Installer un distributeur automatique

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Distributeur automatique.jpg


Les systèmes de distributeurs automatiques commencent à émerger comme solution de vente directe. Ils présentent le double avantage d’alléger la charge de travail des producteurs et de permettre de la flexibilité aux consommateurs, qui ne sont plus contraints par des horaires de vente.


Description

Il existe divers types de distributeurs automatiques aux dimensions variables. Ces machines permettent de proposer à la vente toutes sortes de produits[1] :

  • Des œufs frais
  • Du lait frais et des produits laitiers tels que les yaourts et les fromages
  • Des fruits et légumes de saison
  • De la volaille
  • De la charcuterie
  • De la farine
  • Des produits transformés (confiture, miel, conserves...)
  • Des huîtres et autres produits de la mer


Ce genre d'appareil se place à côté d'un parking pour faciliter l'accès, sur la place du village ou à proximité d'une exploitation, devenant ainsi un lieu de rencontre qui favorise les échanges et la convivialité.


Les distributeurs fonctionnent comme ceux des autres produits :

  • Ils sont assez volumineux et divisés en plusieurs compartiments pour accueillir différents contenants.
  • Un ravitaillement est nécessaire, il peut être journalier, hebdomadaire, mensuel... selon les produits proposés à la vente et la demande des consommateurs.
  • On peut y mettre des sachets ou autres emballages plastiques, des cartons, des barquettes ou encore des bouteilles et des bocaux. Les plus petits comptent 30 casiers mais la moyenne se situe autour de 60[2].
    Exemple d'un fonctionnement "Drive"
  • Parfois, ils sont accompagnés d’un système de drive : le client passe une commande par téléphone ou sur internet, et le producteur lui prépare son panier complet qu’il dispose dans un casier.



Proposer un panel de produits

Pour motiver le client à se déplacer jusqu'au distributeur, il est nécessaire de proposer une offre de produits variée. Un seul producteur ne peut que rarement produire seul un panel suffisamment diversifié de produits. Le distributeur automatique de légumes peut être approvisionné par plusieurs producteurs. Pour cela, plusieurs solutions existent[3] :

  • Lorsque le distributeur ne permet pas de reverser l'argent à plusieurs comptes bancaires, certains producteurs ont fait le choix d'effectuer de l'achat-revente. Ils vont chercher chez d'autres producteurs des aliments non produits sur leur ferme et les revendent ensuite dans le distributeurs. Cela prend du temps et les bénéfices réalisés sur ces produits sont limités. De plus, la législation limite la quantité d'achat/revente réalisable.
  • Lorsque le distributeur permet de virer le chiffre d'affaires généré par chaque casier vers un compte différent, il est possible de créer un collectif de producteurs approvisionnant les casiers. Ainsi si un distributeur comporte 100 casiers, il est possible de virer l'argent généré par ce distributeur vers 100 comptes bancaires différents.
Produits distributeur automatique.png


Avant d'installer un distributeur automatique, il est essentiel de définir la gamme de produits proposées tout au long de l'année afin de dimensionner les tailles et le nombre de casiers nécessaires.

Les diverses dimensions de casiers rendent possible une vente diversifiée de paniers préremplis. Ces derniers peuvent se trouver sous les formes suivantes[4] :

  • Les mono-produits (des pommes 0.5 à 2 Kg, un chou, une salade, des œufs, … )
  • Les produits associés (un chou et deux poireaux, ail et oignons, … )
  • Les produits thématiques (légumes pour une soupe, mélange ratatouille, … )
  • Les produits transformés (soupe, légumes sous-vide pré-coupés, jus de fruits, … )


L'approvisionnement

Il apparait que le bon fonctionnement et la rentabilité d’un automate sont étroitement liés à un ravitaillement approprié. Selon la demande et le nombre de casiers à disposition, le réapprovisionnement peut être de 1 à 2 fois par jour à flux tendu selon la période de la journée. Le fonctionnement type comporte 3 étapes :

  • Tôt le matin : nettoyage des casiers, vérification de la fraîcheur des produits et tri des produits
  • Tôt le matin : préparation des produits pour répondre à la demande de la journée (le conditionnement des produits permet de gagner du temps en salissant moins les casiers)
  • Journée : approvisionnement des casiers. On notera que des solutions techniques existent, que ce soit pour garantir la fraîcheur ou pour gérer plus facilement les approvisionnements en continu (blocage des casiers réfrigérés si la température dépasse le seuil critique, alertes sms lorsqu’un certain nombre de casiers est vide ou consultation par sms de l’état des stocks).


