Pyrale du maïs

De Triple Performance
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Ravageur

Les vols de pyrales démarrent au printemps et se poursuivent pour atteindre les 100% début juillet sur une grande partie du territoire français.

Les larves creusent des galeries dans la tige du maïs et peuvent occasionner des pertes de rendement par la réduction de la circulation de la sève (baisse du PMG), la verse des plants et la chute d’épis. Aussi, elles augmentent le risque sanitaire car les plants attaqués deviennent plus sensibles au développement de maladies fongiques.

En fonction des zones géographiques et du contexte climatique, une ou plusieurs générations d’insectes peuvent se succéder et accroître la pression des ravageurs sur le maïs.

Caractéristiques

  • Nom latin : ostrinia nubilalis
  • Larve : chenille de 2 à 20 mm. Gris clair avec ligne gris foncé sur la longueur du dos.
  • Adulte : papillon nocturne ocre foncé à clair.
  • Cycle biologique : 1 à 2 générations/an en fonction des régions.
  • Pic de vol : Il est atteint lorsque 50% des larves ont émergé.
  • Pertes occasionnées : environ 7% pour une infestation de 1 larve/pied.
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Symptômes sur le maïs

  • Perforations symétriques en « coups de fusils » sur feuilles.
  • Perforations sur tiges et épis.
  • Présence de chenilles sur et dans les plants.
  • Présence de « sciures ». La présence d’un trou ou de sciure à la base d’une feuille marque l’entrée des larves dans la tige du maïs.

Période de présence et cycle de vie

Période de présence :

J F M A M J J A S O N D


  • À l'automne, la larve de pyrale du maïs descend dans la tige, se réfugie dans le collet du maïs ou se conserve dans les résidus de cultures (elles résistent aux gelées).
  • Au printemps suivant, le cycle de ces ravageurs est intimement lié aux sommes de températures.
    • Dans le Sud-Ouest de la France, les vols surviennent vers fin mai-début juin. Les larves se transforment en chrysalides, puis en papillons qui pondent sous les feuilles de maïs. Il s’agit là de la première génération. Plusieurs générations peuvent se succéder : on parle de pyrales/sésamies univoltines ou plurivoltines.
    • Sur le secteur Sud-Ouest, 2 à 3 générations sont possibles. Plus on remonte vers le nord, moins il y a de générations.

Zone de présence

La zone de développement de la pyrale s’étend plutôt vers le nord et l’ouest.

Dans un secteur à forte pression, le suivi des pyrales du maïs et la mise en place d'une gestion anticipative sont importantes pour réduire les pertes sur le maïs.

Prévision du modèle NONA pour le vol de première génération de sésamies

Méthode d’observation

Observation au champs : 3 placettes d’observation sur 10 plantes minimum. Observer l’aisselle des feuilles et compter le nombre d’individus ou d’ooplaques (pontes d’œufs).

Le pic de ponte est atteint peu après le pic de vol. Pour cela, placer des pièges à phéromones dans la parcelle pour détecter le pic de vol des adultes.

Le BSV (bulletin de santé du végétal) est le rapport privilégié pour suivre l'avancé des vols : il fait un état des lieux, toutes les semaines, de l'avancé des vols de sésamies avec des cages de culture et des pièges (lumineux et à phéromones).

Il est important de le suivre régulièrement pour connaître l'état des lieux du niveau d'infestation en fonction des secteurs et décider, ou non, d'une intervention si nécessaire sur maïs.

Niveau de pression

  • Faible : moins de 3% de plantes porteuses d’ooplaques ou moins de 0,2 individu/plante comptés l’année n-1 si précédent maïs sur la parcelle
  • Moyen : 3 à 9% de plantes porteuses d’ooplaques ou 0,3 à 0,7 individu/plante comptés l’année n-1 si précédent maïs sur la parcelle
  • Fort : dès 10% de plantes porteuses d’ooplaques ou 0,8 individu/plante comptés l’année n-1 si précédent maïs sur la parcelle

Les niveaux de pression sont donnés à titre indicatif et ne sauraient refléter une précision exacte de gravité d’infestation à un instant T ou de dommage ultérieur. D’autres facteurs propres à la culture et à la dynamique d’évolution des symptômes ou infestations interviennent.

