Ferme Mama Ghaïa

De Triple Performance
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Zhor Lebbar
Structure:Centre National d'Agroécologie Maroc Polyculture-élevage

Zhor Lebbar, agricultrice à Sidi Allal El Bahraoui au Maroc, cultive sa terre et élève ses volailles selon les principes de l'agroécologie. Voici le portrait de sa ferme.

Contexte

La ferme

  • Nom de l'agricultrice : Zhor Lebbar
  • Nom de la ferme : Ferme Mama Ghaïa
  • Localisation : Feddane Oued Zili, Sidi Allal el Bahraoui, Maroc
  • Date d’installation : 2021
  • Surface cultivée : 4,25 ha.
  • Texture du sol : Sableux
  • Nombre de personnes travaillant sur l’exploitation (UTH) : 6
  • Altitude : 220 m
  • Climat : Selon la classification climatique de Köppen-Geiger, Rabat présente un climat méditerranéen à étés chauds (Csa). Les températures varient généralement entre 13 °C et 24 °C au cours de l’année, avec des extrêmes pouvant rarement descendre jusqu’à 5 °C ou monter jusqu’à 39 °C. Les précipitations annuelles moyennes atteignent environ 383 mm, réparties sur 52 jours de pluie par an.

Main-d'œuvre

6 avec 4 personnes à plein temps (Zhor et 3 ouvriers permanents, hommes et femmes étant payés de façon égalitaire) et 4 saisonniers ponctuels (en avril-mai et décembre)

Remarque : Difficulté de vulgarisation de l’agroécologie, résistance de la part des ouvriers à l’idée de garder le sol couvert ou de laisser les légumes sur place, cette conception ne fait pas partie des techniques qu’ils ont pu apprendre dans leur éducation agricole.

Commercialisation

  • Mise en place d’un circuit de vente directe pour valoriser la production : Le marché paysan bio de Rabat étant déjà saturé avec la présence de huit fermes, Zhor a fait le choix de développer la vente directe. Elle propose ainsi des paniers hebdomadaires, avec un minimum de 4 à 5 commandes régulières, pouvant aller jusqu’à une vingtaine durant la période estivale. Les poulets sont vendus sur commande avec les paniers.
  • Par ailleurs, Zhor a aussi une collaboration avec un hôtel situé dans le nord du Maroc. Des discussions sont actuellement engagées autour de la mise en place d’un système de livraison régulier.
  • En ressource économique parallèle on peut citer :
    • Développement de l’accueil à la ferme : formations, retraites de yoga et de développement personnel.
    • Création d’une tisanerie et d’une pépinière agroécologique.
    • Constitution et animation d’une banque de semences paysannes.

Production végétale

L’exploitation s’étend sur une surface totale de 4,25 Ha, répartis en trois espaces complémentaires :

  • 2 hectares en verger maraîcher, organisé en planches de culture intégrées à des rangées d’arbres supports. Ces arbres jouent un rôle clé dans le microclimat et la fertilité du sol.
  • Ombrière qui abrite la culture d'azolla est aussi la pépinière.
    1,5 hectare en forêt nourricière, associant des arbres fruitiers à des arbres supports, choisis pour leur capacité à produire de la biomasse ou à améliorer la qualité des sols (notamment des espèces fixatrices d’azote comme certaines Fabacées). Ce système vise à favoriser la régénération naturelle des sols tout en diversifiant la production.
  • 265 m² en ombrière, qui fait office de pépinière et d'abris pour une culture d'azolla.*

Enfin, 0,5 hectares à l'entrée sont aménagés en zone d’accueil de la ferme. Dans la mesure où Zhor pratique la vente directe sur place, la productrice a cherché à créer un espace agréable et ombragé pour sa clientèle. Elle y a donc planté des arbres à croissance rapide, jouant le rôle d’arbres supports, capables de fournir rapidement de l’ombre tout en contribuant à l’amélioration du sol.

