Petite altise sur colza

Bioagresseur - Petite altise - Colza

Petite altise Colza

Cet article a été écrit en partenariat avec Terres-Inovia.

Petit coléoptère noir ou bicolore

2 à 2,5mm

Symptômes sur le colza

Multiples morsures circulaires allant parfois jusqu’à la perforation de la feuille.

Période de présence

Période de présence :

J

F

M

A

M

J

A

S

O

N

D

Méthode d’observation

Observation visuelle au champ : 3 placettes d’observation sur 10 plantes ; de la levée à 3 feuilles.
Le test Berlèse : c'est un bon outil pour observer les larves mais aussi le développement du colza.

Conseils de gestion technique et agronomique

Les attaques les plus importantes sont sur les bords de parcelles. La première stratégie reste d'avoir un colza bien développé dès l'entrée de l'hiver et un colza avec une croissance continue.

Leviers agronomiques : c'est le meilleur moyen de limiter les interventions et sera toujours favorable au développement du colza

Le semis précoce.
Le pilotage de la nutrition.

Favoriser la présence des auxiliaires :

La gestion au sol des larves et des oeufs est un des éléments les plus prometteurs dans un sol vivant. Pendant 1 des 2 cycles de l'altise, le moment où elle tombe au sol correspond au stade où elle peut être détruite par les carabes et staphylins qui mangent une partie des oeufs et des larves. Favoriser leur présence peut aider à limiter les populations.
Des auxiliaires sont toujours présents : Tersilochus tripartitus est un hymenoptère parasitoïde qui peut parasiter jusqu'à 60% des larves d'altises. Idem, favoriser les auxiliaires dans les phases d'estivage fonctionne correctement.

Culture leurres ou choix variétal :

Des travaux montrent que les altises attaquent préférentiellement des espèces très riches en glucosinolates.
La mise en place de plantes compagnes.

Interventions :

Les dégâts sont principalement liés au L3 mais il faut viser les stades précoces qui sont encore balladeurs et peuvent être affectés par un insecticide.
Un boravi WG à 1,5 L/ha peut être appliqué (toujours ajouter l'acidifiant). Attention, le boravi WG est limité à 2 applications par campagne. Idéalement, cette application doit être suivie de journée douce (>7°C) lors desquelles les larves sont susceptibles de se balader. Un boravi WG coûte environ 40 €/ha (passage compris) : cela représente moins d'1 q/ha avec les cours actuels.

Niveau de pression

Faible : Moins de 3 pieds sur 10 présentent des morsures

Moyen : 5 pieds sur 10 présentent des morsures

Fort : 8 pieds sur 10 présentent des morsures

Les niveaux de pression sont donnés à titre indicatif et ne sauraient refléter une précision exacte de gravité d’infestation à un instant T ou de dommage ultérieur. D’autres facteurs propres à la culture et à la dynamique d’évolution des symptômes ou infestations interviennent.

Seuils d’intervention

Les dégâts d'altises sont souvent liés à la dynamique de croissance :

Un colza bien développé sera beaucoup moins sensible qu'un colza chétif : les pétioles sont plus larges et la probabilité que les larves atteignent le coeur sera plus faible.
Un colza poussant fait de nouvelles feuilles en continu et rend plus difficile de miner son bourgeon terminal.
Attention néanmoins à des colzas qui font une reprise de végétation précoce (mobilisation des réserves) et qui se retrouvent bloqués par un épisode de froid : ont été observés de gros dégâts dans ces situations dans le nord de la France. L'idéal est de conserver un colza poussant sans arrêt de végétation.

Les seuils établis sont de :

2 à 3 larves par pieds pour un colza chétif.
5 larves pour un gros colzas ou un colza poussant (seuil sécuritaire).

Dégâts possibles

Les pertes directes sont difficiles à estimer mais un colza miné par les larves d'altises sera :

Plus sensible aux aléas climatiques et notamment au gel;
Plus sensible à d'autres ravageurs dont les méligèthes;
Influencé fortement par le bon positionnement des interventions suivantes (fractionnement de l'azote, fongicide, intervention méligèthes...).