Couverts végétaux pâturables

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6740Ilaya, Las Piñas City Pasture Goats 47.jpg Gestion des ressources fourragères, temps de pâturage, composition des couverts végétaux, autonomie alimentaire.

Couverts végétaux pâturablesGestion des ressources fourragères, temps de pâturage, composition des couverts végétaux, autonomie alimentaire.6740Ilaya, Las Piñas City Pasture Goats 47.jpg

En cultures de plein champs, on désigne par couvert végétal d'interculture l'ensemble des végétaux qui recouvrent le sol entre deux cultures principales de la rotation. Ils peuvent être implantés après récolte ou constitués de repousses, et ont le plus souvent pour objectif de préserver le sol de l'érosion hydrique et aérienne[1], ou bien d'empêcher le lessivage des nitrates lors du pic de minéralisation d'automne[2].

Dans certains systèmes de Polyculture-Élevage, la mise en place de ces couverts peut être réfléchie en lien avec l'alimentation du troupeau : dans ce cas ils sont exportés du système (plutôt que restitués) et sont alors plus généralement désignés par le terme de cultures dérobées. Cette page présente les principales pistes développées pour le pâturage de celles-ci.


Principes généraux

En complément des avantages pour la fertilité du sol énoncés précédemment, le pâturage des couverts végétaux peut permettre de compléter la ration en vert des animaux lorsque les ressources fourragères deviennent limitées. En effet, un couvert qui succède à une culture de printemps (récoltée à l'été) pourra être pâturé par des ruminants en automne voire en hiver, lorsqu'il y a moins d'herbe dans les prairies[3]. A l'inverse, pour les couverts succédant aux cultures d'hiver ou bien dans certains systèmes en couvert permanent, le pâturage des couverts permet d'affaiblir ces derniers avant leur destruction, et donc de réduire l'usage d'herbicides ou de faciliter le passage d'outils.


D'un point de vue environnemental, cette pratique est jugée sans impact significatif sur la lixiviation des nitrates (en comparaison avec un couvert de CIPAN restitué au sol). Il y a néanmoins des points de vigilance à prendre en compte pour éviter le surpâturage ou un piétinement excessif de la parcelle, on préconise respecter la limite de 0,8 UGB / ha[4].


Pour résumer : le pâturage des couverts d'interculture peut permettre de simplifier leur destruction, tout en offrant une restitution organique par les déjections, ainsi qu'une alimentation riche et diversifiée en retardant l'utilisation de stocks fourragers d'hiver. Cette technique est donc relativement économique, mais peut engendrer du temps de travail en lien avec la pose et le déplacement de clôtures.

Composition des couverts

Dès lors que les couverts sont valorisés dans un objectif d'apporter une source d'alimentation alternative au troupeau, il est nécessaire de raisonner leur composition selon divers paramètres :

  • La ou les valeur(s) nutritive(s) des ou de l'espèce(s) implantée(s) : faire estimer les différents indicateurs (UFL, PDI etc.) pour visualiser s'il faut compléter la ration et dans quelle mesure.
  • La capacité d'implantation et de production de biomasse, selon la saison, le type de sol, le précédent cultural etc...
  • La digestibilité des espèces : éviter certaines protéagineuses trop météorisantes comme la luzerne.
  • Un éventuel effet allélopathique ou antiparasitaire peut être recherché (exemple : plantes aux propriétés anthelminthiques en raison de leur concentration en tanins[5])

En fonction des besoins et objectifs le couvert peut donc être diversifié ou mono-spécifique et implanté ou constitué de repousses. On préconise l'usage de plusieurs espèces comme le sorgho, le trèfle, le ray Grass, le colza fourrager, etc.


Cas des autres couverts fourragers

Les couverts fourragers d'interculture ne sont pas systématiquement pâturés, ils peuvent également être stockés en ensilage et enrubannage pour compléter la ration du troupeau, ou encore apportés en affouragement vert. C'est notamment le cas des sorgho et choux fourragers, ou encore des associations entre poacées (ray-grass italien, moha, avoine brésilienne ...) et fabacées (trèfle incarnat, vesce ...).


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Références

  1. G. W. Langdale et al. Cover crop effects on soil erosion by wind and water https://www.swcs.org/static/media/cms/CCCW2erosion_1B3D26BCBAAE1.pdf
  2. Les Essentiels d'Arvalis : Interculture, QUELLE EST L’EFFICACITÉ DES COUVERTS INTERMÉDIAIRES PIÈGES À NITRATE ? 2017. https://www.arvalis-infos.fr/interculture-quelle-est-l-efficacite-des-couverts-intermediaires-pieges-a-nitrate-cipan--@/view-19186-arvarticle.html
  3. Delphine SCOHY, Faire pâturer des couverts d'interculture quand l'herbe vient à manquer, Web Agri, 2021. https://www.web-agri.fr/derobees-fourrageres/article/177439/faire-paturer-des-couverts-d-interculture-quand-l-herbe-vient-a-manquer
  4. Arvalis, Pâturer un couvert pendant l'hiver c'est possible, 2011. https://www.arvalis-infos.fr/p-turer-un-couvert-pendant-l-hiver-c-est-possible-@/view-6396-arvarticle.html
  5. Séverine BRUNET, Analyse des mécanismes d'action antiparasitaire de plantes riches en substances polyphénoliques sur les nématodes du tube digestif des ruminants, 2008. http://thesesups.ups-tlse.fr/339/
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