Production Animale

Le poulailler avec les panneaux solaires sur le toit.

Zhor Lebbar dispose d’un poulailler de 2 500 m², installé sur une parcelle de 0,25 hectare dédiée à l’élevage avicole. L’activité vise essentiellement la production d’œufs, les coqs peuvent être vendues comme poulet de chair. En novembre 2023, elle a acheté 50 poussins. À ce jour, on compte presque un coq pour une poule, un déséquilibre qu’elle souhaite corriger en vendant des coqs, l’idéal étant d’avoir un coq pour 5 à 6 poules.

Etude, formation et parcours de vie

  • Zhor Lebbar est ingénieure en écologie et gestion de l’environnement. Son attrait pour les questions environnementales remonte à son enfance, nourri par une éducation fortement marquée par la sensibilisation de son père à la préservation de la nature. Ce lien personnel à l’environnement s’est consolidé au fil de son parcours académique et professionnel.
  • Depuis une dizaine d’années, elle porte le rêve de créer une ferme en permaculture, alliant production alimentaire, respect des écosystèmes, et transmission des savoirs. L’acquisition du terrain en 2021 marque la concrétisation de ce projet mûri de longue date.

Historique de la ferme

  • Zhor Lebbar acquiert le terrain de la ferme Mama Ghaïa en août 2021, avec l’ambition de créer un espace agroécologique résilient, productif et accueillant. Dans un premier temps, elle confie la gestion du projet à des maraîchers de Casablanca, mais l’installation de la ferme connaît rapidement des difficultés : des investissements lourds sont réalisés dans des aménagements non prioritaires (serre semi-enterrée, bassins de rétention mal positionnés), et le passage répété d’engins de chantier provoque un fort tassement du sol.
  • Sur les conseils du spécialiste en agroécologie Jihad El Malih, elle reprend en main la gestion directe du projet en 2023 et congédie les personnes en charge de la gestion tout en gardant l'équipe d'ouvriers. Avec l'accompagnement de Jihad El Malih, elle réoriente les travaux vers des choix plus adaptés : implantation progressive d’arbres supports et fruitiers, restructuration des espaces maraîchers, et amélioration de la fertilité des sols.
  • Aujourd’hui, après deux années d’efforts, la ferme commence à porter ses fruits. Cultures associées, haies multifonctionnelles, engrais verts, autonomie partielle de l’alimentation animale et vente en circuit court témoignent d’un projet désormais ancré, cohérent et pleinement engagé dans la transition agroécologique.

Motivations et objectif

  • Le projet de Zhor Lebbar s’inscrit dans une philosophie de vie inspirée par la permaculture, où l’agriculture devient un moyen de respecter le vivant et de retrouver sa place en tant qu'humain dans l'écosystème.
  • Son objectif est ambitieux : tendre vers un impact environnemental nul, en réduisant au maximum les intrants, en recyclant les ressources disponibles sur place, et en régénérant les écosystèmes.
  • Sur le plan économique, Zhor cherche à pérenniser un modèle de commercialisation en circuit court. Le développement de partenariats (comme celui envisagé avec un hôtel dans le nord du Maroc) fait partie des pistes explorées pour garantir la stabilité économique du projet sans compromettre ses principes.
  • Le travail de régénération des sols est aussi central dans sa démarche.
  • Des projets plus ambitieux, comme la création d’un écolodge, sont envisagés, mais temporairement suspendus en raison de contraintes budgétaires.

Volet Agronomique

Gestion des sols

Depuis le départ des anciens collaborateurs, Zhor a choisi d’éviter tout travail du sol. La forêt nourricière est ainsi maintenue en couvert végétal spontané, sans intervention mécanique. De même, les planches de maraîchage ne font l’objet d’aucun travail du sol, conformément à une approche axée sur la préservation de la vie biologique du sol.

