L’agriculture de conservation des sols (2024)

Livres - Edition Quæ - Stéphane Cordeau, Pierre-Alain Maron, Jean-Pierre Sarthou et Bruno Chauvel (2024) - 423 pages - Grandes cultures

Grandes cultures Agriculture de conservation des sols Sols Pratiques agroécologiques Durabilité Trois piliers de l'ACS Couverts végétaux Biodiversité Fertilité Glyphosate Transition agroécologique

L’agriculture de conservation des sols est un ouvrage collectif qui explore en profondeur l'agriculture de conservation des sols (ACS). Le livre analyse l'impact de l'ACS sur la biodiversité des sols, la gestion de l'eau, l'utilisation des pesticides et les émissions de gaz à effet de serre. Il examine également les aspects économiques de l'ACS, les défis de sa mise en œuvre et les politiques agricoles qui l'encadrent, en s'appuyant sur des études de cas du monde entier, notamment de France, de Belgique, de Suisse, du Québec et du Cambodge. Le livre met en évidence les avantages de l'ACS pour la durabilité de l'agriculture, tout en soulignant la nécessité d'adapter les pratiques aux contextes locaux et de poursuivre les recherches pour optimiser ses performances.

Détails sur le livre

• Éditeur : Edition Quæ
• Nombre de pages : 423 pages
• ISBN : 978-2-7592-3566-7
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Sommaire

Introduction : Vers une agriculture de conservation des sols pourvoyeuse de services écosystémiques: Définition de l'ACS, ses principes et objectifs, et présentation de la structure de l'ouvrage.

Partie 1: Concevoir le pilotage d’un système en agriculture de conservation des sols et la mise en œuvre de ses piliers

1. Les principes de l’agriculture de conservation des sols: Définition de l'ACS comme une forme d'agriculture basée sur la protection du sol, présentation de ses trois piliers et analyse de sa place en France.
2. Approche système de la mise en œuvre des piliers de l’agriculture de conservation des sols: Exploration des fonctions agroécologiques et des services écosystémiques liés à la transition vers l'ACS, et proposition de repères pour la prise de décision.
3. Apport du machinisme agricole au développement de l’agriculture de conservation des sols: Présentation des évolutions du machinisme agricole en lien avec l'ACS, notamment les techniques culturales simplifiées, les semoirs adaptés et les outils de destruction des couverts.
4. Accompagner l’agriculture de conservation des sols: mobiliser son expertise agronomique, gérer les incertitudes et faciliter les apprentissages: Analyse des différents aspects de l'accompagnement à la transition vers l'ACS, en mettant l'accent sur l'expertise agronomique, la gestion des incertitudes et les processus d'apprentissage.

Partie 2: Gestion des composantes biotiques et abiotiques d’un agroécosystème conduit en agriculture de conservation des sols

1. Gestion des sols et de leur fertilité en agriculture de conservation des sols: Étude de l'impact de l'ACS sur la structure du sol, la dynamique des matières organiques, la disponibilité en azote minéral et la dynamique d'autres éléments minéraux.
2. Agriculture de conservation des sols et eau dans le sol: Présentation des principes du fonctionnement hydrique des sols et analyse de l'impact de l'ACS sur la rétention de l'eau, l'infiltration, la circulation et l'évaporation.
3. Biodiversité tellurique en agriculture de conservation des sols: Évaluation de l'effet des trois piliers de l'ACS sur les organismes du sol, la biodiversité tellurique et le fonctionnement biologique des sols.
4. Effets des pratiques d’agriculture de conservation des sols sur les maladies cryptogamiques: Analyse de l'impact de l'arrêt du travail du sol, de la couverture permanente du sol et de la diversification des cultures sur les maladies cryptogamiques.
5. Gestion des ravageurs des cultures en agriculture de conservation des sols: Étude des fonctions et des services rendus par la faune dans les agroécosystèmes, et analyse de l'impact de l'ACS sur les ravageurs et leurs ennemis naturels.
6. Gestion de la flore adventice en agriculture de conservation des sols: retours d’expérience d’agriculteurs: Analyse des défis et des solutions liés à la gestion des adventices en ACS, à travers des témoignages d'agriculteurs.

