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GAEC Zanetti

De Triple Performance
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Ferme en production de framboises et veau de lait sous la mère
Giani Zanetti, Enzo Zanetti
Institut Agro Montpellier Corrèze (département) Maraîchage

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Zanetti Framboises.jpg

A Saint-Bonnet-la-Rivière, en Corrèze (19), Giani et Enzo Zanetti gèrent ensemble l’exploitation familiale du GAEC Zanetti de 120 ha, dont 6 ha spécialisés en framboises plein sol sous abri froid et en veau sous la mère en Label Rouge. Le GAEC Zanetti s’intéresse à la gestion de l’enherbement entre les rangs de framboisier, le but étant de favoriser la régulation naturelle des maladies avec la faune sauvage.


Présentation de la ferme

  • Nom : Giani Zanetti
  • Implication dans la vie associative : Vice-président de la coopérative FruiLim, appartenance à un groupe Dephy et au groupe 30 000
  • Localisation : Saint-Bonnet-la-Rivière, Corrèze (19)
  • Productions : Veau de lait et framboises
  • SAU : 120 ha
  • UTH : 8,5
  • Label : Label Rouge
  • Cultures : Maïs épi, framboises
  • Cheptel : 100 vaches, 25 veaux, 4 taureaux
  • Modes de commercialisation : Coopérative, grossiste, GMS (Grandes et Moyennes Surfaces), vente directe
  • Importance atelier : La framboise représente 75% du CA.
  • Bâtiments : 3 bâtiments accueillent les bovins : un premier bâtiment datant de 2013 et deux autres dont la construction remonte à un peu moins de 10 ans ont été ajoutés. Leur installation a été totalement prise en charge par EDF grâce à l’ajout de panneaux photovoltaïques qui assurent la production d’électricité pour tout le village (400 habitants environ). Un à deux autres nouveaux bâtiments avec panneaux photovoltaïques sont en projet afin de stocker les machines et le foin.
Bâtiment avec les panneaux photovoltaïques


Spécificités

Le GAEC Zanetti s’axe sur la gestion de l’enherbement, la réduction des produits phytosanitaires et des essais fréquents de nouvelles variétés de framboises adaptées aux sols hétérogènes de son exploitation. Il cherche ainsi à atteindre le meilleur potentiel de production de chaque variété tout en limitant les apports de produits phytosanitaires.


Enjeux locaux

Dans la région, les agriculteurs peinent à trouver une main d'œuvre, même peu qualifiée.


Motivations et objectifs

Giani décrit son système de framboisiers comme “un système conventionnel raisonné”. Son objectif est d’appliquer le moins de molécules possible.

Le déclic pour raisonner son système est selon lui générationnel et sociétal, car on est aujourd’hui plus informé, et les problèmes climatiques sont de plus en plus nombreux et visibles (“il n’y a plus de saisons”). Il aime parler des problématiques actuelles et essaie de faire mieux chaque jour.


Etapes de transition

  • Serres : Installation des serres par le frère de Giani (6 serres). La production de framboises était présente depuis 40 ans sur l’exploitation mais s’effectuait jusqu’alors sous chenilles.
  • Veau de lait : Installation d’une stabulation bien pensée en 2013 (avec long couloir, cages de contention et cornadis pour maintenir les vaches).


Descriptif du système actuel

En moyenne sur l’année, 8,5 UTH sont présents sur l’exploitation, composées des 2 associés qui effectuent en moyenne 60 heures par semaine, et d’une dizaine de saisonniers pendant 6 mois de l’année pour la récolte de framboises, avec un pic de main d’œuvre en juillet en pleine production qui peut atteindre une trentaine de saisonniers. Cette main-d'œuvre est cependant difficile à trouver, et parfois difficile à gérer. L’atelier framboise occupe 85% du temps de travail à l’échelle de l’année. Le temps passé sur le tracteur correspond à 500 heures annuelles.

