
La féverole (Vicia faba) est une légumineuse à grosses graines, reconnue pour sa richesse en protéines et en énergie. Elle offre de multiples avantages agronomiques, environnementaux et économiques, que ce soit en culture pure, en association ou en couvert végétal.
Il existe divers cultivars de féveroles sélectionnés pour la culture de plein champ et l'alimentation animale des ruminants, des porcs, poissons, oiseaux d'agrément et volailles, pour ce dernier usage, les cultivars à graines blanches moins riches en tanins sont préférés. L'utilisation en alimentation humaine est en forte progression malgré son implication dans le favisme (affection peu fréquente amenant la destruction des globules rouges).

Atouts et intérêts généraux
Agro-écologiques :
- Bon précédent cultural : La féverole est un excellent précédent cultural pour les cultures (colza, blé, maïs), permettant des gains de rendement (jusqu’à +7,5 q/ha pour un blé après protéagineux) et des économies d’azote pour la culture suivante. Elle contribue également à l’amélioration de la teneur en protéines du blé suivant.
- Fixation d’azote atmosphérique : Grâce à ses nodosités racinaires, la féverole fixe l’azote de l’air, enrichissant le sol et ne nécessitant aucun apport d’engrais azoté. Elle peut absorber entre 30 et 100 kg d’azote par ha, pour une interculture de 2,5 à 3 mois.
- Amélioration de la structure du sol : Elle participe à l’amélioration de la structure du sol (système racinaire puissant et pivotant)
- Rupture des cycles : Son introduction dans des rotations à faible teneur en légumineuses, aide à gérer les adventices, les maladies et à casser les cycles des ravageurs.
- Résistance à l’aphanomyces : La féverole n’est pas sensible à l’aphanomyces euteiches, un champignon du sol qui attaque le pois ou la lentille. Ce qui en fait une alternative précieuse dans les rotations.
- Résistance à l'anthracnose : A la différence du pois, la féverole n’a pas de problématique d'anthracnose.
- Faibles besoins en intrants : pas de fertilisation azotée et besoins modérés en phosphore et potasse (la féverole exporte 55 unités en P2O5 et 75 unités en K2O).
- Biodiversité : Ses fleurs sont attractives pour les pollinisateurs et les auxiliaires de culture, favorisant ainsi la biodiversité fonctionnelle.
Économiques :
- Marge brute améliorée dans la rotation : Malgré des rendements parfois irréguliers en culture pure, l’impact positif sur la culture suivante (rendement et réduction de fertilisation) peut générer un gain de marge brute d’environ +180 €/ha pour un blé après féverole.
- Charges opérationnelles réduites[1] : Ses charges sont inférieures à celles du blé ou du colza, se situant entre 255 et 409 €/ha.
| Féverole d’hiver | Féverole de printemps | |
|---|---|---|
| Prix des semences | 1,10 €/kg
Or il est conseillé de semer entre 20-25 grains au mètre carré pour les féveroles d’hiver (soit entre 110 et 150 kg/ha environ) |
1,10 €/kg
Or il est conseillé de semer entre 35-45 grains au mètre carré pour les féveroles d’hiver (soit entre 180 et 250 kg/ha environ) |
| Fertilisation | ||
| Désherbage (4L de Challenge 600) | 4 x 19 = 76€ | |
| Fongicide (Amistar 0,4L + Horizon 0,6L) | 0,4 x 55 + 0,6 x 33 = 42 € | |
| Insecticide (Karatéka 1,25L) | 1,25 x 16 | |
| TOTAL | 255 € - 299 €/ha | 332 € - 409 €/ha |
- Aides couplées et éco-régimes : En tant que légumineuse à graines, la féverole bénéficie d’aides couplées (ex: 104 €/ha en France en 2024, 375 €/ha en Wallonie sur 2023-2027). Elle peut aussi s’inscrire dans certains éco-régimes. En agriculture biologique (AB) en Wallonie, elle bénéficie d’une aide au maintien de 420 €/ha (jusqu’à 60 ha).
