Amélioration de la santé des ruminants par leur alimentation
Un sol en bonne santé, bien pourvu et sans excès produira des fourrages de qualités avec de bonnes valeurs nutritionnelles (pour les animaux comme pour les humains). Les soins apportés aux sols, et donc aux plantes, jouent un rôle primordial dans l’état de santé de celles et ceux qui s’en nourrissent. Ainsi toutes les carences ou maladies sur les fourrages vont influencer dans la mauvaise direction l’état des consommateurs à 4 pattes. De la bonne santé et digestion des animaux découlent des excréments de qualités, qui apporteront au sol un bon fonctionnement par l’amendement qui s’en suivra.
Toutes les informations présentes dans ce retour d'expérience proviennent du groupe de réflexion "Éleveurs autonomes" qui cherche des moyens pour produire des produits sains, propres et rentables.
L'eau
Le 1er élément souvent négligé mais le plus important c'est l’eau. Constituant principal de toute vie sur terre, elle est aussi un facteur de mort en cas de manque ou de mauvaise qualité. On peut classer l’eau selon 4 "types" pour aider à choisir la meilleure possible pour les animaux.
L’eau de réseau
Traitée au chlore, elle est malheureusement indigeste pour les ruminants si elle dépasse un certain seuil. En effet, le chlore risque fortement de déséquilibrer la flore microbienne qui participe à la rumination. La concentration maximale à ne pas dépasser est de 0,3 mg/L[1] de chlore libre. Elle peut-être mesurée avec un testeur type Hanna HI 701. Il faut également vérifier le pH pour les ruminants, il faut viser un pH de 6.5 à 6.8 (valeur souvent dépassée en réseaux d'adduction d'eau potable (AEP)).
L’eau de puits
Cette eau ne contient pas de chlore, mais attention à la présence de bactéries pathogènes. Elle aussi, comme l’eau de réseau, est riche en minéraux, ce qui la rend plus conductive (pH 5.5 à 7, rH2 : 24-28, Rho : > 6000). Elles ont une teneur faible en résistivité (1300 Rho).
L’eau de pluie
Il faut veiller à ne pas récupérer l'eau de pluie après une période sèche, car elle rencontre une atmosphère et une toiture sale. La récupération d’eau de pluie dite "3ème pluie" permet d’avoir une eau de qualité car non enrichie en minéraux et très chargée en photons (résistivité 90 000 Rho). Si les animaux préfèrent boire dans une flaque plutôt que dans l’abreuvoir, il faut se poser des questions sur la qualité de l’eau de collectée.
L’eau restructurée
De par la pompe, la canalisation pour arriver jusqu’au robinet ou l'abreuvoir et/ou les réseaux électriques qu’elle croise, l’eau se retrouve "explosée" et perd une partie de ses fonctions (hydratantes, structurantes...). Différents systèmes (vortex…) permettent de retrouver ses fonctions originelles. Une importance doit être accordée aux fuites électriques possibles par les pompes immergées. Une eau structurée correctement n’est pas sensible au développement d’algues. A noter aussi une diminution de la température de son point de gel.
Comment effectuer des mesures sur la santé des animaux ?
Le réfractomètre de densité et le réfractomètre de Brix permettent de façon simple et peu onéreuse de mesurer l’hydratation des bêtes directement à la source (urine ou lait). Le pHmètre donne d’importantes informations lui aussi.
Les valeurs données ci-dessous sont issues de la vidéo Santé des troupeaux & bio-électronique, par Pierre-Emmanuel Radigue.
L'urine de vache
Si l’animal est en bonne santé :
- Le pH sera compris entre 7.8 et 8.3.
- Si pH < 7.5 : Déficit en sodium ou potassium, acidose métabolique sanguine et urinaire par excès de soufre chlore, excès de protéines.
- S’il est > 8.5 : Déshydratation, alcalose par déficit en chlore soufre, déficit en protéines, excès d’énergie, excès de fibre, excès de tampon (bicarbonate de Na et de K).
- La densité des urines sera comprise entre 1015 te 1025 mesuré au réfractomètre de densité, 3 à 5% au réfractomètre Brix.
- Si densité < 1010 / < 2% : Excès de protéines, de sodium et potassium, déficit en amidon, bactériologie de l’eau, pathologie rénale.
