Catégorie:Couvert végétal
Un couvert végétal désigne un ensemble de végétaux recouvrant le sol de manière permanente ou temporaire.
Les couverts végétaux, un intrant stratégique pour l’agriculture de demain
Les couverts végétaux sont devenus obligatoires avec la dernière PAC et pour la protection des eaux. De plus en plus d’agriculteurs les voient comme des outils agronomiques efficaces, et de moins en moins comme une simple contrainte réglementaire.
Les couverts végétaux favorisent une activité biologique et une mobilisation d’éléments nutritifs redistribués à la culture suivante selon
la qualité et le type de couvert. Le choix de couverts doit tenir compte des contraintes propres de l’exploitation (climat, matériel…etc) mais surtout des objectifs visés à terme.
Graminées | Crucifères | Légumineuses |
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La diversité des couverts végétaux et de leur fonction incite les agriculteurs souhaitant les utiliser massivement à se former et à tester plusieurs modalités les premières années pour trouver les meilleurs couverts dans leurs localités.
Couvert permanent
En France, cette dénomination désigne un couvert végétal ayant comme fonction principale la protection des sols contre l'érosion, la protection (zone-tampon) des cours d'eau, de nappes, aquifères ou de zones humides vulnérables.
Il ne s'agit pas de culture, mais d'un couvert pérenne composé d'herbacées ou de ligneux ou d'un mélange des deux.
Couvert intermédiaire
Il s'agit de cultures présentes entre deux cultures principales et dont tout ou partie est restitué au sol. On parle aussi de plante d’inter-culture ou d'engrais vert.
Leur fonction est de réduire l’érosion des sols, de réduire le lessivage des nitrates, de lutter contre l'envahissement des adventices. Leur enfouissement partiel ou total enrichit le sol en matière organique, et en azote s'il s'agit d'une espèce de la famille des fabacées, permettant ainsi des économies de produit fertilisant.
On peut citer :
- les cultures intermédiaires piège à nitrates (CIPAN) ainsi nommées car elles piègent les nitrates restant à l'issue de la culture de vente précédente et limitent la pollution de l'eau potable. Dans l'Union européenne, leur utilisation dans les systèmes de culture s’est accrue depuis la mise en application de la directive Nitrates. En France, la couverture hivernale des sols en inter-culture est devenue obligatoire en 2012 pour toutes les parcelles situées en zone vulnérable, une mesure qui concerne 55 % des surfaces agricoles françaises[1].
- les cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE). La biomasse obtenue peut être séchée et brûlée ou utilisée pour produire du méthane.
Les couverts intermédiaires génèrent un intérêt croissant pour leur potentiel d'atténuation du réchauffement climatique, du fait de leur capacité :
- à fixer du CO2 atmosphérique et à accroître le stockage de carbone dans les sols (de 5 à 7 ‰ par an) [2]
- à engendrer un forçage radiatif négatif (refroidissement) du fait de l'augmentation de l'albédo et de la diminution du rayonnement infrarouge du sol
- à augmenter l'évapotranspiration et à réduire ainsi les flux de chaleur sensible[3].
- à permettre la pratique du semis direct, sans intervention mécanique de travail du sol, ni labour, ni hersage, et à réduire ainsi la consommation de carburants et les émissions de CO2 associées[4].
Cette pratique est encouragée par l’initiative internationale "4 pour 1000", lancée par la France lors de la COP 21, qui vise à augmenter le taux de carbone des sols de 4 ‰ par an (soit 0,4 %). Si cet objectif était atteint, l’augmentation de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère pourrait être stoppée[5]
Choix du couvert
RDV sur la page Choisir un couvert végétal.
Avantages et inconvénients des couverts végétaux[6]
Avantages
- Ils limitent la battance, le ruissellement et l'érosion : la présence de végétation réduit fortement ces 2 phénomènes en comparaison à un sol laissé nu. En semis direct cet effet se prolonge sur la culture suivante.
- Ils évitent la compaction des sols nus, grâce au travail réalisé par les racines du couvert. En système semis direct (arrêt total du travail du sol, les couverts sont alors fortement conseillés, voire indispensables).
- Ils apportent de la biomasse au sol pour les cultures de rente à venir
- Ils améliorent l’infiltration de l’eau
- Ils diminuent le pH des terres agricoles
- Ils favorisent la vie du sol : l'activité biologique du sol est dopée par la présence de végétation : micro-organismes, vers de terre, carabes, ....
- Ils augmentent le taux de matière organique du sol : la matière végétale du couvert (racines + parties aériennes) nourrit le sol.
- Ils peuvent enrichir le sol en azote ou en soufre : un couvert végétal à base de légumineuses (N) ou de crucifères (S) permet d'alimenter le sol et la culture suivante.
- Ils retiennent les éléments fertilisants du sol : ils sont absorbés par le couvert qui les remet ensuite à disposition des cultures suivantes, évitant leur perte par lessivage ou leur blocage par le sol.