Techniques :
- Facilité de récolte : Grâce à sa tige rigide, la récolte est relativement aisée et ne nécessite pas de matériel spécifique, bien qu’un contre-batteur maïs et des grilles à trous ronds soient adaptés.
- Compatibilité matériel : Sa conduite peut se faire avec le matériel céréalier.
- Étalement du temps de travail : Les dates de semis et de récolte différentes des autres cultures d’hiver permettent un étalement de la charge de travail.
- Adaptation aux sols : Elle convient aux sols argileux ou caillouteux et s’accommode d’un lit de semences grossier.
Itinéraire conventionnel
| Interventions | Stade/période | Conseils |
|---|---|---|
| Choix parcelle | Éviter les sols hydromorphes | |
| Préparation sol | Labour recommandé – semis tardif | |
| Semis | Novembre, voire décembre | Profondeur 7 – 8 cm Densité : 20 à 30 grains /m² |
| Fertilisation | Apport de P et K (grille COMIFER) | |
| Désherbage | De pré-levée à 8 feuilles | Base Challenge 600 – Nirvana S conseillée Rattrapage anti-graminées et anti dicot possible |
| Maladies | Pendant la floraison | 1 à 2 interventions |
| Ravageurs | Pendant la floraison Pucerons noirs / Bruches |
Respecter les auxiliaires Arrivée des bruches quand 2 jours consécutifs à 20°C |
| Récolte | Fin juillet |
Féverole d’hiver ou de printemps ?
Le choix entre les types d’hiver et de printemps dépendra de votre région et de vos objectifs :
| Caractéristique | Féverole d’hiver | Féverole de printemps |
| Résistance au stress hydrique | Moins sensible au manque d’eau en été (cycle plus précoce) | Plus sensible à la sécheresse et aux coups de chaud pendant la floraison/remplissage |
| Pouvoir couvrant | Plus étouffante vis-à-vis des adventices | Moins étouffante |
| Sensibilité aux maladies | Plus sensible (botrytis, cercosporiose, ascochytose, sclérotinia, ou encore la virose) car son cycle est plus long que la féverole de printemps, avec une grande partie de sa phase végétative en hiver ou au printemps. | Plus tolérante aux maladies (moins que l’hiver) |
| Sensibilité au froid | Résiste jusqu’à -12°C pour les variétés les plus tolérantes. Sensible aux gels brutaux sans acclimatation. | Résiste à -5°C, peu sensible aux faibles gels printaniers. |
| Les semences sont sensibles au gel, les conséquences sont un faible départ des germes ou une absence de levée | ||
| Sols hydromorphes | Tolérance à une hydromorphie passagère (moins sensible que le pois). | |
| Gestion des graminées | Propyzamide possible pour ray-grass résistants | Cléthodime moins fréquente en résistance |
| Rendement moyen | 25-45 q/ha (rendement un peu plus bas que la féverole de printemps car la sélection est moins dynamique) | 40-45 q/ha |
Variétés recommandées (France) :
- Hiver : AXEL (meilleure performance dans les contextes chauds et secs), NAIROBI (très productives), NIAGARA (bonne résistance au froid), ORGANDI (n’a pas de tanins). Les références DIVA (la plus résistante au froid), IRENA (meilleure performance dans les contextes chauds et secs), NEBRASKA sont plus en retrait en rendement.
- Printemps : CALLAS, STELLA (très productives), CAPRICE, NAVARA, SYNERGY (bonnes performances pluriannuelles). Les références TIFFANY, VICTUS sont en retrait.
Choix de la parcelle et place dans la rotation
Une bonne planification est cruciale pour le succès de la culture.
- La féverole est idéale en tête de rotation: elle revient environ tous les 5 ans dans une rotation de parcelle, pour limiter la pression sanitaire (botrytis, voire les viroses).