Gestion de l’eau

La ferme dispose de deux points d’accès à l’eau :

  • un forage profond de 34 mètres, actuellement en service,
  • et un puits traditionnel de 7 mètres, aujourd’hui à sec.

L’irrigation est assurée exclusivement en goutte-à-goutte, aussi bien pour la forêt nourricière que pour les planches de maraîchage. Une pompe alimentée par panneaux photovoltaïques permet de remonter l’eau du forage, mais le système rencontre des difficultés liées à l’irrégularité de l’alimentation électrique. En effet, la commune est peu desservie en électricité, ce qui pousse les fermes à investir dans des installations solaires autonomes.

Enfin, la gestion de l’arrosage reste manuelle, une personne étant chargée d’ouvrir et de fermer les vannes, faute de système automatisé. Cela complexifie la régulation fine de l’irrigation et ajoute une contrainte de main-d’œuvre.

Organisation spatiale par jardins

Schéma du parcellaire de la ferme

La parcelle s'étend d'Est en Ouest.

Remarque : Les rectangles bleus sont les bassins de rétentions, le rectangle vert foncé correspond à la pépinière, le bassin pour l’azolla se situe en dessous.

Accueil et base vie :

La salle de yoga

Des arbres à croissance rapide ont été plantés (distance de 3 m) pour créer un microclimat favorable à l'accueil de client (zone ombragée), produire de la biomasse, augmenter la biodiversité.

  • Projet d’hébergement suspendu : la clientèle marocaine est exigeante (ex : piscine), ce qui n’est pas compatible avec le budget actuel.

Jardin 1 et 2 : Verger maraîcher

Schéma de l'implantation des cultures :

Disposition des arbres en ligne avec les 4 planches en maraîchage au milieu.
Arbres fruitiers
Planche en maraîchage et grenadier sur la ligne d'arbre avec couvert herbacé au sol.

D'une ligne à l'autre, la disposition des arbres est différente pour éviter que les arbres d’une même espèce se situent l’un en face de l’autre. Cela permet de limiter la propagation de ravageurs. En complément, une strate herbacée est implantée au pied des arbres pour couvrir le sol.

Couverts herbacés

Ils sont gérés par la technique du "chop and drop", qui consiste à faucher régulièrement ces plantes puis à les laisser se décomposer sur place, formant ainsi un paillage vivant et nourricier.

  • Plantes intercalaires et aromatiques : capucine, valériane, pois de senteur, bourrache.
  • Plantes de couverture et engrais verts : luzerne, féverole, vesce, triticale
  • Plantation de consoude (voir focus plus bas).
  • Orientation nord-sud pour réduire l’ensoleillement sur les planches entre les arbres.
Maraîchage

Remarque : Zhor souligne que l’association maïs-tournesol-courge-butternut sur une même planche a donné de bons résultats chez elle.

Haie bocagère en trois lignes
Haie en trois lignes

Les plantes grimpantes installées sur la clôture ont pour fonction de cacher la vue.

  • Les cyprès sont utilisés comme brise-vent, tandis que les arbres à croissance rapide visent à améliorer les sols et générer de la biomasse.
  • En complément, une strate herbacée est implantée pour couvrir le sol. Elle est gérée par la technique du "chop and drop", qui consiste à faucher régulièrement ces plantes puis à les laisser se décomposer sur place, formant ainsi un paillage vivant et nourricier.

Jardin 3 : Le poulailler

Le jardin 3, d’une surface de 2 500 m², abrite un poulailler équipé de panneaux photovoltaïques. L’installation a été pensée pour optimiser l’ombrage au sol tout en produisant l’électricité nécessaire au fonctionnement de la pompe du forage.

Jardin 4 : Forêt nourricière

Schéma d'implantation de la forêt nourricière.

Plantée en mars 2023, la forêt nourricière s’étend sur 1,5 hectare. Les arbres y sont disposés selon un pattern en triangle, avec 6 mètres d’espacement entre chaque plant afin de favoriser la lumière, la circulation de l’air et la diversité végétale. Entre les lignes d'arbres des planches peuvent être installées en maraîchage.

