Désinfecter et nettoyer les infrastructures et le matériel pour limiter les populations de bioagresseurs
Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Informations initialement issues du Guide pratique pour la conception de systèmes de culture légumiers économes en produits phytopharmaceutiques (2014) / Fiche technique T2. Pour en savoir plus voir lien
Principe
La désinfection et le nettoyage des abris, du réseau d'irrigation et du matériel de travail ainsi que l'entretien des abords des abris et des serres font partie des mesures prophylactiques conseillées afin de prévenir ou de défavoriser l’installation d’un bio-agresseur et son développement sur un territoire. Ces mesures doivent être prises en compte avant, durant et après la culture, mais aussi lors de l’interculture.
Exemple de mise en oeuvre :
Application pratique des techniques disponibles :
- Nettoyage et désinfection des abris : entre deux cultures, l’ensemble des zones de l’abri doit être lavé puis désinfecté afin d’éliminer les bio-agresseurs pouvant y trouver refuge (acariens tétranyques, spores de champignons…) et d’éliminer les traces de produits phytosanitaires pouvant pénaliser la mise en place d’auxiliaires dans la culture suivante.
- Période de vide sanitaire : entre deux cultures, un vide sanitaire correspondant à un vidage complet des serres et des abris pendant une durée minimale de deux semaines consécutives est nécessaire afin de rompre le cycle de développement de bio-agresseurs et de les éliminer.
- Entretiens des abords des abris et des serres : broyage, désherbage… sont opérés pour limiter les zones refuges des bio-agresseurs et leur multiplication.
- Nettoyage et désinfection du réseau d’irrigation : aussi bien en serre qu’en abri ou plein champ, le réseau d’irrigation doit être lavé/nettoyé et désinfecté lorsqu’il y a un risque de présence de bio-agresseurs transmissibles (mécaniquement, par contact…). La désinfection peut être réalisée à l’aide d’eau de Javel concentrée entre 1 à 3 %.
L’irrigation est alors de 400 cm³ par goutteur, soit à peu près 100 à 300 l/ha d'eau de Javel. Le pH mesuré doit être entre 10 et 11. Le réseau doit être rincé par le goutte à goutte 12 heures après. Certains goutteurs ne résistent pas à l’eau de Javel ; dans ce cas, l’utilisation de peroxyde d’hydrogène à la dose de 30 l/ha dans 400 cm³ d’arrosage est recommandée.
- Nettoyage et désinfection du matériel de travail : en cas de risque, il est conseillé de nettoyer les engins agricoles (tracteurs, outils de travail du sol…) entre deux parcelles, deux abris, deux serres, voire deux rangées de plantes afin de réduire le risque de dissémination et de contamination. De même, les équipements (caisses de récolte, petits outils…), bottes, chaussures et
les mains doivent être nettoyés et désinfectés régulièrement.
Précision sur la technique :
La combinaison de ces techniques avec les autres techniques prophylactiques améliore leur efficacité (voir fiche 'Gérer les populations des bioagresseurs grâce aux mesures prophylactiques')
Période de mise en œuvre Pendant l'interculture
Sur culture implantée
Echelle spatiale de mise en œuvre Parcelle
Exploitation
Application de la technique à...
Toutes les cultures : Facilement généralisable
Facilement généralisable
Toutes les cultures sous abris, serres et plein champ sont concernées.
Réglementation
Aucune réglementation particulière pour cette technique, sauf dans les zones concernées par un ou plusieurs organismes de quarantaine.
Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : En augmentation
émission phytosanitaires : DIMINUTION
Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
pesticides : DIMINUTION
Effet sur la consommation de ressources fossiles : Variable
consommation d'énergie fossile : VARIABLE
Autre : Pas d'effet (neutre)
Commentaires
Réduction du risque de pollution des eaux et de l’air si des traitements sont évités ou retardés.
A priori moindre consommation d'énergies fossiles si réduction des applications de traitements, mais des trajets supplémentaires peuvent être occasionnés pour le lavage du matériel.
Critères "agronomiques"
Productivité : Pas d'effet (neutre)
Pas d'effet (neutre)
Qualité de la production : Pas d'effet (neutre)
Pas d'effet (neutre)
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : Pas de connaissance sur impact
Pas de connaissance sur impact
Le coût de la technique paraît faible par rapport à la limitation du risque (fonction de la technique)
Critères "sociaux"
Période de pointe : Variable
Variable
Réorganisation du travail pour limiter la fréquence des passages entre parcelles/abris/serres infectés - non infectés.
Augmentation du temps de travail en fonction de la technique.
Organismes favorisés ou défavorisés
Bioagresseurs défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
acarien | ravageur, prédateur ou parasite | ||
adventices | adventices | ||
bactérie | agent pathogène (bioagresseur) | ||
nématode (bioagresseur) | ravageur, prédateur ou parasite | ||
pythium | agent pathogène (bioagresseur) | ||
virus | agent pathogène (bioagresseur) |
Pour en savoir plus
- Protection des cultures légumières sous abri et de plein champ, La prophylaxie et les méthodes de lutte indirecte, Cas de la tomate et de la carotte.
- -Trottin-Caudal Y. et al.
CTIFL, Brochure technique, 2006
Infos-CTIFL n° 224, 36-42.
Pour accéder à la brochure voir lien
- Contrôler les bioagresseurs en AB : prophylaxie, méthodes culturales et lutte indirecte
- -Mazollier C. et al.
RMT DévAB, Brochure technique, 2009
Pour accéder à la brochure voir lien
Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs :
Mode d'action : Action sur le stock initial
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides :
Annexes
S'applique aux cultures suivantes
Défavorise les bioagresseurs suivants