La vie du sol, la santé des plantes et les engrais chimiques

De Triple Performance
Aller à :navigation, rechercher
Après seulement un an, le sol biodynamique est plus foncé, mieux structuré et plus riche en humus, y compris en profondeur. Il résiste donc mieux à l’érosion et retient mieux l’eau et les éléments nutritifs. Sauf pour la pulvérisation des préparations biodynamiques bouse de corne (500P à 100g/ha dans 35 l d’eau) et silice de corne (501 à 4g/ha dans 35 l d’eau ), la conduite des deux parcelles limitrophes a été identique.


Dans son ”Cours aux agriculteurs” de 1924, initialement intitulé ”Fertilisation biologique” Rudolf Steiner, scientifique, philosophe et visionnaire autrichien, était parmi les premiers à parler de l'action néfaste des engrais synthétiques, en particulier des engrais azotés issus du processus Haber-Bosch, sur la vie et les forces organisatrices du sol et, par voie de conséquence, sur la santé et l’immunité des plantes, des animaux et des humains qui en dépendent pour leur nourriture. Peu partagé pendant longtemps, ce point de vue trouve aujourd’hui de plus en plus d’adhérents. A l’origine de l’agriculture biodynamique, première en date des impulsions agroécologiques et des méthodes agricoles dites biologiques, Steiner a préconisé l’utilisation de fumures organiques, issues principalement du domaine, et a proposé une série de substances informantes d’une conception nouvelle (préparations biodynamiques) qui, employées à de très faibles doses, agissent sur les processus métaboliques et de structuration du sol et des plantes. Accompagnées de bonnes pratiques agricoles, ces substances aident à régénérer des sols dégradés en très peu de temps et avec très peu de moyens. Désormais un sujet d’actualité grâce aux découvertes récentes par rapport au rôle du microbiote intestinal pour la santé, l'immunité et le bien-être de l'homme, Steiner était aussi parmi les premiers à parler des liens étroits entre la santé du sol et la santé des plantes, des animaux et de l’homme ainsi que du rôle clef de l’alimentation, de l’agriculture et de la qualité de ses produits pour notre santé, aussi bien physique que psychique. Par la qualité de la nourriture qu’elle produit et par son importance économique, environnementale et sociale, l’agriculture a donc un rôle clef à jouer à tous les échelons de la Nature et de la société.


Bien connaître ses sols, pour bien nourrir ses cultures !

Les analyses de sol habituelles sont basées sur des concepts incomplètes et ne donnent qu’une image incomplète du sol. Manquants d’informations sur la vie du sol, elles sont généralement incapables de détecter des déséquilibres, des carences ou en11 Pendant des années cet agriculteur a perdu une petite fortune car il ignorait que son sol était carencé en soufre, et que ses rendements étaient pénalisés par le manque de cet élément clé !!! Après seulement un an, le sol biodynamique est plus foncé, mieux structuré et plus riche en humus, y compris en profondeur. Il résiste donc mieux à l’érosion et retient mieux l’eau et les éléments nutritifs. Sauf pour la pulvérisation des préparations biodynamiques bouse de corne (500P à 100g/ha dans 35 l d’eau) et silice de corne (501 à 4g/ha dans 35 l d’eau ), la conduite des deux parcelles limitrophes a été identique. Photo Pierre Masson Témoin biologique 1 an de Biodynamie Sol viticole - Bouches du Rhône - 2 avril 2015 à 70 cm limon argilo-sableux (LAS) à 70 cm Résultats d’analyse core des blocages provoqués par l’excès d’un ou de plusieurs éléments. Aussi manquent-elles souvent d’informations quant à des éléments essentiels au bon fonctionnement d’un sol et d’une plante. Les orphelins oubliés sont le plus souvent le calcium, notamment à la surface du sol, le soufre, le bore et certains oligo-éléments. Quand les stratégies de fertilisation sont basées sur des critères sommaires de restitutions et la correction du pH par chaulage, il n’est pas rare que les apports recommandés finissent par accentuer certains excès et blocages, sans pour autant remédier aux carences. Un excès de calcium par exemple peut bloquer non seulement l’assimilation d’une série d’autres éléments, mais aussi celle du calcium lui-même. Dans des sols avec peu de vie, d’humus et de réserves nutritionnelles, une mauvaise structure et un faible pouvoir tampon (CEC bas), le danger de provoquer des déséquilibres est particulièrement prononcé, y compris du point de vue du pH et du potentiel rédox (voir aussi l'Annexe 13). Les conséquences de ces erreurs peuvent être importantes, autant d’un point de vue biologique et agronomique que du point de vu économique et nutritionnel : • la plante est affectée par son développement déséquilibré avec une phyllosphère hypertrophiée et une rhizosphère atrophiée. Ceci entraine une moindre résistance des cultures face aux agressions et la nécessité de les protéger par des cocktails de pesticides. • le sol par son manque de vie, de fertilité, de structure, de porosité et d’échanges gazeux. • l’agriculteur par des coûts supplémentaires, des pertes de rendements et un déclassement éventuel de sa récolte. • le consommateur par une moindre qualité de sa nourriture avec son effet négatif sur le système immunitaire et la santé ! A ces doléances s’ajoutent les effets négatifs sur l’environnement et le climat. Le Dr. William Albrecht (1888-1974), un agronome américain de réputation mondiale, a développé une approche analytique basée sur les ratios de saturation en bases cationiques. Complété par des critères liés aux interactions synergiques ou antagonistes entre différents éléments, celle-ci est souvent utilisée avec de bons résultats pour amorcer le processus de remise en état de terres déséquilibrées. Mais, pour être couronné de succès, ce travail doit être accompagné de tests sensoriels (test à la bêche, etc) ainsi que de mesures pour augmenter le cheptel micro-biologique du sol ainsi que la quantité et la qualité de l’humus. Un élément essentiel de cette démarche est la présence pendant toute l’année d’une couverture verte multi-espèces qui, grâce à son pouvoir réducteur (e- ) et la production à partir de la photosynthèse de glucides, acides organiques, lipides et autres métabolites, peut nourrir un vaste cheptel souterrain. Pour bien connaître son sol, il faut également bien connaître ses plantes qui, engagées dans une relation symbiotique avec celui-ci, sont d’excellents ”instruments” analytiques ! Toute analyse de sol devrait donc être accompagnée d’une analyse des plantes qui y poussent. Celle-ci commence par une observation visuelle, de leur port et de signes éventuels de maladies et/ou d’attaques par des ravageurs. Ces démarches sont accompagnées d’observations quant à la composition floristique (présence d’adventices), des analyses de sève (tests en bout de champs par réfractomètre, pH-mètre et divers testeurs ionométriques) et idéalement d’une analyse de sève par un laboratoire spécialisé. D'autres tests de qualité passent par l’odeur et le goût qui indiquent la présence de substances secondaires telles que les molécules aromatiques et les huiles essentielles.

