Pomme de terre en sol vivant - Nicolas Hallegouet
Transcriptions
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donc nicolas les grottes donc je suis
installé depuis vingt ans sur une
commune du finistère tout près de brest
mon frère m'a rejoint sur l'entreprise
il ya trois ans et demi alors moi je
parle jamais d'exploitations agricoles
la sémantique est très importante quand
on change de système le choix des mots
est important aussi
donc je parle toujours des entreprises
Afficher la suite
parce que j'estime qu'aujourd'hui les
gens qui doivent s'installer sur les
fermes doivent être avant tout
entrepreneur
donc je vais présenter un peu lente
reprise après la génèse de de cette
agriculture régénérative la
conceptualisations de la proche et
comment après j'ai essayé de transposer
en systèmes agricoles et puis il y aura
des conclusions quoi donc nous sommes
2,8 et h aujourd'hui si on ne ferme de
33 hectares donc production pommes de
terre oignons rose et échalotes et
céréales et en commercialisation donc je
travaille avec une quarantaine de
restaurateurs 3 magasin fermier et puis
un drive que j'ai lancée il ya trois ans
donc la relation que j'ai avec la
société civile et est importante donc
alors la génèse à la démarrer en fait
par un l'enjeu j'ai un peu posé au
départ c'est comment produire une
alimentation de qualité à un prix
sociétalement acceptable et j'insiste
sur cette notion de prix bon j'ai moi
même eu l'occasion de faire de la
coopération en république dominicaine et
avec des missions haïti et ça m'a
vraiment marqué de voir la famine la
misère dans ce pays et je me suis dit
qu'au niveau alimentaire on doit être
capable de construire des systèmes
agricoles
à des prix sociétalement asik acceptant
en termes de produits l'alimentation
c'est un bien de première nécessité et
on ne doit pas être dans l'élite
un moment donné il faut que
l'alimentation de qualité soient
accessibles au plus grand nombre donc
donc j'ai beaucoup réfléchi sur les
coûts de production
il ya quelqu'un qui m'a beaucoup inspiré
c'est carlos ghosn bon qui a des qui a
des déboires à l'heure actuelle mais il
ya vingt ans c'était un cost killer chez
nissan est finalement moi j'ai essayé de
voir un peu comment nous pourrions
traduire dans un système agricole c'est
ses coûts de production pour avoir des
niveaux très très bon donc par rapport à
sal j'ai réfléchi et finalement le fil
conducteur que j'ai trouvé c'est l
énergie parce que finalement je me suis
rendu compte quand je me suis installé
en 99 que depuis 40 ans l'énergie avait
plus que doublé et on était sûr les
mêmes schémas de production j'ai voulu
partir sur l'énergie et pour ça le
carbone très vite est venu dans la
réflexion donc gérer deux fini aussi la
notion d'agronomie agronomie alors la
partie nos miss a signifié en grec nomos
ce sont les règles les principes
donc l'idée c'était aussi de prendre de
la hauteur de vue et fine et finalement
aussi d'intégrer un pôle qui souvent
oubliée en agronomie c'est le monde
animal qui souvent exclues on avait une
vision beaucoup trop réductrice de
l'agronomie on le résume est plus à de
la phytotechnie sol plantes et on oublie
ce monde animal après il ya une autre
chose aussi qui m'a interpellé ce sont
les skis et modélisation qu'il ya quand
même des limites entre le in vitro et le
in vivo
il ya des différences et c'est vrai
qu'aujourd'hui j'invite la recherche à
travailler davantage dans le in vivo
parce que modéliser la nature pour moi
ça
c'est illusoire elle est d'une telle
complexité
je pense qu'aujourd'hui on doit avoir
beaucoup plus d'humilité par rapport à
cette nature est finalement vouloir la
modéliser ccc beaucoup trop réducteur et
souvent les chiffres qu'on sort d'une
modélisation n'ont pas de sens donc
derrière c'est je suis parti sur une
approche beaucoup plus transversale plus
pluridisciplinaire
je pense qu'il ya 60 ans l'enfant les
enfants d'agriculteurs qui s'installe et
c'était souvent les moins doués à
l'école dans les générations enfin dans
les années qui vont venir
je pense ça va être les enfants les plus
doués à l'école qui devront s'installer
parce qu'on va aller vers la la
pluridisciplinarité vers
l'interdisciplinarité
il va il faudra des réflexions beaucoup
plus aiguë donc ces vecteurs de
croissance derrière en termes de
sémantique on va passer de la
phytotechnie avec beaucoup de chiffres
avec l'agronomie qui est beaucoup plus
