Féverole

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Féverole
Production

Les féveroles (d'après la nouvelle orthographe), ou féverolles, sont des plantes annuelles de l'espèce Vicia faba. Ce sont des légumineuses de la famille des Fabaceae, sous-famille des Faboideae, tribu des Fabeae.


Il s'agit de la même espèce que la fève, plante utilisée depuis l'antiquité pour l'alimentation humaine. Le mot fève désigne alors à la fois la graine et la plante.


Il existe divers cultivars de féveroles sélectionnés pour la culture de plein champ et l'alimentation animale des ruminants, des porcs, poissons, oiseaux d'agrément et volailles, pour ce dernier usage, les cultivars à graines blanches moins riches en tanins sont préférés. L'utilisation en alimentation humaine est en forte progression malgré son implication dans le favisme (affection peu fréquente amenant la destruction des globules rouges).

Culture

  • Semis tardif : rupture de cycle vis-à-vis des graminées
  • Espèce non sensible à aphanomyces
  • Très bonne tête de rotation

C'est une tête d’assolement favorable aux céréales dont la culture possible dans les parcelles caillouteuses, nécessite assez peu d’intrants et d’interventions et qui possède un certain pouvoir de compétition vis-à-vis des mauvaises herbes. Il convient de respecter un écart de 6-7 ans entre 2 féveroles.

Elle est semée à partir de fin octobre à 7 à 8 cm de profondeur à une densité de 25-30 grains/m² soit 125 kg à 190 kg selon le PMG, de préférence au semoir monograine avec un écart maximal entre lignes de 40 cm.

En culture conventionnelle, un désherbage sélectif anti-dicotylédones et graminées de pré-levée est habituellement effectué.

Elle est sensible à la sécheresse pendant la floraison et le remplissage des grains.

Culture bio

Fleur de féverole et abeille.

La féverole est une culture appréciée en agriculture biologique. Semée en lignes espacées, on peut la biner facilement. Elle ne nécessite pas d'apports d'azote et laisse un reliquat pour les cultures suivantes.

Désherbage mécanique[1]

Herse étrille

La herse étrille permet d’intervenir en aveugle, aussitôt après le semis et jusqu’ au stade 8 feuilles. Il faut cependant éviter d’intervenir entre la levée et le stade 2 feuilles. L’efficacité sera d’autant plus importante que les adventices sont peu développées.

Stade féverole Post-semis/Prélevée Levée/1 feuille 2-4 feuilles 4-8 feuilles
Stades des adventices En germination, optimum =  stade filament Fortement déconseillé Stade cotylédons, max 2 feuilles
Vitesse avancement 7-8 km/h 3-4 km/h Jusqu’à 10 km/h quand la culture fait 10 cm
Agressivité des dents Moyenne Faible Forte
Perte pour la culture Nulle Forte Faible à nulle

Houe rotative

La houe rotative est un outil très sélectif de la féverole, utilisable en aveugle (en veillant à semer assez profond) et facile à régler. Il est fortement déconseillé d’intervenir avec la houe rotative entre le stade « pointant » (apparition des cotylédons au stade crosse) et 2 feuilles de la féverole ainsi qu’au‐delà de 8 feuilles. Il faut, d’autre part, veiller à intervenir sur des adventices jeunes.

Stade féverole Post-semis/Prélevée Levée/1 feuille 2-4 feuilles 4-8 feuilles
Stades des adventices En germination, optimum =  stade filament Fortement déconseillé Optimum : stade filament, bonne efficacité jusqu’à 2 feuilles
Vitesse avancement 15 km/h 12-15 km/h à 20 km/h
Terrage des roues Faible Moyenne Forte
Perte pour la culture Nulle Forte Faible à nulle Faible (au-delà de 8 feuilles casse des tiges)

Bineuse

Stade féverole Post-semis/Prélevée Levée/1 feuille 2-4 feuilles 4-8 feuilles
Vitesse avancement Binage déconseillé 3 km/h 5 km/h
Choix des éléments Utilisation de protège-plants ou de lames Lelièvre pour ne pas recouvrir la culture Protège-plants relevés et utilisation de socs le cas échéant pour butter la culture au dernier passage
Eléments de guidage GPS, caméra, traceur améliorent la précision et la finesse du travail
Configuration bineuse/tracteur A l’avant : améliore le confort d’utilisation