- Si densité > 1035 / > 10% : Déficit en eau, en sel et en protéines, carence en potassium, excès d’amidon.
La bouse de vache
- Si l’animal est en bonne santé, le pH sera compris entre 6.5 et 6.8.
- Si pH < 6.3 : Excès d’amidon by-pass, défaut de sucres et d’azote ruminal et de fibres. Ration trop concentrée en énergie. Terrain favorable aux inflammations = risque de boiterie et de mammite.
- Si pH > 7 : Excès d’azote by-pass et de fibres. La ration n’est pas assez concentrée.
Le lait frais
Si l’animal est en bonne santé :
- Le pH sera compris entre 6.4 et 6.6.
- Si pH < 6.1 : Déficit en sodium et / ou potassium, acidose métabolique ou sanguine ou urinaire par excès de soufre chlore, excès de protéines.
- Si pH > 6.8 : Déshydratation, alcalose par déficit en chlore soufre, déficit en protéines, excès d’énergie, excès de fibres, excès de tampons (bicarbonate de Na et de K).
- La densité du lait sera comprise entre 1032 et 1035 au réfractomètre de densité, 10 à 11% au réfractomètre Brix.
- Si densité < 1032 / Brix < 10% : Hyperhydratation, carences alimentaires énergie protéine, lait dilué.
- Si densité > 1040 / Brix > 14% : Déshydratation, manque de sel, lait trop concentré.
Le colostrum
Si l’animal est en bonne santé :
- Le pH sera compris entre 6.4 et 6.6.
- Si pH < 6.1 : Déficit en sodium et / ou potassium, acidose métabolique ou sanguine ou urinaire par excès de soufre chlore, excès de protéines.
- Si pH > 6.8 : Déshydratation, alcalose par déficit en chlore soufre, déficit en protéines, excès d’énergie, excès de fibres, excès de tampons (bicarbonate de Na et de K).
- La densité du colostrum sera comprise entre 25 et 30% au réfractomètre Brix.
- Si densité < 20% : Hyperhydratation, carences alimentaires énergie protéine, colostrum dilué.
- Si densité > 35% : Déficit en sel, déshydratation, colostrum trop concentré.
L'eau
Il est intéressant de faire des mesures sur l’eau qui est à la disposition des animaux, afin de vérifier qu’il n’y ait pas de risque pour leur santé :
- Le pH doit être compris entre 6 et 7 (6.5 à 6.8 optimal).
- Si pH < 5.5 : Courants telluriques, problème géobiologique, vérifier la terre des installations photovoltaïques.
- Si pH > 7.5 : Courants parasites, vérifier la mise à la terre, terre > 10 Ohm, vérifier l’isolation électrique des pompes, circulateurs, pompes à lait,...
- Le courant à l’abreuvement : 50 à 150 mV (entre l’eau de l’abreuvoir (sonde rouge) et le sol (sonde noir), régler le volmètre en millivolts).
- Si tension < -150 mV : Courants telluriques, problème géobiologique, vérifier la terre des installations photovoltaïques. L’intervention d’un géobiologue est nécessaire.
- Si tension > 150 mV : Courants parasites, vérifier la mise à la terre, terre > 10 Ohm, vérifier l’isolation électrique des pompes, circulateurs, pompes à lait,...
Les abreuvoirs en matière minérale ou basalte sont recommandés, notamment en sortie de salle de traite.
- La conductivité : 200 à 450 µS/cm.
- La dureté : 5 à 15°.
- Si dureté < 2° : Eau trop douce, surveiller le taux de fer et de manganèse.
- Si dureté > 25° : Eau très dure, risque bactérien important (E.coli), acidifier, adoucir, électrolyser.
L’utilisation d’EM (micro-organismes efficaces)
La conservation des aliments
A chaque récolte de fourrage humide, un risque est à craindre au niveau de la conservation, qui peut avoir de graves conséquences par la suite (moisissure du fourrage = risque de listériose si consommation) et des pertes de valeurs nutritives par échauffement.
Pour prévenir cela, il existe de coûteux conservateurs. Mais d’autres opportunités bien plus abordables existent tels que les cultures de micro-organismes efficaces (EM). Un des éleveurs du groupe "Éleveurs autonomes", incorpore les EM à raison de 10 L / tonne de fourrage brut, par pulvérisation sur l’andain.
