Gérer les limaces en agriculture avec Marion Puysservert

De Triple Performance
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Marion Puysservert de De Sangosse, avec 20 ans d'expérience, a présenté des solutions pour gérer les limaces en agriculture, en se basant sur des observations pratiques sur le terrain.

  • La campagne 2023-2024 a montré une augmentation significative des surfaces traitées : colza +62% et blé +189% par rapport aux surfaces semées, avec 2,9 millions d'hectares traités à l'automne 2024.
  • Les limaces principales sont Deroceras reticulatum et Arion hortensis, avec des conditions d'activité optimales de 13-18°C et 75% d'humidité, consommant jusqu'à 5-6 plantules par nuit.
  • Le programme de ciblage en 4 étapes a été recommandé pour évaluer et gérer les populations de limaces efficacement, avec l'utilisation de pièges tapis pour une surveillance proactive.
  • Les seuils d'intervention définis sont de 5 limaces/m² pour le colza et 10 limaces/m² pour le blé, nécessitant une adaptation des doses en fonction de la population.
  • Travailler le sol peut réduire les populations de limaces jusqu'à 75% en 4 jours, avec une efficacité accrue en conditions sèches.
  • Le phosphate de fer et le métaldéhyde sont les principaux produits de lutte, avec une efficacité comparative de 80% pour Ironmax à J+8

Bilan de la campagne 2023-2024 (02:45 - 07:58)

  • Année exceptionnelle : surfaces traitées colza +62%, blé +189% par rapport aux surfaces semées.
  • 2,9 millions d'hectares traités à l'automne 2024, soit +123% par rapport à 2023.
  • Structure du marché : CMR2 (20%), métaldéhyde non classé (6%), double actif (40%), biocontrôle phosphate de fer (34%).
  • 30% des agriculteurs ont dû ressemer toute ou partie de leur culture en 2024.

Biologie des limaces (12:59 - 19:59)

  • Deux espèces principales : Deroceras reticulatum (limace grise, jusqu'à 7 cm) et Arion hortensis (limace noire, plus petite).
  • Conditions d'activité optimales : 13-18°C et 75% d'humidité.
  • Capacité de déplacement : jusqu'à 5 mètres par nuit pour une limace adulte.
  • Consommation : 5-6 plantules de colza/tournesol ou 2 plantules de blé/maïs par nuit et par limace.
  • Reproduction : 250-300 œufs par limace, fécondation croisée nécessaire.
  • Cycles de vie : limace noire (1 cycle/an), limace grise (2-4 cycles/an selon les conditions).

Stratégies d'évaluation et de surveillance (09:17 - 50:52)

  • Programme Ciblage en 4 étapes : évaluation, choix du produit, application, outils complémentaires.
  • Pièges tapis : surveillance 3 semaines avant semis, relevé dans les 2h après lever du soleil.
  • Observatoire De Sangosse : réseau national d'agriculteurs observateurs depuis 2003, données gratuites.
  • LIMACAPT : capteur automatique à 1 400€, recommandations quotidiennes, ROI sur 4-7 hectares ressemés.

Seuils d'intervention (27:07 - 28:20)

  • Pré-semis colza : 5 limaces/m² pour lutte alternative ou début applications.
  • Pré-semis blé : 10 limaces/m² (culture moins sensible).
  • Adaptation des doses selon populations (juvéniles vs adultes) et historique des traitements.

Lutte alternative par travail du sol (34:08 - 34:08)

  • Réduction de 75% des populations dans les 4 jours suivant tout travail du sol.
  • Efficacité optimale en conditions sèches pour exposition à la dessiccation.
  • Semi-direct : 5x plus de limaces qu'en labour, 3x plus qu'en travail superficiel.
  • Outils recommandés : rouleau, herse étrille, déchaumage léger.

Choix et application des produits (35:27 - 43:43)

  • Critères qualité appât : résistance à la casse, au délitement, calibrage, attractivité, appétence.
  • Modes d'action : métaldéhyde (destruction cellulaire, traces de bave), phosphate de fer (blocage digestion, léthargie).
  • Efficacité comparative : Ironmax 80% à J+8 vs produits bas de gamme 16%.
  • Réduction d'activité au champ : phosphate de fer 70% vs métaldéhyde CMR2 limité.

Applications localisées (45:59 - 47:17)

  • Conditions justifiant la localisation : sol moteux, résidus végétaux, lissage fond de raie.
  • Positionnements possibles : niveau graine, entre semeur et roues, arrière des roues.
  • Critères produits localisés : taille réduite, densité 0,8, résistance casse et délitement.

Questions-réponses techniques (57:24 - 01:00:00)

  • Travail du sol : profondeur = horizon explorable par les limaces, pas d'effet 'écrasement'.
  • Couverts végétaux : trèfle très appétant, risque de concentration des populations.
  • Escargots : gestion similaire aux limaces, plus résistants à la dessiccation.
  • Produits alternatifs : tabasco, macérations peu efficaces en conditions agricoles.
  • Granulés et consommation : 1 granulé Ironmax contrôle 4 limaces, certains produits nécessitent 3-5 granulés.


Transcriptions

Bonjour à tous, alors comme vous pouvez le voir, on est dans une parcelle en repousse de colza où il y a eu un déchômage. Actuellement, il fait vraiment très chaud, les sols sont secs, donc il n'y a pas d'attaque de limaces. Néanmoins, sous ce sol, il y a une forte présence de limaces qu'on peut trouver quand on fait des bêchers. Alors forcément, on se pose la question, est-ce que ce que je fais, c'est bien ou pas pour gérer les limaces ? Est-ce que je dois détruire mes repousses ? Est-ce que je dois rouler le sol ? Il y a beaucoup d'avis contraires. On a eu la chance de pouvoir interviewer Marion Pisserverte de 200 Gosses qui va répondre à toutes nos questions dès maintenant.

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Écoute, merci beaucoup Martin. Merci de nous permettre de faire ce webinaire. Effectivement, on a pas mal d'informations à partager autour de la gestion du risque limaces. Une présentation qu'on a voulu assez pragmatique, vous voyez le titre, gérer le risque limace pour réussir les prochains semis. Vous êtes dans les moissons ou à l'approche des moissons, l'idée c'est de bien comprendre qu'on peut être acteur dès maintenant. Donc moi je suis Marion Puysservert, je suis effectivement responsable technique France pour la partie anti-limace et anti-escargot, et ça fait une petite vingtaine d'années bientôt que je travaille tous les jours sur ce sujet-là. Je suis contente de pouvoir partager cette expérience Avec vous. Donc sans plus tarder, on va regarder un petit peu dans le rétroviseur. Martin, est-ce que tu peux juste me dire si vous voyez l'écran dans l'intégralité, que c'est bon pour vous ?

Parce que j'ai laissé les petites fenêtres de vidéo pour moi en haut, mais pour vous, c'est bon ?

Alors, on voit l'écran dans son intégralité et toi, ta petite miniature avec ta caméra est en haut à droite.

OK, parfait. Par rapport aux surfaces cultivées et déployées, on remonte l'année dernière qui a été particulièrement inédite. Donc si on regarde à gauche, vous avez la partie colza, donc les surfaces semées étaient en recul de 4% à peu près, et les surfaces déployées, donc ça c'est bien les surfaces traitées, on est sur les utilisations agriculteurs, c'est un panel représentatif des utilisations, et donc sur la partie colza, on a eu des traitements sur les colzas semées en 2024 de plus 62%. Et si on regarde sur la partie blé, vous êtes à plus 189%, donc plus 7% de surface semée et plus 189% sur les surfaces déployées.

Tout ça pour vous dire, et surtout pour remettre en perspective le ressenti que vous avez pu avoir sur la précédente campagne Colza et Céréales, avec sur les colza des pressions qui étaient relativement faibles et par contre sur céréales une explosion de dépopulation présente notamment à partir du 10-15 octobre 2024. Une année particulièrement inédite avec des chiffres comme vous le voyez qui sont assez exceptionnels. Toujours dans les utilisations agriculteures, l'automne 2024 représente 2,9 millions d'hectares déployés, c'est-à-dire une surface qui a été traitée, mais qui a pu être traitée plusieurs fois. C'est 123 % de plus par rapport à 2023. Si on regarde la structure des solutions qui ont été utilisées, vous remontez jusqu'à l'automne 2016, jusqu'à l'automne 2024, et vous avez l'évolution au cours du temps des solutions qui sont utilisées.

Si on se focalise sur la partie 2024, vous voyez que les solutions CMR2, ce sont les formulations à base de métaldihyde contenant une concentration supérieure ou égale à 3% de métaldihyde, ce qui représente 20% des utilisations du marché l'année dernière. Le métaldihyde non classé, c'est notamment un produit à base de métaldihyde qui est de 2,5%, il représente 6%. Vous avez le double actif, c'est le seul aujourd'hui sur le marché, c'est toute la gamme du haut qui représente 40% et vous avez le marché de biocontrôle qui est à 34% qui va regrouper tous les phosphates de fer. Ce qu'il faut retenir, vous voyez la baisse des CMR2 qui s'est amorcée notamment depuis 2021 avec le classement CMR des solutions contenant 3% ou plus de métaldéhyde. Et vous voyez que malgré des fortes pressions, on a quand même le méta qui est tombé à 20%.

On regardera tout à l'heure, notamment en termes d'efficacité, ce que ça donne. Maintenant, si on doit se placer sur le printemps 2025, ce sont des photos qui avaient été prises au printemps 2024, l'année dernière. En haut, vous avez une coupe, vous pouvez ajuster vos lunettes, mais c'est bien des limaces qui sont présentes sur une coupe d'uncileuse en haut. Et devant, ici, c'est un porte-masque de tracteur. Vous vous rendez compte, c'est des photos qui ont été prises en France et plutôt dans la partie nord de la France au printemps 2024. Si on se décale un petit peu et qu'on regarde les résultats de l'Observatoire de Sangos, j'en reparlerai tout à l'heure, mais ce sont les réseaux d'agriculteurs qui placent des pièges tapis dans leurs parcelles et qui observent. Là, on a fait une compilation des piégeages qui ont eu lieu en maïs et tournesol.

Sur 2024, vous voyez une année assez exceptionnelle, à la fois en termes de pluviométrie, sur cet axe ici, vous avez les pluviométries, et ici, vous avez le nombre de nimas par mètre carré. L'observatoire de 200 gosses existe chez 200 gosses depuis 2003. C'est une démarche qui comprend des agriculteurs bénévoles et piégeurs qui font des relevés dans leurs parcelles. On en reparlera tout à l'heure. Et par rapport au titre de la diapositive, une activité un peu plus dans la normale pour 2025, puisque si on replace l'année 2025, vous l'avez au milieu là où je bouge avec ma souris, donc une année où la pression du printemps est quand même nettement inférieure.

