Reptiles
Le nom reptiles (du latin reptile, « rampant ») désigne des animaux terrestres à température variable (ectothermes), au corps souvent allongé et recouvert d'écailles, et dont la démarche, pattes écartées et corps proche du sol, est proche de la reptation. Ce groupe, que les sources notamment antérieures au XXIe siècle considèrent comme un taxon dénommé Reptilia, inclut dans ce cas des animaux disparus comme les dinosaures, les ichthyosaures, les plésiosaures, les pliosaures, les ptérosaures. Depuis l'essor de la cladistique et surtout du cladisme, un nombre croissant de chercheurs considère que le mot reptile ne doit plus être utilisé comme un taxon valide car il ne désigne pas un groupe holophylétique dont les espèces descendent toutes d'un ancêtre commun « reptilien » exclusif, mais forment un regroupement paraphylétique d'espèces semblables par les caractères de l'ectothermie et des écailles. Le groupe « reptiles » serait ainsi paraphylétique parce que les ancêtres communs du groupe ont aussi produit une descendance ne possédant pas de tels caractères. Il s’agit des mammifères et des oiseaux.
Ces chercheurs affirment que les reptiles actuels, crocodiliens, tortues, rhynchocéphales et squamates appartiennent à des lignées moins apparentées entre elles qu'avec d'autres lignées non « reptiliennes » comme les oiseaux : les crocodiliens par exemple sont plus proches des oiseaux que des lézards ou des tortues. De plus, certains groupes fossiles autrefois considérés comme des « reptiles » possèdent des caractéristiques que n'ont pas les reptiles actuels : les ichtyosaures, se sont révélés avoir été vivipares ; d'autres tels les ptérosaures étaient velus et enfin les dinosaures ont révélé parmi eux des formes à température constante (homéothermes) et parmi eux, les théropodes ont donné naissance aux oiseaux.
C'est pourquoi, en Occident, depuis les années 1980, le regroupement des reptiles en tant que taxon a été abandonné par les scientifiques cladistes désormais majoritaires, ainsi que dans l'enseignement primaire et secondaire français,,. En revanche, il est toujours largement utilisé dans le langage courant, dans les institutions scientifiques d'autres pays (notamment la Chine, les pays hispanophones et russophones), et il est toujours formellement reconnu comme une classe dans la systématique évolutionniste, une école de taxonomie toujours active,,.
La classe Reptilia comprend quatre ordres d'espèces contemporaines :
les crocodiliens : 30 espèces de crocodiles, gavials, caïmans et alligators ;
les rhynchocéphales : 1 espèce de sphénodons ;
les squamates : environ 10 000 espèces de lézards (au sens large), serpents et amphisbènes (« lézard-ver ») ;
les tortues : environ 340 espèces.L'étude de ces animaux forme une des deux branches de l'herpétologie, l'autre étant l'étude des amphibiens, anciennement rapprochés des reptiles.
Les premiers animaux à pouvoir être placés dans cette classe sont apparus sur Terre dès le Carbonifère, en même temps que les amniotes. Premiers vertébrés à pouvoir coloniser le milieu terrestre, ils se diversifient rapidement en de nombreuses espèces. Les reptiles sont aujourd'hui bien représentés avec plus de 9 000 espèces répertoriées en 2011, localisées surtout à proximité des tropiques, mais la vision traditionnelle selon laquelle le Mésozoïque aurait été un « âge des reptiles » suivi par un « âge des mammifères » est abandonnée, et l'on considère aujourd'hui qu'un « âge des dinosaures et des mammifères » a commencé au Trias et se poursuit de nos jours (puisque les oiseaux sont des dinosaures), tandis que le véritable « âge des reptiles » se place avant cela, au Permien, pour s'estomper au Trias.
Les reptiles ont, depuis toujours, intrigué ou fasciné les humains. Parce que certains sont capables de dévorer des hommes (crocodiliens, grands varans) ou bien disposent de venins potentiellement mortels, parfois les reptiles inquiètent et font peur, parfois ils suscitent des phobies, mais d'autres fois ils sont sacralisés et sont l'objet d'une symbolique complexe. Omniprésents dans les mythologies du monde entier, ils ont inspiré l'imagination des hommes, servant par exemple de modèles aux dragons. D'autres suscitent de la sympathie, par exemple les tortues qui, dans certaines mythes, portent le monde sur leur dos.
Ces dernières années, l'élevage de reptiles se développe dans le monde, pour fournir le marché de la viande dans certains pays consommateurs, mais surtout les marchés de la maroquinerie de luxe, qui utilise leurs peaux, et celui des nouveaux animaux de compagnie. Toutefois, le braconnage est également très répandu, et met en danger de nombreuses espèces, malgré les tentatives de régulation du commerce d'animaux sauvages menées au niveau international. La pollution et la disparition des habitats des reptiles sont les autres principaux dangers auxquels ils sont exposés.()