de verse. Il rend également la plante plus résistante au stress climatique (gel et sécheresses) et aux maladies.
Le potassium permet d'améliorer la photosynthèse et la synthèse des protéines, l'absorption d'autres nutriments ainsi que la valorisation de l'azote. [1]
La matière sèche est spécifiquement impactée par une carence en potassium, et s’en trouve restreinte. Si la carence en potassium est néfaste, l'excès l'est également et favorise l'apparition de champignons.
Il est peu mobile dans le sol. La quantité dissoute dans l'eau immédiatement disponible reste faible et les racines doivent explorer le sol pour y trouver ces éléments en quantité suffisante.
Conséquences de la surfertilisation
- L'augmentation de la concentration du potassium dans le sol induit une diminution de l'absorption du magnésium et du calcium.
- Exposition au lessivage des complexes argilo-humique (car les ions Ca2+ et Mg2+ sont remplacés par K+ ).
- Limite la disponibilité du fer et du manganèse pour les plantes.
Compléter efficacement l'offre en potassium du sol
Le choix de la dose et du fractionnement de la fertilisation potassique doit tenir compte de :
- la texture du sol
- la richesse cationique du sol : les risques de moindre efficacité du potassium apporté seront beaucoup plus élevés pour un sol saturé en calcium ou magnésium
- le niveau de fumure azoté : l'azote et le potassium ayant un rôle inverse dans le végétal, le rapport N/K2O de la fertilisation est à la base de la construction d'un plan de fertilisation, surtout en maraîchage et arboriculture
- la pluviométrie
Identification en grandes cultures
Les feuilles de la plante deviennent plus foncées jusqu'à devenir brunes. Les feuilles âgées sont chlorosées sur les bords, puis dépérissent. Le potassium ayant un rôle important dans le gonflement des colloïdes, une carence entraine une turgescence plus faible. Conséquence de la carence, la verse est également un symptôme car elle est identifiable au champ.
Symptômes
Les symptômes peuvent apparaître dès le stade 4 feuilles.
- Par foyer, réduction de la taille et jaunissement des plantes
- Très grande hétérogénéité de la taille des plantes
- Jaunissement puis brunissement et dessèchement de l'extrémité du limbe, puis des bords de la feuille
- Les symptômes concernent d'abord les feuilles les plus âgées. Les jeunes feuilles peuvent rester vertes si la carence est peu accentuée.
- En situation de carence exacerbée, les plantes peuvent disparaître.
Confirmation du diagnostic
- Sol : L’analyse de terre est un bon indicateur de l’état de disponibilité du potassium dans le sol. Il existe des seuils proposés pour la fertilisation potassique établis par le COMIFER.
- Plante : Diagnostic foliaire à la floraison femelle. L’interprétation sera plus facile si on compare les teneurs en K de plantes saines et de plantes atteintes (Coût environ 15 €/analyse).
Situations à risque
- Sols à faible disponibilité en potassium
- Retournements de vieilles prairies non entretenues
- Précédents culturaux dont la totalité des parties aériennes est exportée.
Facteurs aggravants les carences
- La sécheresse
- De fortes précipitations ou une irrigation excessive
- Une carence en manganèse
- La nature du sol : sols acides, sols sableux ou légers (favorise le lessivage), sols argileux lourds ou sols riches en magnésium (rapport K20 / MgO inférieur à 2)[1]
Evolution, incidence sur le rendement
Dans le cas de carence grave non corrigée, la production peut être fortement pénalisée, voire nulle.
Correction en grandes cultures
Lorsque les symptômes sont avérés, il est primordial de fertiliser avec une solution de sulfate de potassium. De manière générale, il est important de compenser les exports pour éviter les traitements curatifs.
- Réaliser un apport de potasse au semis. Dans le cas de sols à très faible disponibilité du K, la localisation au semis du maïs d’un engrais contenant du potassium est souhaitable.
- La dose minimale à apporter est de 60 unités/ha de K20.
Pour aller plus loin sur la gestion d'une carence en potassium sur maïs[2].
Annexes
Sources
- Omafra, Gestion du sol, fertilisation, nutrition des cultures et cultures de couverture : http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/hort/soil_fruit.htm#Pottasium
- Abiodoc, Grandes cultures : Le potassium, élément essentiel mais dangereux (2004) : https://abiodoc.docressources.fr/index.php?lvl=notice_display&id=11163