Juste quand même pour planter le contexte de l'année dernière, on a eu quand même, pour vous donner des proportions sur maïs et tournesol, on a eu environ 1,3 million d'hectares traités contre à peu près 550 000 en moyenne. Donc vous voyez déjà que ça fait un gros bond et là où on a eu le plus d'applications aussi, c'était sur la partie betterave où on a eu plus de 100 000 hectares traités contre une moyenne annuelle qui va être aux alentours de 14 000 hectares. Ce qu'il faut comprendre dans le contexte du marché antinimas, et notamment des tensions qu'il y a pu avoir sur l'automne dernier, c'est que vous voyez les surfaces qui ont été traitées au printemps, elles ont condamné des quantités d'antilimaces forcément beaucoup plus importantes et affecté les stocks pour la disponibilité de l'automne 2024.

Si on doit résumer, on se remet d'une façon beaucoup plus générale. Je dirais qu'on est dans un contexte un peu inquiétant parce que par rapport à la gestion du risque limace, aujourd'hui on a une grande majorité des agriculteurs qui ne piègent pas, c'est-à-dire qu'ils appliquent sans forcément trop savoir concrètement ce qui va se passer. On a des limaces encore aujourd'hui, malgré le fait qu'on soit dans une période relativement sèche, on a un potentiel limace avec des limaces qui vont être en surface avec des oeufs présents. Et qui vont donc offrir, notamment si vous avez des relais avec des couverts végétaux, une grande réactivité des limaces vis-à-vis des conditions climatiques.

Et puis, si on fait un focus par rapport aux pratiques, on se rend compte qu'au niveau des pratiques telles qu'elles sont aujourd'hui, il y a des voies d'amélioration, notamment avec une grosse proportion d'agriculteurs aujourd'hui qui traitent à la vue des premiers dégâts. On verra, on fera le lien avec la biologie. On verra que quand on commence à avoir des dégâts, c'est qu'il y a déjà eu des consommations et en fonction de la capacité de consommation de ces limaces, on peut être déjà avec un rendement qui va être particulièrement affecté. Ce rendement qui est affecté, il se traduit comment ? Par des agriculteurs qui réalisent notamment des traitements par précaution. Ça, c'est le terme politiquement correct que vous pouvez remplacer par application systématique. On a quand même 30 % des agriculteurs qui font des applications systématiques. Ça peut répondre à une question notamment de disponibilité.

On préfère mettre l'antimasse au semi, par exemple, de façon systématique plutôt que de surveiller ou devoir passer et peut-être trop tard. Et puis des dégâts qui vont se traduire aussi avec des ressemis. Sur l'automne dernier, 30% des agriculteurs ont ressemé toute ou partie de leur culture. C'était aussi en 2023, donc 30% en 2024 et 17% en 2023. Il y a toujours une proportion chaque année d'agriculteurs qui sont obligés de ressortir le semois. Tout cela dans des prévisions saisonnières qui sont plutôt annoncées chaudes et sèches, mais malgré tout avec un risque orageux prononcé. Ce qu'il faut comprendre c'est que les limaces sont liées au retour des précipitations notamment. Dès qu'on aura des orages, on a ce potentiel qui existe et cet héritage depuis l'automne 2023 qui est bien présent et qui pourrait ressortir.

Donc l'idée, c'est vraiment de comprendre que vous pouvez être acteur, notamment dans la réduction du risque d'IMAS à chaque étape et de façon précoce. Ce qu'on peut retenir de l'enseignement de l'année dernière, c'est que le produit seul ne suffit pas. Alors nous, ça fait des années qu'on en est convaincu, puisqu'on a structuré au niveau de la lutte anti-IMAS un programme qui s'appelle Programme Ciblage, qui est composé de quatre étapes avec toute la notion d'anticipation et notamment de connaissance du ravageur. Vous allez pouvoir retrouver des informations dans le cadre des formations qu'on peut faire. Il y a différents modules, donc n'hésitez pas à revenir vers nous si vous êtes intéressés. Une étape capitale dans la lutte anti-IMAS, c'est l'évaluation.

Aujourd'hui, si on ne sait pas combien de l'IMAS on a dans sa parcelle, si on a des juvéniles ou des adultes, comment voulez-vous mettre en place une stratégie qui soit pertinente ? Moi, je fais souvent un parallèle avec le sport de haut niveau. Vous n'avez pas une seule équipe de haut niveau qui va préparer un match. Essayer de gagner un match contre un adversaire sans avoir préparé sa feuille de match, savoir quels sont les joueurs qui vont bien, quels sont ceux qui courent vite, quels sont les points faibles, les points forts. Eh bien nous, l'évaluation, notre match, on souhaite le gagner contre les LIMAS et il faut qu'on sache en face de nous à qui on a affaire. Donc on verra, on a plusieurs outils pour ça, il y a les pièges, l'observatoire, le LIMACAPT, on rentrera dans le détail tout à l'heure.

Ensuite, évidemment, il faut choisir le bon produit. Aujourd'hui, il faut avoir conscience que tous les APAC qui sont sur le marché ne se valent pas. On reviendra aussi rapidement sur les différents critères qui vont permettre de choisir le bon anti-dimasse. Et puis, étape ultime de la lutte anti-dimasse, c'est l'application. Souvent un peu négligée, aujourd'hui, on a un parc matériel avec des épandeurs électriques centrifuge simple type de limbe. Vous êtes probablement tous équipés. Ces épandeurs-là ont plusieurs faiblesses, notamment la casse des granulés. Donc, aller appliquer l'antinimas au bon endroit, à la bonne dose et de bonne qualité, c'est très important. Et après, vous avez d'autres outils à disposition. Nous, on est convaincus qu'aujourd'hui, il y a une grande marge de manœuvre pour faire mieux, notamment au travers de tous ces outils. Alors, comment on fait pour agir ?

Parce que là, aujourd'hui, vous voyez, en période de récolte, donc l'idée c'est vraiment de pouvoir avoir en tête en tout cas que vous pouvez être acteur dès la récolte. Pour ça on va définir donc une stratégie pertinente et adaptée, on va voir avec quels outils on peut le faire. Vous avez bien compris que suivre l'activité des limaces, forcément ça va être un point capital dans la décision d'intervention, mais aussi dans la décision de sa stratégie, des doses, du positionnement qu'on va pouvoir réaliser. Toute une part de réflexion aussi sur la destruction des couverts. Est-ce que je détruis chimiquement ? Est-ce que je détruis mécaniquement ? Et puis des réflexions aussi sur les dates des semis que vous allez pouvoir réaliser. On sait qu'une plante qui va se développer beaucoup plus rapidement sera moins sujette aux attaques de l'IMAS. Mettre en oeuvre la lutte alternative.

On a la chance aujourd'hui d'avoir sur la partie l'IMAS une voie très importante de réduction des populations au travers du travail du sol. Et ça, on a pu le quantifier dans les derniers travaux qu'on a pu conduire, notamment avec le LIMACAPT. Il y a des études plus historiques qui existent sur le sujet. Et puis surtout, je vous le répète, mais installer la culture dans les meilleures conditions, gérer les populations de limaces en amont. Ça, c'est hyper important, puisque l'idée, c'est vraiment d'avoir conscience que si on a aujourd'hui 63% des agriculteurs qui appliquent l'anti-limace à la vue des premiers dégâts, Ce qui est aujourd'hui leur première intervention en anti-limace pour lutter contre ce ravageur là, ça devrait être normalement la dernière. Il va falloir remonter un petit peu en amont, rembobiner le fil et comprendre qu'effectivement tout se joue dès la récolte.

De qui on parle ? Quand on parle de limace, en France on va parler principalement deux espèces, d'Héroseras reticulatum, c'est la limace grise, La loche que vous avez l'habitude voir, qui est une limace qui peut mesurer jusqu'à 7 cm, on la reconnaît assez facilement parce qu'elle a un grand manteau, le manteau c'est comme nous, la petite cape qu'elle a sur le dos, avec notamment un aspect moucheté que vous allez retrouver ici, avec notamment du marron. Et ce qui est très important sur les limaces, c'est que vous avez ici les tentacules supérieures, au bout des tentacules supérieures vous avez les yeux, Elles ne voient pas grand-chose et ce n'est pas ça qui va les orienter vers les cultures ou les appâts, mais à l'arrière de ses yeux, elles ont des récepteurs olfactifs et les limaces sont dotées du goût et de l'odorat.

C'est vraiment ça qui va venir les orienter vers leur choix alimentaire. De l'autre côté, vous avez Arion hortensis qui est la limace noire. Une limace noire qui est de plus petite taille, qui a la réputation d'être souterraine. Mais c'est surtout très lié à ses capacités de déplacement parce que c'est une limace qui va être d'une plus petite taille. Vous la reconnaissez par son manteau qui est beaucoup plus rétréci. Cette limace noire a la capacité de faire des attaques à la fois sur les graines et sur les feuilles. On dit souvent que les attaques sur les graines, c'est la limace noire. On verra que ce n'est pas simple.

Toutes les deux, limace grise ou limace noire, sont des limaces qui passent à la surface du sol et qui toutes les deux ont la capacité de faire des dégâts, notamment sur les graines dans les lignes de semis ou sur les feuilles à la surface du sol. Quand est-ce que les limaces sont actives ? On va retenir une plage de 13-18°C, 75% d'humidité. Dans cette plage-là, c'est là où les limaces sont les plus actives et où elles sont dans des conditions qui leur vont très bien. Ceci étant, elles ont quand même la capacité à se déplacer, notamment avec des températures qui vont être beaucoup plus élevées. On voit ici, par exemple, 25 degrés. La seule contrainte qu'elles vont avoir, c'est qu'à un moment donné, il va falloir de l'humidité et de l'alimentation abondante.

Vous allez me dire, humidité et 25 degrés, quand est-ce que ça peut arriver ? Notamment sur des implantations de colza, un petit orage qui arrive. Et on peut se retrouver dans cette équation-là. Donc là, ça veut dire concrètement que les limaces vont être en difficulté puisqu'elles sont sur des températures qui ne leur conviennent pas trop. L'humidité va compenser leur perte en eau et surtout, comme elles vont se déplacer, elles vont aller chercher de l'alimentation abondante, notamment des petits colza qui seraient en train de lever. Le froid en France ne va pas tuer les limaces. Par contre, ça va ralentir leur activité. Elles résistent jusqu'à moins 4, moins 6 degrés dans le sol. Et les oeufs de limace vont résister également jusqu'à moins 11°C.

Et on a une activité possible la nuit ou le jour, dès qu'il fait 2°C, on a une activité qui va être possible et souvent elles arrêtent plutôt vers moins 5°C. Et elles sont intelligentes, elles sont dotées de capteurs que probablement ce n'est pas encore avéré par les scientifiques, mais de récepteurs barométriques. Quand on discute avec eux, on voit bien qu'elles ont la capacité à réagir à des stimuli climatiques forcément qui sont plus fort que ce qu'on pourrait faire nous avec de notre côté. Donc le premier facteur destruction naturelle des limaces, il faut comprendre que c'est la dessiccation. Donc c'est vraiment l'exposition à des températures chaudes sur des limaces qui vont avoir très peu de capacité de mobilité ou des oeufs. Et c'est là où on aura la plus grande destruction naturelle. Comment ça se déplace ? Les limaces se déplacent par nécessité.