L’assolement de l’exploitation est le suivant :

  • SAU : 120 ha dont une trentaine en location
  • 6 ha de framboisiers plein sol sous une centaine de tunnels froids
  • 4 ha de maïs en rotation (très rarement irrigué, 2 fois en 10 ans)
  • Reste en prairie spontanée


Interactions entre les ateliers

Fumier apporté dans les serres

Le fumier de bovins est utilisé dans les serres de framboisiers. Peu d’apports d’azote et de potassium sont effectués.


Framboisiers

Les plants de framboisiers sont gardés 3 ans. Ils proviennent principalement des Pays-Bas et coûtent 0,60€ l’unité. Giani s’en procure 40 000 plants par an chez Van den Elzen.

  • Variétés :
    • Eros : Framboises claires, fermes, mais peu gustatives => adaptées aux grandes et moyennes surfaces (GMS)
    • Daphnée : Grosses framboises => adaptées pour les grossistes
    • Vajolet : Framboises fragiles mais très bonnes qualités gustatives => pour la vente aux locaux
  • Réflexion sur les variétés :
    • 2-3 nouvelles variétés sortent chaque année, il est donc essentiel d’être toujours en phase de test pour trouver le lieu de production qui convient le mieux à chacune.
    • Les variétés sont au moins groupées par serre, mais sont sur différents lieux.
    • En plus de la facilité à récolter, de bons rendements en production et en ramassage, les grandes et moyennes surfaces recherchent le critère de fermeté. En plus de ces caractéristiques, il est totalement impossible d’avoir une variété qui combine un bon goût.
  • Densité de plantation :
    • 300 pieds/tunnel planté tous les 40 cm.
    • 2 rangs sur une serre de 6 mètres de largeur.
  • Enherbement dans les serres :
    • Bâches en nylon sur ⅓ des côtés des serres pour prévenir la pousse d’orties contraignantes pour les employés sans trop utiliser de plastique.
    • Les orties sont désherbées 5-6 fois par an au débroussailleur, il n’y a pas d’indicateur de déclenchement du désherbage, ils le font quand ils ont le temps après les vaches le soir quand les employés disent que la végétation est trop haute.
    • Inter-rang : Végétation spontanée ou semis de ray-grass (printemps) + test d’un couvert  avec la station d’expérimentation locale ADIDA (pois, vesce, triticale et radis noir).
    • Rang : Paillage plastique.
    • Résultats évalués par Slake test (test stabilité des agrégats de sol) : ce test réalisé après la destruction du couvert végétal permet d’examiner la sensibilité des agrégats de sol à une immersion dans l’eau. Si les agrégats présentent une faible stabilité, cela signifie que la couche superficielle du sol est sensible à l’érosion.
    • Broyage avec un gyrobroyeur du couvert en février-mars.
    • Bordures désherbées 2 fois par an.
  • Taille des framboisiers :
    • Taille des branches des framboisiers remontants avec un gyrobroyeur. Tout est coupé et le palissage est soulevé.
    • En hiver : Sélection de 4 cannes par pied de 2 ans, pré-taille pour enlever les bouquets, attacher les cannes et recouper à hauteur d'œil. Ces cannes vont donner au printemps et vont être récoltées 3 semaines-1 mois durant.
    • Au printemps : Les 4 branches initiales sont ensuite coupées et les nouveaux drageons sont rattachés pour préparer la récolte estivale.
    • Temps de reprise de production des framboisiers remontants dépend de la variété (certains ne mettent que 2 jours entre les 2 récoltes).
  • Gestion de la fertilisation des framboisiers :

Les sols sur l’exploitation sont très hétérogènes. Les analyses de sol, effectuées sur chaque parcelle tous les 3 ans sur l’exploitation (une par an en rotation) ont révélé un surdosage dans un élément qui bloque la pousse des framboisiers. Ces analyses permettent de raisonner la fertilisation avec l’appui de la technicienne de la chambre d’agriculture.