fallait il n'a proche une hauteur de vue
avec moins de chiffres on passe de la
lutte à de la gestion nuisibles on passe
de l'immédiateté à la lenteur est ce
ainsi qu'à chose difficile aujourd'hui
avec internet vivent beaucoup dans
l'immédiateté mais la nature sont pas de
temps n'a pas changé et ne changera
jamais donc à un moment donné pour
passer dans la lenteur je pense pis on
doit passer du curatif ou préventif
donc on est dans une notion aussi on
était dans une notion très statique et
on doit rentrer dans des approches très
dynamique avec la notion de recyclage
donc dans de l'oxydation pas ça de la
réduction on est vraiment dans les
notions d'antioxydants et derrière au
lieu de déstocker on va stocker donc on
va construire
donc je suis parti sur ses trois pôles
le sol le monde végétal et le monde
animal
donc j'ai bien inclus ce monde animal
dans dans ce triptyque alors l'épaule
ont des propriétés physiques chimiques
biologiques et quand je parle du solde
inclut le sous-sol ce que les minéraux y
sont jacques lui le bocage
j'inclus les talus les dents tous avons
participé à l'acte de production
agricole et derrière je lance une
approche de management
alors je travaille beaucoup en couple en
binôme donc je vais travailler diversité
équilibre les deux sont liés on va
construire les équilibres grâce à la
diversité
ensuite il ya le côté quantitatifs
qualitatifs un système vertueux c'est un
système qui est en quantité on doit
développer cette valeur quantitative
c'est très très important et notamment
le carbone on peut pas construire des
systèmes de qualité sur de la
décroissance un sol il est là pour pour
produire après on travaille sur la
gestion de l'air et de l'eau mon les
deux sont liés mais ça permet comme ça
de gérer les excès ou les uns ou les
déficits
bon bien sûr le couple carbone azote qui
est essentielle dans une réflexion
carbonée
après on allait le couple champignons
bactéries donc les aujourd'hui les
l'échelle les systèmes agricoles
manquent beaucoup de champignons
donc c'est aussi l'occasion de remettre
du champignon dans nos systèmes et
derrière on a le couple fertilisation
nutrition quand je parle de
fertilisation c'est pas de la plante un
c'est vraiment une fertilisation du
système pour nourrir la plante ça c'est
très important ces notions de nutrition
de la plante
parce que derrière on construit des
qualités nutritionnelles des aliments
parcelles nutrition du système
on a trop souvent
on me les plantes sous perfusion et une
plante sous perfusion elle grandit mais
elle ne nourrit pas et tout ça derrière
c'est pour construire un capital santé
donc quand on a une santé des sols santé
de l'appelant descente et du monde
animal
tout se met en place même au niveau du
monde animal je travaille pas mal avec
des apports de matière organique
quand on a des animaux en bonne santé on
a aussi une bien meilleure qualité des
amendements organiques
les amendements organiques ce n'est pas
un déchet en bretagne c'est une valeur
extraordinaire que l'on a
par contre on ne sait pas les valoriser
on n'a pas su les intégrer comme il
fallait dans le système
donc je vais parler un peu plus mais non
demain de l'entreprise là donc je suis
sur une ferme de 33 hector trois
hectares de pommes de terre primeur 6
hectares en pommes de terre de
conservation et 24 hectares de céréales
donc en termes de réflexion rotation
j'ai une gestion unique des cultures et
des couverts végétaux pour moi c'est la
même la même façon de manager les deux
camps alors le pâton pour moi n'est plus
le critère principal
jusqu'à présent on définit c'est une
rotation par le nom d'années entre une
même culture
moi j'ai une approche différente pour
moi la rotation c'est le nombre de
plants que je suis capable de mettre
entre une même culture
donc la notion de pâtes on est n'est
plus présent ce qui est important c'est
la diversité des plantes qu'on met dans
le système par exemple en pommes de
terre primeur g je suis sur une rotation
sur deux ans alors ça peut paraît être
très resserré de planter des pommes de
terre tous les deux ans mais finalement
une pomme de terre primeur ces trois
mois en terre trois mois sur 24 mois ça
ne fait que 12 % du temps qu'est ce que
je fais des 90 % qui restent
donc la condition après bon c'est avoir
une réflexion un global sur la rupture
parasitaire quand on est dans des
systèmes comme ça très intensif en terme
de rotations et toujours avoir en tête
le raisonnement carbone azote donc la
