Ferme de Mahomed Demba Kamara

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Agroécologie, diversité des cultures, production animale, compost, association culturales
Mahomed Demba Kamara
Sénégal Aviculture (chair)

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Mahomed Demba Kamara, agriculteur à Samba Dia au Sénégal cultive ses terres selon les principes de l'agroécologie. Voici le portrait de sa ferme.

Contexte

  • Nom : Mahomed Demba Kamara.
  • Localisation : Samba Dia. Sénégal.
  • Date d’installation : 2017.
  • Surface cultivée : 1 ha. Surface légumière : 150 m² mais ça peut aller jusqu’à 600 m² quand les papayers sont arrachés (après 2 ans de production).
  • Texture du sol : Sol sableux.
  • Nombre de personnes travaillant sur l’exploitation (UTH) : 2.
  • Productions : Aviculture (chair), Manioc, Carotte, Poivron, Piment, Hibiscus, Salade, Oignon, Fraise, Papaye, Banane, Citron, Pamplemousse, Orange, Mangue, Goyave, Noix de coco, Noix de cajou.
  • Climat : Samba Dia possède un climat désertique chaud et sec (BWh) selon la classification de Köppen-Geiger. Sur l’année, la température moyenne à Samba Dia est de 28.6°C et les précipitations sont en moyenne de 678.5mm/an. Vent important tout au long de l’année.
  • Études/formation/parcours de vie : Mahomed vient du village de Samba Dia. Sa mère est vétérinaire et son père était technicien agronome. Il a travaillé comme ouvrier agricole au début de la ferme expérimentale agroécologique de Kaydara et a arrêté à ses 19 ans suite à l’obtention de son permis de conduire et car il ne voyait pas la possibilité d’atteindre un équilibre économique grâce à son travail.
    • En 2007 : Il part pour l’Europe en voyageant par le Sénégal, puis le Maroc, il revient par la Mauritanie en 2011. Au cours de son voyage, il a fait plusieurs métiers (bâtiment, chauffeur, …).
    • En 2011 : Il quitte son village pour la Mauritanie, car les anciens ne montraient pas, selon lui, le bon exemple en agriculture.
    • En 2017 : Il revient à Samba Dia et décide de faire un poulailler pour 250 poulets de chair. Il prend contact avec Gora Ndiaye, président de la ferme de Kaydara et lui explique son parcours et les problèmes qu'il a rencontrés. Il commence à la suite de cela une formation à Kaydara financée par ses partenaires. Suite au décès de son père en 2007 les terres familiales avaient été vendues, il n’a donc plus de surface agricole disponible. Kaydara et la commune de Samba Dia lui mettent donc à disposition 1 ha en octobre 2017. Il commence sa formation, apprend et met en place des cultures multi-étagées. Les débuts ne sont pas faciles.
  • Autres activités : Mahomed est puisatier, a une activité de boisement et est également formateur en élevage traditionnel bio à Kaydara.

Motivations et objectifs

Mahomed souhaite préserver les races anciennes et locales de poulets. Il veut également montrer l’exemple et participer à faire quelque chose de mieux.

Volet agronomique

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Productions végétales

Diversité des cultures maraîchères

1700-1800 pieds de manioc (production de 70 sacs de 70kg = 4,9 T ), carottes, poivrons et piment, hibiscus (bissap), salades.

Diversité des cultures vivrières

  • 7 planches d’oignons (servent de nourriture pour lui et les feuilles pour les poulets).
  • 4 planches d’oignons associés avec des fraises.
  • 8 planches de salades ( moitié conso perso, ¼ pour les volailles et pour vendre).
  • 4 planches de fraises pour sa consommation  personnelle.


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Diversité des arbres fruitiers

  • 75 pieds de papayes : production de 2 T.
  • 30 pieds de bananes : 70 kg lors de la première coupe cette année.
  • 28 agrumes en tout : citrons 100 kg de production annuelle en cours, pamplemousse 150-200 kg en 2 pieds et des oranges.
  • 40 anacardiers.
  • 20 cocotiers qui ont 5 ans et produisent leurs premiers fruits.
  • 37 manguiers : première production en 2022.

Semences

  • Mahomed a acheté les semences de bananier pour avoir de la potasse pour les papayes afin qu’elles soient meilleures.
  • Il vend des jeunes manguiers en échange de noyaux de mangues d’anciennes variétés.
  • Pour la culture et la production de plants de goyave, il choisit soit l’autoproduction à partir de semences produites sur sa ferme, soit rachète des semences.
  • Les semences d’agrumes sont produites sur la ferme et les arbres sont ensuite greffés à partir de cultivars présents sur la ferme.
  • Pour les semences maraîchères, Mahomed se les procure à Gora.