Elles ne se déplacent pas pour observer le paysage, donc elles ont des capacités de déplacement qui sont liées à leur taille. Une limace peut parcourir à peu près jusqu'à 5 mètres en une nuit, mais on parle bien d'une limace qui va être adulte. Une limace qui est juvénile, qui fait la taille d'un vermicelle et qui fait 2 mm, forcément vous doutez bien qu'elle ne va pas faire 5 mètres en une nuit. Et vous comprenez bien aussi l'intérêt de savoir, notamment par le biais de l'évaluation, si on a affaire à des juvéniles ou à des adultes pour adapter la dose qu'on va pouvoir mettre et puis surtout le positionnement du produit.

Ensuite, elles ont la capacité à coloniser de nouvelles parcelles, vous l'avez sans doute tous vécu, une parcelle d'automne avec des cultures de colza qui se sont bien développées, une parcelle qui jouxte avec un tournesol qui est en train d'arriver. Les premiers rangs sont souvent attaqués parce qu'effectivement la limace a la capacité de s'orienter pour aller chercher de la nourriture qui lui conviendrait mieux. Donc, connaître les capacités de déplacement des limaces permet de mettre en place une lutte qui va être adaptée. En termes d'alimentation, je vous l'ai dit tout à l'heure, les limaces sont dotées du sens du goût et de l'odorat, et ça c'est hyper important puisque c'est vraiment ce qui va les orienter, notamment pour faire des dégâts sur les cultures.

Elles ont un régime alimentaire très opportuniste, elles sont capables de faire concrètement tout leur cycle de vie, même si elles n'ont pas de matière fraîche à consommer. Par contre, ce qu'on va retenir en termes des travaux qu'on a pu mener sur leur capacité à consommer, une limace en une nuit peut manger l'équivalent de 5 à 6 plantules de colza ou de tournesol, et deux plantules de blé ou de maïs au stade d'une feuille. Donc vous comprenez bien que par rapport notamment sur du tournesol, si une seule limace a la capacité de manger six plantules en une nuit, quand on a des densités à sept ou huit plantes par mètre carré, vous comprenez qu'en une nuit votre parcelle peut être complètement détruite ou très affectée.

Quand on regarde les travaux sur les couverts végétaux ou sur les espèces les plus appétantes pour la partie limace, on se rend compte que c'est le trèfle C'est quand elles ont la capacité à consommer du trèfle qu'on va avoir des limaces qui vont se développer le plus rapidement possible et elles ont aussi une capacité de ponte qui va être augmentée. Donc quand vous avez des couverts à base de trèfle et des fois que vous ne le voyez pas lever, il y a de grandes chances que ce soit consommé par les limaces. Donc les limaces très opportunistes en termes de régime alimentaire, on entend souvent si elles sont habituées à manger une chose, est-ce qu'elles vont rester là-dessus ? C'est dans la théorie. En pratique, elles ont la capacité à consommer à peu près tout. Leur rôle dans le sol, c'est d'être des détritivores.

Effectivement, elles vont dégrader une première partie de la matière organique qui sera après reprise par la partie verte de terre. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est qu'aujourd'hui, entre consommer de la matière organique et puis une plante fraîche qui est en train de lever ou de germer, vous aurez compris que le choix pour les limaces et les escargots, il est vite fait. En termes de cycle de vie, on va s'intéresser au cycle de vie qui correspond aux limaces noires. Les limaces noires, Arion, Hortensis notamment, vont faire un seul cycle par an. C'est aussi pour ça qu'on en voit quand même moins. Ce sont des limaces qu'on va plutôt croiser sur la fin de l'année. Un cycle de vie, ça veut dire qu'elles sont plus sensibles aussi.

Si vous arrivez à mettre en place dans votre rotation, notamment une rotation culture d'automne, culture de printemps, il y a quand même assez peu de chances que vous soyez embêté avec des limaces noires. Par contre, si vous avez des successions de rotation avec des cultures d'automne, vous allez permettre, sur un cycle relativement long de la culture, de permettre à la limace de faire aussi son cycle de vie à l'intérieur. Pour la limace grise, il y a eu une thèse dans les années 90 qui a établi que théoriquement, on avait deux cycles par an, un plutôt au printemps, un plutôt à l'automne, et on se rend compte qu'en année favorable, il y avait 2014, il y a eu une étude où on a eu un petit peu plus de trois cycles dans l'année.

Mais si on prend 2024, concrètement, on a eu à peu près pareil, entre trois et quatre cycles par an. Donc des limaces qui vont se développer très rapidement, qui vont avoir la capacité à faire des dégâts évidemment, et puis c'est surtout quand on se retrouve Sur les capacités de ponte, une limace a la capacité à pondre 250 à 300 oeufs, elle ne les met pas tous au même endroit. La fécondation est croisée, même si les limaces sont hermaphrodites, donc il faut quand même une fécondation croisée, et c'est surtout que chaque limace va aller pondre dans son coin 250 à 300 oeufs, donc vous comprenez bien. Si on regarde dans le rétroviseur, la pluie depuis l'automne 2023 conduit à une année 2024 particulièrement compliquée pour la gestion notamment du nombre de limaces qui ont pu être observés.

La durée de vie totale, on est plutôt sur une durée de vie de 8 à 13 mois pour l'ensemble des limaces à l'état naturel. Voilà pour la partie biologie. Martin, je ne sais pas s'il y a des questions sur cette partie-là, ou si tu avais des remarques particulières ?

Il y a quelques questions, mais je te propose qu'on les aborde à la fin de ta présentation, parce que je pense que tu vas répondre à une partie de ces questions par la suite.

Très bien, parfait. Donc, on continue. Pour la partie biologie, l'idée c'était de dresser rapidement comment vivent, qu'est-ce qu'elles mangent, comment elles se reproduisent. Vous avez compris que l'étape 2, c'est l'évaluation des populations. Là, on va déterminer notre feuille de match. Quels sont mes adversaires ? Est-ce que j'ai des juvéniles, des adultes ? Est-ce qu'elles courent vite ou pas ? Pour ça, il n'y a pas 50 outils possibles. Il faut vraiment observer. L'observation, on peut la faire à trois niveaux. On peut déjà demander des pièges tapis. C'est ce que vous avez à gauche avec des kits de piégeage. Sachez que nous, de Sangos, on en distribue assez facilement, donc si vous souhaitez faire de l'observation chez vous, n'hésitez pas à revenir soit vers l'interlocuteur de Sangos locaux, soit vers Martin qui fera le relais vers moi.

En tout cas, toutes les bonnes volontés pour faire de l'observation, nous on cherche à les encourager, donc n'hésitez pas. Les pièges tapis, on dispose de ces sortes de bâches sur le sol, et l'objectif c'est de faire une visite une à deux fois par semaine pour savoir ce qui se passe dans la parcelle. Ce qu'il faut comprendre avec ce type de piège, c'est qu'on va être le reflet de ce qui s'est passé pendant la nuit, puisque c'est un piège qu'on va relever le matin, et qui est encore représentatif de ce qui s'est passé dans la nuit quand on est à peu près dans les deux heures après lever du soleil. Donc ça, ça va nous faire une photo à l'instant T.

Si vous avez eu des conditions sèches pendant dix jours, quand vous allez relever vos pièges, même si vous humidifiez le piège, vous aurez zéro. Ça ne veut pas dire que le risque est à zéro, ça veut dire qu'il n'y a pas de limace active à la surface du sol. Donc ça, c'est hyper important. C'est pour ça qu'on commence ce dispositif de piégeage-là. L'idée, c'est de le commencer au moins trois semaines avant les semis pour justement croiser des conditions climatiques plus ou moins favorables à la partie limace. Si vous ne souhaitez pas piéger, mais que vous souhaitez savoir ce qui se passe sur votre secteur, vous pouvez vous appuyer sur les résultats de l'Observatoire de Sanghoz. C'est les réseaux d'observateurs que nous animons au niveau de l'entreprise. On fait ça depuis 2003. On a des observateurs qui regardent la vidéo aujourd'hui.

Des participants à ce réseau. Sachez que ce sont des agriculteurs volontaires, c'est le réseau des pièges tapis, mais qui est animé par DeSangos, et les résultats sont mis à disposition gratuitement sur le site Observatoire DeSangos, et vous pouvez y avoir accès juste en vous inscrivant. Vous allez retrouver Observatoire DeSangos sur le site antilimas.desangos.fr. Donc là vous pouvez vous inscrire, si vous ne souhaitez pas vous-même piéger chez vous pouvez quand même savoir si la tendance est à la hausse ou à la baisse, en sachant qu'on a des réseaux qui sont actifs sur maïs tournesol, colza, blé, et on a aussi un réseau en pommes de terre dans le nord Pas-de-Calais.

Voilà, donc ça c'est les pièges tapis, et après on a regroupé, on a voulu lever la contrainte de l'observation au champ pour automatiser tout ça, et on a développé le LimaCapt qui est un capteur automatique qui permet de faire les relevés tout seul dans la parcelle et surtout de fonctionner toutes les nuits et donc d'avoir des recommandations quotidiennes. On y reviendra tout à l'heure. Donc être acteur dès la récolte, vous retrouvez une frise ici qu'on va retrouver après un peu comme un fil d'Ariane sur l'ensemble de la présentation. Vous voyez que vous n'avez peut-être pas tout à fait conscience que pour les limaces le jeu commence effectivement dès la moisson. Et on va avoir différentes étapes où on va pouvoir lutter contre les limaces et mettre en oeuvre différentes stratégies pour arriver à ce que notre culture ne soit pas détruite par les limaces.

Les pièges, je vous en parle rapidement. Les pièges tapis, vous avez aujourd'hui différents types de pièges, certains qui sont distribués par Certis, d'autres par FitEurope. Nous avons les pièges, ce qu'on vous propose pour ceux qui seraient intéressés de vous équiper. Ce sont des pièges qui font 50 par 50, on en donne 4. L'idée c'est d'avoir une représentation au mètre carré pour ne pas avoir d'interprétation des résultats. C'est vraiment une somme des limaces à un instant T. Une couche aluminium pour refléter le soleil, une couche aquanap à l'intérieur, c'est une sorte de tapis qui va venir retenir l'humidité. Un piège va retenir 1,4 kg d'eau.

