Cultiver des espèces peu exigeantes en phosphore
Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
François Dumoulin | CA 60 | francois.dumoulin(at)agri60.fr | Fresnoy le Luat (60) |
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Rémy Ballot | INRA | remy.ballot(at)grignon.inra.fr | Grignon (78) |
Lutte contre les courriers indésirables : Pour utiliser ces adresses, remplacer (at) par @
Maximiser la part dans la rotation de cultures à exigence en phosphore faible (blé assolé, tournesol, lin, maïs grain…) à moyenne (orge, blé de paille, légumineuses…) par rapport aux cultures à exigence forte (betterave, colza, pomme de terre, luzerne…). La méthode de raisonnement de la fertilisation phospho-potassique établie par le COMIFER définit comme faiblement exigeantes les cultures dont les pertes de rendement en cas de carence en phosphore ne dépassent pas 5%. Cette méthode préconise l'impasse en fertilisation phosphatée pour les cultures faiblement exigeantes à des teneur en phosphate dans le sol plus faible que pour les cultures moyennement exigeantes. Pour les cultures fortement exigeantes (dont les pertes de rendement dépassent 30% en cas de carence), l'impasse n'est jamais préconisée.
Période de mise en œuvre Sur culture implantée
Echelle spatiale de mise en œuvre Exploitation
Application de la technique à...
Toutes les cultures : Facilement généralisable
Tous les types de sols : Facilement généralisable
Tous les contextes climatiques : Facilement généralisable
Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : En augmentation
émission GES : DIMINUTION
Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
N.P. : DIMINUTION
Effet sur la consommation de ressources fossiles : En diminution
consommation d'énergie fossile : DIMINUTION
Autre : Pas d'effet (neutre)
Air : Maximiser la part de cultures faiblement exigeantes en phosphore dans la rotation permet de réduire la quantité d'engrais phosphaté apportée, donc de réduire lles émissions de gaz à effet de serre liées à leur fabrication, transport…
Eau : Maximiser la part de cultures faiblement exigeantes en phosphore dans la rotation permet de réduire la quantité d'engrais phosphaté apportée, donc de réduire potentiellement les transferts de phosphore vers l'eau.
Energie fossile : Maximiser la part de cultures faiblement exigeantes en phosphore dans la rotation permet de réduire la quantité d'engrais phosphaté apportée, donc de réduire la consommation d'énergie liée à leur extraction, transport…
Accumulation de polluants dans les sols : Diminution
Maximiser la part de cultures faiblement exigeantes en phosphore dans la rotation permet de réduire la quantité d'engrais phosphaté apportée, et ainsi les flux entrants d'éléments traces métalliques (ETM) dans les les parcelles.
Critères "agronomiques"
Productivité : Pas d'effet (neutre)
Fertilité du sol : Pas d'effet (neutre)
Stress hydrique : Pas d'effet (neutre)
Biodiversité fonctionnelle : Pas d'effet (neutre)
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : En diminution
Maximiser la part de cultures faiblement exigeantes en phosphore dans la rotation permet de réduire la quantité d'engrais phosphaté apportée, donc de réduire lles charges de fertilisation.
Charges de mécanisation : Variable
Maximiser la part de cultures faiblement exigeantes en phosphore dans la rotation permet de réduire la fréquence d'apport d'engrais phosphatés, donc de réduire les charges de mécanisation liées à l'épandage. Mais dans de nombreux cas, le phosphore est apporté avec d'autres éléments. Le changement, ou la diversification de l'assolement peut aussi conduire à une augmentation des charges de mécanisation.
Marge : En augmentation
La baisse des charges de fertilisation sans pénalisation du rendement doit conduire à une augmentation de la rentabilité du système de culture.
Autres critères économiques : En diminution
Consommation de carburant : Diminution
Maximiser la part de cultures faiblement exigeantes en phosphore dans la rotation permet de réduire la fréquence d'apport d'engrais phosphatés, donc de réduire la consommation de carburant liée à l'épandage, sauf si le phosphore est habituellement apporté avec d'autres éléments.
Critères "sociaux"
Temps de travail : En diminution
Maximiser la part de cultures faiblement exigeantes en phosphore dans la rotation permet de réduire la fréquence d'apport d'engrais phosphatés, donc de réduire la charge de travail liée à l'épandage, sauf si le phosphore est habituellement apporté avec d'autres éléments.
Temps d'observation : En augmentation
La mise en œuvre d'une fertilisation phosphatée raisonnée tenant compte (1) des exigeances des cultures, (2) des pratiques de fertilisation passées, (3) des pratiques de gestion des résidus et surtout (4) de la teneur en phosphore de la parcelle implique la réalisation d'analyses de sol régulières (tous les 4-6 ans minimum).
Pour en savoir plus
- Les bases du raisonnement : 4 critères pour décider
- -Le Souder C. (Arvalis)
Perspectives agricoles n°292, p32-34, Article de presse, 2003
- Raisonnement de la fertilisation PK : Pousser la pratique aux limites
- -Le Souder C., Castillon P. (Arvalis)
Perspectives agricoles n°354, p44-46, Article de presse, 2009
- Teneurs en P, K et Mg des organes végétaux récoltés
- -COMIFER
Brochure technique, 2009