Cultiver des associations d'espèces pluriannuelles
Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Marjorie Troussard | CA 85 | marjorie.troussard(at)vendee.chambagri.fr | La Roche sur Yon (85) |
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Florian Celette | ISARA | fcelette(at)isara.fr | Lyon (69) |
Rémy Ballot | INRA | remy.ballot(at)grignon.inra.fr | Grignon (78) |
Lutte contre les courriers indésirables : Pour utiliser ces adresses, remplacer (at) par @
Implanter sur une même parcelle plusieurs espèces pluriannuelles pour la production de fourrage. La pratique la plus fréquente consiste à associer une ou plusieurs légumineuses (trèfle, luzerne…) à des graminées (ray-grass, dactyle…). Les espèces peuvent être semées simultanément ou en plusieurs passages. Le mélange doit tenir compte des complémentarités entre espèces et du comportement de chaque espèce (les espèces les plus agressives peuvent provoquer l'élimination des autres espèces si leur proportion dans le mélange est trop importante). La proportion relative de chaque espèce évolue au cours du temps. La récolte peut prendre différentes formes ; pâturage, foin, enrubannage...
L'implantation d'espèces pluriannuelles dans la rotation, en particulier de Luzerne, épuisent les réserves souterraines des vivaces par l'action des fauches répétées et permettent d'éradiquer efficacement ces adventices. En cela, cette technique permet de limiter le recours au glyphosate pour la destruction des vivaces.
Exemple de mise en oeuvre : L'association ray-grass anglais / trèfle blanc est fréquemment pratiquée pour l'implantation de prairies temporaires.
Période de mise en œuvre Sur culture implantée
Echelle spatiale de mise en œuvre Parcelle
Application de la technique à...
Toutes les cultures : Généralisation parfois délicate
La composition du mélange doit tenir compte du comportement de chaque espèce, pour minimiser les phénomènes de concurrence, qui peuvent aboutir à l'élimination de certaines espèces, et maximiser la complémentarité des espèces entre elles voire les phénomènes de facilitation lorsqu'ils existent.
Tous les types de sols : Facilement généralisable
La composition du mélange doit tenir compte des exigeances des espèces en terme de type de sol.
Tous les contextes climatiques : Facilement généralisable
La composition du mélange doit tenir compte des exigeances des espèces en termes de pluviométrie, cumuls de température…
Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : En augmentation
émission phytosanitaires : NEUTRE
émission GES : DIMINUTION
Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
N.P. : DIMINUTION
Effet sur la consommation de ressources fossiles : En diminution
consommation d'énergie fossile : DIMINUTION
Autre : Pas d'effet (neutre)
Transfert polluant vers eaux (N, P, phyto ...) : Diminution
L'implantation d'associations d'espèces pluriannuelles comportant au moins une espèce légumineuse peut permettre de s'affranchir de tout apport de fertilisant, donc de limiter les risques de transfert. Attention cependant au risque de lixiviation de nitrate lors du retournement de la prairie.
Transfert polluant vers air (N, P, phyto ...) : pas d'effet (neutre)
Consommation d'énergie fossile : Diminution
L'implantation d'associations d'espèces pluriannuelles permet de réduire la consommation de carburant liée à l'implantation par rapport à une rotation de cultures annuelles (moindre fréquence des opérations de travail du sol consommatrices en énergie). Par rapport à l'implantation d'une prairie monospécifique, l'impact sur la consommation de carburant liée à l'implantation est neutre.. Par ailleurs, l'introduction d'une légumineuses dans le mélange permet de réduire les besoins en fertilisants azotés, et donc la consommation d'énergie liée à leur fabrication.
Dégagement de GES : Diminution
L'implantation d'associations d'espèces pluriannuelles permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l'implantation par rapport à une rotation de cultures annuelles (moindre fréquence des opérations de travail du sol consommatrices en énergie). Par rapport à l'implantation d'une prairie monospécifique, l'impact sur la consommation de carburant liée à l'implantation est neutre.Par ailleurs, l'introduction d'une légumineuses dans le mélange permet de réduire les besoins en fertilisants azotés, et donc les émissions liées à leur fabrication.
