ITK Faux semis carottes à la Ferme Les légumes du Désert

Itinéraire technique - Carottes - Ferme les Légumes du Désert - ITK Maraîchage Sol Vivant

Carottes Maraîchage sol vivant Agriculture Biologique

Itinéraire technique d'un faux semis de carottes sur sol nu mis en place à la Ferme Les légumes du Désert.

Description de la ferme

• Nom de la maraîchère : Morgane Fournier.
• Département : Orne (61).
• SAU : 2.4 ha.
• UTH : 2.

Evolution de l'ITK carottes

Morgane cultive sur la ferme depuis 7 ans. Elle a donc essayé un grand nombre d'itinéraires sur carottes. Au début, la carotte a été semée à la volée sous compost. C'est ce qui marchait le mieux car la graine avait un bon contact avec le sol humide. Pour pouvoir mener efficacement sa production, les semis directs dans le compost ont ensuite été privilégiés. Cette technique marchait relativement bien mais il y avait parfois des échecs dus à des problèmes d'arrosage liés aux caractéristiques séchantes du compost.

Après avoir reçu une livraison de compost contenant beaucoup de plastique, Morgane s'est posé la question de la pollution des sols par le plastique. La décision d'arrêter le semis de carottes sur compost et de passer au semis sur sol nu a alors été prise. Morgane ne se voyait pas semer dans de la paille, car créer un sillon dans le paillage est trop chronophage et les probabilités d'une levée homogène sont faibles.

Faux semis sur sol nu

Pour réaliser un lit de semences, un travail du sol sur 2 cm est nécessaire car la Ferme Les légumes du désert possède des terres lourdes (30 % d'argile). Cependant, dans certaines conditions, il est possible de faire un semis direct sur sol nu car l'apport massif de matières organiques ont permis de créer une terre fine sur les premiers horizons du sol.

Le semis a été effectué mi-avril 2023 : une période où le rotavator ne peut rentrer sur les planches encore trop humides, au risque de créer une semelle de compaction. Le précédent joue aussi un rôle important :

• En 2022, il y a eu une culture d'oignons sur paille puis un couvert d'hiver (avoine brésilienne, phacélie, féverole, pois fourrager, vesce).
• Mi-février : Pour détruire le couvert et accélérer la décomposition de celui-ci, afin de pouvoir passer avec un semoir de précision sans que les résidus ne bourrent le semoir.
• Mi-mars : Débâchage. Le paillage a permis d'accumuler de la matière organique en surface. Combiné au travail racinaire du couvert d'hiver, une bonne structure du sol en surface a été maintenue: terre fine, poreuse et légère.

D'après Morgane, la combinaison de ces deux facteurs (paille + couvert d'hiver) change vraiment la nature de son sol à forte teneur en argile. En effet, une même planche sans apport de paille et sans couvert d'hiver, ne peut être semée directement car le sol est trop compacté et le lit de semences inexistant.

Après le débâchage début mars, un coup de râteaux est passé sur la planche pour enlever les dernières grosses mottes. Ensuite, la planche est rebâchée une fois que des adventices commencent à lever pour faire un premier faux semis. Au bout de 3 / 4 semaines, soit mi-avril, la planche est débâchée afin de réaliser le semis direct de carottes (variété Amsterdam). Normalement, un rouleau à gazon est ensuite passé sur la planche, car la graine de carottes nécessite un bon contact graine/sol pour lever.

Cependant, Morgane a récemment observé que lors du passage du semoir, une raie se forme sur la planche. Morgane pense que le rouleau à gazon n'est pas en mesure de bien tasser la graine au fond du sillon creusé par le semoir. Cette fois-ci, pour garantir un bon contact graine/sol et égaliser après le semis, Morgane a passé un coup de râteau avant le rouleau. Le résultat : il y a une meilleure levée sur la moitié de la planche égalisée avec le râteau.

La planche est de nouveau bâchée pendant 7 jours, car à cette époque la carotte met entre 7 et 10 jours pour lever. Dès que Morgane observe quelques graines de carottes qui ont germées, la bâche est retirée. Un passage de bineuse (20 min) sera nécessaire pour gérer la levée des chénopodes. La bâche permet de maintenir une humidité constante, cependant, il est nécessaire d'épandre de l'anti-limaces sous la bâche au risque de perdre le semis !