- Type de sol : Privilégiez les sols profonds, aérés, non battants, avec une bonne réserve hydrique. Évitez les sols trop légers, hydromorphes ou asphyxiants. La féverole tolère bien les sols argileux ou caillouteux.
- pH du sol : Un pH compris entre 6 et 7 est idéal. Un pH inférieur à 5,5 entrave la nodulation, et un pH supérieur à 7,5 peut bloquer le bore, entraînant des problèmes de fécondation des fleurs.
- Antécédents culturaux (dépendent surtout de la disponibilité en azote) :
- Précédents favorables : Céréales (blé, maïs, orge, sorgho, tournesol (attention à sclérotinia et botrytis)) sont idéales car elles laissent peu de reliquats azotés.
- Précédents à éviter : Prairies permanentes, luzernières ou autres légumineuses, ou des apports importants d’engrais de ferme, qui laisseraient trop d’azote. Un excès d’azote nuit à la nodulation et favorise la verse.
- Pression adventices : La féverole est considérée comme une plante salissante, les adventices aiment s’y développer, surtout les vivaces (chardon, rumex, liseron). Des faux-semis peuvent être envisagés avant l’implantation pour réduire le stock de graines.
Mise en place
- Préparation du sol : Un lit de semences grossier est toléré. Pour l’efficacité des herbicides de pré-levée, un bon émiettement de la terre en surface est préconisé. Le sol doit être ressuyé. Un travail superficiel ou un labour léger peut être nécessaire pour gérer les résidus ou les vivaces.
- Dates de semis :
- Féverole d’hiver : Du 25 octobre au 15 décembre est optimal pour améliorer sa tolérance au froid et limiter le botrytis. Un semis trop précoce (octobre) augmente le risque de gel et de maladies.
- Féverole de printemps : Du 1er février au 15 mars (voire mi-janvier) pour limiter le stress hydrique et thermique en fin de cycle. Les semis précoces peuvent se faire sur sol gelé superficiellement.
- Profondeur de semis :
- Féverole d’hiver : 7- 8 cm est impératif pour protéger l’épicotyle du gel et de la phytotoxicité des herbicides.
- Féverole de printemps : 3-5 cm (5 cm pour éviter les oiseaux et améliorer la sélectivité herbicide). Pour les semis précoces de février, 6-7 cm est recommandé.
- En association : La profondeur est un compromis entre les deux cultures mais dépend aussi du type de semoir (semoir qui permet de : faire un seul passage, de semer à des profondeurs différentes ou encore semis à la volée).
- Densité de semis :
- Féverole d’hiver : 20-25 grains/m² en sols limoneux et 30-35 grains/m² en sols argileux/caillouteux. Une surdensité favorise la verse et les maladies. En AB, plutôt 35-40 gr/m².
- Féverole de printemps : 40-50 grains/m². Peut être réduite de 5 grains/m² avec un semoir monograine.
- En association : Dépend de la proportion souhaitée de chaque espèce à la récolte.
Ex : 20 gr/m² de féverole d’hiver + 150-200 gr/m² de blé d’hiver (conventionnel) ou pour un mélange équilibré 300 gr/m² (plutôt utilisé en AB).
- Matériel de semis : Le semoir à céréales est principalement utilisé, le semoir monograine peut l’être aussi pour assurer une meilleure régularité et précision. Semez lentement pour une levée homogène. Évitez la casse des graines.
- Qualité des semences : Utilisez des semences saines, indemnes d’ascochytose.

Protection de la culture (maladies et ravageurs)
La féverole est généralement robuste, mais une surveillance attentive est nécessaire.
Gestion des maladies
- Botrytis (pourriture grise) : Maladie aérienne fréquente (surtout en hiver). Favorisée par l’humidité et les températures douces.
- Prévention : Retarder le semis de féverole d’hiver, éviter les densités excessives.
- Lutte chimique : Fongicides à base d’azoxystrobine ou pyriméthanil (ex: Amistar, Scala), en préventif dès le stade 6-8 feuilles en hiver, et début floraison au printemps.
