Thé de compost oxygéné

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Le TCO (Thé de Compost Oxygéné) ou JCAA (Jus de Compost à Aération Active) ou encore TCA (Thé de Compost Aéré) est un liquide riche en microorganismes (bactéries, champignons, nématodes,...) extraits d’un compost (ou lombricompost) de bonne qualité que l’on multiplie en les nourrissant de mélasse de canne pure et d'autres éléments selon les recettes.

Dilué à l’eau, le TCO est pulvérisé sur les plantes en vue d’augmenter leur capacité photosynthétique, leur vigueur et leur résilience face aux bio-agresseurs et à différents types de stress.


Les ingrédients du thé de compost pour un volume de 200 litres

D’après la recette de base du Dr. Ingrid Hörner

  • 200 litres d’eau de bonne qualité (eau de pluie ou eau du puits). En cas d’eau chlorée laisser tourner dans la machine pendant 4 à 6 heures. Pour éviter ce type de problème et s’assurer de disposer d’une eau de qualité il est aussi possible d’utiliser de l’eau osmosée.
  • 30 g BioAktiv Plantes (composante énergétique) ou du sel de Guérande
  • 100 g poudre de basalte (composante minérale (oligoéléments) - p.ex. Eifelgold)
  • 300 g mélasse de canne à sucre (composante pour nourrir les micro-organismes ; ne pas utiliser de la vinasse)
  • 200 g Maltaflor avec mycorhizes (engrais à base d’orge maltée)
  • 1 litre de compost de bonne qualité (source de bactéries, champignons et substances humiques - utiliser de préférence un vieux compost de bois - ne pas utiliser des composts jeunes ou du lombri-compost, à moins que ce dernier soit très mûr et passe le test au cresson)
  • 0,5 litre d’un bon terreau d’une forêt de feuillus.
  • En fonction des besoins de la culture, on ajoute des compléments minéraux, acides humiques, etc. au moment de remplir le pulvérisateur.


L’élaboration du thé de compost

  • Remplir la machine avec de l’eau et la mettre en route. Le cas échéant, y pré-traiter l’eau pendant 4 à 6 heures pour éliminer le chlore et neutraliser les effets du calcaire.
  • Régler la température à 25°C (+/- 3°C) et la maintenir pendant 24h. A 20°C jusqu'à 48h. A 30°C seulement 12-15h (contrôle par la formation de mousse - le thé de compost est prêt à l’emploi quand le chapeau de mousse commence à tomber).
  • Ajouter les ingrédients dans l’ordre de la liste ci-dessus : on commence toujours par le BioAktiv suivi du basalte. La mélasse est d’abord dissoute dans 5 litres d’eau tiède et le Maltaflor trempé et délayé pendant un quart d'heure dans un litre d’eau. Une fois homogénéisés, on les verse lentement dans la machine.
  • Important : pour éviter de contaminer et d’ainsi perdre les lots suivants, il faut nettoyer la machine immédiatement, une fois séchés, les résidus sont difficiles à enlever et, par manque d’oxygène, les micro-organismes aérobies risquent de suffoquer et se décomposer en anaérobie. Le processus tourne donc vers la putréfaction, la production de pathogènes et de mauvaises odeurs.


Emeric Saboureau nous présente dans cette vidéo sa façon de faire un TCO ainsi que sa recette :



A noter : D'après Emeric Saboureau, la durée d'infusion va jouer sur la composition du TCO.

Avec une eau entre 18 et 22°C si on laisse infuser le compost pendant :

  • 12h : le TCO sera plutôt bactérien,
  • 18h : on sera sur un ratio bactéries/champignons a peu près égal mais on commencera à tendre vers un TCO de champignons,
  • Entre 18 et 24h : le TCO sera plutôt constitué en majorité de champignons,
  • Au delà : on favorise les nématodes et les protozoaires.

Tout dépend de ce que l'on veut pulvériser dans les champs et de ce que l'on veut en faire. Quoi qu'il arrive il ne faut jamais pulvériser un TCO ayant une odeur de putréfaction car c'est le signe qu'il est chargé en éléments pathogènes pour l'homme.


Les critères de qualité

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  • Il y a une odeur typique et la formation d’un chapeau de mousse. Quand celui-ci commence à tomber le thé de compost est prêt à l’emploi.
  • L’absence de mousse et/ou une odeur de putréfaction indique un problème. Il ne faut donc pas l’utiliser.