  • Le verger compte 100 arbres fruitiers, répartis en 20 espèces différentes (5 arbres par espèce). L’objectif est de créer un écosystème comestible autonome, inspiré du fonctionnement des forêts naturelles. Les premières récoltes ont déjà commencé avec les goyaves, les grenades et les premières pêches.
  • Il y a 120 planches en maraîchage.
  • Projet d'implantation d'oliviers dans un futur proche

Remarque

  • La répartition spatiale se fait selon les périodes de récolte, les arbres d’été sont plus proches de l'accueil pour limiter les déplacements lors des fortes chaleurs.
  • Le Tithonia est utilisée comme plante support dans la forêt nourricière pour sa forte production de biomasse et sa facilité de bouturage. C’est une plante bioaccumulatrice capable de puiser dans le sol des éléments nutritifs comme le potassium, le fer et le bore, qu’elle stocke ensuite dans son feuillage. Elle constitue ainsi un excellent levier pour améliorer la fertilité du sol tout en fournissant une matière organique abondante pour le chop and drop.

Pratique d'intérêt

La culture de l'azolla

Le bassin dédié à la culture de l'azolla

Contexte :

C’est sur les conseils de Jihad El Malih, son conseiller agricole en agroécologie, que Zhor Lebbar découvre la culture d’azolla en 2024. Il lui fournit un premier échantillon à reproduire sur la ferme. Le taux élevé en protéines de cette plante aquatique (environ 16 % à l’état humide et jusqu’à 30 % une fois séchée) ainsi que sa facilité de mise en culture ont convaincu Zhor d'en cultiver. Depuis, l’azolla est intégrée à l’alimentation des poules, permettant de réduire la dépendance aux concentrés du commerce.

Objectif :

L’azolla contribue à couvrir une partie importante des besoins protéiques des volailles, permettant ainsi de tendre vers une forme d’autonomie alimentaire en protéines.

Installation

  • Le bassin est sous l'abri tropical qui fait aussi pépinière.
  • Il mesure 6 mètres sur 3, avec une profondeur moyenne de 20 cm. Avant son installation, le sol a été nivelé avec du sable afin d’assurer une base stable et homogène. Une bâche épaisse, récupérée sur la ferme, a ensuite été posée pour assurer l’étanchéité.
  • Le temps de mise en place est de 1 journée de travail à 2 personnes, le sol étant sableux.

L'abri tropicale / ombrière

La pépinière et le bassin de culture d'azolla sous l'ombrière.

La culture d’azolla est installée sous la serre ombragée de la pépinière, un espace protégé qui permet de maintenir l’humidité nécessaire à son développement. La serre a été mise en place en 2022, à partir d’une structure métallique d’occasion achetée pour 30 000 MAD. Ce montant correspond à l’ensemble des structures qui ont permis de construire deux serres : une serre semi-enterrée et une serre pépinière. L’ajout d’une bâche plastique ainsi que d’une ombrière déployée en été porte le coût total de la serre pépinière à 40 000 MAD.

Gestion

  • Une seule mise en eau initiale, complétée chaque semaine si le niveau baisse.
  • Entretien : remuer 5 min/jour (si nécessaire)
  • Récolte : 1 fois/semaine (10 min/personne), on retire l'azolla sur la moitié de la surface du bassin.

Utilisation pour l’alimentation des volailles

Chaque poule pondeuse consomme en moyenne 80 à 100g du mélange habituel de céréales et de légumineuses par jour, auquel on ajoute 12 à 20 % d'azolla.

Les coqs de chair consomment 100 à 120 g par animal, en incluant le mélange céréales-légumineuses et azolla. Avec cette alimentation équilibrée et régulière, un coq atteint environ 2 kg en 4 à 6 mois.

