Favoriser les repousses après la récolte
1. Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Favoriser le développement et la corissance des repousses pour piéger l'azote disponible avant le début du lessivage et limiter la quantité de nitrate lixivié en automne et en hiver. Des repousses, bien "développées" et assez homogènes, ont un effet comparable aux cultures intermédiaires semées à cette fin (moutarde, avoine).
Exemple de mise en oeuvre :
Dans le cas d'une succession "blé tendre => orge d'hiver", la moissonneuse-batteuse doit être équipée d'un répartiteur de menus-pailles pour assurer une répartition homogène des graines. Un déchaumage suivit d'un roulage après la récolte du blé et coïncidant avec le retour de précipitations permettent de faboriser la levée des repousses.
A l'inverse, dans le cas d'une succession "colza => blé tendre", de meilleurs résultats sont obtenus en l'absence de déchaumage, car les pertes par égrenage avant récolte permettent une répartition suffisamment homogène des repousses. De plus, dans le cas du colza, un délai de deux mois sans destruction des repousses est nécessaire pour piéger 50 unités d'azote. Ce délai peut être difficile à respecter en particulier dans le Nord de la France (récolte plus tardive du colza et semis plus précoce du blé suivant). Il est donc préférable de ne pas retarder la croissance et le développement des repousses par un déchaumage qui risque de détruire les repousses issues de graines tombées avant la récolte (sauf si la présence d'adventices impose la réalisation d'un déchaumage).
Dans les deux cas (repousses de céréales à paille ou de colza avant culture d'hiver), les repousses sont à détruire fin septembre pour permettre le semis de la culture suivante (blé ou orge) courant octobre.
Période de mise en œuvre Sur culture implantée
Echelle spatiale de mise en œuvre Parcelle
Application de la technique à...
Toutes les cultures : Généralisation parfois délicate
La technique peut s'appliquer à toutes cultures récoltées en début d'été mais elle est d'autant plus efficace que la quantité de graines restituées avant ou à la récolte est suffisante et- répartie sur l'ensemble de la surface et pas seulement sur les andains.
Tous les types de sols : Facilement généralisable
Tous les contextes climatiques : Généralisation parfois délicate
La réussite de la technique est conditionnée par une pluviométrie suffisante entre juillet et septembre pour permettre une levée régulière des repousses. Cependant, dans des contextes pédo-climatiques soumis à de forts déficits hydriques en été (Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes), cette technique peut s'avérer plus opportune que le semis d'un couvert en août ou septembre après réalisation d'un travail du sol ayant asséché le sol.
Réglementation
Influence POSITIVE
Le 4ème programme d'action de la directive nitrate impose, dans la majorité des départements, la couverture totale des sols pendant l'hiver en zone vulnérable d'ici 2012. Les repousses de colza peuvent être considérées considérées comme une couverture, avec des contraintes de date de destruction et de biomasse minimale à justifier dans certains départements.
Directive nitrate
2. Services rendus par la technique
3. Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : Variable
émission GES : VARIABLE
Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
N.P. : DIMINUTION
pesticides : DIMINUTION
Effet sur la consommation de ressources fossiles : Variable
consommation d'énergie fossile : VARIABLE
Autre : Pas d'effet (neutre)
Transfert polluant vers eaux (N, P, phyto ...) : Diminution-
Le maintien des repousses permet de limiter le transfert d'azote et phosphore vers l'eau (voire de produits phytosanitaires).
Transfert polluant vers air (N, P, phyto ...) : pas d'effet (neutre)
Consommation d'énergie fossile : variable
Le maintien des repousses après la récolte a un impact variable sur la consommation d'énergie fossile, selon que des déchaumages sont réalisés pour homogénéiser la répartition ou non.
Dégagement de GES : variable
Le maintien des repousses après la récolte a un impact variable sur les dégagements de gaz à effet de serre, selon que des déchaumages sont réalisés pour homogénéiser la répartition ou non. Par ailleurs, la production de biomasse à travers la croissance des repousses contribut au stockage de carbone dans le sol.
Critères "agronomiques"
Productivité : Pas d'effet (neutre)
En cas de destruction trop tardive, le couvert de repousses peut provoquer des effets dépressifs sur la culture suivante (disponibilité en eau et en azote). Peu de cultures sont cependant sensibles aux carences azotées d'automne et il reste possible d'adapter la fertilisation azotée à l'azote disponible et aux besoins de la culture.
