Utilisation de Terre de Diatomée pour le stockage des céréales
Les diatomées sont des micro-algues unicellulaires enveloppées par un squelette externe majoritairement composé de silice. On appelle terre de diatomées, les dépôts fossiles de squelettes de diatomées. La terre de diatomée est une substance active autorisée dans l’Union Européenne depuis 2009. Elle ne dispose pas de Limite Maximale de Résidus (LMR). Une formulation insecticide et acaricide à base de terre de diatomée dispose d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Ce produit, dénommé Silicosec®, est fabriqué par une société allemande et distribuée en France par Kreglinger. Cette formulation sous forme de Poudre de Contact (CP) qui contient 920 g/Kg de terre de diatomée est autorisée pour deux usages :
- Traitements généraux : désinsectisation des locaux structures et matériel, à la dose maximale de 10g/m² dans la limite d’une application par an ;
- Traitement des céréales : traitement des produits récoltés contre les ravageurs des denrées stockées, à la dose maximale de 2 kg/t dans la limite d’une application par an.
Comment ça fonctionne ?
De par sa composition (dioxyde silicium, composé chimiquement inerte), le Silicosec® absorbe les corps gras de la cuticule des insectes et par effet complémentaire abrasif, engendre la mort des insectes par dessiccation. Plus la température du grain est élevée, plus les insectes sont actifs et plus la mortalité est importante. La nature du produit pourrait laisser supposer une absence de danger. Il est donc précisé que « pour protéger l’opérateur et le travailleur s’il doit intervenir dans le local d’application, le port de gants, d’une combinaison de travail et d’une protection respiratoire (masque de type FFP2 conforme à la norme EN 149) est nécessaire. En effet, si cette substance est non-classée toxique, elle peut néanmoins présenter un risque par inhalation pour les opérateurs exposés. Enfin, l’autorisation de mise sur le marché de Silicosec® s’accompagne d’une unique contrainte d’usage : l’interdiction du transport pneumatique des grains après traitement.
Toutes les espèces d’insectes ravageurs des denrées stockées n’ont pas la même sensibilité à la terre de diatomée. Les insectes ont été classés des plus au moins sensibles lors de traitement sur la masse totale de grain : le petit silvain plat > le silvain > les charançons > le capucin des grains > les triboliums.
Sur les essais réalisés, l’efficacité est comparable au traitement de référence Pirigrain (Pirimiphos Menthyl) à une température de 25°C, telle que l’on peut l’observer dans les semaines qui suivent la récolte. Il a été constaté qu’une baisse de température de 10°C entraine une perte d’efficacité moyenne de 60 % sur les charançons du riz. La durée de contact des insectes avec le produit doit être de 14 jours pour approcher de 100 % de mortalité.
Intérêts
- Nettoyage des locaux approfondi avec une application à la dose de 10 g/m² un à deux mois avant la réception du grain
- Possibilité d’intervenir en rattrapage sur le grain
- Efficacité renforcée par des températures chaudes et sur grain sec
Limites
- Protection respiratoire de l’applicateur obligatoire et prise en compte des contraintes liées au transport du grain
- Efficacité moindre sur tribolium
- L’application sur le grain engendre des baisses de poids spécifiques significatives (de 3 à 5 kg )
L'avis du conseiller
La terre de diatomée est une des solutions disponibles pour lutter contre les insectes au stockage. Elle est maintenant disponible en France avec la formulation Silicosec®. Sauf à traiter exceptionnellement l’ensemble d’un lot à forte dose, la terre de diatomée n’est pas adaptée pour un traitement curatif. Elle est davantage un outil de protection préventive des infestations. Il s’agit d’un levier efficace dans certaines conditions d’utilisation (températures élevées et faible humidité), qui ne doit pas être utilisé seul mais en combinaison avec d’autres mesures comme le nettoyage préalable pour un traitement des locaux.
Coût
7.5 à 10 €/kg
Sources
- Cet article a été rédigé à partir du document Les champs du possible en lutte biologique sur grandes cultures rédigé conjointement par François DUMOULIN, Hélène BAUDET, Gilles SALITOT et Inma TINOCO de la Chambre d'Agriculture de l'Oise.
Annexes
=== Est complémentaire des leviers ===
- Pratiquer le biocontrôle à l'aide de substances naturelles
- Pratiquer le biocontrôle=== S'applique aux cultures suivantes ===
- Céréales=== Défavorise les bioagresseurs suivants ===