En comparaison :

  • En élevage industriel, ce poids est atteint en 45 jours.
  • En élevage extensif sans gestion précise de l’alimentation, il faut souvent 1 à 2 ans pour atteindre les 2 kg.

L’alimentation des volailles repose sur un équilibre entre apports protéiques et énergie :

  • 30 % de la ration doit contenir des sources variées de protéines (ex. : féverole, tournesol, azolla).
  • 70 % de la ration doit apporter de l’énergie (ex. : triticale, maïs, son de blé).

Les besoins en protéines varient selon l’âge et le type de volaille :

  • Poules pondeuses : 14 à 16 % de protéines.
  • Poussins : 20 à 22 % de protéines pour soutenir leur croissance.

Conservation et séchage

  • azolla séchée : se conserve jusqu’à un an dans de bonnes conditions.
  • Méthode de séchage :
    • Étaler l’azolla en couche fine sur une bâche noire.
    • Laisser sécher pendant 2 à 3 semaines, selon les conditions climatiques.
  • En cas de séchage inadéquat, on observe une pourriture ou un brunissement, ce qui la rend moins appétente pour les volailles.

Reproduction et couverture du bassin

À partir d’un petit échantillon initial, l’azolla peut couvrir entièrement un bassin en environ 15 jours, à condition que les conditions de croissance soient optimales (eau, lumière, température).

Intérêt

  • L’azolla permet de réaliser des économies sur l’achat de grains, dont le prix varie entre 3,5 et 12 dirhams le kilo selon l’espèce et la saison. Les légumineuses riches en protéines sont généralement plus coûteuses que les céréales, l’azolla constitue donc une alternative économique intéressante pour l’alimentation des volailles.
  • Production autonome adaptée au climat local
  • L'azolla se conserve bien jusqu’à 1 an une fois séchée.

Conseil

Zhor n’a pas de conseil particulier à donner, si ce n’est que, même si cette culture est encore peu reconnue, elle mérite d’être testée. Une fois lancée, la production est simple et ne pose pas de difficulté particulière. L'obstacle principal réside généralement dans la difficulté à se procurer la souche de départ.

Consoude et fertilité du sol

Contexte

Sur les conseils de son conseiller agricole, Jihad El Malih, elle découvre cette plante utilisée pour lutter contre le tassement du sol. Elle parvient à se procurer un rhizome qu’elle fait ensuite acheminer jusqu’au Maroc.

Objectif

La plantation de consoude permet d’améliorer la qualité des sols à moindre coût. Elle aide à remédier au tassement causé par le passage d’outils de chantier, tout en offrant un effet couvrant limitant le développement du chiendent.

Mise en place

Consoude bien développé dans un couvert végétal.

Le départ s’est fait avec des racines très abîmées acheté en janvier 2024, qui ont ensuite été multipliées par division végétative. La plantation de 4 à 5 plants a eu lieu en juin de la même année puis une nouvelle division en février 2025, permettant d’obtenir 50 plants à partir du pied mère.

La plantation se fait avec un espacement de 75 cm à 1,2 m entre les pieds, et demande environ 10 minutes de travail par plant.

Observation après plantation

  • Le sol est mieux structuré et les racines de consoude sont abondantes.
  • Zhor a constaté que la présence de consoude a entrainé une meilleure vigueur des arbres autour.
  • Il y a aussi une réduction visible du chiendent autour des pieds.
  • La consoude peut faire 1m20 de haut pour les meilleures conditions. Ici elle mesure maximum 80 à 100 cm car le climat est sec et le sol est trop sableux.

Remarque : Aucun apport de matière organique n'a été fait.

Galerie photo de la ferme Mama Ghaïa


Sources

Interview de Zhor Lebbar réalisée en 2025.

Cette page a été rédigée dans le cadre du projet Urbane avec le soutien financier de l'Union Européenne, avec la participation du Centre National d'Agroécologie et de Ver de Terre Production