Modes paiment.jpg

Modes de paiement

Aujourd’hui, la plupart des nouveaux distributeurs disposent d’un terminal de paiement par carte bancaire (tout en donnant la possibilité de payer aussi en liquide), cela semble plus adapté car :

  • La carte s'impose progressivement comme moyen de paiement dominant,
  • Cela permet d’éviter de stocker de l’argent dans l’automate et déminue ainsi le risque de vandalismes,
  • Cela économise du temps au producteur en lui épargnant de récolter et renflouer la monnaie de manière quotidienne.


Néanmoins, ce système de paiement comporte un coût supplémentaire. En effet, les banques réalisent un certain prélèvement sur chaque transaction (attention, ce prélèvement n’est pas le même selon les régions et les banques).

Choisir un distributeur

Selon les points clés stratégiques définis et les besoins des producteurs, 4 solutions sont actuellement proposées sur le marché[5] :

  • Les distributeurs à casiers modulables,
  • Les distributeurs à plateaux tournants,
  • Les distributeurs à tapis roulant (le produit chute dans un bac),
  • Les distributeurs froids positifs ou négatifs.
Distributeur automatique


La taille des distributeurs est adaptable en fonction de la production et des ventes estimées.


Les fabricants de distributeurs automatiques de produits fermiers en France sont nombreux[1] :

  • Filbing Distribution : Basée en Alsace en France, l’entreprise conçoit les équipements dotés d'automatismes pour desservir la production des fermiers et agriculteurs auprès des consommateurs. Ces distributeurs alimentaires sont de tailles variables. Les produits sont conditionnés par casiers non réfrigérés (36 tailles différentes), casiers réfrigérés (07 tailles différentes) et contenants surgelés (capacité maximale 200 litres). Le réseau de l’entreprise couvre plusieurs régions françaises et sa distribution s'adapte aux besoins des clients.
  • Providif : Entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de distributeurs automatiques, Providif propose des box alimentaires sur mesure, adaptées à chaque application commerciale. Il offre aux utilisateurs la flexibilité nécessaire à l’intégration de nouvelles solutions techniques de distribution et de vente. Ces distributeurs sont faciles d'entretien et fonctionnent 24h/24 de manière indépendante. Les ménages profitent mieux de la fraîcheur des récoltes.
  • Le groupe Alteor : Constructeur d'espaces modulaires de vente, le Groupe Alteor, avec ses 30 années d’expérience, combine les ambitions du spécialiste Nature O Frais. Il crée un réseau de distribution et une marque nationale empreinte de modernité. Son objectif est d'ouvrir un portail pour producteurs et consommateurs, où la qualité et la valeur de l'alimentation locale est une référence. Il propose des box alimentaires sous format de 5 et 20m².
  • Distri Dorr : La société Dorr et Fils, basée à Francaltrof, est un concessionnaire de box alimentaires de type métallique. Ils sont réfrigérés et adaptés pour les viandes et produits de charcuterie.
  • Les casiers du coin : Imaginé par un agriculteur, ce distributeur automatique en bois et plexiglas connecté, un distributeur automatique en bois et plexiglas, pouvant être construit directement par le producteur, ce qui permet de le réparer et de le modifier facilement. Il s'accompagne d'une application qui permet aux producteurs d'en assurer la gestion, et aux clients de réserver à l'avance le contenu d'un casier.