- Biocontrôle : Des produits à base de Bacillus subtilis (ex: Rhapody/Sérénade ASO) sont homologués.

- Rouille (Uromyces fabae) : Fréquente et préjudiciable, elle provoque le dessèchement des plantes. Favorisée par les températures chaudes.
- Lutte chimique : Dès l’apparition des premières pustules, avec des produits à base de tébuconazole, prothioconazole, metconazole ou strobilurines (ex: Prosaro, Amistar, Sunorg).

- Ascochytose (anthracnose) : Taches brunes cendrées avec points noirs sur feuilles, tiges et gousses. Transmise par les semences.
- Prévention : Utilisation de semences saines et traitement des semences (ex: Prepper). Enfouissement profond des résidus. Faire attention à la fréquence des oléagineux dans la rotation.
- Lutte chimique : Fongicides à base d’azoxystrobine (ex: Amistar), dès l’apparition des premières taches (6-8 feuilles en hiver, début floraison au printemps).

- Mildiou (Peronospora viciae) : Zones décolorées sur feuilles.
- Prévention : Semis précoces pour le printemps.
- Lutte : Le traitement de semences (Wakil XL n’est plus autorisé en plein champ) était une solution clé. Des solutions alternatives sont recherchées.

- Maladies racinaires (Fusarium) : Nécrose des racines, jaunissement, nanisme. Peu sensible si la rotation est respectée et l’implantation bonne. Le traitement de semences Prepper peut aider contre les attaques précoces.
- Stratégie générale : Observer régulièrement les parcelles. Respecter les délais de retour. Éviter les semis trop denses. En culture associée, l’effet barrière et de dilution limite la pression des maladies. Les applications fongicides durant la floraison doivent respecter les horaires “abeilles”.
Gestion des ravageurs
- Sitones (Sitona lineatus) : Petits charançons qui mordent les feuilles (encoches). Les larves détruisent les nodosités.
- Lutte : Cibler les adultes avant la ponte. Traitement insecticide (pyréthrinoïde) si toutes les plantes ont de nombreuses encoches sur toutes les feuilles, et impérativement avant le stade 6 feuilles.
- Pucerons noirs (Aphis fabae) et verts (Acyrthosiphon pisum) : Forment des colonies sur les tiges, affaiblissent les plantes et transmettent des viroses.
- Surveillance : Essentielle, dès le début du printemps (surtout après un hiver doux) et jusqu’à 15 jours après la fin de floraison.
- Lutte biologique : Privilégiez l’observation des auxiliaires (coccinelles, syrphes, chrysope, hyménoptères parasitoïdes) qui régulent naturellement les populations.
- Lutte chimique : Si la pression est forte (ex: >20% des plantes avec manchons à la floraison), des insecticides (ex: Mavrik Jet, Teppeki) peuvent être utilisés. Respectez impérativement les horaires “abeilles” (2h avant le coucher du soleil et 3h après).
- Bruche de la féverole (Bruchus rufimanus) : Larves causent des trous dans les graines (“bruchées”), affectant la qualité commerciale et germinative.
- Lutte au champ : Une protection insecticide ciblant les adultes avant la ponte est rarement efficace et peu valorisée. Elle se positionne du stade jeunes gousses (2 cm) jusqu’à fin floraison + 10 jours, si les températures maximales journalières dépassent 20°C pendant au moins 2 jours consécutifs.
- Lutte au stockage : Fumigation, insecticide de contact (deltaméthrine), ou thermo-désinsectisation (séchage à air chaud à 50-70°C).
- Recherche : Des recherches sur les phéromones et les variétés résistantes sont en cours.
- Nématodes des tiges (Ditylenchus dipsaci, D. gigas) : Vers minces qui perturbent la croissance et peuvent entraîner jusqu’à 70% de perte de rendement.
