Ferme de la Hogue
Ferme maraîchère en agriculture biologique
Nassima Sabir et Myriam Aubert
L’EARL de la Hogue a été créé en 2021 par Nassima et Myriam suite à une reconversion professionnelle. Elles se sont installées sur des terres ayant appartenues aux arrières grands parents de Myriam. Ces terres étaient cultivées en monoculture maïs et blé jusqu’en 2020. Maintenant, la majeure partie de la SAU est utilisée pour la prairie mais une partie est en maraîchage.
Contexte
- Nom de la ferme : Ferme de la Hogue
- Statut : EARL
- Localisation : Torigny les Villes, Manche
- SAU : 7 ha
- UTH : 2
- Culture principales : ail, artichaut, aubergine, betterave (botte), blette, carotte, céleri, choux, concombre, courge, courgette, échalote, épinard, fraise, fève, haricot sec, haricot vert, mâche, mesclun, melon, navet, oignon, panais, pastèque, patate douce, poireau, pois mangetout, pois, poivron, pomme de terre, radis noir, radis rose, salade (pièce), tomate
- Labels : agriculture biologique
- Mode de commercialisation : vente à la ferme, magasin, restaurant, paniers en ligne
Contexte pédoclimatique
- Texture du sol : limon argilo - sableux
- Taux de matière organique (à l'installation) : 2.4%
- PH du sol : 6.8
- Pluviométrie annuelle moyenne (mm) : 900
- Température moyenne maximale (°C) : 23.2
- Température moyenne minimale (°C) : 13.3
Un climat océanique
La ferme EARL de la Hogue se situe dans la Manche. Cette partie de la France bénéficie d’un climat océanique. Ce type de climat est doux et assez stable grâce à la présence proche de la Manche.
Les températures sont modérées tout au long de l’année comprises entre 20 et 25°C en été et 10 et 15°C en hiver.
Un taux de MO en augmentation
Avant l’installation de Myriam et Nassima, les parcelles était en culture de maïs et de blé en conventionnel. Afin de restaurer la matière organique et la fertilité du sol, elles ont appliqué un engrais vert à base d’avoine brésilienne et de trèfle squarrosum broyé. Elles ont ensuite bâché la parcelle jusqu’à la mise en culture.
Objectifs
Lorsque Myriam et Nassima se sont installées, elles avaient plusieurs objectifs :
- création d’une ferme rentable produisant des légumes de qualité tout en favorisant la biodiversité
- investir dans des outils de travail neufs pour réduire la pénibilité du travail
- assurer le bien être au travail et favoriser un bon équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle
Gestion des cultures
Assolement
Trente-quatre espèces différentes sont cultivées sur 1 ha de la SAU de la ferme.
La ferme est autonome à 90% en termes de plants mais ne produit que 2% des semences utilisées. Leur achat va donc représenter une part importante des charges opérationnelles.
La ferme a également 1600 mètres de haies, 20 arbres fruitiers haute tige et 10 arbres fruitiers basse tige. Les parcelles maraîchères ont une association avec des arbres pour la production. Une parcelle est composée de 12 planches, chacune séparées par un espace de 5cm au milieu duquel se trouve des fruitiers demi-tige.
Gestion de la fertilité
Étant en agriculture biologique, Myriam et Nassima n’utilisent pas de fertilisants chimiques.
| Type de MO | Objectif
de l'apport |
Prix€/t | Quantité/an | Surface (m²) | Type
épandage |
Outils |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Compost | Fertilité immédiate
et amendement du sol |
20 | 50 t | 1876 | simple | Tracteur
benette |
| Foin | Amendement et
couverture du sol |
0 | 20 rouleaux | 448 | simple | Pailleuse
ou à la main |
Elles introduisent également de plus en plus d’engrais vert afin de fertiliser les sols en préparation pour la culture suivante.
- à base de seigle : semé à la volée ou au semoir en octobre sur 560 ha (370kg/ha). Le couvert est ensuite détruit avec un broyeur à couteaux.
- seigle vesce : semé à la volée ou au semoir en octobre sur 560 ha (277kg/ha). Le couvert est ensuite détruit avec un broyeur à couteaux.