Et puis vous avez un plastique micro perforé noir qui va être contre le sol et le fait qu'on ait donc cet aquanap et ce plastique micro perforé et bien on va avoir des échanges par capillarité entre le piège et le sol qui vont permettre le matin au limace d'aller se cacher. Donc là vous voyez on est dès après la moisson et notamment Je pense que c'est important aujourd'hui de vraiment avoir cette notion d'après-moisson. C'est comme pour les semis de couverts végétaux, on veut profiter aussi de l'humidité qu'on peut avoir juste post-moisson pour bénéficier encore de l'activité des limaces qui sera en surface. Puisque évidemment, vu le contexte climatique qu'on a en ce moment, et la sécheresse notamment, les limaces vont chercher à s'enfouir dans le sol.

Et si on démarre peut-être un petit peu après, on risque de ne pas les voir ou il faudra attendre le retour des puits. Pour pouvoir les constater. Profitez de cette juste après-mois 100, vous mettez les pièges, vous regardez ce que ça donne et ça permet de mettre en place une stratégie qui va être hyper pertinente. On est toujours avec l'observation avec les pièges tapis, je vous ai parlé de l'observatoire, je vous ai dit qu'on faisait des piégeages sur les différentes cultures. Le COLSA, on va commencer la partie observatoire à partir de la fin juillet, encore une fois, dans cette perspective de 15 à 20 jours avant la date des semis de la culture. Et pour le blé, les réseaux nationaux commencent à partir de mi-septembre.

On a toujours un échangement en fonction des régions, puisque toutes les régions s'aiment pas en même temps, on essaie d'être le plus adapté possible. Voilà, donc n'hésitez pas, si vous souhaitez aller consulter les résultats, soit vous pouvez être contributeur aussi, évidemment. Si vous souhaitez rejoindre le réseau, il n'y a pas de problème. Mais si vous souhaitez juste consulter les résultats, vous pouvez aller faire un tour sur le site. Je passe rapidement Juste, qu'est-ce qu'on fait de ces résultats une fois qu'on fait du piège avec piège tapis ? Super, on fait des pièges et qu'est-ce qu'on fait ? Donc là, vous voyez qu'on a des seuils d'intervention en pré-semi, c'est-à-dire on est vraiment avant les semis.

Pour les colza, vous voyez que si vous détectez 5 limaces par mètre carré, il serait intéressant de pouvoir mettre en œuvre de la lutte alternative puisqu'on est très en avant des semis, donc c'est pour ça que vous voyez le tracteur. Vous avez la possibilité de faire du travail du sol pour réduire les populations de limaces ou si vous ne souhaitez plus travailler le sol, vous avez la possibilité de démarrer vos applications Les seuils, 5 limas en pré-semi par mètre carré et pour les blés, comme c'est une culture qui est quand même un petit peu moins sensible, vous avez un petit peu plus de marge puisque le seuil est à 10 limas par mètre carré. Donc là, attention, on est vraiment en pré-semi. Ce qui est important toujours, c'est d'adapter la quantité d'antidimase que vous allez appliquer à votre adversaire.

Si vous avez une petite équipe, vous pouvez vous permettre d'appliquer une petite dose. Par contre, si en face de vous avez une équipe bien structurée, il ne faudra pas trop lésiner sur la dose à appliquer non plus. Et puis si vous avez des limaces juvéniles, vous rendez compte que dans vos pièges vous avez des limaces juvéniles qui donc vont avoir des capacités de déplacement qui vont être limitées. Si on veut favoriser la chance de rencontre entre le granulé et la limace, il ne faudra pas non plus trop jouer sur les doses et être plutôt sur des doses qui vont être relativement importantes. Donc vous comprenez bien vraiment l'intérêt de connaître les populations de limaces que vous allez avoir en face de vous. Autre outil, on en a parlé, c'est le LIMACAPT. Pourquoi on a développé le LIMACAPT au niveau de 200 gosses ?

Simplement parce qu'on s'est rendu compte que depuis 40 ans, on fait beaucoup d'améliorations sur la partie à part, avec une certaine optimisation en termes d'efficacité, de rapidité d'action. On est sur des formulations qu'on va juger optimisées en termes de balistique, de tenue à la pluie. Et on s'est dit quel était levier qui allait pouvoir nous permettre de maximiser l'efficacité des produits. En fait, on s'est rendu compte qu'il y avait quand même, par l'étude notamment du positionnement des antinimas, on s'est rendu compte que là, ce que vous avez vu tout à l'heure, il y a quand même une grosse marge de manœuvre et de progression, notamment sur l'amélioration du positionnement. En même temps, il y a une certaine logique. Si on ne surveille pas, on ne sait pas qui on a.

On place le produit un peu par habitude ou par commodité et ce n'est pas forcément le meilleur moment. Et là, on se rend compte qu'en améliorant le positionnement, il y a quand même de grosses économies à faire à la clé. Juste pour ceux qui n'en auraient pas entendu parler, le Limacapt, c'est un projet qu'on travaille depuis une dizaine d'années dans l'entreprise. L'objectif, je vous l'ai dit, c'était de mettre au point un capteur automatisé qui permet de faire la surveillance dans les parcelles. On est parti d'une preuve de concept. Vous voyez un appareil plutôt archaïque. Est-ce qu'on peut faire des photos dans un champ la nuit et capter des limaces ? On a eu différentes phases de développement pour arriver aujourd'hui à un capteur mais également à un service.

On s'est rendu compte que le capteur était très performant, que tout le monde est capable de prendre en photo pendant la nuit tous les objets qui peuvent passer sous une scène. Mais la difficulté c'est qu'on voit beaucoup plus de choses qu'avec des pièges tapis et donc un nombre de limaces qui peut être des fois un petit peu plus important. L'outil pourrait se retrouver un peu contre-productif On le verra tout à l'heure, il y a des exemples où on voit des populations de limaces à 250 limaces trois semaines avant de semer. N'importe quel agriculteur qui aurait vu 250 limaces dans ses pièges tapis, il aurait forcément sorti les pendeurs. Nous, on est plutôt sur la mise en avant à ce moment-là de la lutte alternative pour ceux qui souhaitent toujours travailler au sol. Qui est composé de trois éléments.

On a le capteur avec la prise d'image qui va être faite pendant toute la nuit. On voulait que tout soit fait de façon à embarquer sans que ça remonte via d'autres serveurs. Donc vous avez un micro-ordinateur et tout se fait in situ dans la parcelle. Le matin, ça remonte sur l'interface, donc le nombre de limaces, ça mouline, on a créé à peu près 250 arbres de décision, et donc tous les matins, la donnée d'entrée remouline dans l'arbre de décision et vous avez la recommandation d'intervention ou pas, enfin en tout cas la recommandation qui va s'afficher sur l'interface, je vous la montrerai tout à l'heure. Quand on regarde en termes de timing, on est toujours en amont des semis. J'aimerais bien insister un peu sur l'impact du travail du sol.

Travail du sol, on peut avoir de tout, mais quand vous regardez les études qu'on a de disponibles, ce sont des études qui avaient été menées dans le cadre de l'ACTA et notamment du projet Réseau Lime, qui établissait qu'un agriculteur qui va être en semis direct va avoir cinq fois plus de limaces qu'un agriculteur qui va être en labours. Et un agriculteur qui est en semi-direct va avoir trois fois plus de limaces que quand il est en travail superficiel. Attention, ce n'est pas parce qu'on a trois fois plus ou cinq fois plus de limaces qu'on a trois fois ou cinq fois plus de problèmes. Ne nous faites pas dire ce qu'on n'a pas dit.

Mais par contre, ça s'explique simplement parce que quand on va venir simplifier le travail du sol, on a un horizon de sol qui va globalement, même si on a une bonne structure, mais qui va se refermer. Alors que concrètement, quand on fait un labour sur 25 centimètres, comme les limaces ne forment pas le sol, elles auront une profondeur de sol de 25 centimètres dans lequel elles vont pouvoir être plus diluées. Donc forcément, en semi-direct, on capte beaucoup plus de limaces à la surface du sol puisque toutes ces limaces qui étaient potentiellement diluées dans le sol vont remonter dans les premiers centimètres. Ça c'est hyper important aussi, parce que si elles sont remontées dans les premiers centimètres, vous allez me dire pourquoi.

Parce que vous offrez en semi-direct des températures qui vont être tamponnées, de l'humidité aussi qui va être toujours un peu présente, il y a toujours des résidus souvent de culture qui vont permettre de fabriquer entre guillemets des abris pour les limaces. Donc les limaces vont se retrouver, comme elles ne forment pas le sol, dans les premiers centimètres du sol, à l'abri, et donc elles vont être beaucoup plus nombreuses. Mais ça veut dire aussi qu'elles vont être beaucoup plus réactives, par rapport aux conditions climatiques et notamment en cas d'orage, les limaces vont avoir la capacité à ressortir beaucoup plus rapidement si elles sont sur un horizon de sol relativement faible que si elles sont dans 25 cm de sol. Le temps qu'elles remontent, forcément, c'est un petit peu plus long. Donc, grande réactivité aussi des limaces en semi-direct, donc il faut faire attention.

Les derniers travaux qu'on a pu mener dans le cadre du Limacapt, Notamment sur la partie réduction du travail du sol, on a fait des études et on se rend compte que n'importe quel travail du sol, et même le semi, va représenter une réduction en moyenne de 75% des populations dans les 4 jours après avoir effectué ce travail du sol ou l'opération de semi. Et ça c'est hyper important dans la réflexion, c'est-à-dire que travailler le sol, ça veut dire passer un petit coup de rouleau par exemple, ça peut être avant ou après.

Si avant de semer on gagne déjà 4 jours et si après semer on gagne aussi 4 jours en termes de réduction des populations et que le climat nous aide un peu, on peut être sur carrément des stratégies d'évitement, c'est-à-dire on évite d'appliquer de l'anti-NIMAS à ce moment-là et puis on peut avoir réduit ces populations de NIMAS avec uniquement un passage de rouleau. On le verra tout à l'heure, il y a un grand intérêt à pouvoir, même si vous êtes en semi-direct ou avec du travail très très simplifié, vous avez probablement tous des rouleaux, ça peut être des rouleaux hacheurs aussi, il faut être un peu filou vis-à-vis des limaces et en tout cas imaginer pouvoir exploiter ces outils.

Le travail du sol, l'idée c'est de le faire pendant un temps sec, parce qu'on va venir exposer les oeufs et les limaces à la dessication, perturber le milieu de vie, on va détruire mécaniquement des limaces qui pourraient être blessées, on va venir déstructurer les grappes d'œufs, d'oeufs, donc c'est à peu près 30 oeufs, il suffit juste que l'agrafe soit déstructurée pour que les oeufs ne soient plus viables. Donc ça c'est un levier hyper important aussi, vous rendez compte qu'avec ne serait-ce qu'un petit gratouillage léger, on peut arriver à faire ce genre de choses-là. L'herbe à paille, très bon outil aussi, donc pensez-y, notamment sur cette phase d'été, juste après la récolte. Et après, passer le rouleau, ça je viens de vous le dire, donc forcément ça peut se faire avant de semer, mais aussi après. Voilà sur la partie de l'alternative.