Productions animales

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Atelier de poulets de chair

Mahomed a commencé son élevage avec une vingtaine de poulets. Il dispose d’un coq pour 10 poules. Au démarrage, il s’est procuré des poules de 4-5 mois  chez un éleveur de la région.

Santé

Les poules sont élevées sans l’utilisation d’antibiotiques ou de vermifuges chimiques. Le déparasitage interne et externe, souvent une nécessité pendant l’hivernage, est effectué à l’aide de préparations et macérats à base de plantes produites sur la ferme ou disponibles localement : neem, piments, feuille de vermagnan. Le moringa est aussi utilisé à ces fins. Les deux principales maladies auxquelles l’éleveur fait face en saison d’hivernage sont la variole et la coccidiose.

Les traitements vétérinaires étant coûteux, la variole est traitée avec un mélange de citron et de bleu de metylhène. La coccidiose se traite avec de la vernonia et de la ficoïde glaciale en poudre (Mesembryanthemum crystallinum).


Pour diminuer l’impact des maladies et leurs propagations, les abreuvoirs sont vidés et nettoyés tous les jours. La litière, faite de paillage et de sable, est changée tous les 15 jours et des perchoirs pour que les animaux dorment en hauteur ont été aménagés afin de limiter là encore la transmission et la propagation des maladies. Des "bacs à poussière" contenant des cendres et du sable sont à la disposition des animaux sur la ferme afin qu’ils procèdent par eux même à se déparasiter.

Alimentation

Mahomed fabrique le mélange destiné à l'alimentation de ces poulets lui-même. Il prépare un mix "maison" de  céréales achetées pendant le battage (dans le but de réduire le coût). Le mix pour les poulets est composé de sorgho, de mil, de maïs de farine de poisson ainsi que de la farine de niébé ou de pois d’Angol pour la ration protéique. 

Le coût de l’alimentation par poulet est d’environ 2500 FCFA.

Commercialisation

Les pics de vente sont réalisés pendant les festivités religieuses ou de grands événements locaux. Lorsque les poules ont plus de 3 couvées, elles sont envoyées à l’engraissement ou vendues pour la consommation de viande. Les poulets sont vendus après 6 à 7 mois.

Pratiques agricoles

Gestion de la fertilité des sols

Rotation de culture

Afin d’optimiser la fertilisation du sol, réduire l’épuisement de la matière organique et de limiter les ravageurs et maladies, Mahomed pratique la rotation de culture avec jachère sur les cultures maraîchères. Il fertilise l’ensemble des cultures et adapte le plan de fertilisation en fonction du type de culture mais. Il adapte le plan de fertilisation en fonction de l’aspect des plantes et de leur évolution.

Association culture

Une autre pratique mise en place pour la gestion de la fertilité et l’optimisation de l’espace et des interactions entre les plantes est l’association de culture. Mahomed met en place cette année une association : Oignons + fraises sur certaines de ces planches en maraîchage.


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Cultures multiétage

La moitié du verger est une association manguier / cocotier: 35 pieds de mangues et 20 pieds de cocotiers. Pour chaque cocotier il plante 4 manguiers. Le cocotier occupe l’espace aérien, les manguiers la strate inférieure et en dessous il peut mettre en place du maraîchage et/ou l’élevage de poulet. Les zones de maraîchage sont entourées avec des barrières afin d’éviter que les poulets n’y pénètrent. L’autre partie du verger est plantée avec des agrumes (citrons, pamplemousses), corossol, oranges, cocotier et rônier.

Engrais verts

En saison d’hivernage, Mahomed cultive du niébé (Vigna unguiculata), une légumineuse qui en plus de fournir une source de protéines de qualité pour les humains, enrichit le sol en azote et permet de limiter le désherbage et la fertilisation pour la culture implantée ensuite. Il cultive aussi le pois d’Angol (Cajanus cajan), semé directement avant les cultures maraichères dans le même but. Ces deux cultures intermédiaires permettent, en plus de fixer de l’azote dans le sol, de produire des protéines végétales utilisées pour l’alimentation des poulets.


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Fertilisation et fumure organique

Mahomed à crée son propre système pour produire son engrais en limitant au maximum les coûts. Il a développé l’élevage de poulet dans le but d’être autonome en fumier de poulet afin de pallier au besoin en macronutriment (NPK) de ses arbres et plantes maraîchères. Sa production de bananes lui sert aussi en partie à produire de l’engrais (notamment pour les besoins en potassium). Pour finir, il échange du foin contre du fumier de vaches aux éleveurs des alentours pour compléter son mélange.

  • Chaque 15 jours nettoyage du poulailler: il collecte le fumier.
  • Banane: La peau et les fruit sont mélangés avec le fumier.
  • Foin à Sambe dia : en retour les éleveur lui donnent du fumier de vaches.
  • Il mélange tout dans un bassin pour décomposer.
  • Il obtient du compost solide et du compost liquide: c’est ce qu’ils utilisent pour le maraîchage et les cocotiers.