Partie 3: Multiperformance des systèmes de culture en agriculture de conservation des sols et services écosystémiques soutenus

1. Évaluation multicritère de systèmes de culture en agriculture de conservation des sols: le cas du réseau Dephy Ferme: Présentation d'une étude comparative de systèmes de culture en ACS et en agriculture conventionnelle, en utilisant une approche multicritère.
2. Agriculture de conservation des sols et atténuation du changement climatique: Étude du rôle de l'ACS dans le stockage du carbone organique dans les sols et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
3. Agriculture de conservation des sols et devenir des pesticides dans l’environnement: Analyse de l'impact de l'ACS sur le devenir des pesticides dans l'environnement, notamment l'interception, la rétention, la dégradation et les transferts.

Partie 4: Études de cas de mise en œuvre de l’agriculture de conservation des sols

• Cas d’étude 1. Viticulture et conservation des sols: Exploration des pratiques d'enherbement et de réduction du travail du sol en viticulture, et analyse de leurs impacts sur les sols et la production.
• Cas d’étude 2. Remettre de l’élevage dans une ferme conduite en agriculture de conservation des sols: Présentation d'un cas concret d'intégration de l'élevage dans un système d'ACS, en mettant l'accent sur le pâturage dynamique et la gestion des couverts.
• Cas d’étude 3. L’agriculture de conservation des sols en Wallonie, Belgique: Analyse de l'état des lieux de l'ACS en Wallonie, présentation d'un cas d'étude concret et discussion des freins et des perspectives.
• Cas d’étude 4. L’agriculture de conservation des sols en Suisse: Présentation du contexte agricole suisse, analyse de l'état de la recherche et des pratiques d'ACS, et discussion des perspectives en mode biologique.
• Cas d’étude 5. L’agriculture de conservation des sols en Amérique du Nord: le cas des corridors solaires au Québec: Description des systèmes de cultures en corridors solaires, analyse de leur adaptation au Québec et discussion des services écosystémiques et des défis.
• Cas d’étude 6. Agriculture de conservation des sols dans la sous-région du Grand Mékong, Asie du Sud-Est continentale: Analyse des stratégies de transposition à grande échelle de l'ACS dans le Grand Mékong, identification des contraintes et discussion des perspectives.
• Cas d’étude 7. Genèse du « système semis direct » et fondements du développement durable au Brésil: Présentation de l'historique et des fondements du système de semis direct au Brésil, analyse de son impact sur l'agriculture et l'environnement, et discussion des perspectives mondiales.

Partie 5: Séquence « vrai, faux ou pas si simple ? »

Introduction. Le goût du vrai et le vrai du faux de l’agriculture de conservation des sols: Introduction à la séquence "vrai ou faux" qui vise à déconstruire les idées reçues sur l'ACS.

• Vrai ou faux 1. Un travail du sol ponctuel en agriculture de conservation des sols est délétère pour la vie du sol: Analyse des effets d'un travail du sol occasionnel sur la vie du sol en ACS.
• Vrai ou faux 2. L’agriculture de conservation des sols est impossible sans glyphosate: Déconstruction de l'idée que l'ACS est dépendante du glyphosate, en explorant des alternatives pour la gestion des couverts.
• Vrai ou faux 3. L’agriculture de conservation des sols en agriculture biologique est possible: Évaluation de la faisabilité de l'ACS en agriculture biologique, en analysant les pratiques actuelles et les pistes d'avenir.
• Vrai ou faux 4. Les pesticides se dégradent mieux dans les sols de parcelles en agriculture de conservation des sols: Vérification de l'affirmation selon laquelle l'ACS améliore la dégradation des pesticides dans les sols.
• Vrai ou faux 5. L’agriculture de conservation des sols permet de stocker du carbone et d’atteindre le 4 pour 1 000: Analyse de la contribution de l'ACS à la séquestration du carbone dans les sols et à l'objectif "4 pour 1 000".
• Vrai ou faux 6. L’agriculture de conservation des sols permet de diminuer l’usage des pesticides: Évaluation de l'impact de l'ACS sur l'utilisation des pesticides, en comparant avec l'agriculture conventionnelle.
• Vrai ou faux 7. L’agriculture de conservation des sols permet d’améliorer l’efficience des pluies et d’économiser de l’eau: Vérification de l'impact de l'ACS sur la gestion de l'eau dans les sols et l'efficience des pluies.
• Vrai ou faux 8. L’agriculture de conservation des sols permet de fournir une alimentation de meilleure qualité: Analyse des liens entre ACS et qualité nutritionnelle des aliments, en tenant compte des mycorhizes et des matières organiques.
• Vrai ou faux 9. L’agriculture de conservation des sols permet le maintien des pollinisateurs dans les paysages agricoles: Évaluation de l'impact de l'ACS sur la présence et l'activité des pollinisateurs dans les espaces agricoles.
• Vrai ou faux 10. L’agriculture de conservation des sols permet aux régulations biologiques de mieux s’exprimer: Analyse de l'influence de l'ACS sur les mécanismes de régulation biologique dans les agroécosystèmes.