On passe à la partie 3. Martin, pareil, je déroule ?

Oui, tout à fait. J'ai des questions qui s'accumulent, mais en fait, tu réponds à une partie au fur et à mesure, donc on fera le tri à la fin, si ça te convient.

OK, parfait. Très bien. Donc là, on arrive dans la stratégie, donc dans choisir le bon appât. Alors pour vous, c'est quoi le bon appât ? Déjà, ce n'est pas forcément évident de savoir aujourd'hui quand on achète des produits qui vont d'un prix du simple au double, comment on sait si c'est un bon appât ou pas. Pas forcément le prix qui va faire la qualité. Ce qu'il faut comprendre, c'est vraiment que mettre au point un appât, et notamment un appât de qualité, c'est celui qui va avoir un équilibre sur l'ensemble des critères. On parle de quoi ? On parle de résistance à la casse. Donc là, c'est notamment puisque ces granulés vont être destinés à être appliqués notamment par la voie centrifuge ou via des microgranulateurs avec des cannelures, donc on a quand même besoin d'avoir une bonne résistance à la casse.

Une bonne résistance au délitement, donc ça, ça va être la résistance à la pluie. Le process de fabrication et notamment la sélection des matières premières vont venir conférer à la part une partie de la résistance notamment à la pluie. Bien calibrer pour la balistique, donc ça c'est quand même un gros débat aujourd'hui, c'est-à-dire qu'il y a un débat entre la notion de nombre de granulés par mètre carré et puis de balistique, sous-entendu, et je refermerai la parenthèse après, C'est que si on a un APA qui est en granulométrie, plutôt 60 000 granulés par kilo par exemple, c'est un APA qui va permettre d'aller bien loin en termes d'épandage, donc on va faire un 24 voire 28 mètres en fonction de la forme de l'APA. Mais par contre, ça veut dire que le nombre d'APA que je vais avoir par mètre carré va être réduit.

Donc, on parle de nombre d'impact souvent quand on discute avec vous, nombre d'impact par mètre carré. Ce qui va être intéressant, c'est justement d'aller travailler après ce qu'on appelle les propriétés biologiques. En fait, de ce côté, vous avez les propriétés mécaniques ou physiques de l'APA. De l'autre côté, on va avoir les propriétés biologiques. Donc, si j'ai un nombre d'APA par mètre carré qui est réduit, eh bien, je vais venir travailler sur la notion dans la recette, notamment d'attractivité. Vous l'avez vu, les limaces, elles savent s'orienter pour aller vers des choses qui leur plaisent bien. L'idée va être, dans la formulation de l'APA, d'intégrer des attractifs qui vont permettre d'orienter les limaces et surtout de sortir de ce débat du nombre de granulés par mètre carré.

Parce que si vous voulez faire un bon épandage, notamment sur des grandes largeurs, vous n'avez pas le choix, il faut être au moins sur un 60 000 granulés par kilo. Et après, à ne pas confondre entre attractivité et appétence, l'appétence va être la capacité de la limace à consommer l'APA, Je vous rappelle qu'on y reviendra après, mais sur la partie substance active, on est sur des substances actives qui agissent par ingestion, donc la limace doit détecter la part. Une fois qu'elle l'a détectée, elle doit consommer et surtout elle doit consommer sa dose létale, parce que si elle ne consomme pas sa dose létale, elle a la capacité à détoxiquer. Donc vraiment deux enjeux en fonction des matières actives sur la partie appétence. Quand je travaille avec du métal dihyde, il me faut une recette.

Qui fasse en sorte que la limace puisse consommer sa dose létale sans se rendre compte qu'elle s'intoxique. À l'inverse, sur un mode d'action du phosphate de fer qui va être un peu plus long, sur cette question d'appétence, il faut absolument que je mette en symptôme rapidement la limace pour éviter qu'elle surconsomme les granulés. Les modes d'action, on va en parler. Vous avez d'un côté le métaldihyde, alors ça c'est hyper important, qui va agir de façon destruction cellulaire, c'est-à-dire qu'il vient exploser le métaldihyde, il explose les cellules qui produisent le mulcus et ces cellules qui produisent le mulcus, elles sont situées sur la peau et sur le système digestif. Donc ça c'est hyper important parce qu'en fonction de la matière active que vous allez utiliser, vous allez avoir une mise en symptôme des limaces qui va être complètement différente.

Une limace intoxiquée au méthaldéhyde, vous l'avez tous vu, c'est des grosses traces de bave partout, dans les champs, facile à voir, une limace qui va se dessécher et c'est vraiment ce mode d'action qu'on va voir. De l'autre côté, on a le phosphate de fer qui lui agit en fait comme un blocage de la digestion. Donc là en fait, vous êtes sur le repas du dimanche après-midi. Sauf que la limace, elle va être vraiment en indigestion, c'est-à-dire que quand elle ingère du phosphate de fer, le phosphate de fer vient se bloquer au niveau de sa glande digestive et de l'intestin et ça va perturber son métabolisme du calcium, ce qui conduit à une indigestion. Elle n'est plus capable de manger ou de digérer quoi que ce soit.

Donc ça, c'est hyper important parce qu'en termes de symptômes, vous n'allez pas du tout avoir le même symptôme que ce que vous allez avoir avec du méthyl-dihyde. Une limace intoxiquée ou phosphate de fer, ça va être une limace léthargique. Alors vous allez me dire, c'est quoi une limace léthargique ? C'est une limace qui a l'air de faire la sieste ou qui n'a rien à faire. Quand vous allez vous balader dans une parcelle, par exemple un après-midi, où les limaces elles ont quand même principalement une activité nocturne, vous allez trouver des individus à la surface du sol qui n'ont pas forcément les tentacules déployés et qui vont être un peu posés comme ça.

Donc vous, si vous ne faites pas attention, vous dites je vois les apas, ils sont un peu consommés ou ils ne sont pas consommés et puis je vois toujours des limaces à la surface du sol. Donc vous pouvez penser que le produit n'est pas efficace. En revanche, quand elles sont en symptôme de léthargie, vous les voyez à la surface du sol, elles ne sont pas actives, mais elles sont présentes. C'est hyper important parce que souvent le phosphate de fer, on dit qu'il peut être lent d'action et on verra que ce n'est pas forcément le cas de toutes les formulations. Dans le domaine du phosphate de fer, il y a un peu de tout en termes de qualité de produit.

On pourrait tordre un peu le coup aux idées reçues, puisque vous voyez ici les principaux arguments qu'on a, c'est que le phosphate de fer ne fonctionne pas en forte pression, il faut du métal d'huile. Nous avons conduit de nombreux essais, le plus récent est un essai indépendant qui a été réalisé par INVIVO. Vous retrouvez sur cet axe la mortalité qui est traduite par les chiffres que vous avez ici, les classements statistiques. Et vous retrouvez les pas de temps d'observation. J plus 1, c'est le vert clair. Deux jours après application, c'est le vert un petit peu plus foncé. Au fur et à mesure, vous avez J plus 6 et J plus 8. Ces essais sont conduits en CAGE, en condition qu'on appelle semi-contrôlée.

C'est-à-dire que vous allez suivre une méthode, donc ça c'est la méthode qui est reconnue au niveau national, vous allez introduire un nombre de plantes à protéger, donc là en l'occurrence c'était 15 pieds par mètre carré puisqu'une cage fait 1 mètre carré, on va mettre selon la méthode CB 20 ou 25 limaces par mètre carré aussi et surtout 4 répétitions pour avoir des résultats statistiquement assez solides. Donc là, ce qui est intéressant, c'est que vous retrouvez les spécialités commerciales du marché avec les doses auxquelles ils ont été testés. Donc, ça, c'est hyper important parce que vous avez quand même un effet. Vous voyez que tous les produits n'ont pas été testés à la même dose. Et puis, vous retrouvez notamment les Litox B, notamment pour il me faut du méthaldéhyde. Ça, c'est un produit 5% méta que vous pourrez trouver avec d'autres non commerciaux.

5% méta, vous voyez, on ne s'attend pas à ce qu'après huit jours, après l'application du produit, on soit à 16% d'efficacité. D'accord, donc ça, c'est hyper important. Parce qu'aujourd'hui, notamment sur ces formulations-là, dans la qualité de fabrication, les limaces ne consomment pas la dose létale, ce que je vous disais tout à l'heure, puisque c'est du méta. Elles arrêtent de consommer, donc les granulés restent bien présents à la surface du sol. Par contre, elles ne les consomment pas. Elles vont aller consommer la culture. Et puis, à J plus 8, vous avez un niveau de mortalité qui n'est pas du tout satisfaisant. Et après, vous retrouvez les références, notamment à l'Ironmax où à J plus 8, vous êtes à plus de 80 % d'efficacité pour une dose à 4 kg.

Donc là, attention, parce qu'on est quand même dans le meilleur des mondes, on n'est pas au champ. Le meilleur des mondes, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on a une population de limaces qui ne bouge pas. Ça, dans la réalité, ça n'existe pas. Là, il y a 20 limaces qui sont introduites pendant tout l'essai. Il n'y en a pas une de plus, pas une de moins. Dans les champs, entre un jour et un autre, vous n'avez pas une population qui va être constante. Et puis, c'est surtout qu'en plus, les produits sont appliqués à la main. Donc, ça veut dire qu'il y a zéro efficace sur la partie produit et qui peut introduire forcément un biais quand on part après en utilisation au champ. Tordons quand même le coup aux idées reçues.

Vous voyez bien qu'aujourd'hui, même en travaillant avec des solutions à base de phosphate de fer, on peut aller chercher des efficacités qui peuvent être intéressantes. Et là, c'est quand on passe au champ. Ce sont des travaux qu'on a menés avec le LIMACAPT. Sur les graphes que vous avez ici en haut, ce sont des exemples. Là, on est sur des implantations d'automne. Ici, la pression est de 16 limats par mètre carré. Le jour d'application du produit, dès lendemain, j'ai une réduction d'activité pour tomber sur des niveaux qui vont être très bas. Et de l'autre côté, pareil, on est avec des CMR2, donc une population de limaces qui certes n'est pas identique puisqu'on est au chanvre, on est à 9 limaces, vous voyez que trois jours après application, j'ai une réduction des populations qui va être très limitée.

Quand on fait la moyenne à trois jours après application, sur les 60 parcelles qu'on avait dans le cadre de cette étude-là, on voit qu'Ironmax va nous permettre d'aller chercher une réduction des populations de l'ordre de 70%. Quant à en face, avec des métaldéhydes CMR2, on va avoir des réductions qui vont être beaucoup plus limitées. Vous voyez très bien que c'est en lien avec les essais qu'on peut faire en gage, on se rend compte qu'au champ, vous allez me dire 70% c'est énorme, oui parce qu'on n'est pas du tout sur les mêmes critères.