Gestion des ravageurs

Biopesticides et macérat

Mahomed n’utilise pas de pesticides chimiques sur sa ferme. Pour traiter les problèmes de ravageurs, insectes et maladies, il produit des biopesticides et des macérats. Par exemple pour lutter contre la mouches blanches sur les papayes, il prépare un traitement à base de macérat de peau de citron fermenté entre 2 et 3 mois. Chaque année il produit environ 200 kg de citrons, il en vend seulement 150 kg et pour le reste, il prélève les pépins pour la pépinière, la pulpe et la peau pour la macération. Il vend son biopesticide de citrons : 2500 FCFA pour 1 L. L’application du traitement se fait en nettoyant les fruits et les tiges à la main avec de la fibre de coco imbibée de macérat.

Pour les piments, il utilise un traitement à base d'huile de neem. Pour lutter contre les attaques de pucerons, il utilise une décoction d’ail : 4 cuillères d’ail pour 2 l d’eau.

Il n’utilise jamais un seul traitement car les insectes s’y habituent, il fait un mélange huile de neem et ail.

Le 3ème biopesticide qu'il produit lui même est composé de 3 plantes différentes : tabac + katiyanta + mumbu (ou mundu, une plante qui pousse seulement en hivernage que les insectes détestent).


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Travail du sol

Mahomed possède un petit motoculteur qu’il utilise seulement pour la culture du manioc. Les planches de culture sont mouillées, laissées pendant 2 jours puis il réalise un désherbage manuel. Il réalise un binage à la pioche afin de créer les planches et leur délimitation. Pour la culture du piment et des poivrons, il travaille sur 15 cm de profondeur. Pour les carottes et les navets sur 30 cm de profondeur.

Système hydrique

Source, volume et débit

Il pompe environ 3000 L d’eau par jour. Avec 2 pompes, une pompe solaire et une motopompe à essence.


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Méthode d’irrigation

De 2017 à 2019, l’ensemble de la ferme était arrosée à l’arrosoir. Par la suite Mahomed à investit dans une motopompe à essence, puis dans pompe solaire (600 watt, 3 panneaux 3x250 watts).

L’arrosage se fait de différentes manières sur la ferme en fonction des cultures : arrosage au tuyau et manuel. Au début de la ferme, le système était composé d’un puits duquel l’eau était extraite grâce à une poulie.

  • Le système alimenté par la pompe solaire sert à irriguer le maraîchage, les cocotiers et les papayers.
  • Le système alimenté par la motopompe sert pour l’arrosage des agrumes au tuyau ainsi que les planches de maraîchage.
  • La pompe permet aussi le remplissage du bassin duquel il tire l’eau pour l’arrosage manuel.
Fréquence d’arrosage
  • Pour le maraîchage, les bananiers et les papayers, Mahomed arrose tous le jours, l’arrosage prend en moyenne 3 h par jour (1,5h à 2 personnes).
  • Les cocotiers sont arrosés quant à eux tous les 3 jours.
  • Les manguiers ne nécessitent plus d’arrosage depuis quelques années.

Volet social

Satisfactions / insatisfactions

  • Charge de travail :
    • Arrosage: 4h par jour (2h à 2). 3 h par jour maintenant,
    • Récoltes tôt le matin : 3h/sem.
    • Employé : 1 jeune qui travaille pour lui.
    • Sur une semaine: 8h/jour, = 56h.
  • Activité de puisatier : La charge de travail varie en fonction de la saison et de la demande. Les systèmes sont rares, il est donc souvent sollicité, environ 15 fois par an pour 10 jours. Il part donc souvent de la ferme.



  • Économique : 10.
  • Confort de travail : 5, le confort peut être amélioré.
  • Sociale : 8.
  • Cadre de vie : 10.
  • Coopération avec d’autres agriculteurs : 10. Il forme des jeunes qui font des stages à la ferme école de Kaydara. Là bas, ils sont bien formés.

Echelle de 1 = très insatisfait, à 10 = très satisfait.

Accompagnement technique / aides

Mahomed ne reçoit plus d’aides extérieures.

Volet économique

Foncier

Le terrain est mis à la disposition de Mahomed, c’est là qu'il habite depuis 6 ans. Une fois sa formation terminée à la ferme école de Kaydara, le terrain a été financé par les partenaires de Kaydara. Ils l'ont aidé en lui donnant le terrain pour que ce soit un exemple.

Matériel

  • Pompe essence : 90 000 FCFA.
  • Pompe solaire : 350 000 FCFA.
  • Poulailler : 1 500 000 FCFA.
  • Moto : 500 000 FCFA.
  • Bâtiment : logement.