  • Apport de fumier tous les 3 ans avant les plantations + déchets verts de la commune (mais pas assez pour 6 ha).
  • Nitrates ajoutés dans l’eau d’arrosage au goutte-à-goutte 3 à 4 fois par an dans chaque serre, suivi d’un lavage à l’eau claire. Giani observe la couleur des feuilles pour en déduire le bon moment pour apporter les nitrates.  
  • Irrigation :
    • Depuis l’étang de l’ASA (association syndicale autorisée).
    • Système goutte à goutte.
    • Environ 10 m3/an (pluviométrie importante dans la région).
  • Protection des framboisiers :
    • Les framboisiers sont très peu traités, sauf s’il n’y a pas le choix.
    • Concernant les attaques par les chevreuils, les chasseurs du coin sont très réactifs et installent des filets ou clôtures lorsque les risques sont trop importants.
    • Les principaux ravageurs de la culture sont l’araignée rouge gérée par aspersion et la drosophile. Pour cette dernière, dès qu’un lot présente une texture entièrement molle qui n’est pas liée à son état de maturité et des œufs de drosophiles à l’intérieur, ils opèrent à un ramassage tous les jours.
    • Contre le gel, les serres sont fermées avec des bâches.
  • Récolte des framboises :
    • Rendement idéal : 1,5 kg par plant sur une année de récolte.
    • Rythme de récolte nécessaire pour être rentable : Minimum 2 kg/h, jusqu’à 5 kg/h (mais il est de plus en plus rare de trouver de la main d'œuvre à 5 kg/h, en général les plus efficaces sont autour de 4 kg/h).


Elevage bovin veau de lait sous la mère

  • Troupeau de 100 vaches Limousines, environ 25 veaux présents sur l’exploitation sur l’échelle de l’année, 4 taureaux.
  • Veaux élevés dans les cases.
  • Complémentation des veaux au lait en poudre (4 sacs par veau = 250-300€ et éventuellement charge de césarienne).
  • Vaches au pâturage l’été et à l’étable l’hiver et quand il y a les veaux.
  • Bâtiment en ligne adapté pour l’élevage des veaux de lait + paille de Charentes adaptée pour les veaux (pauvre en fer, ce qui assure une alimentation des veaux telle que la viande obtenue soit bien blanche et non rosée). Il y a des cornadis pour attacher les vaches pendant que les veaux viennent téter dans un long couloir. Des nourrisseurs sont présents pour permettre aux veaux de se nourrir de lait en poudre en étant séparés des mères (cela leur permet d’avoir de l’espace).
  • Pas de vaccins ni d’antibiotiques. Pas de problème de santé observé chez les vaches.
  • 90 ha de pâturage menés en continu (les vaches passent 3 à 9 mois sur chaque parcelle, certaines sont de 2-3ha et d’autres plus grandes).
  • Fertilisation des prairies fauchées 2 à 3 fois par an : apport de chaux à l’automne et d’urée, apports de digestats de méthanisation tous les 2 ans.
  • Rations :
    • Eté : pâturage + pierres à sel.
    • Hiver : foin, enrubannage (de l’exploitation), regain + granulés + maïs épi.
  • Abreuvement :
    • Sources et rivières dans les champs
    • Près du bâtiment : eau de la ville
Vaches dans les cornadis pendant 40 min pour la tétée des veaux


Pratiques innovantes

Test de la compatibilité sol-variété de framboise

Giani explique que les variétés de framboise changent tous les 5 ans. Il effectue donc des tests pour trouver à quelles parcelles les variétés choisies sont les mieux adaptées. Il implante donc une même variété à différents endroits de son exploitation. En effet, les caractéristiques du sol vont impacter le rendement de la culture [1][2]. Il est donc important de trouver le bon sol pour la variété choisie.


