Réaliser un travail du sol profond sans retournement
Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Jean-Roger Estrade | AgroParisTech | jean.roger-estrade(at)grignon.inra.fr | Paris (75) |
---|---|---|---|
Rémy Ballot | INRA | remy.ballot(at)grignon.inra.fr | Grignon (78) |
Lutte contre les courriers indésirables : Pour utiliser ces adresses, remplacer (at) par @
Un travail du sol profond sans retournement (pseudo-labour, décompactage…) vise à restaurer la macro-porosité du sol lorsque celle-ci est dégradée en profondeur et qu'elle ne peut être restaurée uniquement par l'activité biologique (exploration racinaire, vers de terre...) ou le climat (alternances gel / dégel ou humectation / dessication). Le type d'outil à employer dépend du positionnement de la zone de tassement : cultivateur lourd pour fissurer une semelle de labour ou décompactage par outil à dent (chisel...) pour rattraper une compaction située à moins de 20 cm de profondeur (passages de roues). Un diagnostic préalable (profil cultural) permet de vérifier la nécessité d'un travail profond et le type de travail à réaliser. Le travail profond est à réaliser préférentiellement en été (après cultures d'automne) pour profiter d'un sol sec) ou au printemps (avant cultures d'été pour rattraper les éventuels tassements dus à l'épandage d'effluents organiques).
Période de mise en œuvre Pendant l'interculture
Echelle spatiale de mise en œuvre Parcelle
Application de la technique à...
Toutes les cultures : Généralisation parfois délicate
En fonction de leurs période d'implantation et de récolte, les cultures n'offrent pas toutes la même souplesse pour la réalisation d'un travail du sol profond. Un travail profond en cas de structure dégradée se justifie plus particulièrement pour les espèces à système racinaire pivotant ou pour les espèces de printemps / été dont la durée du cycle permet moins de rattrapage.
Tous les types de sols : Généralisation parfois délicate
En sols limoneux / argileux, les fenêtres d'intervention pour la réalisation d'un travail profond peuvent être restreintes. En sols à tendance argileuse, l'activité structurale due aux alternances gel / dégel ou humectation / dessication peut permettre de s'affranchir plus facilement de façons culturales profondes.
Tous les contextes climatiques : Généralisation parfois délicate
La réalisation de façons culturales profondes doit intervenir dans des conditions de ressuyage intermédiaires (fragmentation insuffisante en sol insuffisamment redduyé ou descente de terre fine et besoins en puissance de traction élevés si sol trop sec). Les fenêtres d'intervention disponibles dépendent directement du contexte climatique.
Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la consommation de ressources fossiles : Variable
consommation d'énergie fossile : VARIABLE
consommation de phosphore : VARIABLE
Autre : Pas d'effet (neutre)
Par rapport à un labour, un travail du sol profond conduit à diminuer la quantité de carburant consommée et les émissions de gaz à effet de serre qui y sont liées. Par rapport à un travail superficiel ou au semis direct des cultures, il conduit en revanche à une augmentation de la consommation de carburant.
Critères "agronomiques"
Productivité : Variable
Un travail profond permet de restaurer la porosité en éliminant des zones de tassement mais il n'y a pas de relation directe entre structuration et rendement.
Fertilité du sol : En augmentation
Si le travail profond du sol permet de restaurer la porosité en éliminant des zones de tassement il permet de favoriser l'aération du sol et le déroulement de processus impliquant des organismes aérobies (minéralisation, fixation symbiotique de l'azote...).
Stress hydrique : En diminution
Si le travail profond du sol permet de restaurer la porosité en éliminant des zones de tassement il permet de favoriser l'exploration racinaire du sol et donc la valorisation de la réserve utile.
Biodiversité fonctionnelle : En augmentation
Si le travail profond du sol permet de restaurer la porosité en éliminant des zones de tassement il permet de favoriser l'aération du sol et donc les micro-organismes et la macrofaune du sol.
Autres critères agronomiques : Variable
Risque adventices : variable
Par rapport à un labour, un travail profond sans retournement tout comme un travail superficiel ne permettent pas d'enfouir les graines d'adventices.
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : Pas d'effet (neutre)
Charges de mécanisation : Variable
Par rapport à un labour, un travail du sol profond conduit à diminuer la quantité de carburant consommée. Par rapport à un travail superficiel ou au semis direct des cultures, il conduit en revanche à une augmentation de la consommation de carburant. La réalisation d'un travail du sol profond sans retournement peut aussi impliquer l'acquisition de matériel spécifique.
Marge : Variable
L'impact de la réalisation d'un travail du sol profond sans retournement sur la rentabilité dépend de l'état initial du sol et de la sensibilité de la culture à la compaction : dégradation de la rentabilité sur sols peu ou pas dégradé et cultures peu sensibles à la compaction à amélioration de la rentabilité sur sols fortement dégradés et cultures sensibles à la compaction.
Critères "sociaux"
Temps de travail : Variable
La réalisation d'un travail du sol profond implique une diminution de la charge de travail par rapport à la réalisation d'un labour et une augmentation par rapport à la réalisation d'un travail superficiel.
Période de pointe : Variable
La réalisation d'un travail du sol profond implique une diminution de la charge de travail par rapport à la réalisation d'un labour et une augmentation par rapport à la réalisation d'un travail superficiel.
Temps d'observation : En augmentation
La mise en œuvre d'un travail du sol profond doit préférentiellement être précédée d'un diagnostic : profill cultural…
Pour en savoir plus
Brochure technique, 2008