Sur la diapo précédente on était sur de la mortalité, ici on est sur de l'activité captée sous le lima capte, c'est-à-dire que des limaces qu'on va avoir mis en état moribond, par exemple, qui ne sont pas encore comptabilisées comme mortes, mais qui sont moribondes, seront forcément comptées en termes de réduction d'activité. Cela veut dire que si j'en compte moins, j'aurai moins de possibilités d'attaque sur les cultures. Ensuite, par rapport à la partie efficacité, vous avez déjà quelques informations. Ensuite, on se pose souvent la question de savoir quand est-ce que je peux faire une application localisée ou en mélange à la semence. Ça c'est hyper important parce qu'il y a vraiment des critères techniques pour répondre à cette question-là. Donc on arrive effectivement au moment du semi.

Au semi, si j'ai un sol moteux, si j'ai la présence de paille, de résidus végétaux, des lissages en fond de raies de semi, ça peut arriver aussi. L'autoroute à limaces, vous connaissez tous, on passe en conditions un petit peu humides, du coup on a forcément les disques ou la dente qui peut marquer un peu. Si je n'arrive pas à faire de la terre fine et à bien rappuyer le sol, les limaces vont profiter effectivement de cette autoroute à limaces. Et l'objectif sur l'autoroute, ça va être de venir mettre des petits télépéages, donc des petits granulés bleus qui vont permettre aux limaces de s'arrêter et d'arrêter de consommer les graines.

Et après, évidemment, si j'ai des sillons qui sont mal refermés, j'ai un risque d'accessibilité des limaces aux graines, donc ça justifie effectivement de pouvoir faire une application soit en localisé, soit en mélange avec la semence. Pour ça, qu'est-ce que j'ai comme solution ? Vous avez soit la trémie MX qui a été développée pour faire un mélange instantané entre l'anti-limace et les graines qui va permettre de faire un mélange homogène et après en localiser. Si vous avez des trémies séparées, regardez vos tubes descente, est-ce que vous avez la possibilité de faire ? On peut avoir trois niveaux, un où on va venir localiser l'antinimasse au niveau de la graine. Par exemple, en condition de semis difficile, j'ai un lissage enfondré de semis, c'est très intéressant de venir positionner l'antinimasse au niveau de la graine.

Ensuite, si on se place entre l'élément semeur et les routes asseuses, on a la possibilité de faire un peu en surface et un peu dans la ligne de semis. Si je positionne mon tube descente à l'arrière, soit des petits râteaux ou des routes asseuses, je vais localiser mon antinimas sur la ligne de semis. Il n'y a pas de solution miracle, ça dépend vraiment des conditions qu'on va avoir au moment du semis. Par contre, j'aime beaucoup cette partie en surface sur le rang ou un peu les deux. Notamment si vous êtes sur des problématiques de striptease, où vous avez beaucoup de résidus végétaux.

Pour moi, stratégiquement, en termes d'application d'antimasse, il y a un grand intérêt à pouvoir positionner de façon localisée Comme je dis en formation, mettez-vous à la place d'une NIMAS, il va falloir trouver, vous faites entre 2 mm et 5 cm, il faut que dans la jungle qui représente le sol, vous arriviez à trouver, si vous faites des applications en pleine, entre une trentaine de granulés par mètre carré, c'est quand même pas évident. Donc pour moi, gros intérêt, à partir du moment où vous avez découvert ou vous avez de la jungle, facilitez la protection de la culture, vous serez en termes d'efficacité beaucoup plus pertinent. Vous serez beaucoup plus pertinent, par contre, si vous choisissez un produit qui est adapté pour ces applications-là. Pourquoi ?

Parce que ce n'est pas parce que le produit va être enterré ou à la surface du sol et qu'il n'est pas épandu qu'on ne doit pas avoir les mêmes exigences. Pourquoi ? Taille réduite, c'est hyper important. Si vous prenez une granule relativement fine, ça va vous permettre d'aller jouer sur la partie économique, d'appliquer une dose qui va être réduite tout en ayant une protection maître linéaire qui va être intéressante. Résistance à la casse, ces produits-là, même s'ils ne sont pas épandus, vont passer dans des cannelures, donc avoir un produit qui ne soit pas tout broyé, c'est plutôt sympa et ça évite la casse de matériel. L'absence de poussière, la calibration régulière aussi, la densité, c'est vraiment un critère hyper important.

Choisissez des produits avec des densités proches de 0,8, parce que sinon vous allez avoir des phénomènes de décantation dans les cuves si vous faites un mélange entre les semences. Et l'anti-limace, donc attention à ça, c'est hyper important. Et après, résistance au délitement, évidemment, puisqu'on a un produit qui est dans le sol, donc il va être soit au contact de l'humidité un peu permanente, soit il est à la surface du sol et il peut être exposé à des précipitations notamment, donc il faut quand même qu'il puisse avoir une bonne protection et une bonne résistance au délitement. Si on avance sur notre frise, on est entre le semi et la levée, le match n'est encore pas gagné. On a encore la possibilité, je vais passer rapidement, mais de repasser un coup de rouleau pour éventuellement supprimer, voire retarder une application d'Antinimas.

Et puis, si je n'ai pas le temps et que je préfère faire une application, le bon épandage, le bon produit, donne le bon épendeur pour faire son application à ce moment-là. Mais vous rendez compte que cette application qui arrive au moment entre le semi et la levée, elle découle de toute une stratégie, toute une lutte en amont. Petite parenthèse quand même, on adapte vraiment la dose au niveau d'activité constatée, parce que des fois on prend la dose habituelle parce que l'épandeur est réglé comme ça. Clairement, il y a des fois où c'est trop, il y a des fois où ce n'est pas assez. Si vous ne surveillez pas, vous ne pouvez pas savoir. Donc là, vous retrouvez un petit tableau de recommandation en fonction des populations que vous allez avoir et des quantités d'antinimasse à adapter.

Tout ça, c'est à prendre avec des pincettes aussi. Si vous êtes dans le cadre d'une vraie stratégie ou vous avez déjà appliqué en amont, évidemment, vous pouvez aller jouer un petit peu sur les curseurs. Juste un exemple de complémentarité de la lutte. Là, on est chez un agriculteur qui est en semi-direct. Je ne sais pas si vous voyez bien à l'écran, mais la population max à laquelle il arrive, c'est 100 limaces par mètre carré. Vous voyez qu'on part, c'était l'année dernière, sur les Ecolsa. On est au 10 août, il a à peu près une trentaine de limaces par mètre carré, sans trop de précipitation, pic de précipitation, l'activité remonte. On peut difficilement imaginer quand même qu'on passe de 30 à 100.

C'est le jour du semis, il a fait un petit coup de rouleau, une application d'Antinimas et puis un travail superficiel et il a semé. Vous voyez que dès lendemain, la complémentarité des actions, on passe de 100 à 100. À peu près 25 limbas par mètre carré, temps sec derrière, des populations qui restent très limitées. Alors là, on est quand même aux alentours d'une dizaine de limbas par mètre carré, donc sur un colza, ça fait quand même un peu de mal, mais c'était dans le cadre d'une étude, donc il n'a pas retraité, mais quand même, on voit vraiment bien l'effet de la complémentarité des actions, et malgré un pic de précipitation sur le mois de septembre, on voit que les populations restent relativement basses.

Quand on sait ce qui se passe et qu'on déclenche au bon moment, on arrive à avoir une lutte qui est particulièrement limitée en termes de quantité mais aussi en termes d'argent à dépenser pour avoir une stratégie de lutte adaptée. On parle beaucoup du Limacapt. Qu'est-ce que ça représente en termes d'investissement ? Aujourd'hui, le Limacapt est en prix de vente à 1 400 euros avec la station Météo. Ça représente quoi ? Quand on regarde des surfaces ressemées, si vous avez ressemé 4 à 5 hectares de colza, 6 hectares de maïs ou de tournesol ou 7 hectares de blé, vous rendez compte que vous avez un retour sur investissement qui peut être très rapide et surtout, vous avez une recommandation chaque jour. C'était juste la petite parenthèse. Juste cette diapo pour vous montrer à quoi ressemblent les résultats LIMACAPT.

Donc là c'est sur un téléphone mais vous avez la même application, enfin c'est pas une application, c'est un site internet qui est adapté à la fois pour être sur les ordinateurs tablettes et sur les téléphones. Et donc tous les matins vous retrouvez votre parcelle avec votre niveau de risque et éventuellement la recommandation s'il y en a une, voyez activité forte. Et vous pouvez avoir une recommandation d'intervention. Si vous êtes intéressé pour voir un peu à quoi ça ressemble, n'hésitez pas à demander votre démo gratuite en scannant le QR code qui est ici ou en contactant les interlocuteurs de SangoS ou votre distributeur local. Il n'y a pas de problème, vous pouvez vous adresser. À ces différentes cibles.

Voilà, donc vous aurez compris le sens du message si on veut réussir la lutte anti-nimas, c'est que le produit seul ne suffit pas, qu'il faut structurer les choses dans une démarche. Donc à vous, à chacun, nous on donne un petit peu la recette ou les ingrédients, mais la recette qui va marcher chez vous, il n'y a pas de secret, c'est qu'à un moment donné, il faut observer pour savoir concrètement ce qui va se passer, choisir les bons produits et puis aller jusqu'à l'optimisation de l'application. Voilà, donc n'hésitez pas si vous avez des questions, Ça tombe bien, parce que.

Des questions, on en a quand même beaucoup.

Très bien. Juste une petite parenthèse, n'hésitez pas à nous retrouver en formation, parce que là, on a fait la version raccourcie. Vous voyez qu'il y a déjà quand même pas mal de choses, mais on peut rentrer évidemment plus dans le détail. Donc, n'hésitez pas, si vous êtes intéressé, à nous solliciter pour des formations. Martin, à toi. Tu as le micro coupé.

Effectivement, je remets le micro. Les questions vont être un peu désordonnées. Je vais les prendre dans l'ordre de leur arrivée. Première question qu'il y a eu, c'était sur la notion de couverts végétaux. J'utilise donc la question. En maraîchage, un couvert de trèfle en passe-pieds amènerait-il les limaces à coloniser les passe-pieds plutôt que les cultures ou favoriserait-il le développement des limaces et donc le dégât sur la culture ?

Je dirais qu'il y a deux niveaux de réponse à la question. Effectivement, on peut avoir sur cette partie trèfle, et on le voit notamment, c'est des travaux qui ont été menés en vignes. Aujourd'hui, vous avez de plus en plus de vignes dans lesquelles on va retrouver notamment des couverts de fèverolles. On voit en fait que, en l'occurrence c'est des escargots, mais ce serait le même comportement pour les limaces. On va voir que potentiellement les escargots et les limaces peuvent rester sur cette culture là. Par contre dès que cette culture, pour des raisons de concurrence en eau ou quoi, elle est détruite, elle est limace de suite. Il faut vraiment le considérer dans la lutte anti-limace.