- Prévention : Utiliser des semences saines et respecter les rotations (pas de retour avant 4 ans). La lutte chimique n’est pas possible.
- Pigeons et Corvidés : Détériorent les graines en semis et à maturité.
- Lutte : Effarouchement (cerfs-volants, canons). La chasse peut être autorisée sous dérogation.
Gestion des adventices
La féverole supporte bien le désherbage mécanique, une solution efficace contre les dicotylédones.
- Désherbage mécanique :
- Herse étrille / Houe rotative : Efficaces sur jeunes adventices (“fil blanc”) en prélevée, ou du stade 2 feuilles jusqu’à début floraison. Évitez les passages après 4-5 feuilles pour la houe rotative en hiver, ou après 7-8 feuilles pour la herse étrille, car le risque de casse est plus élevé.
Utilisation de la herse étrille
| Stade féverole | Post-semis/Prélevée | Levée/1 feuille | 2-4 feuilles | 4-8 feuilles |
|---|---|---|---|---|
| Stades des adventices | En germination, optimum = stade filament | Fortement déconseillé | Stade cotylédons, max 2 feuilles | |
| Vitesse avancement | 7-8 km/h | 3-4 km/h | Jusqu’à 10 km/h quand la culture fait 10 cm | |
| Agressivité | Moyenne | Faible | Forte | |
| Perte pour la culture | Nulle | Forte | Faible à nulle | |
Utilisation de la houe rotative
| Stade féverole | Post-semis/Prélevée | Levée/1 feuille | 2-4 feuilles | 4-8 feuilles |
|---|---|---|---|---|
| Stades des adventices | En germination, optimum = stade filament | Fortement déconseillé | Optimum : stade filament, bonne efficacité jusqu’à 2 feuilles | |
| Vitesse avancement | 15 km/h | 12-15 km/h à 20 km/h | ||
| Terrage des roues | Faible | Moyenne | Forte | |
| Perte pour la culture | Nulle | Forte | Faible à nulle | Faible (au-delà de 8 feuilles casse des tiges) |
- Bineuse : À privilégier si l’écartement entre rangs le permet (35-40 cm minimum). Efficace sur les adventices plus développées et à pivot.
| Stade féverole | Post-semis/Prélevée | Levée/1 feuille | 2-4 feuilles | 4-8 feuilles |
|---|---|---|---|---|
| Vitesse avancement | Binage déconseillé | 3 km/h | 5 km/h | |
| Choix des éléments | Utilisation de protège-plants ou de lames Lelièvre pour ne pas recouvrir la culture | Protège-plants relevés et utilisation de socs le cas échéant pour butter la culture au dernier passage | ||
| Eléments de guidage | GPS, caméra, traceur améliorent la précision et la finesse du travail | |||
| Configuration bineuse/tracteur | A l’avant : améliore le confort d’utilisation
Porte outils : permet travail précis A l’arrière : utilisation classique mais moins précise | |||
| Perte pour la culture | Très forte | Faible à nulle (par recouvrement) | Nulle | |
Limites d’intervention : Les outils mécaniques ne sont plus recommandés dès l’apparition des premières fleurs de féverole.

- Désherbage chimique : Les options en post-levée sont limitées contre les dicotylédones.
- Pré-levée : L’application en pré-levée est souvent la base d’une bonne stratégie. Appliquer au plus près du semis sur sol frais et rappuyé. Ex : CHALLENGE 600, NIRVANA S, CENTIUM 36 CS, PROWL 400. La clomazone (dans CENTIUM 36 CS) peut causer des blanchiments temporaires sans incidence sur le rendement.
- Post-levée : CORUM est une option contre les dicotylédones, à appliquer sur jeunes adventices et plantes saines.
- Anti-graminées :
- Féverole d’hiver : La propyzamide (Kerb Flo) est efficace sur ray-grass, vulpins, bromes. Elle doit être appliquée au stade 4-5 feuilles de la féverole sur sol humide.