Le test au cresson

  • Mettre 150 ml du compost dans deux pots en verre de 1 500 ml.
  • Bien humidifier le compost à l’aide d’un vaporisateur, y déposer une vingtaine de graines de cressons, et fermer un des deux pots hermétiquement.
  • Si le compost est de bonne qualité le cresson dans les deux pots devrait germer et lever sans problème.


La pulvérisation

  • A la fin du processus, le thé de compost doit être épandu en quelques heures.
  • Si l’on prélève des quantités partielles, on enlève le reste du compost, on compense le volume prélevé avec de l’eau et on laisse tourner la machine. On assure ainsi que la quantité restante continue à être bien oxygénée.
  • Dosages :
    • 20 à 100 litres/ha pour la vitalisation des plantes.
    • 100 à 500 l/ha pour stimuler la vie du sol et pour un effet pseudo-fertilisation.
  • Diluer la bonne quantité de thé de compost avec la quantité d'eau qui, en fonction des caractéristiques techniques du pulvérisateur, permet une application dans de bonnes conditions.
  • Dilution minimale 1:3, maximale 1:10.
  • Règle générale :
    • faible dosage = effet rapide, mais de courte durée (idéal pour le premier passage).
    • dosage plus élevé = effet plus lent, mais plus durable (passages suivants).
  • Pour augmenter l’efficacité des pulvérisations de thé de composts, on peut ajouter différents composants minéraux et biologiques au moment de remplir la cuve du pulvérisateur (ferments, acides humiques, enzymes, extraits d’algues, etc.)
  • Le réfractomètre et les testeurs Horiba (pH, EC, Ca, K, NO3-), sont des instruments performants pour tester l’efficacité d’une pulvérisation foliaire en bout de champs.
  • Pour aider la maturation des céréales on peut pulvériser un extrait à l’eau d’un foin de bonne qualité après la dernière application de thé de compost. C’est une bonne source de silice organique qui a également de l’intérêt dans d’autres situations.
  • Les moments propices pour la pulvérisation sont choisis en fonction des stades de développement de la culture et des facteurs de stress (chaleur, froid, manque de nutriments et d’eau, stress physique (tassement, grêle, etc.)


Des moments propices pour les applications foliaires

La vitalisation d'une plante par pulvérisation foliaire peut aider à dissiper un stress abiotique et améliorer la symbiose de la plante avec la microbiologie de sa rhizosphère, augmentant ainsi l'absorption de nutriments et par voie de conséquence, la santé et la productivité de la culture.


Céréales

  • Après la levée, au milieu du tallage.
  • Au moment de l’épiaison.
  • Toujours lors d’un stress.


Maïs

  • Après la levée.
  • Au stade 3 à 4 feuilles.
  • A la montée, le plus tard possible tant qu’on peut encore passer avec le pulvé.


Colza

  • Après la levée.
  • Avant la fin de la période végétative à l’automne.
  • Au début de la période végétative au printemps.
  • Au début de la montaison, surtout en conventionnel à cause de la fertilisation azotée importante.
  • Juste avant la floraison.


Fourrage

  • 1 à 2 semaines avant le fauchage et encore juste avant le fauchage pour plus de sucre.


Les pulvérisations foliaires au printemps

La vitalisation de nos cultures déjà en place devrait être une priorité au printemps, car C'EST LE MOMENT pour aider les plantes à se créer une base solide pour le reste de la saison. Cela les rendra plus résistantes face aux stress qu'elles risquent de subir par la suite, notamment en cas de conditions météorologiques difficiles.


Les céréales d'hiver ont besoin d'un apport suffisant en bore, silicium et calcium dès le démarrage de la période végétative. Cet apport n'est pas forcément assuré en cas d'excédent/carence et une activité microbienne faible liée à des températures du sol trop basses. Celle-ci ne démarre vraiment qu'à partir d'une température de plus de 6°C pendant une période prolongée.

Le même problème existe pour le colza, mais il est aggravé par la froideur du sol qui réduit la mobilisation des oligo-éléments les plus importants, tels que le manganèse. Si en même temps, il y a un excès considérable d'azote dans le sol, les carences risquent de s’accentuer.