Gestion de l’enherbement

Enherbement dans les serres (août 2017)

Giani choisit de garder un enherbement entre les rangs de framboisiers, le but étant de ne pas avoir un sol nu et de permettre d’attirer de la biodiversité avec la flore. La couverture permanente du sol permettrait aussi de limiter l’érosion présente dans les serres à cause de la forte pente. Le travail du sol est effectué de bas en haut à la herse (passée avant de faire les buttes dans les serres, tous les 3 ans) pour éviter de perdre du sol avec la pente, cela limite l’érosion.


Résultats (+ et -) constatés des nouvelles pratiques

Enherbement dans les serres

  • Giani note que cela permet d’avoir plus d’auxiliaires sur sa culture, en plus de réduire la pression de maladie et la chaleur sous les abris (ressenti personnel de l'agriculteur). Les serres sont également plus accueillantes (qualité esthétique).
  • Certaines plantes peuvent gêner les employés (orties…)
  • La présence de serres, l’enherbement et les couverts ont permis une réduction notable de l’érosion (perte de 2 m de sol déplacés jusqu’en bas de la pente entre aujourd’hui et il y a 30 ans). L’eau est déviée dans des rigoles et ne tombe pas directement sur les parcelles grâce aux abris. Elle n‘est pas récupérée par les agriculteurs.


Réflexion sur les variétés de framboisiers

  • Cela lui a permis de trouver les variétés les mieux adaptées à son propre sol.


Bâtiments pour la tétée des veaux de lait

  • 40 min à deux pour 30 veaux contre 2h en moyenne pour les autres agriculteurs. Le couloir de contention et les cornadis permettent en effet de bien placer toutes les mères à la fois et de faciliter ainsi la tétée pour les veaux.


Autonomie

L’exploitation est autonome en fourrage et en maïs.

Cependant, elle n’est pas autonome en concentrés puisque des granulés sont achetés pour les vaches et les génisses.

Elle est partiellement autonome en fertilisation puisque les framboisiers sont fertilisés avec le fumier des bovins et avec des nitrates ajoutés dans l’eau d’arrosage. L’exploitation dépense ainsi chaque année 10 000 à 15 000 € dans la fertilisation.


Equipement

Personnel


CUMA (3 différentes)

  • Rotobêche
  • Fendeuse
  • Epointeuse
  • Benne (pour sortir le fumier des stabulations)


Investissements

Emprunt pour le round baller de 40 000€.


Commercialisation

Framboises

  • Entre 30 et 60 tonnes de framboises vendues chaque année.
  • Envoyées à la Coopérative FruiLim puis en moyennes et grandes surfaces (Intermarché).
  • Un peu de vente directe en début de saison.
  • Quelques primeurs locaux.
  • Quelques restaurants à la demande.


Veaux de lait

  • Ventes toute l’année, 80 veaux au total en Label Rouge (3-6 mois, poids maximum : 170 kg)
  • 1650 €/veau
  • L’acheteur de Sofrelim vient directement sur la ferme, négocie le prix du veau (10€/kg) et revient le chercher tôt le matin.


Stockage

Giani ne stocke pas ses productions, il distribue à la journée soit en coopérative (1 j max  en chambre froide pour une cueillette du matin à midi) soit à des particuliers.


Bilan économique, social, environnemental

Échanges avec d’autres agriculteurs

  • Giani a des échanges quotidiennement avec d’autres agriculteurs spécialisés en maraîchage (même d’autres cultures que lui, comme les tomates, car c’est toujours intéressant) via la coopérative.
  • Ces discussions lui permettent de prendre connaissance des variétés des autres agriculteurs sachant que ces dernières tournent très vite sur le marché (valables 4-5 ans).
  • C’est aussi l’occasion de se proposer entre eux des solutions, appuyés par la technicienne spécialisée en framboises de la Chambre d’agriculture de la Corrèze. Cela lui procure des idées ainsi qu’un gain de temps dans la résolution de problèmes sur l’exploitation.
  • Giani considère l’employée de la Chambre comme très compétente, il suit attentivement ses recommandations et considère comme nécessaire de lier les métiers de l’expertise technique et du travail de la terre. Il appartient au réseau Dephy, au groupe 30 000 et se tient au courant du bulletin végétal.
  • En particulier, il a rendez-vous tous les jours à 14h à la coopérative où il vend les framboises.
  • Giani se sent accompagné dans sa transition agroécologique. Il fait quelques formations avec la chambre d'agriculture.


