Production de tomate hors sol conduite en PBI chez un producteur Breton
Cet essai a été conduit chez producteur à Guipavas (29) (SAVEOL) de 2014 à 2018 dans le cadre du projet DEPHY SERRE. Ce dernier est axé sur production de tomates et concombres sous serre avec l'objectif de tendre vers le zéro intrant phytosanitaire.
Le système choisi est représentatif de la culture de la tomate sur la zone Bretagne : serre verre chauffée, culture longue (mi novembre à fin octobre). Ce système, bien qu’évolutif (tomate cerise puis tomate grappe), est resté basé sur des modulations de stratégies PBI et l’utilisation de produits de biocontrôle, afin de limiter les intrants de synthèse et de maintenir la performance économique de l’entreprise.
Leviers testés
- Utilisation de variétés tolérantes ;
- Lâchers et nourissage d’auxiliaires ;
- Optimisation de la conduite climatique ;
- Réduction de la fertilisation azotée;
- Piégeage ;
- Prophylaxie (élimination déchets végétaux, feuilles infectées, nettoyage infrastructures...)
- Utilisation de produits de biocontrôle et Stimulateurs de Défense Naturelles (SDN).
Principaux résultats et enseignements
On observe une satisfaction globale pour le contrôle des ravageurs, avec quelques résultats plus mitigés sur certaines années liés à des infestations précoces et des produits de biocontrôle pas assez efficaces.
L’oïdium reste plus problématique, même si la culture n’a jamais été en péril. En effet, on a toujours présence de foyers avec une pression parfois très forte, qui reste latente même avec l’utilisation régulière de produits de biocontrôle. Les plants sont alors très fins et peu productifs. Un suivi encore plus fin et réactif doit être mis en place pour éviter ce phénomène, ainsi qu’une stratégie plus robuste.
L’IFT biocontrôle évolue positivement tous les ans, en se substituant à l’IFT de synthèse (-76% entre 2014 et 2017).
Le coût de la protection et les temps de main d’œuvre ont été impactés par la mise en place des stratégies alternatives. En parallèle, le rendement des parcelles n’a jamais été impacté par ces startégies alternatives. Enfin, depuis 2016, le développement d’une gamme commerciale « sans pesticide » permet une meilleure valorisation des produits. Nous pouvons donc considérer que les objectifs sont globalement atteints, avec des surcoûts acceptables, une qualité sanitaire satisfaisante et une valorisation commerciale significative.
La qualité et la précocité de l'implantation de Macrolophus sont des facteurs majeurs de la réussite d’une lutte biologique en tomate.
➔ PLUS D'INFOS DANS LA FICHE SYSTÈME DE CULTURE EXPE
Annexes
Leviers évoqués dans ce système
- Apporter du pollen ou des compléments pour entretenir les auxiliaires
- Cultiver des variétés tolérantes ou résistantes aux bioagresseurs en cultures légumières
- Gérer les populations des bioagresseurs grâce aux mesures prophylactiques
- Limiter les apports d'engrais minéraux
- Optimisation de la conduite climatique sous abri
- Pratiquer la lutte biologique à l'aide de macroorganismes
- Pratiquer le biocontrôle à l'aide de substances naturelles
- Pratiquer le piégeage massif pour limiter les populations de ravageurs
- Semer / repiquer des variétés tolérantes ou résistantes aux pathogènes
- Stimuler les défenses des végétaux cultivés
Bioagresseurs évoqués
Auxiliaires évoqués