Placer le vivant au centre change les pratiques agricoles et les règles de la fertilisation !

Les analyses de sol habituelles ne donnent pas une image complète des éléments fertilisants présents dans un sol. Elles ne tiennent compte que des minéraux facilement mobilisables par les solutions d’extraction utilisées dans le contexte des méthodes analytiques classiques, et non pas de tous les 13 Les minéraux sont les clés du système : une analyse de sol ne vous dira que ce qui est disponible pour les plantes par absorption passive. Les 95% de minéraux restants - potentiellement rendus disponibles par des micro-organismes n'apparaîtront pas sur un test standard. En créant des conditions favorables au développement de la vie du sol, il est possible d’augmenter considérablement la disponibilité d’éléments minéraux dont la plupart n’est que rarement présente dans les fertilisants. Remplacer la fertilisation par la fertilité biologique ! Malgré un déficit de 110 kg N/ha par rapport aux règles de fertilisation habituelles, ce maïs bio se porte très bien, y compris du point de vue de sa contribution agronomique et économique ! éléments présents dans la roche mère, les limons, le sable, l’argile et les complexes carbonés que seuls les micro-organismes sont capables de mobiliser. Obéissant aux lois du monde de la vie, la biologie et notamment les microorganismes peuvent donc nous libérer de contraintes purement physiques et chimiques qui dominent dans un système pauvre en humus, bactéries et champignons, où la disponibilité des différents éléments est étroitement liée au pH et à leur présence dans une forme soluble ou du moins facilement mobilisable (voir aussi Ingham, La vie dans le sol (Présentation PowerPoint en anglais)). Les modèles basés sur les analyses de sol classiques et la restitution des éléments exportés par les récoltes n’ont donc qu’une valeur limitée étant donné que le stock effectif de nutriments est bien plus important que les valeurs indiquées par les analyses habituelles. En même temps, ils ont du mal à détecter des blocages liés à des excès par rapport à certains éléments. Quant à l’azote, généralement le facteur limitant, surtout en bio, les bactéries et les complexes humiques présents dans un sol vivant, riche en matière organique active, peuvent fournir gratuitement tout ce dont les cultures ont besoin (voir l’exemple du maïs à la page 18). Il est donc grand temps que nous réalisions que c’est le vivant, et non pas les engrais et molécules synthétiques , qui est la base 6 incontournable de la production agricole et d’une agriculture durable, viable et rentable !

Annexes

La technique est complémentaire des techniques suivantes

Partager sur :