Conseils de gestion technique et agronomique

La reconnaissance visuelle des insectes nuisibles et la connaissance de leur cycle sont les premières étapes pour améliorer la lutte contre la pyrale du maïs. Pour une bonne efficacité de lutte, la gestion se fait préférentiellement sur la première génération (prophylaxie et lutte curative).

Broyage des cannes de maïs après récolte

Le broyage des résidus aussitôt après récolte permet de limiter le potentiel infectieux de la parcelle :

  • Les larves des pyrales du maïs passent l'hiver dans les résidus de culture et résistent aux gelées. Les conditions climatiques ont donc peu d’impact sur la gestion des larves.
  • Il est conseillé de maîtriser les résidus de cultures pour limiter la présence des populations, pouvant présenter un risque pour les maïs de la campagne suivante.
  • Cette opération permet de détruire mécaniquement les larves et de les exposer aux éléments naturels (gel, humidité) ainsi qu'à leurs prédateurs et micro-organismes pathogènes.
  • Point de vigilance : le broyage de la batteuse n'est pas nécessairement le plus efficace. Le broyage s’envisage plutôt au ras du sol pour détruire les larves qui ont commencé à descendre.
  • Coût : entre 7 et 14 €/ha selon le type d'outil utilisé.

Lutte avec du sucre

Ces insectes sont sensibles à la teneur en sucre dans la sève : ils ne supportent pas une concentration élevée.

  • Un apport de mélasse ou de saccharose couplé à un insecticide peut être préconisé comme levier pour limiter l’attaque de ces insectes.
  • Exemple d'application : 1 L/ha de mélasse à 4-5 feuilles du maïs. L’avantage de cette opération est son faible coût : environ 0,02 €/ha.

Tuer les oeufs par les trichogrammes

Les trichogrammes sont des micro hyménoptères qui parasitent les oeufs des pyrales du maïs.

  • L'efficacité de cette technique est entièrement dépendant de son positionnement : viser les premières pontes au début des vols de la pyrale du maïs. Une fois les larves sorties, les trichogrammes n’ont plus d’effet.
  • Exemple : 25 diffuseurs/ha tous les 20 mètres et tous les 25 rangs.
  • Il existe également la possibilité d’effectuer cette opération par drone.
  • Inefficace sur les sésamies.
  • Coût : 38 à 45 €/ha.

Un auxiliaire de culture, la chauve-souris

La chauve-souris, est un auxiliaire de culture qui consomme des papillons nocturnes. Une étude sur la pyrale du maïs a montré une baisse significative de ce ravageur due à la présence de chauves-souris.

  • Cet auxiliaire peut consommer beaucoup de lépidoptères nocturnes (dont font partie la pyrale et la sésamie).
  • Sur le riz, le chiffrage du service écosystémique tourne autour de 25 €/ha. En revanche, un maillage du territoire assez fort est nécessaire avec la présence de bosquets.
  • Des "nichoirs" peuvent favoriser les populations de chauves-souris.

Les insecticides, une solution curative

L'efficacité des insecticides dépend de leur positionnement. La plupart des insecticides sont non-sélectifs, ils ont une action uniquement de larvicide. C'est pour cette raison qu'il est important de viser le pic de vol : 50% de l'émergence des adultes + 10 à 15 jours (moment où le maximum d'individus seront au stade « baladeur »).

  • Non sélectifs sur les autres insectes présents : Karate Zeon, Decis (pyréthrines).
    • Coût : 25 €/ha (épandage compris).
  • Sélectifs sur les autres insectes présents : Coragen (chlorantraniliprole). L'action est également ovicide. Son positionnement est donc plus souple, mais il reste plus efficace s'il est appliqué au stade baladeur des larves.
    • Coût : 40 à 50 €/ha (épandage compris)

Sources

Comment reconnaître les types de ravageurs en un clin d'oeil, AgroLeague

Les 4 solutions efficaces pour lutter contre les pyrales du maïs, AgroLeague

Lien pratique avec le terrain - Pyrales du mais, AgroLeague

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Cet article a été écrit en partenariat avec Agrifind, Terres Inovia et Agrifind, AgroLeague.

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