L’ensemencement des polygastriques
Beaucoup des membres du groupe les "Éleveurs autonomes" les utilisent aussi au moment de la distribution des fourrages dans l’alimentation (100ml/vaches ou génisses) faisant office de probiotiques par la même occasion. De par ce procédé les animaux les consomment, en profitent pour leur rumination-digestion et les incorporent ensuite naturellement au fumier. Il est possible d’en mettre moins avec de bonnes réussites aussi.
Des essais sont en cours pour trouver un moyen d’incorporation des EM dans les fourrages de ration sèche.
Le traitement des effluents
Certains éleveurs, en ration sèche, pulvérisent les EM sur fumier une fois par semaine. Les résultats sont probants de par une réduction de l’humidité de la litière, donc de la température qui induit une baisse des odeurs et des boiteries... Les effets sont aussi visibles à la facilitation des curages.
En lisier, la dose préconisée est de 1000 L / fosse tous les 2/3 mois (Agriton).
Il est à noter que les EM peuvent être remplacés par de la Litière Forestière Fermentée (LIFOFER) qui utilise des micro-organismes du secteur (achat ou fabrication artisanale).
Les cultures fourragères
Selon les modes d’élevage des ruminants, les types d’alimentation varient, mais il ne faut pas perdre de vue les bases : les ruminants sont faits pour manger de l’herbe et la ruminer. La qualité et la diversité des espèces apportées à l’auge ou proposées au pâturage influencent la santé et la production du bétail.
Conduite des prairies
La hauteur des plantes que l’on peut observer correspond à la profondeur des racines, c'est-à-dire qu’il y a autant de biomasse à l’air libre que sous terre. Lors de surpâturage ou de coupes trop basses (7 - 8 cm étant un minimum en fauche), les racines vont diminuer leur volume de presque autant que ce qui a disparu en surface. Une prairie surpâturée tout l’été devra reconstruire ses racines et utilisera pour cela une quantité d’énergie qu’elle ne pourra pas mettre dans sa croissance en foliaire. De même, il apparaît qu’en système de pâturage tournant dynamique (PTD) pur, la plante régresse au final au bout de plusieurs années. Le fait de conduire au moins une fois tous les deux ans les parcelles jusqu’à montaison (pour fauche) permet aux racines de s’exprimer et de pouvoir se développer pleinement.
Composition des prairies
Souvent boudés à tort, les mélanges type ray-grass anglais(RGA)- dactyle - fétuque - luzerne - trèfle violet (TV) permettent d’obtenir de forts rendements avec très peu d’intrants, voir uniquement une fumure adaptée et un peu du mélange défini par le groupe "Eleveurs autonomes" pour la relance de la vie du sol et biostimulation foliaire. Sur des terres pauvres en calcaire ou acide, la luzerne peut être avantageusement remplacée par du lotier. Privilégier des espèces souples et tardives pour donner de la souplesse dans les fauches et garder une appétence maximale.
Les prairies de 2-3 ans
Souvent à base de ray-grass hybride (RGH) - trèfles, elles ont des capacités de production élevées mais seront moins bénéfiques pour le sol (profil moins occupé en globalité) que celles précédemment citées. Elles peuvent néanmoins permettre des stocks de qualité et en quantité.
Les dérobées hivernales ou méteil fourrager
Avec des rendements souvent excellents, une occupation racinaire très intéressante, les méteils fourragers (ou grain) sont des cultures qui se développent beaucoup. En règle générale 150-180 kg de céréales (avoine, blé-épeautre, seigle) et 35 kg de légumineuses (pois – vesce) voire plus si féverole.
Suivant les dates de récoltes envisagées, différents choix d’espèces sont à réfléchir :
- Les précoces : Récolte le 15 avril, objectif : 5 à 6 t MS/ha :
- Les semi-tardives : Récolte le 5 mai, objectif : 6-10 t MS/ha :
- 40 - 60 kg féveroles.
- 15 - 30 kg pois fourrager.
- 5 - 20 kg vesce commune.
- 3 - 5 kg trèfle squarrosum.
- 3 - 5 kg trèfle de Micheli.
- 50 - 70 kg d’avoine d’hiver.
- 60 - 80 kg de triticale ou blé ancien.