Dons, aides financières

Pas de financements.

Charges

  • Alimentation des animaux : 2 100 000 FCFA. 2500 FCFA par poulet pour l’alimentation : sorgho = 300 FCFA/kg, mil = 350 FCFA/kg. (Total de sorgho par année : 2,5-3 t de sorgho et idem de mil.)
  • Salaire ouvrier : L’ouvrier est payé 40 000 FCFA par mois (= 360k€ par an).
  • Carburant pour la moto et les pompes : 5 000 FCFA pour 10-12 jours x 8 mois par/an = 120 000 d’essence.
  • Transport de la production : Chaque voyage 2 000 FCFA, 1-2 fois / semaine. Donc 4000 FCFA / semaine, soit environ 200 000 FCFA / an de transport.
  • Fumier : 28 000 FCFA (1 sac = 1 000 FCFA) + transport : chaque année, minimum 100 000 FCFA en fumier hors transport + 100 000 FCFA de transport.

Revenus

  • Poulets :
    • Poulet Brahama : Pour l’instant Mahomed n'a pas de couveuse donc il ne fait pas d'élevage industriel : environ 350 poulets qu'il peut vendre jusqu’à 7 000 FCFA / poulet pendant les périodes de fête (objectif à 10 ans : 3000 poulets).
    • Poulet classique : 5000 FCFA / poulet. Il a vendu 3 lots de 250 = 3 750 000 FCFA.
  • Papaye : 2,2T : 700 FCFA / kilo.
  • Mangue : 700 kg de mangues qu'il vend entre 1000 et 1500 FCFA / kg. Cela fait 6 années qu'il en vend.
  • Maraîchage : 300 000 FCFA pour le maraîchage.

Mahomed réinvestit tout ce qu'il gagne au niveau de la ferme et de ses activités annexes. Il n'a pas de dettes.


Stratégie commerciale / débouchés

  • L’une des stratégies commerciales que Mahomed voudrait développer dans le futur, est de créer ou de s’intégrer dans un réseau afin de valoriser la viande des poulets élevés avec des principes agroécologiques. Actuellement il lui est très compliqué de valoriser la viande qu’il produit comme "Biologique", les réseaux étant rares ou inexistants dans la zone ou il se trouve.
  • Restauration : Vente chaque vendredi de fruits, légumes et poulets dans un restaurant qui cherche des poulets élevés selon les principes de l’agriculture biologique.
  • Diversification de la production : Poulets(chair et œufs) comme activités principales mais aussi maraîchage et activités de pépinières avec la vente de plants d’arbres fruitiers. Prix des poulets âgés de 7 mois : 7-8 000 FCFA.

Les conseil de Mahomed

Conseils en pratiques agroécologiques

  • Conseil aux jeunes : Se diversifier, faire un peu de tout au début et voir ce qui marche et le développer. Par exemple la culture en multistrates et les associations, mais aussi les activités sur la ferme (poulet, maraîchage, pépinière,...).
  • Si on a du talent, il faut chercher des réseaux pour vendre plus et attirer les gens. Il faut montrer son savoir faire et ses réalisations.
  • Produire ses semences, ses biopesticides et le maximum d'intrants sur la ferme pour réduire les coûts et ne pas être dépendant.

Conseils pour le modèle économique

  • Diminution des arbres pour se concentrer sur l'élevage de poulet.
  • Si on n'a pas de financement pour le projet de ferme, il faut trouver une autre activité pour financer sa ferme. Mahomed a son activité de puisatier, de formateur et il fait aussi des activités de boisement pour des gens qui achètent des terrains. Il fait alors le traçage et plante des arbres sur le terrain. Il produit la moitié des plants sur sa ferme (citron, mangue et cocotier et achète l'autre moitié à des femmes.


Un jeune qui a de l’ambition et du courage peut réaliser ses rêves sans financement. Il faut de la patience, préserver et être honnête. Si les gens ont confiance ça rapporte beaucoup de choses.

Difficultés rencontrées

Il y a toujours des difficultés, mais ils ont appris à les contourner. La principale difficulté est le problème de tiques et puces sur les poules et les poussins et la gestion des ravageurs en maraîchage.

Perspectives

Mahomed a pour projets futurs d'augmenter la taille du poulailler et le nombre de poulets en achetant une couveuse et aussi d'augmenter sa surface pour produire plus et faire travailler plus de jeunes.

Galerie photos


Sources

Interview de Mahomed Demba Kamara réalisée en Février 2024 par l'équipe de Ver de Terre Production dans le cadre du projet Urbane.

Crédits photos : Mahomed Demba Kamara.


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Cette page a été rédigée en partenariat avec le projet Urbane et grâce au soutien financier de l'Union Européenne.

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Annexes

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