Utiliser un produit à base de COS-OGA dans la lutte contre le mildiou et l'oïdium
Le COS-OGA (ChitoOlygoSaccharides et OligoGAlacturonides) est une molécule naturelle autorisée sur le marché européen depuis 2015. Ce produit de biocontrôle est utilisé en viticulture et maraîchage dans la lutte contre le mildiou et l'oïdium[1].
Comment ça fonctionne ?
Le COS-OGA est un stimulateur de défenses des plantes, il mime une interaction naturelle entre la plante et le pathogène, induisant une réaction de défense de la plante[1]. Le COS-OGA est une molécule naturelle fabriquée sans modification chimique[1]. La pectine (OGA) est extraite de pelure d’agrumes et de pommes tandis que le chitosan (COS) provient de l’exosquelette de crustacés, par des processus naturels.
Les produits à base de COS-OGA sont utilisés dans le cadre de la lutte anti-mildiou et anti-oïdium, seuls (en prévention) ou en association avec d'autres produits fongicides, sur vigne et sur cultures légumières (concombre, fraise, poivron, tomate)[1].
Ce sont des produits de contact : ils doivent pénétrer la cuticule de la plante pour être efficaces. Ensuite, la transmission du message de défense de la plante se propage de manière systémique dans la plante.
Pour une performance optimale, il est conseillé de :
- Soigner la qualité de pulvérisation pour une répartition homogène sur l’ensemble de la végétation à protéger (face inférieure et supérieure des feuilles).
- Ne pas traiter en condition de fortes chaleurs : les plantes sont moins réceptives et leurs stomates (point d’entrée possible de la bouillie) sont fermés.[2]
- Positionner le premier traitement en préventif.
- Appliquer à l'annonce de la sorties des foyers primaires.
- Réaliser une séquence de 2 à 3 applications pour maintenir un niveau optimal de défense de la plante[3].
Intérêts
- L’utilisation du COS-OGA dans un programme à dose modulée de cuivre (3kg/ha de substance active) permet d’améliorer de 12% l’efficacité sur grappes et de restaurer l’efficacité au niveau d’un programme de cuivre à pleine dose (4kg/ha de cuivre)[2].
- De même, l’application du COS-OGA à un programme à base de soufre à demi-dose (dose homologuée : 25kg/ha de substance active) permet d’atteindre un niveau d’efficacité équivalent à un programme à pleine dose[2].
- Les produits à base COS-OGA permettent de limiter la quantité de résidu dans les vins et ainsi de répondre à certains cahiers des charges des professionnels du vin (certification HVE, par exemple)[2].
- Les solutions sont sélectives y compris dans des situations climatiques extrêmes.
- Associé à un fongicide conventionnel, un produit à base de COS-OGA permet de réduire de 20 à 40% la dose du fongicide en question[3].
- Le COS-OGA n’est pas classé comme produit dangereux pour les organismes aquatiques, néanmoins sa ZNT (zone non traitée) est de 5 mètres.
- La DL50 (Dose Létale pour 50% des organismes exposés) est supérieure à 5000 mg/kg chez le rat. Au vu de ces valeurs, l’Union Européenne n’a pas jugé nécessaire de mettre en place une dose limite de résidu dans les produits alimentaires.
Limites
- Il peut y avoir un surcoût due à l’utilisation de ce produit par rapport à des solutions très utilisées contre le mildiou (ex : cuivre) et l’oïdium (ex : soufre).
- L’utilisation des stimulateurs de défense des plantes pourrait néanmoins impacter le rendement des cultures. En effet, la plante doit puiser dans son métabolisme pour se défendre, il y aurait donc moins d’énergie consacrée au développement de celle-ci.
Coût
42 €/ha
Solutions commerciales
Le COS-OGA est présent dans différentes solutions commerciales, retrouvez-les ici.
Sources
- ↑ 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Chambre d'agriculture du Var, 2018 Qu’est-ce qu’un produit à base de COS-OGA ?
- ↑ 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Contrat de solutions, Utilisation d’un Stimulateur des Défenses des Plantes pour lutter contre les principales maladies (mildiou, oïdium, botrytis) de la vigne
- ↑ 3,0 et 3,1 Jouffray-Drillaud, MESSAGER, une nouvelle vision de la protection anti-mildiou et anti-oïdium de la vigne.
Annexes
=== Est complémentaire des leviers ===
- Pratiquer le biocontrôle à l'aide de substances naturelles
- Pratiquer le biocontrôle
- Pratiquer le biocontrôle en viticulture
- Pratiquer le biocontrôle en maraîchage
- Optimisation des doses de cuivre en viticulture biologique
S'applique aux cultures suivantes