- Féverole de printemps : Des produits comme CENTURION 240EC ou FUSILADE MAX sont utilisés contre les graminées.
- Désherbage mixte : Une combinaison de pré-levée chimique (à doses modulées) et de 1 à 2 passages de herse étrille ou houe rotative est très efficace, notamment sur dicotylédones.
- En culture associée : Peu de produits sont homologués pour deux espèces. La pendiméthaline est autorisée pour l’association froment d’hiver/féverole d’hiver.
Destruction de la féverole (en couvert ou culture associée)
- En association blé-féverole : La féverole peut être conservée tout l’hiver. Si elle concurrence trop le blé, une destruction au printemps est possible avec des herbicides (ex: à base de chlopyralide, ou mésosulfuron + iodosulfuron + DFF avant fin tallage du blé).
- En association maïs-féverole : Détruire la féverole (par roulage par exemple) un mois avant le semis de maïs pour avoir une restitution d’azote convenable à la céréale et éviter la compétition pour l’eau.
- En couvert végétal : Les couverts qui présentent une forte croissance doivent être détruits assez tôt, au plus tard à l’entrée en floraison, pour ne pas pénaliser la culture suivante. En travail superficiel ou labour, la destruction mécanique par roulage, broyage ou labour est privilégiée. La destruction peut aussi se faire naturellement à cause du gel ou bien chimiquement.
Débouchés et Valorisation
Les débouchés de la féverole sont variés, en développement et déterminent le choix variétal.
- Alimentation animale (majoritaire) :
- Excellente source de protéines (28-32% MS) pour les ruminants, les porcs, les volailles et l’aquaculture.
- Pour les ruminants : Toutes les variétés conviennent. Les grains doivent être grossièrement concassés.
- Pour les porcs : Privilégier les variétés à fleurs blanches (sans tanins) (variétés de féverole d’hiver possibles : gladice et organdi). Broyage fin des grains.
- Pour les volailles (pondeuses) : Choisir des variétés à faible teneur en vicine-convicine (variété de féverole de printemps possible : fabelle). Broyage fin.
- Transformation : Le décorticage, le toastage ou l’extrusion peuvent améliorer la valeur nutritionnelle et la digestibilité.
- Alimentation humaine : Marché en croissance.
- Utilisée entière, concassée, en purée, ou sous forme de farine et d’ingrédients (protéines texturées, fibres, isolats).
- La farine de féverole a une capacité blanchissante appréciée en boulangerie. Elle est également riche en protéines et non allergène.
- La qualité visuelle est primordiale (absence de bruches).
- De nouveaux marchés se développent, notamment pour les substituts de viande.
- Semences : Environ un tiers de la sole nationale est utilisée pour la production de semences pour les couverts végétaux ou les cultures associées.
- Export : Principalement vers la Norvège (pour la pisciculture, féveroles décortiquées) et l’Égypte (consommation humaine, en déclin à cause de la bruche).
- Stockage : Récolter à 17-18% d’humidité pour limiter la casse, puis ventiler pour atteindre 14% (norme réglementaire).
Pour lutter contre les bruches, il est possible de récolter 15 jours plus tard, afin que les insectes ne soient plus dans les grains. Il est aussi possible d’intervenir au moment du stockage, il faut alors le faire de manière précoce. Trois options sont possibles :
- La fumigation (phosphine) si le silo est étanche
- Le chauffage à air chaud pour atteindre 50°C, attention à la durée de traitement et à la température pour ne pas endommager les graines
- L’insecticide au stockage (K-Obiol ULV 6)
| Méthodes | Avantages | Inconvénients |
| Fumigation phosphine | Pas de résidus |
|
| Chauffage | Pas de résidus | Risque d’altération de la couleur des grains |
| Insecticides K-Obiol ULV 6 | Equipement répandu (application en nébulisation) |
|
Autres adaptations techniques
- Fertilisation phospho-potassique : Les besoins de la culture sont de 1,4 unités par quintal en P2O5 et 8,3 unités par quintal en K2O, mais la féverole exporte seulement 1,2kg de P2O5 et K2O/quintal de rendement,. Les doses doivent être raisonnées en fonction des teneurs du sol.
