Récolter des associations céréale(s)-protéagineux à un stade immature

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Sophie Valleix


Les mélanges céréales-protéagineux, aussi appelés méteils, sont dits immatures lorsqu’ils sont récoltés à un stade précoce dans le but de constituer une ressource fourragère (ensilage, enrubannage ou foin éventuellement, voire en pâturage).

Des céréales peuvent aussi être cultivées seules dans ce même objectif (cf page « Récolter des céréales à un stade immatures »).


1. Présentation

Caractérisation de la technique

Précision sur la technique :

Un des intérêts de la technique, au-delà du fourrage qu'elle permet de produire, est la libération précoce de parcelles sur lesquelles d’autres cultures annuelles peuvent être mises en place rapidement, notamment en année de sécheresse. "Avec les associations, on sait ce que l’on sème, et on constate ce que l’on récolte": en effet, l’une des principales difficultés à conduire ce type de cultures réside dans l’impossibilité de prévoir la part des différentes espèces dans le mélange final, des variabilités très fortes étant observées entre les sites et les années de production. Il semble, d’après plusieurs essais, que la composition à la récolte d’un mélange céréales-protéagineux dépendrait de la disponibilité en azote minéral du sol, élément qui pourrait alors être utilisé pour viser un objectif de production.

Période de mise en œuvre

Sur culture implantée

Echelle spatiale de mise en œuvre

  • Parcelle
  • Exploitation

Application de la technique à...

Toutes les cultures :

La technique concerne uniquement les céréales et les protéagineux utilisés pour le fourrage. Les critères de choix d'espèces pour une association céréales-protéagineux sont similaires à ceux considérés pour un mélange destiné à une récolte en grain.

Tous les types de sols :

Neutre Généralisation parfois délicate

Les espèces choisies pour le mélange seront différentes selon les types de sol.

Tous les contextes climatiques :

Neutre Généralisation parfois délicate

Les espèces choisies pour le mélange seront différentes selon le contexte climatique.

3. Effets sur la durabilité du système de culture

Critères "environnementaux"

Effet sur la qualité de l'air :

Positif En augmentation

Positif émission GES : DIMINUTION

Effet sur la qualité de l'eau :

Positif En augmentation

N.P. : DIMINUTION

pesticides : DIMINUTION

Effet sur la consommation de ressources fossiles :

Positif En diminution

Positif consommation d'énergie fossile : DIMINUTION

Autre :

Neutre Pas d'effet (neutre)

La présence de protéagineux dans les mélanges limite les besoins en azote et permet de laisser un reliquat azoté intéressant pour la culture suivante. De plus, le pouvoir étouffant des mélanges permet d’éviter des opérations de désherbage et la résistance aux ravageurs et maladies est accrue grâce à une densité plus faible de chacune des espèces et un effet barrière entre elles.

Productivité :

Variable :

Les rendements sont plus importants et plus réguliers grâce à la complémentarité entre les espèces. En effet, les diverses espèces présentes ont des caractéristiques de développement et d’adaptation aux conditions pédoclimatiques différentes les unes des autres qui font que, selon les conditions de l’année, l’une ou l’autre des espèces sera capable d’assurer le rendement. Celui-ci est généralement plus élevé que ceux d’une culture de céréale pure ensilée (+ 5 à 15 %).

Qualité de la production :

Variable :

Les associations céréales-protéagineux, ou méteil, constituent généralement un fourrage équilibré (avec 30 % de protéagineux dans le mélange final) et polyvalent. Les valeurs protéiques et énergétiques de ces mélanges sont plus élevées que celles des céréales pures immatures, notamment grâce à la présence de protéagineux dans le fourrage final. Toutefois, par rapport à un ensilage de maïs ou de sorgho, la principale limite nutritionnelle d’un ensilage d’association céréales-protéagineux est sa faible densité énergétique (environ  0,75), couplée à un encombrement important.

Ces espèces permettent aussi un apport de minéraux intéressant, ainsi qu'une bonne teneur en cellulose (27 à 28 %) et donc une bonne fibrosité.

Etant donné la variabilité de la composition du mélange récolté, pour l’alimentation des animaux, de nombreux auteurs conseillent aux éleveurs de faire analyser leur mélange fourrager à la récolte afin d’ajuster au mieux la ration.

Fertilité du sol :

Positif En augmentation

La présence de protéagineux dans les mélanges limite les besoins en azote et permet de laisser un reliquat azoté intéressant pour la culture suivante. De plus, les systèmes racinaires variés et une biomasse racinaire importante permettent de conserver une bonne structure du sol.

Stress hydrique :

Neutre Variable

Les mélanges céréales-protéagineux épuisent moins les réserves en eau du sol qu’un ray-grass en dérobé par exemple.

Autres critères agronomiques :

Neutre Variable

Gestion des adventices: en augmentation

Le pouvoir étouffant des mélanges permet souvent d’éviter des opérations de désherbage.

Gestion des ravageurs et des maladies: en augmentation

La résistance aux ravageurs et maladies est accrue grâce à une densité plus faible de chacune des espèces et un effet barrière entre elles.

Précédent cultural:

Ces associations sont de bons précédents pour des prairies semées en fin d'été ou pour une culture fourragère à cycle rapide.

Critères "économiques"

Marge :

Variable

Les fourrages de mélanges céréales-protéagineux immatures sont produits à moindres coûts grâce à un itinéraire cultural simple, avec des dépenses essentiellement concentrées sur les semences, et grâce à des rendements globalement équivalents à ceux d’un ensilage de maïs. L’intérêt économique des céréales ou mélanges immatures dépend de la disponibilité des autres ressources fourragères qui auraient pu être utilisées. Notons qu'une récolte en ensilage se fait au détriment d’une récolte de grains et donc au détriment d’une partie du revenu de l’exploitation.

Période de pointe :

Négatif En augmentation

Les céréales et associations céréales-protéagineux immatures sont le plus fréquemment récoltées au printemps ou en été, généralement de mi-mai à mi-juin, voir début juillet dans certaines régions. Cette période peut parfois coïncider avec les chantiers de foin, ce qui peut entraîner des difficultés d’organisation pour les agriculteurs. De plus, la fenêtre d’intervention possible pour la récolte est relativement courte (moins d’une semaine à une dizaine de jours selon les sources), d’où l’importance de bien surveiller sa culture à l’approche du stade optimal de récolte.

Annexes

Est complémentaire des leviers

S'applique aux cultures suivantes

Défavorise les bioagresseurs suivants

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