Et après aujourd'hui, on se rend compte quand même que vis-à-vis des préférences alimentaires, si vous êtes en maraîchage sur le passe-pied avec du trèfle mais qu'à côté vous avez de l'irrigation, et notamment des cultures qui sont en train d'émerger. Ce qu'il faut vraiment comprendre, c'est qu'au niveau des plantes, il se passe des choses. Quand la plante est en train de germer, en train de pousser, ou qu'on a du végétal frais, il y a des substances qu'on ne sait pas aujourd'hui identifier. Même dans les travaux au niveau international, on se rend compte qu'on souffre beaucoup d'un défaut de recherche là-dessus. Mais les plantes émettent des choses que les limaces sont capables de détecter.

Et par rapport à un trèfle qui serait assez développé, je pense que la concurrence alimentaire d'une plante émergente à côté, certes on peut avoir un effet refuge et un peu concentration, mais sur du long terme, on va accumuler des populations et en plus on va les « engraisser » parce que c'est ce qu'elles préfèrent en termes de culture. Et à côté de ça, on a une culture qui est en train d'émerger avec potentiellement de l'irrigation. J'ai un peur que ce soit double peine. Sur un effet très court terme, on pourrait arriver à localiser les limaces sur le passe-pied par exemple, mais avec des cultures très appétantes à côté et des conditions favorables à l'activité des limaces, j'ai peur que ce ne soit pas la meilleure solution. Je ne sais pas si ça répond à la question.

Je pense bien, oui. Et donc peut-être une autre question que ça me permettrait d'enchaîner là-dessus, tu as parlé d'escargots, mais tu as surtout développé sur les limaces. Est-ce qu'un escargot, ça se gère comme une limace ? On réfléchit pareil, l'essai d'intervention, est-ce qu'il est sensible au roulage d'escargots, etc ?

Ça dépend si on s'adresse en grande culture ou en culture spé. Je vais répondre sur la partie grande culture. Aujourd'hui, on voit qu'en travaillant un peu moins le sol, on a une diversification d'escargots qui arrive et de limaces aussi. Clairement, je vous ai parlé deux principales espèces, mais on voit que quand on travaille moins les sols, on a une diversité d'espèces qui va s'installer, à la fois de limaces et d'escargots. Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'escargot va avoir une résistance à la dessification beaucoup plus importante puisqu'il a la capacité à rentrer dans sa coquille et à fermer ce qu'on appelle l'épifragme. Être complètement étanche vis-à-vis des conditions extérieures. Donc lui, il va avoir une capacité de résistance à la dessiccation qui va être plus importante, un petit peu plus résistant au travail du sol aussi.

Donc voilà, après en termes d'APA, nous on travaille sur les anti-limaces qu'on travaille aujourd'hui, on en vend dans le monde entier, donc sur différents types d'espèces. Et quand on fait la mise au point des produits, on fait vraiment des tests à la fois sur différentes espèces de limaces et sur différentes espèces d'escargot. Donc en termes d'efficacité des produits, on n'aura pas forcément de différence. Pour ce qui est clairement seuil d'intervention ou de nuisibilité, c'est déjà très débattu sur le niveau LIMAS. Donc autant vous dire que sur la partie escargot, on est encore loin d'avoir des réponses scientifiques et des travaux qui permettent de faire ça. Mais en tout cas, il faut que vous ayez en tête que plus vous avez une bestiole qui va être de grosse taille, plus sa capacité à consommer les végétaux ou les apas va être importante. Ok.

Très très clair. Donc il y a une question qui est arrivée et je pense que tu as répondu juste après. On nous demande, la R-SAPAI a-t-elle une efficacité contre les limaces ? Donc tu l'as mentionné, mais est-ce qu'on sait avec un passage de R-SAPAI combien de pourcentage d'efficacité on a ? Est-ce qu'il faut absolument faire deux passages, trois passages pour avoir quelque chose de significatif ?

Historiquement, dans les travaux qui avaient été menés dans le cas d'art résolime, vous avez la hercéterie qui ressortait comme l'outil numéro un, notamment parce que c'est beaucoup utilisé en bio, et ça ressortait comme outil numéro un surtout parce qu'on a une fréquence de passage qui est importante. Donc sur la partie hercéterie, il faut comprendre, c'est exactement ce que je vous ai dit tout à l'heure, Aujourd'hui, quel que soit le travail qui a été réalisé du SEMI de l'Air Sapaï, on a une réduction des populations de 75% dans les quatre jours. La reprise après est très dépendante des conditions du milieu. Si on est dans des conditions ultra sèches et qu'on part d'un potentiel limité, la reprise va être très limitée.

Par contre, si on part d'un potentiel très haut, qu'on fait cette intervention et qu'après on a des conditions climatiques qui vont être favorables, la reprise va être plus importante.

J'ai deux questions que je vais te résumer en une seule sur des produits alternatifs. Est-ce que tu as un avis sur l'efficacité des produits alternatifs comme le tabasco ou les macérations ? Contre les gastéropodes bien sûr.

Oui, moi, personnellement, là, comme ça, je n'ai pas forcément d'avis. Par contre, ça fait une vingtaine d'années que je travaille chez Dosangos et j'ai testé des solutions à base d'ail, des choses qui étaient dans la bibliothèque. Aujourd'hui, concrètement, je pense que ça peut-être marcher dans un jardin parce que ça peut avoir un effet peut-être répulsif. Mais aujourd'hui, imaginer cette méthode de lutte au niveau agricole, ça me paraît un peu compliqué. On peut avoir un effet un peu éphémère, mais à très court terme, on voit que ça ne permet pas d'apporter une solution durable.

OK, très clair. Autre question. Bonjour, en maraîchage, serait-il pertinent de mettre des pièges à limaces tous les 10 mètres dans les passe-pieds ? Avec de l'Ironmax pour prévenir le développement des populations antidivers.

Alors, moi je ne suis pas favorable à ce qu'on mette des appâts sous les pièges, d'abord parce qu'on n'en a pas besoin, c'est vrai que je ne vous l'ai pas dit, mais dans les pièges tapis aujourd'hui qu'on utilise, on n'a pas besoin de mettre d'appâts dessous, parce qu'en fait on a vraiment travaillé la capacité en rétention en eau, donc le piège va retenir 1,4 kg. Donc si vous mettez en plus de l'antilimasse sous le piège, la première chose qu'il va faire c'est qu'il va moisir. Certes les appâts peuvent être quand même consommés par les limaces ou les escargots si c'est moisi, mais concrètement on n'est pas dans le bon sens. Je pense que la notion d'anticipation, même quand on est en maraîchage, on doit l'avoir en tête.

L'idée c'est de se dire, je vais implanter ma culture et notamment je vais bâcher à une certaine période, donc l'application d'antinimas, je ne veux pas en retrouver ni dans les fruits ou en tout cas dans les légumes que je veux ramasser, donc il faut anticiper quand même bien en amont puisqu'ils ont une bonne résistance au délitement, ça veut dire qu'on va aussi les retrouver pendant longtemps. Et encore une fois, il faut penser à la rotation. C'est-à-dire, à chaque fois que vous avez des changements de culture, il faut essayer de remettre les compteurs à zéro. Et puis, vous pourrez anticiper. Je n'ai pas de détails particuliers sur la conduite. Si les gens sont intéressés, n'hésitez pas à me contacter aussi. Qu'on travaille des sujets un peu plus particuliers. Mais l'idée, c'est vraiment d'avoir cette notion d'anticipation. Il faut que je gère mon risque en amont.

Et en sachant que la problématique climat, ça se gère de façon pluriannuelle. En tunnel, je ne sais pas si c'est des tunnels ou pas, il y a des possibilités de solarisation qui ont été travaillées, qui présentent de grosses efficacités. Tout ce qui va être remis en œuvre du travail du sol pour les préparations de sol, pour l'implantation, ça va être intéressant aussi. Et après, en fonction de ce que je suis en tunnel ou pas, tous les abords de tunnels aussi, des tunnels qui sont installés depuis longtemps, on peut avoir des zones refuge, notamment plus pour les escargots que pour les limaces, mais on peut avoir quand même des problèmes de gestion.

Je ne sais pas s'il s'agit de tunnels, je ne sais pas comment c'est conduit, mais en tout cas, la logique reste la même, ça va être vraiment l'anticipation, mise en oeuvre du travail du sol, vraiment sortie de l'hiver. Pour pouvoir essayer de limiter les populations, et peut-être aussi démarrer de façon raisonnée et raisonnable, mais sur la base de piégeage par exemple, des interventions, encore une fois avec l'objectif d'installer la culture dans les meilleures conditions sanitaires possibles.

Depuis tout à l'heure, on parle de pression de limaces en fonction du climat et de la météo. Qu'est-ce que tu vois comme effet du contexte pédologique ? Est-ce qu'on a plus de limaces ou moins de limaces suivant le type d'argile ? Est-ce qu'un taux de matière organique humus favorise les limaces, etc. Ou est-ce que si j'ai un gros sable lumifère, j'aurai plus ou moins de limaces ?

Je pense qu'il y a plusieurs critères à considérer. Aujourd'hui, on voit quand même que dans les sols argilocalcaires, on va avoir des limaces présentes. C'est sûr que dans les craies, on va en trouver très peu. Dans le sable, une limace qui ne forme pas le sol va quand même avoir quelques difficultés. Après, les conditions pédologiques, si votre sol a beaucoup de choses à digérer, les limaces et escargots peuvent être présents, parce qu'ils sentent des détritivores. Donc si vous avez beaucoup de matière verte à digérer, vous allez vous retrouver avec des limaces et des escargots qui seront présents. Et fort rapport ces surènes aussi, on voit que forcément on a la présence de limaces ou d'escargots.

Après, toutes les terres à cailloux aussi, on en parle peu, mais finalement, tout ce qui va être silex, sous lesquels les limaces vont pouvoir aller se cacher, on se rend compte que terres à silex, on peut avoir beaucoup de limaces aussi. Pour moi, il y a vraiment plusieurs entrées. Est-ce que la limace a physiquement la capacité à explorer le sol, ce qui va écarter quand même un peu les sables, contrairement aux escargots qui ont la capacité à forer le sol, je distingue bien les deux. Et après, c'est vrai qu'historiquement, on a quand même plutôt dans les forteaux d'argile. En fait, si c'est sol moteux, concrètement, si les limaces peuvent se déplacer, se mettre à l'abri.

Et après, je mettrais quand même un bémol sur la dimension couverte, quels que soient les types de sol, si vous avez des couverts végétaux, vous allez forcément augmenter vos populations de limaces. Mais encore une fois, je ne dis pas que vous augmentez les problèmes, je dis juste qu'il faut l'avoir en tête. Vous l'avez compris, pour différentes raisons, on va se retrouver avec plus de bestioles à gérer.