- sarazin : semé au semoir en juillet sur 88 ha (100kg/ha). Le couvert est détruit par bâchage.
Gestion de l’irrigation
L’eau utilisée pour l’irrigation provient d’un bassin de récupération d’eau de pluie. Ce bassin est connecté aux serres et à la maison attenante. Cette installation a coûté 20 000€ avec des subventions à 40%. Les seuls coûts de fonctionnement viennent de l’électricité utilisée pour faire marcher la pompe.
La ferme utilise 800 m3 d’eau. Cette eau est distribuée différemment en fonction du type de culture :
- Culture plein champ → irrigation par aspersion
- Culture sous abris → irrigation au goutte à goutte
Ces deux équipements ont chacun coûté 10 000€.
Gestion des maladies et ravageurs
Il y a trois problématiques différentes sur la ferme :
- Oïdium : ce champignon touche les plants de courgette et de concombre. L’intensité de la pression est moyenne et les maraîchères utilisent du bicarbonate pour lutter contre l'oïdium.
- Limaces : toutes les cultures sont touchées et la pression varie de faible à importante. Le produit utilisé pour lutter contre les limaces est nommé sluxx.
- Rongeurs : les cultures de choux, de courges et de céleri rave sont principalement touchées. La pression est très forte. Un chat est présent sur la ferme mais il ne suffit pas.
Bâtiments et matériels
Il n’y a qu’un seul bâtiment sur la ferme : le magasin. Ce bâtiment a été auto - construit à l’installation en 2021 et a coûté 20 000 €. Le magasin comporte une station de lavage, un espace de stockage chambre froide, un espace pour la vente à la ferme et un garage pour le tracteur.
Le magasin apporte un grand confort de travail : c’est un espace bien défini pour la vente qui, avant, se faisait dans la serre dehors.
Lorsque Myriam et Nassima se sont installées, elles ont investi dans du matériel neuf.
| Dénomination | Usage(s) | Prix (€) | Avantages | Contraintes | Mutualisation |
|---|---|---|---|---|---|
| Tracteur | Epandage/
grosses récoltes/ broyage |
10000 | Dimensionné
pour les planches |
Non | |
| Broyeur à couteaux | Destruction des résiduts/
entretien |
3000 | Non | ||
| Semoir Earthway | Semis | 190 | Peu cher et
adaptable |
Difficile sur la densité
des semis pour certaines tailles de graines |
|
| Filets anti-insectes | Protection des cultures | ||||
| Bâche toile tissée | Garder les planches couvertes
entre deux cultures |
10000 | Subventions à
hauteur de 40% |
Non |
Qualité de vie
Comme dit précédemment, les maraîchères ont comme objectifs de favoriser un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.
L’achat du matériel a permis de faciliter le travail et de réduire la pénibilité physique. La ferme a également été dimensionnée pour deux UTH tout a été calculé pour qu’elles ne soient pas débordées.
Afin de respecter l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle, Myriam et Nassima travaillent un samedi sur deux lorsqu’elles vendent sur le marché mais ne travaillent pas les dimanches. Chaque UTH travaille 45 heures par semaine pendant la saison maraîchère, et 35 heures par semaine hors saison. Enfin, Myriam et Nassima prennent 5 semaines de congés par an.
Grâce à ces décisions, Myriam et Nassima assurent avoir un confort au travail et un cadre de vie très satisfaisant. Elles souhaitent cependant améliorer leur satisfaction économique.
Commercialisation et résultats économiques
La vente des produits se fait par différents modes de commercialisation :
- vente à la ferme → 65% du chiffre d’affaire
- vente à la restauration et cantine → 10% du chiffre d’affaire
- vente au magasin → 5% du chiffre d’affaire
- vente de paniers en ligne → 20% du chiffre d’affaire
Bien que les charges totales de la ferme augmentent, la croissance de la vente de produits végétaux fait que l’EBE reste positif et croit.
Perspectives de la ferme
Les exploitantes n’ont pas de perspectives précises, elles souhaitent continuer de suivre les objectifs initiaux. Elles sont également en train de finaliser la construction du bâtiment et prévoient d’investir dans deux serres supplémentaires.
