Utiliser des biostimulants à base d'acides humiques

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Structure de l'acide humique


L'acide humique est une substance organique complexe provenant de la décomposition des débris végétaux riches en carbone. Il peut être utilisé comme biostimulant.


Description

Les substances humiques et fulviques sont les principaux composants organiques des lignites, du sol et de la tourbe. Les acides humiques et fulviques sont produits par la biodégradation de la matière organique résultant en un mélange d’acides contenant du phénolate et des groupes carboxyle. Sont considérées comme substances humiques les acides humiques, les acides fulviques (ce sont des acides humiques avec une teneur en oxygène plus élevée et un poids moléculaire plus faible), et les humines.

Les caractéristiques de ces différentes substances varient fortement en fonction de la source de matière organique et de l’état de décomposition. Les acides humiques et fulviques mettent en place de nombreuses interactions en faveur de la croissance des plantes[1] :

Biostimulant substances humiques.png


La littérature scientifique a démontré lors de nombreux essais un impact positif des acides humiques dur différentes cultures mais il est important de noter que ces essais ont été conduits pour la plupart en chambre de croissance ou sur des cultures hydroponiques, c'est-à-dire dans milieux très contrôlés. Ainsi, si les acides humiques semblent avoir un bon potentiel de stimulation des cultures, des tests au champs permettront de quantifier davantage les effets de ces substances sur les plantes[2].

Intérêt

Les essais réalisés ont montré différents impacts des substances humiques sur le sol et sur les plantes :

  • Augmentation locale de la rétention de l'eau, de l'air et des éléments nutritifs grâce à un effet "éponge" des substances humiques.
  • Fixation du phosphore.
  • Stimulation de l’activité des microorganismes bénéfiques en fournissant du carbone hautement assimilable.
  • Amélioration de la structure du sol par l'arrangement physique des particules des acides humiques, en longues chaînes de carbone.
  • Augmentation de la tolérance aux stress.
  • Amélioration de la qualité des récoltes.
  • Augmentation de la vitesse de germination et de production racinaire.
  • Augmentation la vitesse des métabolismes intra-cellulaire.
  • Augmentation de la capacité d’échange cationique (CEC) dans la zone racinaire et réduction du lessivage des nutriments chargés positivement.
  • Stabilisation de la forme ammonium dans le sol donc réduction des pertes par lessivage et volatilisation et meilleure utilisation par les plantes.
  • Minimisation de la fixation des phosphates (charges négatives) sur les oxydes d’aluminium et de fer (charges positives) en compétitionnant pour les mêmes sites d’adsorption. Les acides humiques aident aussi à prévenir la précipitation des phosphates en neutralisant l’aluminium et le fer solubilisés par les engrais acidifiants et qui sont à l’origine de la précipitation chimique du phosphore.


Modes d'application

  • Les substances humiques sont à privilégier dans les sols sableux et à faible teneur en matière organique.
  • En raison de la grosseur de ses molécules, ces substances doivent être appliquées au sol.
  • Les acides fulviques, qui possèdent une masse moléculaire beaucoup plus faible, peuvent être appliqué sur les feuilles et absorbés directement par les stomates[3].


Modes d'action

La nature et l’intensité des effets observés sur les cultures varient aussi selon la nature des espèces végétales traitées et les conditions expérimentales utilisées. De ces effets positifs mis en évidence, il est difficile de distinguer la cause directe parmi les modes d'actions connus :

  • L’influence de la perméabilité des membranes,
  • La stimulation de la synthèse des protéines,
  • L’effet hormonal,
  • L’accroissement de la photosynthèse,
  • L’influence des activités enzymatiques,
  • Des effets indirects comprenant la solubilisation des oligo-éléments,
  • La réduction de la toxicité de certaines molécules,
  • L’augmentation de l'efficacité des engrais


Le mode d’action des substances humiques est complexe et encore peu connu en raison de la diversité de leurs composants[4]. Une partie des molécules composant les substances humiques peuvent être assimilées par les plantes et ainsi agir directement sur les voies métaboliques[5].

Il a été montré que les acides fulviques et les acides humiques agissent de façon différentes sur la plante. De plus, toutes les substances humiques étant des mélanges complexes de différentes molécules, ce qui est valable pour l’une ne sera pas forcément valable pour l’autre et il est difficile de les caractériser et de les comparer. Certains modes d'action ont été mis en évidence :

  • La manière dont les substances humiques favorisent l’assimilation des ions présents dans le sol est assez variable, et dépend de leur concentration dans le sol et du pH, mais aussi de l’ion considéré. Un exemple de mode d’action partiellement élucidé est la stimulation de l’expression des transporteurs d’ions dans les racines, même si le mécanisme physiologique impliqué n’est pas encore bien compris.
  • Un autre mode d’action est la formation de complexes avec les ions présents sous forme libre dans les sols, les rendant ainsi plus disponibles pour les plantes.
  • Certaines substances humiques ont aussi un effet direct sur les voies métaboliques primaires, en particulier ces substances permettent dans certains cas d’améliorer la respiration ou la photosynthèse des cellules végétales. Les substances humiques assimilées par les plantes semblent agir sur l’expression des enzymes impliquées dans ces mécanismes.
  • Des substances hormonomimétiques présentes dans les substances humiques agissent directement sur la croissance et le développement des plantes, en particulier sur le développement racinaire.
  • Les substances humiques forment des chélates avec les oligoéléments provenant du sol et des engrais et augmentent leur disponibilité[6].


Annexes

La technique est complémentaire des techniques suivantes

  1. Académie des biostimulants, en ligne, LES BIOSTIMULANTS ORGANIQUES : L’exemple des substances humiques
  2. Faucher C., 2021, Les biostimulants : valeur réelle ou effet placebo ?, La Terre de chez nous;
  3. Bourbonnais C., 2018, LES BIOSTIMULANTS : UN INCONTOURNABLE POUR NOS CULTURES, Coopérateur.
  4. Faessel L. et al., 2014, Produits de stimulation en agriculture visant à améliorer les fonctionnalités biologiques des sols et des plantes – Étude des connaissances disponibles et recommandations stratégiques, BIO by Deloitte et RITTMO Agroenvironnement.
  5. Nardi S. et al., 2002. Physiological effects of humic substances on higher plants. Soil Biology and Biochemistry, 34(11).
  6. Lambert L., 2020, Biostimulants Biopesticides Où en sommes-nous? , Cetab.
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