Et certains sont même disponibles en Belgique :

  • Le Distrib Small Store : LeDistrib vous propose différents types de distributeurs : les classiques comme LeDistrib Pain ou LeDistrib Lait, mais aussi des distributeurs personnalisés à la fois au niveau des fonctionnalités et du design. La plupart ont une capacité de 40 à 120 produits.

Pour visionner un témoignage sur la mise en place d'un distributeur automatique de viande, c'est par ici.


Fabriquer son distributeur

L'entreprise Les casiers du coin propose un tutoriel afin d'auto-construire un distributeur automatique :


Réussir l'implantation

La localisation du distributeur est hautement stratégique. A l’instar des autres modes de commercialisation (magasins, marchés), l’emplacement définit grandement le potentiel de vente. Il est, par conséquent, important d’étudier en amont de tout projet[4] :

  • La fréquentation d’un site, définie par le nombre de clients potentiels passant régulièrement à proximité de l'automate. Certaines infrastructures du territoire peuvent être hautement stratégiques pour ce type d’installation telles que les grands axes routiers et les lieux publics très fréquentés (gares, place de centre ville).
  • L’accessibilité du lieu, notamment pour les voitures : parking, accès en voiture sécurisé.
  • La distance d’approvisionnement ou à la zone de stockage ne doit pas être négligé, plus le temps de trajet pour l'approvisionnement est court, plus l'astreinte pour le producteur est moindre. Souvent, la distance d'approvisionnement ne dépasse pas une dizaine de kilomètres.
  • Le vandalisme constitue un réel risque pour le bon fonctionnement de l’installation. Diverses mesures peuvent être entreprises pour freiner ce risque : caméra, paiement par carte bancaire, insérer l’automate dans des lieux fermés (portes automatiques).
  • La concurrence directe doit être évaluée en tenant compte des commerces existants à proximité afin de saisir un marché qui n’est pas déjà pris.
  • La clientèle cible définit la stratégie d’emplacements pour aller chercher ces acteurs potentiellement intéressés par ce type de distribution. Il semble intéressant de cibler l'une de ces catégories de clients[4] :
    • Des personnes souhaitant acheter des produits de qualité à la ferme qui se déplacent sur les lieux ou proches de l’exploitation. Dans ce cas, les distributeurs sont directement implantés à la ferme ou très près.
    • Des familles avec enfants soucieuses de leur alimentation en positionnant l’automate proche des centres scolaires ou sur le chemin des écoles.
    • Des personnes aux horaires de travail irréguliers en le positionnant proche des hôpitaux, des entreprises 24/24.
    • Des personnes en manque de temps en l’insérant dans les gares et sur les axes du retour à la maison.


Avantages et inconvénients de différents sites d'implantation[5]
Emplacement Avantages Points de vigilance
A la ferme
  • Approvisionnement rapide
  • Environnement accueillant de la ferme
  • Proximité


  • Encombrement de l’entrée
  • Lieu éloigné des routes principales


Place du village
  • Lieu de vie
  • Gamme de produits avec commerces de proximité
  • Concurrence des commerces à proximité
Au bord d'une route
  • Passage important
  • Meilleure visibilité
  • Clientèle touristique
  • Risque d’effractions plus important
  • Approvisionnement plus contraignant



Investissements

  • Coût d’achat entre 10 000€ pour les plus petits modèles (une trentaine de casiers environ) et 80 000 € pour les plus gros (250 casiers par exemple).
  • Le type de distributeur et le nombre de casiers sont des éléments différenciant. Par exemple, un distributeur de 69 casiers réfrigérés peut s’acquérir autour de 30 000 € neuf, un distributeur à 30 casiers autour de 20 000 € neuf.
  • Panier moyen compris entre 5 et 10 € selon la gamme de produits.
  • Retour sur investissement relativement rapide : en un an seulement pour 150 € de chiffre d’affaires quotidien, en cinq ans pour un chiffre d’affaires quotidien de 25 €


Retrouver une modélisation des investissements à mener ici.