- Les tardives : Récolte après le 15 mai, objectif : 7 à 14 t MS/ha :
- 50 - 80 kg de féveroles d’hiver.
- 5 - 20 kg de vesce.
- 15 - 30 kg de pois fourrager d’hiver.
- 2 - 5 kg de trèfle de Micheli (+ squarrosum).
- 50 - 70 kg d’avoine d’hiver.
- 60 - 80 Blé ancien très tardif.
Au fil des années on remarque régulièrement des féveroles souvent maladives, même en cas de protection renforcées avec des oligo-éléments ou autre. Mais, de par son pouvoir racinaire avec un pH faible qui perfore le sol et libère des minéraux et son odeur apparemment répulsive pour certains ravageurs, il pourrait être préjudiciable d’ôter les féveroles du mélange. Certains souhaitent quand même l’enlever des méteils fourragés, car elle est oxydée[1] . Pour prolonger le méteil et assurer une seconde coupe, voire une culture, du trèfle violet (diploïde pour la fauche) pourrait être ajouté au mélange.
Les luzernes
Certes gourmandes en amendement (pour 14 t exportées il faudra ramener 300 U de K2O, 120 U de P2O5, 300 U de CaO (Oxyde de calcium) et 60 de SO3 (+ oligos)), les luzernes ont de bonnes productions notamment estivales. Avec un sursemis de méteil à l’automne (semis direct (SD) ou après un déchaumage léger 2-3 cm) on peut obtenir de gros rendements avec de bonnes valeurs et conserver la luzerne pour l’été suivant.
Les dérobées estivales
Moha-trèfle, millet-trèfle… Aléatoire au bon vouloir de la pluviométrie. Pour assurer un pâturage estival, un semis de chicorée pourrait aussi être envisagé après la récolte du méteil. Elle a une faculté de pousse impressionnante malgré la sécheresse. Ajouter du tournesol voir du colza serait sûrement pertinent. Et pourquoi pas essayer des couverts d’été en SD dans les prairies naturelles, en tout début d’été avant leur arrêt végétatif dû aux fortes chaleurs ?
Préserver les sols
Il faut prendre conscience que nos pratiques ne sont pas forcément vertueuses, voire même dévastatrices parfois sur la biodiversité des sols. Les travaux, superficiels ou profonds, sont parfois inévitables pour réparer des structures abîmées par des passages de matériels en conditions pas toujours propices. Même s’il est vrai qu’un sol vivant et non travaillé devient naturellement plus porteur, les récoltes ne sont pas toujours planifiables en conditions optimales. Sans compter le poids des machines ou des ensembles qui devient de plus en plus gigantesque voire démesuré.
Sol nu, sol foutu ? Tout porte à croire que les différents travaux réalisés sur les sols qui visent à les restructurer sont forcément un bouleversement profond pour la vie du sol. Mais selon les conditions ou les cultures, cela peut rester inévitable. Même si le labour peut aider à gérer une impasse technique, est-il vraiment la solution ? Une charrue permet-elle d’avoir des champs propres sans avoir besoin de désherber par la suite ?
L’un des inconvénients majeurs de ces techniques de structuration mécanique des sols est la perte des argiles lors de pluies et quand il ne reste que les sables et les cailloux, il est trop tard. Le stockage de l’eau, qui devient un véritable enjeu, est nettement plus important dans une structure qui reste poreuse (et non hydromorphe).
Seule la couverture des sols par le "génie végétal", chère à Lucien Séguy, permet par son pouvoir racinaire de le conserver, de l’améliorer et de garder une bonne structure qui permettra de semer en semis direct, à la volée ou avec un minimum de travail. D’ailleurs, les exsudats racinaires seraient certainement l’une des clés d’un sol en bonne santé, mais ceci est difficilement quantifiable. Il faut voir les couverts comme une fabrique d’éléments nutritifs qui seront restitués au sol pour les cultures suivantes, quitte à les fertiliser parfois pour maximiser leur biomasse et leur pouvoir désherbant.
Malheureusement les étés comme 2022, ne sont pas propices à semer des couverts. C’est pour cela que des techniques de semis très précoces, voire des couverts permanents, sont très intéressants à étudier et à essayer.