Résumé

Thème principal : Ce livre explore l'agriculture de conservation des sols (ACS), en examinant ses principes, ses avantages, ses inconvénients et ses applications dans différentes régions du monde.

Points clés

Principes de l'ACS

• L'ACS se définit par des objectifs (protection du sol, amélioration de sa fertilité, etc.) plutôt que par des moyens.
• Ses trois piliers sont :
• La suppression ou la réduction du travail du sol.
• Le maintien d'une couverture végétale permanente.
• La diversification des cultures.

Avantages de l'ACS

• Amélioration de la structure du sol: L'arrêt du travail du sol et le maintien d'une couverture végétale favorisent la porosité, la stabilité structurale et l'activité biologique du sol, comme l'illustre le test de stabilité structurale (figure 6.3).
• "La suppression du travail du sol favorise l’accroissement des populations d’organismes telluriques et leur diversité spécifique, conduisant au développement d’une porosité différente de celle créée par les outils, avec un réseau de pores davantage connecté et souvent orienté verticalement."
• Meilleure gestion de l'eau : L'ACS améliore l'infiltration de l'eau dans le sol, limite le ruissellement et l'érosion, et augmente la rétention en eau dans certains types de sol.
• "Un des effets majeurs de la mise en œuvre de l’ACS (...) est la réduction forte de l’énergie cinétique des précipitations liée à leur interception par la couverture permanente des sols."
• Augmentation de la biodiversité tellurique : L'ACS favorise les populations et la diversité des organismes du sol, comme les lombriciens, ce qui a un impact positif sur la structure et le fonctionnement du sol.
• Séquestration du carbone : L'ACS peut contribuer à la lutte contre le changement climatique en stockant du carbone organique dans le sol, bien que l'atteinte de l'objectif "4 pour 1000" nécessite des précisions.
• Diminution de l'utilisation de pesticides (à nuancer): Si l'ACS peut améliorer la gestion des adventices et des maladies dans certaines situations, elle peut aussi entraîner une augmentation de l'utilisation d'herbicides, notamment du glyphosate.

Inconvénients et défis de l'ACS

• Gestion des adventices : La réduction du travail du sol et l'absence de rotation des cultures peuvent poser des problèmes de gestion des adventices.
• Dépendance au glyphosate (à nuancer) : L'ACS est souvent associée à une utilisation accrue du glyphosate pour la destruction des couverts végétaux. Des alternatives existent mais demandent plus de recherche et d'adaptation.
• Adaptation aux différents contextes : La mise en œuvre de l'ACS nécessite des adaptations en fonction du climat, du type de sol, des cultures et des systèmes d'exploitation.
• Nécessité d'un accompagnement : La transition vers l'ACS demande un accompagnement technique et agronomique important pour les agriculteurs.
• Manque de données : Davantage de données sont nécessaires pour évaluer pleinement l'impact de l'ACS sur la qualité des aliments, la biodiversité des pollinisateurs et les régulations biologiques.

Exemples concrets

• Viticulture : L'enherbement des vignobles est une pratique d'ACS en plein essor, permettant de limiter le travail du sol, d'améliorer la structure et la fertilité du sol, et de favoriser la biodiversité.
• Élevage : L'intégration de l'élevage dans les systèmes d'ACS est bénéfique pour la fertilisation des sols et la gestion des couverts végétaux. Le pâturage dynamique est une pratique prometteuse.
• Corridors solaires au Québec: Ce système, utilisé pour le maïs et le soja, intègre des cultures de couverture intercalaires semées en semis direct, favorisant ainsi la biodiversité et la santé des sols.

Conclusion

L'ACS représente une approche prometteuse pour une agriculture plus durable. Cependant, sa mise en œuvre nécessite une compréhension approfondie des interactions complexes entre le sol, les plantes et les pratiques culturales. Des efforts de recherche et d'accompagnement sont encore nécessaires pour optimiser ses bénéfices et lever certains verrous techniques et agronomiques.