pomme de terre primeur donc rotation sur
tous les deux ans avec une différence
entre bon l'année une haie et l'année 3
en année 3 je me permet même de faire
une double culture où j'ai une pomme de
terre plus un maïs grain alors condamné
une je privilégie la rupture parasitaire
avec des couverts végétaux et en
couverts végétaux là j'ai commencé à
travailler découvert spontanée par
exemple ici là ces jeux mais en fait je
valorise un couvert de chénopode gg un
stock semencier dans le sol je le fais
pousser pendant deux mois le chénopode
c'est une plante fantastique en deux
mois le fait au mois de juin là elle
fait un mètre 82 ans elle fait du
carbone rapidement donc dans des
systèmes légumiers où il laisse peu de
carbone au sol
finalement ça rentre très bien dans le
schéma est derrière je vais remettre un
deuxième couvert qui est plus orienté où
je vais mettre des légumineuses de la
moutarde du sorgho et ensuite j'ai là
les pommes de terre de conservation là
ça demande un peu plus de death passe
entre chaque production puisqu'elle
reste cinq mois
donc je reste sur à peu près cinq mois
sur quatre ans a fait les 10% quoi sur
48 mois cinq mois ça fait bien 10 % et
là je suis sur un système plus classique
avec toujours comme les couverts
végétaux dès que je peux en mettre jean
m pour compenser le la perte que j'ai en
carbone sur la production de pommes de
terre mme donc j'ai deux leviers
aujourd'hui j'ai les couverts végétaux
la plante elle fait tout un
elle travaille physiquement elle
réorganise les éléments elle amène de la
biologie en fait 16 c'est un levier
fantastique donc j'essaye de mettre
découvert en continu d'une diversité de
plantes dans les couverts une biomasse
maximum pour pour construire ce carbone
alors le deuxième levier
bon alors moi je vais mettre un peu en
avant cette chimie de synthèse est là
elle est souvent décriée mais il faut
savoir que dans la nature tout et
biochimiques les réaction
d'oxydoréduction acido-basique sont sans
cesse en actions et par rapport à ça je
voudrais mettre un peu un bémol sur la
vision qu'on a de la chimie de synthèse
ce que je pense qu'il faut pas non plus
tomber dans le radicalisme
ce serait contre-productif et moi l'idée
que j'ai derrière c'est comment
construire notre capital santé
est-ce qu'on se base uniquement sur des
valeurs nutritionnelles ou sur la non
utilisation de chimie de synthèse
il ya un débat à avoir là-dessus donc au
niveau des engrais minéraux qu'est-ce
que ça m'apporte d'en mettre un petit
peu ça m'apporte qu'au mois de février
par exemple le sol avec la température
qu'on a on n'est pas en mesure de
fournir de la zot et parle engrais
minéraux j'arrive à caen a boosté ma
photosynthèse dès le mois de février
et c'est un peu pareil après au mois
d'août quand le sol est très très sec
par les engrais minéraux aussi et j'en
ai mis en amont ils seront disponibles
pour mais couverts végétaux
donc j'ai optimise derrière la
photosynthèse et en termes de choix
après j'essaie toujours prendre des
engrais minéraux qui doivent passer par
la voie biologique
donc j'ai terminé les les ammonitrates
tous les produits occident
j'essaye de les mettre de côté et en
produits phyto après derrière ça me
permet de gérer par exemple les couverts
spontanée de chénopode ça ne dérange pas
d'en avoir puisque je sais qu'au cas où
j'ai la chimie pour pour les tic pour la
clé contrôler bon optimisation de la
photosynthèse également valorisation des
légumineuses
quand on est on part sur des schémas de
trèfle permanent à la chimie nous aide
bien à contrôler ces légumineuses
je vais juste vous prendre l'exemple de
l'hydrazine maléique certains acides
aminés de synthèse qu'on utilise pour
empêcher la pomme de terre de germer
après la après la récolte enfin on
allait appliquer sur le feuillage des
plantes est en fait ce produit il a
quatre fonctions en même temps je
travaille sur la prophylaxie puisque
j'empêche les repousses de pommes de
terre
donc je travaille en prévention pour les
années à venir notamment par rapport au
mildiou
ensuite je sais une action sur la
transition énergétique puisque je
dépense pas un seul kilo watt pendant
huit mois pour conserver mes pommes de
terre je les conserve offrait à 8 8 10
degrés et donc ça me fait un bilan
énergétique très intéressant derrière je
préserve les qualités gustatives de mes
pommes de terre puisque comme elles sont
pas passés au froid il ya moins de