D’un point de vue économique

  • Les marchés du veau de lait et des framboises sont plutôt stables, même s’il y a eu une perte de 50% du prix de la framboise cette année et que les charges augmentent d’année en année pour les veaux de lait.
  • Le GAEC perçoit les 2 parts d’aides PAC correspondant aux 2 associés, le droit au paiement de base (DPB), l’ICHN (Indemnité Compensatoire Handicap Naturel), et la prime Label Rouge.
  • Giani a également perçu la DNJA (Dotation Nouveaux et Jeunes Agriculteurs) lors de son installation.
  • Pour les investissements comme le nouveau bâtiment (et bardage), son aménagement intérieur et les filets d’ombrage, l’exploitation a pu bénéficier des PCAE (Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations).


Quant à l’aspect social

  • Giani et son frère prennent chacun une semaine de vacances par an. Ils s’octroient un dimanche sur 2 de repos, notamment en sautant une tétée par semaine (dimanche soir) et en assurant seuls celle du dimanche matin quand c’est leur tour.
  • Travail : 60h/semaine.
  • Bon lien avec les chasseurs locaux.


Avantages / limites des pratiques mises en place

La vente du veau Label Rouge est contraignante, le veau doit avoir un poids maximal de 170 kg, il ne doit pas dépasser de 500 g le poids autorisé, au risque de perdre de l’argent et à terme la labellisation. Cependant, c’est un atelier qui prend peu de temps et qui permet tout de même un apport d’argent.

L’enherbement des serres permet d’attirer les auxiliaires et a également pour Giani une qualité esthétique. Les serres sont plus agréables à regarder pour les employés qui y travaillent et pour les personnes qui viennent visiter.


Perspectives

  • Projet de hors sol pour mieux maîtriser l’arrivée des framboises.
  • Pouvoir s’assurer des revenus corrects et être serein.
  • Transmission : il ne sait pas encore comment se fera la transmission, il ne souhaite pas forcément que sa fille reprenne car c’est un travail très difficile.


Conseils de l’agriculteur

  • Trouver le juste milieu entre maintenir un milieu vivant et trouver des solutions pour produire suffisamment.
  • Se former avant de prendre une décision.
  • S’informer, réfléchir et faire des petits essais sur ses propres parcelles pour voir ce qui fonctionne ou pas, tout en ne mettant pas en jeu son chiffre d'affaires.
  • Pour lui, il est possible de raisonner tous les systèmes d’exploitation, mais pas tous au même niveau.
  • Ne pas écouter les tendances des grossistes. Le circuit grossiste est peu intéressant car l’achat des framboises se fait à perte.


Pour aller plus loin sur les pratiques

Enherbement dans les bords intérieurs des serres et gestion des pucerons

Quelles sont les espèces les plus adaptées ?[3]

Avantage : Elles occupent plus de 95% de la bande fleurie, ce qui étouffe les adventices et réduit le désherbage.

Inconvénient absinthe et tanaisie : Ces 2 espèces attirent moins d’auxiliaires qu’un couvert spontané (composé de graminées, chénopode, picris et liseron).

  • Plantes refuges pour les auxiliaires :

Avantage : Elles attirent plus d’auxiliaires qu’un couvert spontané, notamment des coccinellidae et des parasitoïdes des pucerons. La marguerite est particulièrement appétente pour les syrphes, prédateurs du puceron.

  • Plantes doublement intéressantes :
    • Centaurée
    • Marguerite
    • Achillée
    • Lotier

Remarque pour la marguerite : Ses hampes florales hautes peuvent se coucher et gêner la circulation dans les allées de la serre.

