Optimisation des doses de cuivre en viticulture biologique

De Triple Performance
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Crédit photo : L. Cazenave CA33
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Cette expérimentation a été conduite de 2013 à 2017 dans le cadre du projet Ecoviti Aquitaine, sur le site de Chateau Trapaud à Saint-Etienne-de-Lisse.


Le système testé est mis en place dans une exploitation certifiée en Agriculture Biologique (AB) et est valorisé en AOP Saint Emilion Grand Cru. L'objectif est de viser une réduction à minima de 50 % des intrants phytosanitaires par rapport à la référence régionale de 2006. De fait, l’indicateur pertinent mesuré est la quantité de cuivre métal apportée par hectare et par an.

Les traitements ont été déclenchés et raisonnés en utilisant des règles de décision (RDD) en cours de développement (DeciTrait® Bio). Ces RDD visent à formaliser les stratégies mises en œuvre par les viticulteurs certifiés AB. La gestion du sol a également été modifiée avec l’intégration d’un engrais vert hivernal un inter-rang sur deux pour maintenir la productivité

Contexte

  • Durée de l’essai : 2013 - 2017
  • Mode de conduite :
    • Agriculture biologique
    • Cabernet franc
    • Porte-greffes : 101-14
    • 6 060 ceps / ha
    • Guyot double
    • Palissage à 1,20m de hauteur
    • Non irrigué
    • Vigne implantée en 1990
    • Gestion des adventices : travail du sol avec des lames inter-ceps. Dans les inter-rangs, en hiver, une stratégie mixte a été mise en place en alternant un inter-rangs avec enherbement naturel et un inter-rangs avec engrais vert hivernal.
  • Type de production : AOP SaintEmilion Grand Cru
  • Dispositif expérimental : le système EcoViti est conduit sur 0,27 ha de cépage Cabernet Franc.
  • Système de référence : parcelle témoin de 0,21 ha proche du dispositif expérimental, gérée par le viticulteur. Même cépage, terroir et année de plantation que le système testé.
  • Type de sol : calcisol rédoxique à texture limono-argilo-sableuse


Objectifs

Agronomiques

  • Produire 45 hL/ha minimum
  • Respecter les critères de l’AOP SaintEmilion Grand Cru
  • Maintenir la productivité, notamment avec l’utilisation d’engrais vert


Maîtrise des bioagresseurs

  • Maîtriser les adventices via l’intégration d’engrais vert (1 inter-rang sur 2)
  • Maîtriser les adventices tolérées sur l’interrang par tonte lorsque hauteur trop importante (1 inter-rang sur 2)
  • Maîtriser les adventices sous le rang via travail du sol
  • Tolérer les symptômes tant qu’il n’y a pas d’impact sur le rendement et la qualité
  • Tolérer les ravageurs si leur pression est peu importante (tant que leur présence n’affecte pas significativement le rendement)


Environnementaux

  • Réduire d’au moins 50 % l’IFT vis-à-vis de la référence régionale
  • Ne pas traiter contre le Botrytis
  • Traiter contre les vers de grappes et les cicadelles des grillures seulement en cas de pression importante (rendement affecté par l’attaque)
  • Optimiser les doses de cuivre afin de se limiter à 4 kg de cuivre par hectare et par an au maximum
  • Limiter les quantités de soufre via l’application des RDD


Socio-économiques

  • Conserver des coûts de production proches de ceux de l’exploitation
  • Conserver un temps de travail par hectare proche de celui actuel de l’exploitation


Leviers mobilisés

La stratégie consiste à d’optimiser les doses de cuivre appliquées afin de se rapprocher de 4 kg par hectare et par an.

Zoom sur l'OAD DeciTrait Bio

DeciTrait Bio® permet de combiner Mildium Bio®, Optidose® et la rémanence des produits. Il utilise les prévisions et relevés météorologiques, une évaluation du risque épidémiologique (modélisation) et les observations de symptômes pour le déclenchement des traitements. Depuis 2015, le volet viticulture biologique de cet OAD est en cours de développement. Lors du déclenchement du traitement, DeciTrait® en conduite biologique propose une quantité de cuivre à appliquer en grammes par hectare (calculée en fonction de la période, du risque et du volume de végétation mesuré). L’expertise du viticulteur intervient ensuite pour le choix des produits. L’OAD décliné pour la viticulture biologique est encore en cours de validation afin de formaliser les stratégies.

Résultats et enseignements

Les traitements appliqués ont permis de contenir les symptômes de mildiou, oïdium et black rot. Les RDD utilisées ont donc permis d’atteindre l’objectif de rendement minimal fixé par les dirigeants de l’exploitation tout en conservant une vendange de qualité.


Sur les 5 ans, l’objectif de réduction d’IFT total et d’IFT fongicides vis-à-vis de la référence régionale est atteint avec -55% (IFT Total). Il en va de même pour les quantités de cuivre appliquées, avec une réduction de 38% sur 5 ans, pour aboutir à la moyenne de 3 475g/ha de cuivre. Ces baisses restent très dépendantes des conditions du millésime.


Les engrais verts sont une pratique culturale qui permet d’entretenir l’état qualitatif des sols, de restituer des éléments nutritifs à la vigne et cela à des coûts limités. Les principaux freins au transfert de cette pratique sont l’achat d’un semoir (5 000€ à 15 000€) et la maîtrise technique du semis et de la destruction. 


Lors de l’application d’un traitement, il est aisé de moduler la dose de produit en fonction de la période et du volume de végétation grâce aux OAD (Optidose® pour le souffre et DeciTrait Bio® pour le cuivre).


Avec l’accompagnement d’un conseiller, notamment sur l’utilisation des OAD et la gestion des engrais verts, le système que nous avons expérimenté pourrait donc être appliqué totalement par un viticulteur.


->PLUS D'INFOS DANS LA FICHE SYSTÈME DE CULTURE EXPE



Annexes

Outils d'aide à la décision évoqués

Leviers évoqués dans ce système

Bioagresseurs évoqués


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