Critères "agronomiques"
Productivité : En augmentation
Effet sur le rendement de la culture : Augmentation
Effet sur la productivité du système de culture : Augmentation
En terme de matière sèche par unité de surface, l'association de plusieurs espèces pluriannuelles permet de maximiser la production (complémentarité des systèmes foliaires, racinaires…).
Fertilité du sol : En augmentation
L'association de plusieurs espèces pluriannuelles permet une meilleure valorisation des éléments minéraux disponibles (complémentarité des systèmes racinaires). La présence d'une légumineuse dans la composition du mélange se traduit aussi par des restitutions d'azote pour la culture suivante.
Stress hydrique : En diminution
L'association de plusieurs espèces pluriannuelles permet une meilleure valorisation de l'eau disponible (complémentarité des systèmes racinaires).
Biodiversité fonctionnelle : En augmentation
La diversité spécifique du peuplement végétal favorise la biodiversité microbienne, les auxiliaires et les insectes pollinisateurs.
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : En diminution
L'implantation d'associations de cultures pluriannuelles implique des charges opérationnelles très réduites (implantation pour plusieurs années, fertilisation et protection phytosanitaire réduites, voire es…) par rapport à une rotation de cultures annuelles.Par rapport à une prairie monospécifique, la diminution de charges est essentiellement liée à la fertilisation mais les charges liées à l'achat de semence sont plus élevées.
Charges de mécanisation : En diminution
Les charges de mécanisation liées à l'implantation et l'exploitation d'une prairie temporaire plurispécifique sont proches de celles induites par une prairie monospécifique, mais inférieures à celles liées à une rotation de cultures annuelles.
Marge : Variable
L'impact de l'implantation d'une association d'espèces pluriannuelles sur la rentabilité est difficile à apprécier car elle implique souvent une valorisation en autoconsommation (système polyculture-élevage) ou la vente de fourrage sur pied (système céréalier).
Autres critères économiques : En diminution
Consommation de carburant :Diminution
L'implantation d'associations d'espèces pluriannuelles permet de réduire la consommation de carburant liée à l'implantation par rapport à une rotation de cultures annuelles (moindre fréquence des opérations de travail du sol consommatrices en énergie). Par rapport à l'implantation d'une prairie monospécifique, l'impact sur la consommation de carburant liée à l'implantation est neutre..
Critères "sociaux"
Temps de travail : En diminution
Par rapport à une rotation de cultures annuelles, l'implantation d'une association de cultures pluriannuelles avec vente de fourrage sur pied permet une diminution importante de la charge de travail. Par rapport à l'implantation d'une prairie temporaire monospécifique en revanche l'impact sur la charge de travail est neutre.
Temps d'observation : En diminution
Pour en savoir plus
- Associations graminées - trèfle blanc, le paturage gagnant
- -CRA Pays de la Loire, Brochure technique, 2009
- La prairie multi-espèces
- -Pierre P (CA53), Hubert F (CA 49), Coutard JP (Ferme expé de Thorigné d'Anjou), Fougere M et Capele E (CA44), Bulot N (CA72), Ralu R (Ca85), Delagarde R (Inra), Fustec J et Couvreur S (ESA), Besnard A et Battegay S (Arvalis), Metay X (conservatoire régional des rives de la Loire et de ses affluents)
CRA Pays de la Loire, Brochure technique, 2008
- Les prairies multi-spécifiques en AB
- -Fiche DevAB Agronomie n°8, Brochure technique
- Privilégier les prairies à flore variée en agriculture biologique
- -Coutard J.P. (Ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou)
CRA Pays de la Loire, Brochure technique, 2007
- Produire avec de l'herbe : du sol à l'animal
- -Guillois F., Hérisset R., Roger P., Seuret J.M., Falchier M. (CRA Bretagne), Pierre P. (CRA Pays de la Loire)
CRA Pays de Loire et Bretagne, Brochure technique, 2011
Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs : Contrôle cultural
Mode d'action : Action sur le stock initial
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Reconception
Annexes
Est complémentaire des leviers
S'applique aux cultures suivantes