- Ils fixent les pesticides et activent leur dégradation grâce à l'activité biologique du sol.
- Ils diminuent le salissement : un couvert "étouffant" réduit le développement des adventices et facilite le désherbage.
- Ils apportent de la biodiversité et permettent d'allonger la rotation. Un choix de couverts judicieux permet de diversifier les familles de plantes sur une parcelle et participe ainsi à casser les cycles de certains ennemis des cultures. Les risques de maladies et de parasites sont réduits.
- Ils favorisent le développement de la faune sauvage : les couverts offrent gîte et nourriture à la faune sauvage.
- Ils augmentent la portance des sols et facilitent l'épandage des engrais de ferme (fumier et lisier).
- Ils créent un mulch : lorsque le couvert n'est pas enfoui en profondeur, il contribue à la création d'un mulch en surface du sol qui favorise la vie du sol, diminue l'évaporation de l'eau et empêche la formation d'une croûte de battance.
Inconvénients
- Les couverts sont un nouveau système de culture qu'il faut apprendre à connaître.
- Ils peuvent entraîner un coût supplémentaire si la semence est chère ou si l'on augmente les passages pour le travail du sol.
- Une technicité importante est nécessaire pour obtenir certains résultats recherchés : plus de rendement et moins de charge. Ceci demande donc du temps.
- De nouveaux outils sont parfois très utiles pour réaliser ces nouveaux itinéraires techniques (semoir avec disques ouvreurs, chasses mottes rotatifs, semoir de semis direct...). Ces outils ne sont pas forcément disponibles.
- Ils sont plus faciles à implanter et à détruire en système de semis direct. Or, les semis direct sont actuellement peu développés. Le couvert végétal est ainsi une technique prometteuse, mais qui demande encore beaucoup de mises au point pour une efficacité optimale.
Coût d'un couvert végétal
Préparation :
- Labour : 42 €/ha
- Roulage : 12 €/ha
- Déchaumage : 16 €/ha
Semis :
- Semis (semoir céréale) : 21 €/ha
- Semis combiné : 39 €/ha
- Semis à la volée : 10 €/ha
- Semis (semoir TCS) : 32 €/ha
Destruction :
- Broyage : 28 €/ha
- Passage pulvérisateur + glyphosate : 20 €/ha
Exemple d'itinéraire technique :
- 2 déchaumages + semoir céréales + broyage = 81 €/ha
- Semis direct + broyage = 52 €/ha
Pour aller plus loin
Annexes
Cette culture est évoquée dans les exemples de mise en œuvre suivants :
- Alternance des cultures pour lutter contre les graminées d’hiver - retour d'expérience (Georges Joya - Aglae)
- Combinaison du désherbage mécanique et chimique des cultures de printemps - retour d'expérience (Alain Marty - Aglae)
- Féverole en couvert végétal d'interculture - retour d'expérience (Jean-Michel Bardou - Aglae)
- Gestion de la flore en colza bio post couvert végétal - retour d'expérience (Jean-Jacques Garbay - Aglae)
- Gestion progressive de l'enherbement sur le rang pour optimiser les objectifs de production - retour d'expérience (Guillaume Biasotto - Aglae)
- Réduction de l'écartement et augmentation de la densité de semis pour réduire la pression adventice - retour d'expérience (Jérôme Sainte-Marie - Aglae)
Voir les cultures suivantes :
Sources
- Fiches couverts - Arvalis-infos
- Outil d'aide à la décision Arvalis : Choix-des-couverts.arvalis-infos.fr
- Page wikipedia sur le couvert végétal
- Les couverts végétaux, un intrant stratégique pour l’agriculture de demain - Agrifind
- Faire les bons choix du couvert
- Arvalis: Quelques éléments pour bien réussir son couvert
- Choisir et réussir son couvert végétal pendant l'interculture en AB - ITAB
- ↑ Couverts végétaux https://www.terre-net.fr/couverts-vegetaux/t216
- ↑ Understanding and Enhancing Soil Biological Health: The Solution for Reversing Soil Degradation, pages=988–1027 http://www.mdpi.com/2071-1050/7/1/988
- ↑ Potentiel d’atténuation des changements climatiques par les couverts intermédiaires, pages=43-58 https://www6.inra.fr/ciag/content/download/6305/46333/file/Vol62-4-Ceschia.pdf
- ↑ Addition of Cover Crops Enhances No-Till Potential for Improving Soil Physical Properties https://acsess.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.2136/sssaj2010.0430
- ↑ Bienvenue sur le site de l'Initiative "4 pour 1000" https://www.4p1000.org/fr
- ↑ Le Paysan Tarnais (https://www.paysantarnais.com/actualites/quels-sont-les-interets-et-les-contraintes-des-couverts-vegetaux:DQVPSH3E.html#:~:text=%2D%20Ils%20augmentent%20la%20mati%C3%A8re%20organique,sol%20et%20la%20culture%20suivante.)
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