Bruche de la fève

De Triple Performance
(Redirigé depuis Bruche de la fève)
Aller à :navigation, rechercher
Image bruche de la f ve.jpg
Ravageur
Cet article est issu de la base GECO. Cliquez ici pour accéder à la page d’origine : Logo Geco

1. Description générale

 Aire géographique  En France, toutes les zones de production de féverole sont concernées
 Cultures impactées  Plantes du genre Vicia, la féverole (Vicia faba) étant son hôte principal. Selon Herbea, la gesse commune (Lathyrus sativa) ferait partie de la "tribu hôte" de la bruche (cfr bibliographie).


2. Biologie et épidémiologie

Cycle biologique


Conditions favorables au développement

 Milieu  /
 Climat Les bruches sont actives à partir de 20°C et les températures proches de 25°C leur sont très favorables.
 Histoire culturale de la parcelle Les situations à risque sont les zones attaquées l'année précédente. Un intervalle de moins de trois ans entre deux cultures de féverole favoriserait les attaques de bruche selon Agroscope.
 Environnement de la parcelle Les bruches hivernent à l'état adulte, mais on ne connait pas précisément leur site d'hivernation. Les situations à risque sont un environnement herbeux et boisé et les parcelles semées à proximité des silos de stockage des graines.


3. Dégâts

Symptômes et dommages

En végétation, on observe des oeufs blanc-jaune de quelques millimètres de diamètre sur les gousses de féverole. A la récolte, les trous circulaires dans les graines sont la marque la plus voyante des attaques de bruche (voir photo ci-dessous, trous de bruches sur différents grains et gousses), mais l’insecte peut également provoquer des taches sur les graines.


La présence de bruches dans les graines est peu préjudiciable pour le rendement mais diminue le taux de germination des semences (même si le germe n'est pas touché, les graines endommagées sont rendues plus sensibles aux maladies racinaires de début de cycle) et présente des risques de ré-infestation en culture.  Pour la commercialisation, une tolérance zéro est appliquée à la présence d'insectes vivants. Il existe également des seuils de grains bruchés à ne pas dépasser (1 à 3% en alimentation humaine, 10% en alimentation animale).



Nuisiblité

(à compléter)


Systèmes de mesure

Les systèmes de piégeage des bruches existants sont peu efficaces.


==== Bruch-LIS ==== est un modèle agro-météorologique qui permet de positionner au mieux les traitements insecticides sur bruche de la fève en fonction du stade de développement de la culture, des conditions climatiques et de la persistance des produits.


4. Méthodes de gestion

Solutions existantes

Schéma : Positionnement des différents leviers de gestion des bioagresseurs (Source : outil Concept du plan Ecophyto)


Mode d'action Levier Description Efficacité
Action sur la population initiale   Selon l'institut suisse Agroscope, un intervalle de plus de trois ans entre deux cultures de féverole est suffisant pour lutter contre la bruche. (à compléter)
Lutte par conservation  Lutte biologique La bruche connaît des prédateurs naturels, dont une microguêpe de la famille des braconidés qui pond dans la larve en développement dans la graine. Le respect des insectes auxiliaires n'empêche pas les larves de pénétrer dans les graines mais concourre à éviter les pullulations de bruches en culture.
Solution de rattrapage  Lutte chimique En culture, la lutte insecticide ne vise que les adultes car les larves se mettent à l'abri dans les gousses puis les graines dès l'éclosion des oeufs. La gamme disponible se limite à des pyréthrinoïdes (ou pyrèthres en agriculture biologique). L'efficacité des produits disponibles est partielle. La féverole étant une culture visitée par les insectes pollinisateurs, attention au respect de la législation abeille !
Action sur la population initiale   L'institut suisse Agroscope recommande d'enfouir profondément les graines attaquées tombées au cours de la récolte. ?
Action sur la population initiale  Lutte chimique Après la récolte, application de deltaméthrine et de butoxyde de pipéronyle (insecticides de contact). Proche de 100% sur les adultes sortant des graines, inefficace sur les larves
Action sur la population initiale  Lutte chimique Après la récolte, fumigaton à la phosphine par un opérateur agréé et dans un silo étanche. 100% sur les adultes et les larves
Action sur la population initiale  Lutte physique Après la récolte, séchage à l'air chaud (50-70°C suivant la durée). Bonne sur les adultes et les larves. Un séchage trop rapide est trop chaud risque d'endommager les graines et de dégrader leur aspect visuel.
Action sur la population initiale Lutte physique Après la récolte, congélation des lots. Inefficace : abaisser la température des grains permet de les conserver mais ne permet pas de lutter contre les bruches.

Rem : une lutte collective est souhaitable au sein d’un bassin de production, car les bruches peuvent se déplacer loin en volant.


Solutions innovantes

Il existe un déterminisme génétique de sensibilité aux attaques de bruches.  En 2016, des cultivars résistants ont été identifiés par l’INRA de Dijon, dont les gènes d’intérêt pourront à terme être isolés puis introgressés à des variétés de féverole présentant un intérêt agronomique.


Depuis 2011, une équipe de l’INRA de Versailles, en collaboration avec Arvalis – Institut du végétal et Terres Inovia, mène des travaux sur la mise au point d’attractifs à base de composés issus de la féverole. Ces attractifs permettent de piéger les bruches au champ sur des feuilles engluées près desquelles se trouvent de petits flacons du mélange olfactif. L’efficacité du piégeage semble avoir été validée après 2 ans d’expérimentation et les premiers dispositifs en plein champ ont été testés en 2016 en Seine-Maritime.


Des essais de biocontrôle par application d’infradoses de fructose sur les plantes sont aussi menés en plein champ par l’Arad2 (atelier régional d’agronomie et de développement durable du CERFrance Normandie-Maine). Ces doses homéopathiques de sucre envoient un signal à la plante afin qu’elle mobilise ses propres moyens de défense.


5. Pour aller plus loin...

Titre Type de document Année Auteurs Editeurs Précisions
Page e-phytia : Bruche de la fève Site internet 2017 INRA INRA lien vers le site
Base ABAA : bruche de la féverole Site internet 2017 EcophytoPIC ACTA lien vers le site
Bruche de la féverole Site internet 2017 Herbea Solagro lien vers le site
Bruche de la fève Site internet 2017 Arvalis - Institut du végétal Arvalis - Institut du végétal lien vers le site
Bruche : des graines perforées Site internet 2017 Terres Inovia Terres Inovia lien vers le site
Féverole : des solutions expérimentales contre la bruche Article de presse 2016   Cultivar 68, p.6  
Bruche de la fève sur féverole : des messages chimiques décryptés Article de presse 2015 B. Frérot (INRA), E. Leppik, P. Taupin (INRA / Arvalis), M. Lefranc (Arvalis) Perspectives agricoles 419, p. 60-62 lien vers l'article
Lutte contre les bruches de la féverole au stockage Brochure technique 2015 N. Blosseville (Terres Univia), S. Dauguet (Terres Inovia) Terres Univia, Terres Inovia lien vers la brochure
Lutte raisonnée contre la bruche de la féverole et du pois Mémoire d'ingénieur 2007 L. Salles ENITA de Clermont-Ferrand, Arvalis, UNIP  


Annexes

S'attaque aux cultures


Partager sur :