Porte outils : permet travail précis

A l’arrière : utilisation classique mais moins précise

Perte pour la culture Très forte Faible à nulle (par recouvrement) Nulle

Itinéraire conventionnel

Interventions Stade/période Conseils
Choix parcelle Éviter les sols hydromorphes
Préparation sol Labour recommandé – semis tardif
Semis Novembre, voire décembre Profondeur 7 – 8 cm
Densité : 20 à 30 grains /m²
Fertilisation Apport de P et K (grille COMIFER)
Désherbage De pré-levée à 8 feuilles Base Challenge 600 – Nirvana S conseillée
Rattrapage anti-graminées et anti dicot possible
Maladies Pendant la floraison 1 à 2 interventions
Ravageurs Pendant la floraison
Pucerons noirs / Bruches
Respecter les auxiliaires
Arrivée des bruches quand 2 jours consécutifs à 20°C
Récolte Fin juillet

Aspects économiques de la culture (Féverole d'hiver)

Nodosités fixatrices d'azote sur racines de vicia faba.

Surface : environ 80 000 ha en France (hiver et printemps)

Débouchés :

  • Alimentation humaine : export vers l’Egypte
  • Alimentation animale : volaille, porc…
Soit une marge brute 430 à 730 €/ha[2]
Charges opérationnelles en €/ha Produit
Semences : 60€
Fertilisation : 40€
Herbicides : 80€
Fongicides : 30€
Insecticides : 10€
Rendement : 25 à 40 q/ha
Prix de vente : 200 €/t
Aide protéagineuse : environ 150 €/ha
Total : 220€ Total : 650 à 950 €

Usages

  • Protéagineux : La féverole est utilisée comme protéagineux dans l'alimentation des ruminants, porcs, volailles, poissons (saumons) et en oisellerie. Pour les oiseaux et les porcelets il convient d'utiliser des variétés adaptées.
  • Fourrage : Les fanes donnent un foin médiocre. On utilise parfois la féverole dans des mélanges fourragers annuels où elle peut servir de tuteur à la vesce ou au pois fourrager.
  • Couvert d’inter-culture d'hiver : Choisir une variété de printemps et la semer en hiver, elle se détruira plus facilement. Laisse un reliquat d'azote dans le sol. À éviter dans les rotations comportant des légumineuses.
  • Mélange pour fourrage ou couvert d’inter-culture : Avoine noire + Pois fourrager d’hiver + Féverole d’hiver + Vesce d’hiver. Peut être récolté en ensilage plante entière pour les ruminants ou la fourniture de biomasse.
  • Alimentation humaine : il s'agit d'un marché en progression. On en fait des compléments alimentaires protéinés. La farine de féverole est utilisée comme adjuvant (2 à 4 %) dans la fabrication du pain et en pâtisserie. Les pays du Proche-Orient importent des féveroles utilisées comme fèves, entières (foul), en soupes, purées, falafels à condition que les graines soient suffisamment grosses et exemptes de bruches. La fève entraîne des crises de favisme chez les personnes sensibles. Il convient donc de choisir les variétés pauvres en vicine-convicine (Betty, Lady, ...).

Principales variétés cultivées (cultivars)

Il existe plus de 130 variétés de féveroles inscrites dans le Catalogue Européen des espèces et variétés[3]. Environ 50 variétés de féveroles sont inscrites au Catalogue officiel français[4]. On distingue des variétés de printemps à teneur en vicine-convicine généralement plus faible et des variétés d'hiver plus productives en France mais à réserver aux terres saines.

Quelques variétés d'hiver :

  • Irena est précoce, productive et tolérante à l’anthracnose.
  • Diva est productive, tolérante au froid et à l’anthracnose. Fleurs colorées (avec tanins).
  • Diver est productive et précoce type DIVA.
  • Gladice est très productive et précoce, c'est la seule variété d'hiver à fleurs blanches, dont les graines sans tanins sont adaptées à l’alimentation des volailles et porcs.


Voir aussi ce document d'Arvalis (2012) sur le choix variétal d'une féverole

Ravageurs et maladies

Annexes

Itinéraire technique Féverole

Semis

Sources