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Passage en monotraite et échange avec les consommateurs

De Triple Performance
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Au GAEC Esquibio, l'échange avec le consommateur autour des produits est central.


Par la vente directe ou les réseaux sociaux, les associés du GAEC Esquibio ont à cœur de partager le quotidien de leur métier. Au programme : monotraite, alimentation 100 % herbe et transformation à la ferme.

Fiche d'identité

  • Exploitation : GAEC Esquibio.
  • Localisation : Esquibien, Finistère (29).
  • Date d’installation : Jean-Mathieu Pelleteur en 2018, Anna Pelleteur en 2020.
  • UTH : 2 associés et 1 salarié.
  • SAU : 150 hectares.
  • Cheptel : 60 vaches croisées : base Holstein, croisé Jersiaise (taux de matière grasse et gabarit), Rouge norvégienne (santé des mamelles) et Brune des Alpes (fromageabilité du lait).
  • Productions : 200 000 l de lait/an, prairie (100 ha), céréales, méteils et protéagineux (50 ha).
  • Cahier des charges : Agriculture Biologique.
  • Transformation : 25 000 l/an.

Contexte de la mise en œuvre

En 2020, Anna Pelleteur a rejoint son frère Jean-Mathieu sur la ferme familiale, passée en bio en 2016. Une conversion entamée par leurs parents. "Leur système était déjà très herbager, mais nos parents nous ont appuyés en amont de notre installation, autant pour la conversion que vers la monotraite. Ils avaient créé la ferme d'une manière et nous on l'a fait évoluer d'une autre. Mais ils nous ont suivis et ça c'est une grande chance !", explique Anna.


Anna Pelleteur a étudié la fromagerie à Poligny puis en apprentissage dans une ferme près de Sélestat. Elle produit donc naturellement un fromage de type munster, mais aussi une tomme à croûte grise, des yaourts, du skyr ou encore du riz au lait pour répondre aux différentes demandes des consommateurs.

Étapes de mise en place

Les vaches, nourries exclusivement à l’herbe, sans aucun concentré, ne sont traites qu’une fois par jour, le matin. "Nous avons perdu du litrage, estime Anna Pelleteur, mais nous pouvons faire pâturer les vaches plus longtemps, sur des pâtures parfois distantes de 2 à 2,5 km".


Pour pallier à la diminution de productivité, Anne Pelleteur et son frère ont introduit d'autres races laitières et procédé à des croisements au sein du cheptel : en premier des Jersiaises pour leur taux butyrique élevé, puis sont venues des Rouges norvégiennes pour la santé générale et le taux protéique. "Là, on commence tout doucement à implanter de la Brune des Alpes pour la fromageabilité du lait".


Le GAEC Esquibio possède au total 150 ha dont 100 ha de prairies "moitié pâture, moitié fauche" et 50 ha pour la production de céréales et de méteil qui sont vendus à des producteurs voisins : "c'est important aussi ce côté là d'entraide sur la ferme.", indique Anna Pelleteur.


Au magasin, les associés développent une stratégie zéro déchets : "Nous travaillons beaucoup avec du vrac, des contenants consignés", indique Anna.

Si le bien-être animal est essentiel pour les associés du GAEC, ils sont également attachés à améliorer les conditions de travail sur l’exploitation, à dégager du temps pour eux. " Nous essayons de toujours penser aux conditions de travail lors de nos réflexions. Par exemple, tout le matériel de la fromagerie est sur roulettes, ainsi, nous poussons les charges. De même, les veaux sont avec des mères nourrices, cela nous évite de porter des seaux de lait. Ce sont des détails, mais accumulés, cela fait beaucoup de charges à porter. "


Commercialisation

Jean-Mathieu et Anna Pelleteur.

Le magasin à la ferme a ouvert ses portes en décembre 2020. Toutefois, la vente directe a commencé en 2018, par la vente de lait cru. "Nous nous sommes fait connaître en mettant un panneau au bord du chemin, et le bouche-à-oreille a bien fonctionné, se souvient la jeune femme. On veut donner envie aux gens de venir nous voir parce qu'on est contents d'expliquer ce qu'on fait et d'avoir le ressenti des gens en direct."

Une deuxième partie des produits est vendue aux épiceries locales pour les rendre accessibles aux consommateurs plus éloignés ou qui ne peuvent pas se rendre sur la ferme.

Le GAEC Esquibio communique également grâce aux réseaux sociaux, sur leur page Facebook et sur Instagram. "Les réseaux sociaux sont venus naturellement. Partager notre quotidien nous fait plaisir. La base pour moi, c’est la transparence, ouvrir les portes, que les animaux soient bien", commente Anna Pelleteur.


Résultats

Ainsi, la soixantaine de vaches du GAEC Esquibio produit environ 250 000 l de lait à l’année, dont la majeure partie est vendue à Biolait. 25 000 l sont transformés et vendus en circuit court.

Grâce à cette manière de faire et de s'organiser, les deux éleveurs arrivent à se dégager du temps pour leurs vies personnelles.

Perspectives

Les deux associés ont pour projet d'aménager un séchoir en grange. Le but premier est d’arrêter l’ensilage d’herbe, afin de stocker un fourrage plus nutritif et d'éviter les problèmes de butyriques lors de l’affinage des tommes. "Cependant, plus d’ensilage, cela veut dire plus de bâches à soulever et à repositionner, une tâche qui peut être pénible surtout lorsque la pluie s’en mêle. De plus si on veut être en zéro déchet au niveau de la fromagerie, il faut d'abord commencer par diminuer nos déchets au niveau de la ferme", argumente l'éleveuse.


Le séchoir en grange permettra de fournir fourrage de qualité tout au long de l'année et de diminuer fortement l'utilisation de plastique (liée à l'enrubannage).


À terme, les associés aimeraient transformer 60 000 l de lait et salarier une personne à mi-temps.


Sources






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