Les aménagements

Au-delà de l’investissement dans le distributeur en tant que tel, il est important de prévoir et de chiffrer les investissements annexes, cruciaux pour la réussite du projet :

  • Le local : il est nécessaire de prévoir un local pour accueillir les casiers (abris contre les intempéries, le froid et/ou le chaud). La fermeture de ce local ou non (porte automatique), tout comme son éventuelle climatisation, peuvent être envisagées mais constituent des dépenses supplémentaires. L’emploi d’infrastructures préexistantes peu représenter une source d’économie à ce niveau.
  • La sécurisation du local : En plus d’une éventuelle porte automatique, capable de se fermer passée une certaine heure, l’implantation de caméras de surveillance permet de limiter les risques de vandalisme et donc de préserver l’investissement matériel. Dans les zones de forte fréquentation et en l’absence d’une présence à proximité (commerce), cette option doit être envisagée.
  • L'accès à l'électricité


Réglementation

Les distributeurs automatiques de fruits et légumes ne nécessitent pas de permis de construire[5].

Des éléments réglementaires sont à respecter selon les produits distribués et le lieu d’implantation

  • Compléter le CERFA n°13984 si vente de denrées animales ou d’origine animale,
  • Compléter le CERFA n°14023 si occupation de voirie, u demander un permis de construire si une structure est mise en place pour protéger le distributeur.


Avantages

  • Flexibilité de la vente pour le client, grâce à une large amplitude horaire à définir selon ses objectifs : 24h/24h ou 7h-23h...
  • Démultiplication des points de vente hors de la ferme.
  • Diversification de la clientèle avec des acheteurs différents de ceux de la vente directe classique, en recherche de vente rapide, de produits locaux, frais, «préservés»...
  • Facilité d'entretien d'un distributeur.
  • Retour sur investissement rapide.
  • Gain de temps.


Limites

Si le grand avantage, et l’une des principales raisons du développement de ce mode de commercialisation, est le gain de temps pour le producteur lors de la vente de ces produits, l’astreinte quotidienne 7/7 n’est pas à négliger[4].

  • Il est ainsi important que le producteur prévoit dans ses heures de travail du temps à consacrer au distributeur et ceci particulièrement en dehors des heures de travail conventionnelles lors de la forte demande (soir, week-end).
  • Ainsi, contrairement à son nom, le système de distribution automatique ne dispense pas d’une charge de travail journalière d’une à deux heures pour le producteur et ceci tous les jours de la semaine.
  • Comme évoqué plus haut, le temps de trajet entre l’exploitation et le site peut vite faire monter cette durée. C’est donc une astreinte à prendre en compte si le producteur veut exploiter la totalité du potentiel de vente de cet outil.
  • Enfin, il faut aussi prévoir un temps supplémentaire pour régler d’éventuels disfonctionnements ponctuels (répondre à l’appel d’un client en cas de bug d’un casier, consulter le service après-vente en cas de panne, régler d’éventuels problèmes de transaction avec sa banque, etc…)
  • Au final, si l’aspect automatique suggère un gain de temps pour le producteur, celui-ci est à mesurer avec précaution.
  • Un producteur passant d’un petit point de vente ouvert 2 journées de 8h dans la semaine à un distributeur automatique (entretenu et réapprovisionné tous les jours), ne constatera probablement pas de gain de temps. Il risque même de consacrer plus de temps à la commercialisation. Cependant, ses amplitudes horaires d’ouverture (et donc son chiffre d’affaires potentiel) seront nettement augmentées.


Annexes

La technique est complémentaire des techniques suivantes


  1. 1,0 et 1,1 Distributeur automatique, en ligne, https://www.distributeurautomatique.net/distributeur-produits-fermiers
  2. Béheulière L., 2020, Distributeurs fermiers, la vente directe sort du casier, Terres et Territoires
  3. Les casiers du coin, en ligne, Installer un distributeur
  4. 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Guyot E., Wegmuller F., 2017, Système de casiers à distribution automatique – fonctionnement et conditions d’implantation, Union Lémanique des Chambres d'Agriculture
  5. 5,0 5,1 et 5,2 Chambre d'Agriculture de la Somme, 2016, Accueil à la ferme & circuits de proximité
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