Bien positionner sa station météorologique en fonction des objectifs de travail
Pour détecter le risque de maladies fongiques et/ou le développement de ravageurs dans les vergers et parcelles de petits fruits, la coopérative SICOLY utilise des modèles agronomiques couplés à des données météorologiques. Afin d’obtenir des données plus précises, locales et surtout d’automatiser le transfert de données, elle s’est équipée récemment de stations météorologiques SENCROP. Le retour d’expérience a permis de montrer l’importance du choix de la station dans la précision des données.
Présentation de la structure et contexte
La coopérative SICOLY (SIca des COteaux du LYonnais) a été fondée en 1962. Elle regroupe des producteurs qui cultivent plus de 500 hectares d’arbres fruitiers et de petits fruits à l’Ouest de Lyon.
Les productions tournent autour de la cerise, la pomme, la pêche, la poire, l’abricot et la prune. Pour les petits fruits, on peut nommer le cassis, la groseille, la fraise, la framboise, la myrtille et la mûre.
Les adhérents se sont équipés de stations météorologiques SENCROP et ont créé un réseau. Les producteurs du secteur peuvent ainsi avoir accès à toutes les stations de leurs collègues. La coopérative utilise également des stations dédiées dans ses parcelles tests. Elles permettent d’alimenter en données météorologiques certains modèles agronomiques de façon automatique, dont RIMPro pour la tavelure ou le carpocapse de la pomme.
Céline Charles, responsable agronomique de la coopérative SICOLY, suit l’évolution du verger et conseille les coopérateurs sur les itinéraires techniques.
Problématique
Une parcelle de pommiers a été équipée avec deux stations météorologiques, espacées de 50 mètres :
- Un capteur d’humectation Leafcrop qui fournit les données : humectation, température de l’air, hygrométrie, température humide, point de rosée.
- Un pluviomètre connecté Raincrop qui envoie des données : cumul de pluie, température, humidité, température humide et point de rosée.
Le producteur a observé une différence de température de 2 degrés entre les 2 stations, notamment lorsqu’il n’y avait pas de vent, pendant les périodes gélives. La fiabilité des stations pouvant être remise en cause, il a été procédé à un test simple.
Test
Un Leafcrop supplémentaire a été mis à disposition de la coopérative et a été placé à côté du Raincrop. Un autre Raincrop a été placé à côté du premier Leafcrop. Les données croisées ont été analysées pendant environ 15 jours.
Résultats
Les données des premières stations paraissent fiables. Les températures entre les 2 stations placées côte à côte étaient identiques, mais différentes des deux autres stations placées à 50 mètres de là.
Selon Céline Charles, les localisations des stations météorologiques dans les parcelles sont l’une des explications essentielles de ce résultat. Les stations qui présentent les températures les plus basses sont situées dans les bas-fonds. Selon elle, l’air y circule moins bien, ce qui peut expliquer cette stabilité. Les stations qui présentent les températures les plus élevées (2 degrés de plus) sont situées sur une zone avec un dénivelé de 2 mètres. L’air y circule mieux et a permis une hausse de température.
Conclusion
Céline Charles insiste sur l’importance de la disposition des stations météorologiques dans le parcellaire, en fonction de l’emploi qu’on veut en faire. Il est primordial pour un producteur de fruit d’avoir une idée de la météo au niveau local pour organiser ses chantiers et les travaux dans les champs.
Les stations doivent ainsi être localisées préférentiellement aux abords des parcelles.
Pour la mesure de la pluviométrie les Raincrop sont à installer à une distance suffisante des arbres pour garantir une collecte optimale de la pluie. Pour une utilisation liée à un modèle de prévision comme RIMPro, elle préconise l’installation des stations météorologiques du type Leafcrop (mesurant l’hygrométrie de la feuille) au plus près des arbres dans les parcelles. Le développement des ravageurs se fait sur le feuillage et est fonction des conditions qui s’appliquent sur celui-ci.
Elle donne l’exemple de la tavelure sur pomme. Le modèle déclenche un risque lorsque ces 3 critères sont remplis pendant 5 heures de suite : - Une hygrométrie supérieure à 93%. - Une température supérieure à 15 degrés. - Une température inférieure à 25 degrés. Le positionnement des stations est d’autant plus important qu’il va permettre le déclenchement d’alertes sur l’application météorologique. Si le système est mal positionné, c’est toute la stratégie d’intervention qui est remise en cause, sans parler de la perte de temps occasionnée.