Daniel associé à son frère François s’est installé en 2012
sur la ferme familiale. Très tôt, l’idée de la réduction
du travail du sol est apparue nécessaire. Préserver la vie
du sol, lui apporter le gîte et le couvert avec des matières
organiques en surface sont des leitmotivs. Après la création
de l’association Maraîchage Sol Vivant, François se consacre
à la formation et au développement de Ver de Terre Production.
En 2018, Daniel récupère 23 ha de terres familiales
autour de la ferme, où il expérimente la culture biologique
de céréales sous couvert permanent de luzerne en utilisant
des techniques culturales simplifiées (TCS).
Développement d’itinéraires techniques sans travail du sol,
avec ou sans mécanisation, pour les appliquer à l’ensemble
de la ferme et partager les résultats de cette recherche.
Perspective à l'avenir
Investissement dans du petit matériel pour améliorer l’outil
de production, dans des haies pour développer l’agroforesterie.
Amélioration de la productivité pour consolider le
chiffre d’affaire. Préparation des nouvelles terres pour un
passage en bio (production de luzerne). Développement
de l’utilisation des engrais verts pour améliorer la qualité
des sols.
Gestion de la fertilité des sols
Suite à l’apport d’intrant massif réalisé à l’installation, la fertilité
est entretenue par la restitution des résidus de culture qui sont
broyés ainsi que par l’utilisation de paille et de compost. Plutôt
que de bâcher directement en fin de culture, un enherbement
spontané est laissé ou un engrais vert est installé, afin d’éviter
les problèmes de tassement en fin d’hiver.
Apports en matière organique
Apport de routine
Type de matière organique
Objectif de l'apport
Prix €/t
(livrée)
Quantité
par an (t)
Surface (m²)
Epandage simple
/incorporation
Outils
Rapport C/N
Compost de déchets vert
Amendement
Production maison
150
8000
Epandage
Epandeur
15
Paille de blé conventionelle
Paillage
60
35
10000
Epandage
Epandeur
100
Résultat économique
En 2021, 814 € ont été dépensés pour l'achat de paille.
Grace a son système de récupération d'eau de pluie, Daniel réduit les dépenses annuelles d'eau à 622 €.
Le broyage des déchets verts pour faire le compost maison est facturé 2682 €.
L'entretien matériel pour la fourgonnette, le tracteur, le télescopique et les petits équipements est de 6521 € par an.
L'assurance pour l'exploitation est de 1556/an €.
Parmi les charges de structure, il ne faut pas oublier les frais d'honoraires, s'élevant à 940 €, ainsi que les frais de télécommunications (417 €), les frais de voyage (392 €), les frais postaux (105 €), les frais bancaires (174 €).
Les salaires pour 1,5 ETH sont de 39 856 €, à cela s'ajoute les cotisations salariales de 4519 €. La cotisation pour Daniel est de 3722 €.
Plusieurs débouchés sont mis en place au cours des années, dont des paniers de légumes livrés à Paris, un marché le samedi matin et un magasin présent sur la ferme ouvert le vendredi soir. Daniel prend le temps de rédiger une newsletter chaque mercredi pour tenir informer sa clientèle des derniers agissements menés sur la ferme.
En 2021, la vente de légumes équivaut à un produit de 104 471 €, dont 33 834 €
(33 %) vendus sur la ferme le vendredi soir, 43 452 € (42 %) durant le marché et 19 574 € (19 %) via les paniers AMAP.
Daniel donne une note de 6 pour l'indicateur de satisfaction économique car le chiffre d'affaires de la ferme stagne depuis 2020 ! Cependant, Daniel est toujours satisfait du cadre de vie procuré par son métier. L'indicateur EBE/UTH est inférieur à la moyenne car deux salariés sont employés sur la ferme, ce qui engendre des charges de personnel élevées.
Nombre d'espèces cultivées : 100% au delà de 30 espèces cultivées sur la ferme.
Absence de chimie : 100% quand la ferme est en bio.
Non travail du sol : % de la SAU qui n'est jamais travaillée.
Biodiversité : Pourcentage de la surface d'intérêt écologique sur la SAU.
Couverture de sol : 100% quand moins de 10 jours de sols nus dans l'année - 0% au delà de 150 j/an.
Daniel a planté de nombreux linéaires de haies, comprenant des pommiers issus de semis. En effet, le marc de cidre est mélangé avec du compost puis épandu le long de son linéaire. Après quelques années, les scions sont assez robustes pour supporter une greffe. Cette technique permet d'avoir des arbres fruitiers à moindre cout mais nécessite d'être patient ! De plus, deux mares entourées de végétation sont présente sur la ferme pour irriguer les cultures avec de l'eau de pluie. Des gouttières sont installées sur les toits des serres et des maisons pour stocker l'eau dans les marres.
Daniel a mis en place un site de dépôt des déchets verts pour les habitants de Breteuil, ce qui lui permet d'avoir plusieurs tonnes de végétations déposées chaque année sur le site. Une fois par an, Daniel fait appel à un broyeur pour transformer les déchets verts en broyats. Ceux-ci sont alors compostés via des bâches d'ensilages. Cette solution permet à Daniel d'être autonome à 50% en matières organiques puisque la paille est achetée.
Les résidus de culture du précédent sont broyés puis la
planche est paillée sur une hauteur de 15 cm. Les poireaux
sont ensuite plantés avec une fourche à planter à travers la
paille: 4 rangs par planche avec un espacement de 12,5 cm
sur le rang. Après un bon arrosage, un filet anti-insecte sur
arceaux est installé.
L’ alternance des types de matières organiques dans les apports
Une des clés du système sans travail du sol, c’est de faire
varier les couvertures du sol. Cela permet de varier les
apports, de casser des cycles comme celui de la limace ou
d’autres ravageurs vivant dans le sol et d’opérer régulièrement
un désherbage total grâce au bâchage. Pour garantir
une bonne structure, il est indispensable d’avoir des plantes
qui poussent dans les parcelles, que ce soit des légumes,
des engrais verts semés ou des plantes spontanées apparues
en cours de culture. Un hiver passé sous un paillage de
paille sans aucune végétation rend le démarrage de toute
culture au printemps compliqué surtout si le temps est frais
et humide (le sol risque d’être tassé et il aura du mal à se
réchauffer).
↑Dans l'analyse de terre, la matières organiques (MO) est quantifiée à partir du dosage de la teneur en carbone organique (C) son constituant majeur, que l'on multiplie par un coefficient censé refléter la teneur en carbone de la MO, qui peut différer selon les laboratoires Français : 1.72 ou 2. Ce coefficient est toujours précisé sur les bulletins d'analyse. Il est donc nécessaire de vérifier le coefficient utilisé si on change de laboratoire pour éviter une interprétation erronée de l'évolution de la teneur en MO.