- Irrigation : La féverole valorise bien l’eau, surtout la féverole de printemps. Ne pas irriguer avant la mi-floraison (sauf sécheresse précoce).
- Régulateurs de croissance : En cas de croissance excessive (semis précoces, sols profonds, printemps pluvieux, fortes densités), des régulateurs (ex: Moddus) peuvent être appliqués en début de floraison. Cependant, la gestion de la verse passe d’abord par le choix variétal et la maîtrise des densités et apports d’azote.
En conclusion, la féverole est une culture aux multiples avantages, dont l’introduction dans les rotations peut significativement améliorer la durabilité et la rentabilité des systèmes agricoles. Une attention particulière à la variété, la date et profondeur de semis, ainsi qu’une gestion intégrée des adventices, maladies et ravageurs, sont les clés d’une culture réussie.

Voir aussi ce document d'Arvalis (2012) sur le choix variétal d'une féverole
Annexes
Itinéraire technique Féverole
Semis
Sources
- Page Wikipedia sur la Féverole
- BRUN, Laura, BURIDANT, Charlène, ETOURNEAU, Christian, GUÉRIN, Camille. Fédération Nationale des Agriculteurs Multiplicateurs de Semences (FNAMS). Le désherbage de la féverole de printemps : mécanique, chimique ou mixte (Note Technique NTX26). Février 2020,.
- CARTRYSSE, Christine et al. (CePiCOP, CRA-W, Biowallonie). La féverole : Une légumineuse à graines riches en protéines et en énergie (Seconde édition). Mars 2024,.
- Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. PRODUIRE DE LA FÉVEROLE D’HIVER EN ASSOCIATION. Résultats issus du projet PROGRAILIVE, édition janvier 2020,,.
- Chambres d’agriculture de Bretagne. Fiche Technique Féverole d’Hiver et de Printemps. 31 janvier 2024.
- CHAILLET, Isabelle et al. (ARVALIS, UNIP, ITAB). La culture de la féverole en AB (Fiche Technique Techn’ITAB). Mars 2014,.
- HERVE, Kévin. Itinéraire Technique Féverole Hiver et Printemps. Résumé Présentation, 06 mars (date de l'année 2024 implicite, basée sur le contenu du document,).
- LARTIGOT, I. (Coordinatrice), PENANT, Agathe, REMURIER, Bastien et al. (Terres Inovia). Guide de Culture FÉVEROLE 2024. Édition : Mai 2024,,.
- Plaquette technique. ASSOCIER LA FÉVEROLE AU BLÉ : L'ESSENTIEL TECHNIQUE. (Projet ICIBA, faisant référence à des données de 2021),.
- Projet Interreg SymBIOse. Féverole d’hiver, comment l’associer ? Fiche technique.
- REMURIER, Bastien, DUROUEIX, Franck, RUCK, Laurent. Lutte contre les insectes ravageurs et les maladies en pois protéagineux et féverole. Présentation Gembloux Agro-Bio Tech, 30 janvier 2020.
- Terres Inovia. Guide de Culture FÉVEROLE 2016. Édition : juin 2016,.
- Terres Inovia. Fiche agronomie féverole de printemps. (Basé sur le contenu et le nom du fichier),.
- Terres Inovia. Tableau récapitulatif des herbicides sur féverole (Mise à jour au 1er mars 2020).
- VAN BOXSOM, Arnaud (Terres Inovia). Variétés de féverole d’hiver : Synthèse 2023. Mise à jour : 30 octobre 2023.
- ↑ Chambre d'agriculture de Bretagne. 2013. La féverole d'hiver et de printemps. [16/12/2025]. https://bassin-elorn.fr/wp-content/uploads/2017/05/FT-Feverole2013-06_cle8d7cbd.pdf

