Ferme de la Chuplinais
Polyculture élevage (volailles de chair et pondeuses, bovins viande)
Michel Kervarec, Martine Verger
Située en Ille-et-Vilaine (35) aux portes de Rennes, cette exploitation familiale transmet ses valeurs et son savoir-faire depuis 3 générations. Michel et Martine produisent en Agriculture Biologique (AB) et commercialisent en circuits courts des œufs de poules et des poulets de chair. En parallèle, ils produisent également de la viande bovine en conversion et des grandes cultures en agriculture conventionnelle (blé, colza, sarrasin, maïs, orge). La conversion en AB de la totalité de l’exploitation est un projet à moyen terme.
Contexte Physique
- 35m d'altitude.
- Terres limono-sableuses réparties sur : un îlot principal de parcelles regroupées autour des bâtiments et deux petits îlots de parcelles éloignées à très éloignées du corps de ferme.
- 650 mm de pluviométrie annuelle.
- Vents dominants : sud-ouest au nord-ouest.
Les pratiques agroécologiques
- Allongement de la rotation avec la culture du sarrasin.
- Ateliers volaille en AB.
- Développement de la vente directe.
Contexte de la mise en œuvre
C'est en 2021, en pleine crise sanitaire liée au Covid19, que Martine a fait le choix de rejoindre Michel sur l'exploitation. Cette nouvelle dynamique combinée à la nécessité de trouver des nouveaux débouchés de commercialisation en plein confinement, a engendré un développement considérable de la vente directe. Dès lors, le besoin de faire reconnaître la qualité des produits a accéléré la décision de convertir progressivement les différents ateliers de la ferme en Agriculture Biologique. Aujourd'hui, les ateliers volailles (poules pondeuses et poulets de chair) sont déjà labellisés AB. Le reste de l'exploitation (cultures et viande bovine) est en chemin pour le devenir.
La ferme de la Chuplinais utilise une variété de stratégies pour réussir sa transition agroécologique.
- Stratégie économique : Pour faire face à une situation économique difficile, la ferme a limité ses investissements, achetant du matériel d'occasion et adhérant à une CUMA pour optimiser l'utilisation du matériel. La ferme se concentre également sur la vente directe et la production biologique afin de maximiser les revenus et d'établir un contact direct avec les consommateurs. L'objectif est de générer un revenu viable pour deux personnes sans agrandir l'exploitation, tout en maintenant des prix abordables pour les consommateurs. La diversification des produits et des canaux de vente est également un élément clé de cette stratégie.
- Stratégie agronomique : La ferme vise à améliorer sa résilience face au changement climatique en implantant des infrastructures agroécologiques. Elle s'efforce également de réduire l'utilisation d'herbicides grâce à la rotation des cultures et au faux semis, tout en sélectionnant des cultures et des variétés qui minimisent le besoin de fongicides. L'utilisation d'un biostimulant à base d'algues à des fins préventives est une autre pratique adoptée par la ferme.
- Stratégie environnementale et sociale : La ferme accorde une grande importance au développement de bonnes relations avec ses voisins en adaptant ses pratiques pour minimiser les nuisances. Par exemple, la collaboration avec une unité de méthanisation voisine permet de réduire les odeurs. La vente directe joue également un rôle crucial dans la création d'un lien fort avec les consommateurs, en mettant l'accent sur la communication, l'accueil et la qualité des produits. Enfin, la ferme reconnaît l'importance de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, en veillant à ce que les exploitants puissent prendre des vacances et passer du temps avec leurs enfants.
En résumé, la stratégie de la ferme de la Chuplinais repose sur une approche holistique qui combine des considérations économiques, agronomiques, environnementales et sociales.
Résumé des leviers agronomiques
La Ferme de la Chuplinais utilise plusieurs leviers agronomiques pour améliorer sa durabilité et son autonomie. Voici les principaux :
- Allongement de la rotation des cultures : La ferme a introduit le sarrasin dans sa rotation pour rompre le cycle des adventices et réduire le besoin d'herbicides. Le sarrasin est une culture de printemps qui ne nécessite aucun intrant et qui a un effet allélopathique, ce qui signifie qu'elle libère des substances qui inhibent la croissance d'autres plantes.
- Agriculture biologique : Les ateliers de volailles de la ferme sont certifiés biologiques, et le reste de l'exploitation est en conversion. L'agriculture biologique interdit l'utilisation de pesticides et d'engrais chimiques de synthèse, ce qui profite à l'environnement et à la santé humaine.
- Utilisation de couverts végétaux : La ferme utilise deux types de couverts végétaux : la moutarde noire et le mélange "bélicouv". Les couverts végétaux aident à prévenir l'érosion, à piéger l'azote du sol et à améliorer la structure du sol.
- Fertilisation organique : La ferme utilise du digestat de méthaniseur et du fumier de volaille pour fertiliser ses cultures et ses prairies. Le digestat est un engrais organique produit par la méthanisation, un processus qui transforme les déchets organiques en biogaz et en digestat.
- Réduction du travail du sol : La ferme a travaillé avec la CUMA pour réduire le travail du sol, ce qui permet de préserver la matière organique du sol et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- Agroforesterie : La ferme a planté 900 arbres sur ses parcours de volailles pour apporter de l'ombre et de la protection aux animaux. L'agroforesterie est un système de production qui combine des arbres et des cultures ou de l'élevage sur une même parcelle, ce qui permet de diversifier les productions, d'améliorer la biodiversité et de séquestrer du carbone.
- Vente directe : La ferme commercialise une grande partie de sa production en vente directe, ce qui lui permet de capter une plus grande part de la valeur ajoutée et d'avoir un lien direct avec les consommateurs.
En plus de ces leviers, la ferme expérimente également de nouvelles pratiques, comme l'utilisation de biostimulants à base d'algues.
Voir le retour d'expérience complet sur la plateforme Osaé : https://osez-agroecologie.org/michel-kervarec-martine-verger
Source
- Osaé : https://osez-agroecologie.org/michel-kervarec-martine-verger
- Bilan dialecte de l'exploitation
Annexes