risque de sucre âge et je cas et je
préserve aussi les qualités
nutritionnelles puisque l'amidon ne se
transforme pas en sucre réducteur on
parle souvent des sucres lents pommes de
terre mais avec certaines pratiques
aujourd'hui on mange des sucres rapides
1 il faut être bien conscient de ça donc
par rapport à cette chimie de synthèse
ce qui est important je pense est de
redéfinir un peu le positionnement de la
chimie dans l'acte de production
agricole et redonner un peu plus de sens
à son usage
c'est à dire d'arrêter de faire du
systématique la chimie moi je la
positionne un peu comme la cinquième
roue du carrosse
je pousse le curseur de la biologie à
100% de ses capacités
moi j'ai une approche assez industrielle
du du système agricole je vous ai
présenté tout à l'heure sur le trépied
pour moi le le coeur du métier il est là
c'est qu'on doit le pousser à 100% de
ses capacités c'est comme un
entrepreneur qui a une usine on l'amène
à 100% de ses capacités
et quand on arrive à 100% je pense qu on
est globalement bon environnement bon
économiquement est bon socialement a
donc moi je veux fait partie d'un choc
au président d'un groupe tcs 29 avec
jean-françois sarraut dans le finistère
aujourd'hui nous sommes peu près 250
membres et nous avons lancé une
réflexion sur le carbone dans le groupe
et on a comparé 3 3 types d'agricultures
lait conventionnel l'agriculture de
conservation et l'agriculture biologique
alors moi je suis situé alors je suis
situé ici donc globalement pour quelques
démons
pour quelqu'un qui fait une culture
industrielle j'estime que je m'en sors
pas trop mal parce que j du champignon
dans les sols
j'ai du ver de terre et on se rend
compte que dans les systèmes leur joie
en biologique
finalement c'est pas l'usagé ou non de
la chimie de synthèse qui est le plus
problématique c'est le fait de ne pas
avoir assez de carbone dans nos systèmes
le seul qui s'en sort c'est quelqu'un
qui a énormément de carbone et qui a une
approche très intensive du système comme
quoi la biodiversité comme disait hier
conrad s construits avant tout avec une
approche trophy s'il n'y a pas de
matière à dégrader s'il n'y a pas de
rien à manger ma la biodiversité ne peut
pas se construire
donc juste pour conclure là ce qu'il
nous faut aujourd'hui je pensais une
politique de résultats en france on
souffre beaucoup trop de deux cahiers
des charges de toutes sortes ou une
préconise que les moyens mais ce qui est
important c'est des obligations de
résultat derrière après deuxième point
je pense que la réflexion elle doit être
collective
on a la chance dans le finistère d'avoir
une dynamique de groupe avec des leaders
dont certains sont dans la salle
aujourd'hui et ça nous permet d'avancer
parce qu'on avait aussi une diversité de
productions aviculture laitières
porcines grandes cultures et ça nous
permet aussi de donner une d'élargir le
spectre de la réflexion après je pense
que cette transition écologique
elle se fera avant tout sur l'énergie
quoi qu'on en dise je pense que les
systèmes les plus vertueux seront des
systèmes peu énergivore la plus belle
énergie c'est celle qu'on ne dépense pas
après au niveau des résultats mais je
pense que les résultats économiques sont
la résultante de résultats sociétaux et
environnementaux
quand on a un travail très efficace avec
des externalités négatives faible dans
le lac de production
on est économiquement très performant
alors là j'ai repris la phrase d'un
philosophe américain du 19e siècle du
massachusetts notre vie se perd dans des
détails simplifiée simplifiée et je
pense que quand on est agriculteur on
doit prendre de la hauteur par rapport
au métier et surtout avoir juste un
simple fil conducteur qui est le carbone
et avec son peut aller très loin
la france par son d'éducation par
formation elle aime bien les chiffres et
surtout les deuxièmes ou troisièmes
chiffres après la virgule et on en
oublie souvent l'unité ou la dizaine
donc je dirais tout simplement less is
more un sol - le bousculer plus il est
capable de produire je dirais en france
on a un potentiel pédoclimatiques
exceptionnelle par la diversité des
paysages par la diversité des climats
des sols et des hommes qui habitent et
aujourd'hui on jour en seconde division
donc soyons beaucoup plus ambitieux pour
retrouver notre leadership et pour ça je
pense soyons je dirais persévérant
soyons imaginatifs
soyons tout simplement brillant voilà
merci merci beaucoup