Pour les semis ultra précoces, souvent réalisés au printemps à la volée, ou en même temps que les cultures principales (blé, orge, avoine de printemps…), il faut faire très attention aux désherbages réalisés précédemment (type sulfo) ou aux fortes doses d’azotes qui peuvent souvent nuire au bon développement des légumineuses. S’il n’est pas possible d’avoir un bon créneau (sécheresse comme 2022) pour faire le semis du couvert, il peut être envisagé à l’automne selon l’assolement.
Pour en apprendre plus sur le semis direct sous couvert permanent, cf chapitre 3 du Guide Magellan 2019.
Le GIEE Magellan a également mis en place un outil d’aide au choix de son couvert végétal : ACACIA.
Bien nourrir les plantes
Une plante bien nourrie sera plus à même de résister à des stress biotiques (maladies, bioagresseurs) et abiotiques (changement climatique) Les avancées techniques mettent aujourd’hui en évidence des carences, voire des carences induites. Par exemple, l’assimilation de l’azote apporté ne sera pas possible sans présence de soufre.
L’ammonitrate (NO3-) requiert que la plante absorbe énormément d’eau pour l’assimiler, ce qui aurait pour conséquences d’obliger la plante à se surcharger en eau et à réduire l’épaisseur de ses parois cuticulaires, favorisant ainsi une dilution de la sève (chute du Brix) et les attaques de ravageurs. Mais il est disponible rapidement pour la plante.
L’urée (azote ammoniacal NH4+) se rapprocherait plus d’une forme "connue" et transformable par la vie du sol.
Les différents oligos-éléments ou minéraux seront bien sûr eux-aussi à apporter si besoin.
Les carences en bore et molybdène deviennent courantes. Les apports de calcium, de phosphore, de magnésium,... seront à surveiller sous réserve de connaître les besoins de la culture. Les analyses de sol, de sève (Novacrop) ou les différents testeurs existants (LAQUAtwin) permettent de se faire une idée des potentielles carences à rectifier.
Pour aller plus loin sur le sujet, nous vous invitons à lire cette page : Approche nutritionnelle en agriculture.
A retenir
- Si le travail du sol est inévitable, des outils respectant la verticalité des profils permettront de ne pas retourner les horizons tout en ayant une action sur les éventuelles compactions. Mais cela devra rester occasionnel au possible et surtout être accompagné d’un semis (couvert végétal de préférence) pour que des racines puissent profiter aussitôt de cet ameublissement et recoloniser le sol immédiatement. Les travaux de planéité seront aussi réalisés dans les mêmes objectifs (avant semis de prairies ou cultures pérennes).
- Dans le même temps, l'apport de ferments en injection au fissurateur (EM ou LIFOFER) ou en pulvérisation (EM, LIFOFER ou TCA (Thé de compost aéré)) pourra fortement contribuer à recréer un environnement et un sol vivant plus rapidement.
- L’assolement devra être repensé et adaptable suivant les soucis rencontrés. Le temps des entêtements à vouloir faire du blé dans des parcelles à ray-grass est révolu, on s’aperçoit que la chimie n’arrive plus ou difficilement à aller contre la volonté du sol à faire pousser certaines plantes. Il va falloir réussir à comprendre comment faire avec, à s’adapter, voire en profiter.
Et le bio là-dedans ?
Sans travail du sol c’est très compliqué. Les outils à dents de type scalpeur travaillant à quelques centimètres (suivant la végétation présente) arrivent à faire du bon travail sur sol plat. Attention à choisir un modèle sans rouleau plombeur qui favorise le repiquage.
Les fraises travaillant à vitesses élevées (type Horsch, Semexact) permettent de casser efficacement des grosses biomasses (2 passages possibles à 3 semaines d'intervalle). Dans ce cas un apport d’EM, LIFOFER et/ou AHF (Acide Humique et Fulvique) sera utile à une bonne dégradation. Ces techniques restent soumises à une météo favorable.
Un semis très dense et rapide pour prendre l’ascendant sur les repousses (en bio comme en conventionnel) apparaît comme une bonne solution pour couvrir rapidement le sol et minimiser le développement des adventices.
Corriger les carences des plantes pour éviter les carences chez les animaux
Pour en apprendre plus sur le sujet :
Sources
Cette page est une synthèse d’une année d’échanges entre membres du groupe "Éleveurs autonomes", constitué par des agriculteurs, des techniciens et des vétérinaires de toute la France. Elle a été réalisée par Alain Baty.