Céréales d'hiver

Pulvérisation vitalisante à base de thé de compost ou d'acides humiques hydrosolubles.

  • 30 à 80 litres de thé de compost
  • 1 à 1,5 kg ou litres de bore (par exemple, acide borique sous forme de sel - variante la plus favorable ; ou produits liquides correspondants), correspond à environ 200 à 250 g de bore pur
  • 3 kg de zéolithe finement broyée (2 à 10 µm), est une source de silicium (par ex. KlinoSpray)
  • 3 kg de carbonate de calcium finement broyé (2 à 10 µm), est une source de Ca (par chaux pulvérisable d'OmyaPro calcium)
  • OPTIONNEL :
    • 1,5 litres d'acide humique liquide (par exemple HF-Fulvic 25) si aucun thé de compost n'est disponible. Prend en charge la plupart des fonctions du thé de compost
    • oligo-éléments en cas de carences détectées par une analyse de sève (NovaCropControl)

La quantité totale de liquide doit être au moins de 100 litres/ha, mais mieux encore 150 litres/ha.


A noter noter : Si d'autres mesures telles que des pulvérisations phytosanitaires, de l'hersage ou du roulage sont prévues, une pulvérisation vitalisante doit toujours être placée APRÈS ces mesures, car les pulvérisations vitalisantes permettent de compenser le stress occasionné par ces mesures.


En cas de carence en Ca dans le sol et en cas du test négatif à l'acide chlorhydrique (→ ne bouillonne PAS !), un traitement de surface avec de petites quantités de carbonate de calcium (CaCO3) hautement réactif est une mesure efficace. Cela ouvre la surface du sol et permet une meilleure respiration, assure la disponibilité de Ca et améliore l'approvisionnement en azote.

Taux d'application : 200 à 300 kg/ha de CaCO3 finement broyé et granulé. Les meilleurs effets sont obtenus avec les algues marines calcaires (par exemple Lithotame, Physiomax ou Physiomag).


Colza

Spray vitalisant à base de thé de compost ou d'acides humiques hydrosolubles.

  • 30 à 80 litres de thé de compost
  • 1 à 1,5 kg ou litres de bore (par exemple, acide borique sous forme de sel - variante la plus favorable ; ou produits liquides correspondants), correspond à environ 200 à 250 g de bore pur
  • 3 kg de zéolithe finement broyée (2 à 10 µm), est une source de silicium (par ex. KlinoSpray)
  • 3 kg de carbonate de calcium finement broyé (2 à 10 µm), est une source de Ca (par exemple OmyaPro calcium)
  • 1,5 litres d'oligo-éléments liés à l'humus (par exemple, HF-Natrel avec 5% Mn, 3% Zn, 2% Cu, • 2% Fe, 0,03% Mo)
  • 20 litres de ferment lactique (par exemple Ferment Fischer, Bodenfit, EM-A, KE.....)
  • OPTIONNEL :
    • 1,5 litres d'acide humique liquide (par exemple HF-Fulvic 25) si aucun thé de compost n'est disponible. Remplit la plupart des fonctions du thé de compost.
    • oligo-éléments en cas de carences détectées par une analyse de sève.

La quantité totale de liquide doit être au moins de 100 litres/ha, mais mieux de 150 litres/ha.


En cas de carences en Ca au niveau du sol et en cas de test négatif à l'acide chlorhydrique, l'épandage de petites quantités de carbonate de calcium (CaCO3) hautement réactif est une mesure efficace. Cela ouvre la surface du sol et permet une meilleure respiration, assure l'alimentation en Ca et améliore l'assimilation de l'azote.

Taux d'application : 200 à 300 kg/ha de CaCO3 finement broyé et granulé.


A retenir

  • Les TCO peuvent s’utiliser en enrobage de semences, en foliaire ou être restitués au sol.
  • Ils sont un moyen d’améliorer la germination, de relancer la vie microbienne, d’améliorer la structure du sol et la résilience face au stress hydrique.
  • Les TCO ne se conservent pas, il faut les appliquer immédiatement après la préparation. Ils ne conviennent donc pas à tous les systèmes de production.
  • Il est important de suivre les règles pour ne pas créer de bactéries nocives.

Les TCO constituent un levier intéressant en agriculture de conservation. Ils permettent, de prendre soin de ses sols et de l’activité biologique.


Pour aller plus loin...


Annexes


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