Avantages de ces 4 espèces : Leur nectar fournit de la nourriture aux adultes de chrysopes, de micro-hyménoptères et de syrphes, insectes auxiliaires. Ils abritent également des proies de substitution qui peuvent d’autant plus attirer des auxiliaires. Elles ont également une certaine capacité à recouvrir le sol.

Points de vigilance :

  • Temps de travail important nécessaire à l’implantation.
  • Coût pour l’achat des plants.
  • Le bénéfice économique entre main d’œuvre de désherbage et coûts d’implantation n’est pas encore prouvé.


Stratégies de contrôle de la drosophile japonaise sur framboisiers[4]

  • Prophylaxie :
    • Eviter de favoriser l’humidité dans les cultures (maîtrise de l’irrigation).
    • Bonne aération (limiter le nombre de cannes/mètre linéaire de framboisiers, maintenir un enherbement ras).
    • Faire au moins deux récoltes par semaine pour limiter la présence de fruits en sur-maturité qui sont sources d’infestation.
    • Stocker pendant au moins une semaine les déchets de récolte exposés au soleil dans un contenant hermétique pour détruire les œufs, larves et adultes de la drosophile japonaise avant de les vider sur le sol.
    • En cas d’attaque importante de la culture sous abri, assainir la culture en fin de culture en montant la température à 40 °C pendant une heure par jour pendant 6 jours, ce qui détruit les oeufs et les larves de la drosophile.
  • Piégeage massif :
    • Efficacité sur cultures partiellement infestées.
    • En cas de grosse pression du ravageur, le piégeage est insuffisant.
  • Filets insect-proof :
    • La pose de filet sur les ouvertures des abris limite l’entrée de la drosophile japonaise.
    • Les filets avec des mailles inférieures à 1 mm² ont montré de bons résultats.
    • Inconvénients : réduction de l’aération, de l’entrée des pollinisateurs et des auxiliaires.
    • Intéressant si forte pression de la drosophile japonaise.


Sources et références

La version initiale de cet article a été rédigée par Elise Gatel, Eléa Missonnier et Mélodie Calvier.

étudiantes en agronomie à l'Institut Agro Montpellier, suite à l'interview de Giani Zanetti le 11/02/2025.

  1. Jingyi Huang, Alfred E. Hartemink, Christopher J. Kucharik. 2021. Soil-dependent responses of US crop yields to climate variability and depth to groundwater. Agricultural Systems Volume 190. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0308521X2100038X
  2. Neeraj Pandey, Nitin Kamboj. 2022. Consequences of Soil Quality on Crop Yield: An Update. Indian Journal of Ecology, 49(4), pp 1406-1416. https://www.researchgate.net/publication/362469455_Consequences_of_Soil_Quality_on_Crop_Yield_An_Update
  3. Jérôme Lambion, Lucie Koch, Ambroise Lahu. DOSSIER SPECIAL Gestion de l’enherbement et biodiversité fonctionnelle contre pucerons en maraîchage biologique sous abris (Projet Ecophyto Placohb). MBI n°103 / 2ème trimestre 2020. https://www.grab.fr/wp-content/uploads/2020/06/Dossier-%C2%AB-Placohb-%C2%BB-gestion-de-l%E2%80%99enherbement-et-de-la-biodiversit%C3%A9-en-mara%C3%AEchage-sous-abris-1.pdf
  4. Blandine Polturat, Yannie Trottin, Valérie Gallia, Anthony Ginez. Projet Drosophila suzukii: connaissance du ravageur, caractérisation du risque et évaluation de méthodes de protection. Innovations Agronomiques, 2018, 63, pp.1-12. 10.15454/1.5191160549518118E12. hal-01830335. https://hal.science/hal-01830335v1/file/2018_Polturat_Innovations%20Agronomiques.pdf


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Ce portrait a été rédigé en partenariat avec l'Institut Agro Montpellier

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