Fertilité du sol : Variable
En fonction de la pluviométrie pendant l'interculture, le maintien des repousses peut entrainer une disponibilité en azote pour la culture suivante plus forte (années humides) ou plus faible (années sèches) par rapport à un sol nu.
Stress hydrique : En augmentation
Le maintien des repousses peut accroître le déficit hydrique de 20 à 40 mm au semis de la culture suivante, mais avec un impact très limité sur le rendement.
Biodiversité fonctionnelle : En augmentation
Les repousses peuvent constituer un abri pour différents organismes (insectes, petit gibier…)
Autres critères agronomiques : Variable
Pression ravageurs : Augmentation
Les repousses de colza sont favorables aux altises ; elles peuvent accroître le risque de dégâts sur les parcelles de colza voisines.
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : En diminution
Avec l'obligation de couverture des sols, le maintien des repousses permet de diminuer les charges opérationnelles par rapport au semis d'une culture intermédiaire (semences).
Charges de mécanisation : Variable
Le maintien des repousses après la récolte a un impact variable sur les charges de mécanisation, selon que des déchaumages sont réalisés pour homogénéiser la répartition ou non.
Avec l'obligation de couverture des sols, le maintien des repousses permet de diminuer les charges opérationnelles et de mécanisation par rapport au semis d'une culture intermédiaire (semences, technique de semis).
Marge : Variable
L'impact sur la marge de la culture ou de la rotation est variable selon les pratiques auxquelles le maintien des repousses se substitut ; augmentation de la marge par rapport à l'implantation de cultures intermédiaires, ou diminution par rapport à l'absence d'interventions en interculture.
Autres critères économiques : Variable
Critères "sociaux"
Temps de travail : Variable
Le maintien des repousses après la récolte a un impact variable sur la charge de travail, selon que des déchaumages sont réalisés pour homogénéiser la répartition ou non.
Temps d'observation : Pas d'effet (neutre)
4. Organismes favorisés ou défavorisés
Bioagresseurs favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
altise du colza | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | Repousses de colza |
anthracnose du lupin | MOYENNE | agent pathogène (bioagresseur) | Repousses de protéagineux |
anthracnose du pois | agent pathogène (bioagresseur) | Repousses de protéagineux | |
anthracnose féverole | MOYENNE | agent pathogène (bioagresseur) | Repousses de protéagineux |
aphanomyces | MOYENNE | agent pathogène (bioagresseur) | Repousses de protéagineux |
botrytis cinerea | MOYENNE | agent pathogène (bioagresseur) | Repousses de protéagineux |
botrytis fabae | MOYENNE | agent pathogène (bioagresseur) | Repousses de protéagineux |
limace | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | |
petite altise | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | Repousses de colza |
puceron d’automne | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | |
puceron vert du pois | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | |
pucerons des crucifères | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | |
rouille brune | MOYENNE | agent pathogène (bioagresseur) | Repousses de céréales |
Bioagresseurs défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|
Auxiliaires favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|
Auxiliaires défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|
Accidents climatiques et physiologiques favorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
---|
Accidents climatiques et physiologiques défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
---|
5. Pour en savoir plus
- Brochures colza
- -Cetiom
Brochure technique, 2011
- Fiche n°9 - Conduite de l'interculture
- -Coufourier N., Lecomte V., Le Goff A. (CA76), Pivain Y. (CA27), Lheriteau M., Ouvry J.F. (AREAS)
AREAS, Brochure technique
- La lixiviation d’azote nitrique dans les rotations céréalières avec colza : un diagnostic à partir de l’analyse de résultats d’expérimentations pluriannuelles et de modélisations.
- -Reau R. Champolivier L. (CETIOM), Bouthier A. (arvalis)
OCL vol 13 n°6, p403-412, Article de presse, 2008
- Mieux gérer l'interculture pour un bénéfice agronomique et environnemental
- -Minette S. (CRA Poitou-Charentes)
Brochure technique, 2005
- Rotation céréales - colza : Implantations précoces et repousses contre le lessivage
- -Bouthier A. (Arvalis) Reau R. (INRA), Champolivier L. (Cetiom)
Perspectives agricoles n°339, p12-15, Article de presse, 2007
- Utiliser des repousses de céréales à paille en tant que couvert intermédiaire piège à nitrate
- -Reau R. Champolivier L. (CETIOM), Bouthier A. (arvalis)
OCL vol 13 n°6, p403-412, Brochure technique, 2008
6. Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs :
Mode d'action :
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides :
Annexes
S'applique aux cultures suivantes
Favorise les bioagresseurs suivants