Et donc justement, pour rebondir sur ces couverts, est-ce que tu as vu des couverts qui favorisaient plus les populations de limaces ? Par exemple, on trouve dans la littérature des essais en Suisse faits par un gros scope qui te disent que la févrole est appétante, alors que nous, généralement, si on a un couvert qui se fait détruire par des limaces, tout est mangé sauf la févrole. Est-ce que tu as un avis là-dessus, une gradation des différentes appétences des limaces vis-à-vis des différents couverts ?

Moi j'aime bien la publie de l'agroscope parce qu'elle a le mérite d'être faite en labo avec des conditions expérimentales répétables parce qu'aujourd'hui il existe beaucoup de choses sur le sujet mais les conditions du milieu peuvent influencer les choses. Donc je trouve que j'aime bien cette publie de l'agroscope. Effectivement la févrole m'a interpellé aussi. Par contre ce que je comprends moi au travers de la févrole quand même quand je vois des couverts ou quand tu es en culture, c'est une culture qui va beaucoup garder l'eau. De l'eau sur les feuilles et qui va présenter un niveau d'humidité avec une grosse matière verte et avec beaucoup d'humidité. Quand on se balade dans une févrole, s'il a plu, on est vraiment trempé. Je pense que c'est de nature à favoriser la présence de l'IMAS, mais on a quand même assez peu de dégâts sur la partie févrole.

Après les cultures qui vont être très attaquées, vous avez toutes les vesses, le trèfle, le colza, ça fait partie quand même du Niger aussi, ça fait partie des cultures où il y a un consensus sur le fait qu'en général elles sont très soit appétantes, parce que je pense qu'il faudrait pour être très juste, en fait, distinguer le fait de « je suis favorable au développement des populations de limaces » ou « je suis favorable et en plus les limaces aiment bien consommer cette espèce-là ». Voilà, je mettrais un peu ces deux distinctions-là et c'est ce qui peut faire qu'en fonction des études, on a des fois des cultures qui vont être dans la case très appétantes alors qu'elles pourraient être en moyenne. Mais globalement, il y a quand même consensus autour des cultures que je vous ai citées.

Certains agriculteurs se refusent à faire d'anti-limaces en disant, si je tue les limaces, j'aurai plus de nourriture pour mes prédateurs à limaces donc je vais casser ma régulation naturelle. Est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ? Donc le côté carabe, est-ce qu'on peut compter dessus ? Et ensuite, est-ce que si ma limace mange du phosphate sphérique ou du métaldéhyde, Est-ce que dans les deux cas, il y a un impact sur la faune non cible ? Est-ce que des vers de terre ou d'autres animaux du sol ont envie de manger les granulés et meurent ? Est-ce que les oiseaux en risquent avec ces granulés ? Donc soit en consommation directe ou indirecte par la limace qui serait une proie ralentie et plus facile à prédater.

Dans le cadre de l'homologation des produits, aujourd'hui, qu'il s'agisse du phosphate de fer ou du métaldéhyde, on a une obligation en tant qu'émetteur en marché, quand on veut aller homologuer, de montrer L'innocuité, je n'irai pas jusque-là, mais en tout cas, les effets sur les non-cibles. Aujourd'hui, il y a des études qui sont conduites dans le cadre de l'homologation pour ça. Si les produits arrivent sur le marché aujourd'hui, c'est qu'ils ont un effet très limité. Après, moi, ce que j'aime bien, c'est qu'aujourd'hui, il existe des études indépendantes que vous pouvez retrouver, notamment qui avaient été réalisées par la Chambre de l'Agriculture du Finistère, justement sur l'application d'Anti-IMAS avec des études sur l'impact sur la partie verte de terre et sur l'impact sur la partie carabe. Aujourd'hui, vous n'avez pas de publis qui mettent en avant l'effet de l'un ou de l'autre sur les organismes non-cibles.

Il faut faire attention avec l'amalgame quand il y avait encore le mesurole qui, effectivement, c'était du météocarbe en termes de matière active et qui, lui, avait un réel effet insecticide. Donc là, effectivement, quand vous mettiez du météocarbe sous un piège notamment, vous aviez tous les carabes et les vers de terre qu'on pouvait constater de mort. Donc ça, il y a cette première Cette première chose-là, aujourd'hui, qu'il s'agisse du phosphate de fer ou du métal dihyde, il n'y a pas d'effet avéré sur les non-cibles. Sur la partie oiseaux aussi, dans le cadre de l'homologation aujourd'hui, on nous demande de fournir des études sur l'application d'antinimase sur les oiseaux. Il y a eu des protocoles particuliers de mis en place, notamment avec des agriculteurs de l'observatoire, à qui on a demandé, afin de faire leur application d'antinimase habituelle et d'observer le comportement des oiseaux.

Après, il faut distinguer la mauvaise pratique quand même. Aujourd'hui, quand vous avez des non-cibles qui ont des intoxications avec des produits anti-limaces, c'est souvent parce qu'il y a eu, par exemple, un déversement de produits accidentels. Il va pleuvoir, je suis pressée, je vide mon sac dans l'épandeur, j'en fais tomber à côté. C'est sûr que faire un tas d'anti-limaces à côté de l'épandeur et puis on est parti vite parce qu'il pleut, ou qui va pleuvoir, ce tas là qui est à disposition éventuellement d'oiseaux ou de choses qui pourraient consommer un peu plus en masse qu'en application normale de produits, là ça peut conduire à des intoxications, oui.

Et puis après, pareil pour les chiens, aujourd'hui si vous laissez un sac anti-nimasse, vous n'avez pas pu tout mettre dans les pendeurs, vous le laissez poser là et puis vous avez un chien, une vache qui se sauve ou je ne sais pas quoi, qui mangent effectivement dans le sac, oui, là on arrive à des intoxications. Mais ce qu'il faut retenir c'est qu'en condition d'utilisation normale des produits, il n'y a pas de raison d'avoir des intoxications. Et souvent, je fermerai la parenthèse après si j'ai répondu à tout, souvent sur la partie colza on peut voir effectivement des carabes qui ne sont pas trop en forme un peu après les semis. Attention à l'amalgame avec les insecticides qui vont être utilisés, des insecticides notamment sur la partie altice par exemple, qui, si les carabes sont sortis, peuvent avoir un effet.

Sur la notion de consommation des prédateurs, il y a une étude qui a été faite dans le cadre du projet CASDAR Arena Oxymore qui permet de quantifier la consommation des limaces par les carabes et en fait là on se rend compte que les contenus stomacaux, donc ils ont fait des études du piégeage et ils ont broyé les carabes et étudié les contenus stomacaux des carabes et on se rend compte que les limaces représentent moins de 10% du régime alimentaire des carabes. En tout cas dans leurs contenus stomacaux on va retrouver des pucerons, des graines, tout ce que vous voulez parce que les carabes sont des opportunistes en termes de régime alimentaire. Et ils consomment des limaces quand ils peuvent.

Pour ceux qui ne souhaitent pas appliquer d'anti-limaces pour ne pas abîmer les prédateurs ou pour dire qu'ils n'auront plus rien à manger, sachez qu'il vaut mieux lutter efficacement contre les limaces et vos prédateurs continueront de fonctionner. Dernier point aussi sur cette partie carabe, vous avez vu l'équation que je vous ai présentée sur la partie limace, L'équation climatique où elles sont le mieux, c'est 13-18 degrés sous une 15% d'humidité. Il faut savoir qu'un carabe, son exigence climatique, ça va être des températures chaudes et sèches. Quand il fait chaud et sec, les limaces ne sont plus à la surface, mon carabe va être très actif. Mais il peut consommer des oeufs de limace, mais il ne va pas forcément consommer les limaces puisqu'elles ne sont pas à la sortie du sol.

Et dernier point sur ça, il faut savoir qu'un carabe qui va venir piquer une limace avec sa pièce buccale pour essayer de la manger, tout le monde a fait des très belles photos sur ça, il n'y a pas de souci. Par contre, le premier réflexe de la limace, ça va être de sécréter beaucoup de mucus parce qu'elle sent agressée et la pièce buccale du carabe va se retrouver empatouillée avec du mucus et souvent il arrête de consommer et il s'en va. Effectivement, les carabes et les staphylens jouent un rôle de régulation des populations de limace, certes, c'est une réalité, mais leur effet est quand même particulièrement limité.

Et est-ce que même cet effet-là, il n'y a pas un effet retard pour que le carabe consomme, il faut une grosse population, de toute façon, on a une attaque de limace avant la régulation potentielle ?

Les cycles de limace sont annuels, en carabe c'est 5 ans aussi, donc tout ce qui va être travail du sol, notamment tout ce qui va être labours, va être très préjudiciable pour la partie carabe. Cette relation-là, moi je suis contente qu'il y ait eu cette étude du CASDAR auquel nous n'avons pas participé, mais moi je mets en avant dans le cadre des formations et je vous invite à aller chercher sur internet les différents travaux parce que c'est très bien fait, ils ont des belles fiches et tout ça, donc n'hésitez pas à aller voir et ça a permis de quantifier parce qu'effectivement, jusqu'à très récemment, il n'y avait pas de données chiffrées sur la consommation et je trouve que c'est une bonne chose de l'avoir fait.

Une autre question sur la résistance des granulés à l'humectation. On avait fait un test tout bête, on avait pris plusieurs produits commerciaux, dont je ne me souviens plus les noms, toutes franchises. On avait mis un peu dans un gobelet ces produits commerciaux et on voyait des vitesses de fonte différentes. Donc, quand on épande des granulés au sol, quelle résistance ils ont vis-à-vis d'une pluie qui pourrait arriver ? Et si on met des granulés en raie de semis, à quel point le granulé risque d'avoir un effet de pompage de l'eau environnante et donc de gonfler, de ne plus être efficace. Et est-ce que si un granulé a pris de l'eau, donc a gonflé, est-ce qu'il est encore appétant pour la limace ou est-ce que son effet devient complètement nul ?

Ce qu'il faut comprendre, c'est que cette résistance au délitement ou à la pluie, puisqu'on va avoir un phénomène soit d'explosion ou d'érosion du granulé, il faut comprendre que cette résistance au délitement va être conditionnée par la sélection des ingrédients qui vont rentrer en compte dans la fabrication et ensuite par le process de fabrication. Grosso modo, ce qu'il faut que vous reteniez, c'est que des appâts de pas très bonne qualité en termes de sélection des matières premières et sur notamment des process de fabrication qui vont être très courts, c'est des produits qui vont avoir tendance à avoir des comportements très cassants. Le très cassant, ça veut dire que ça va exploser, donc ça veut dire qu'au moment de l'épandage, on va déjà avoir de la casse, d'accord ?

Et ces produits-là, après, au sol, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'un appât, c'est principalement fabriqué avec de la farine, donc en fait, ça va être une éponge. L'objectif, c'est quand on l'applique, effectivement, il va venir se tamponner avec son niveau d'humidité, il va s'adapter à celui qui est au sol. Donc, il va prendre le même niveau d'humidité que ce qu'il va avoir au sol, et l'objectif c'est qu'il garde sa forme. Donc en fonction de la façon dont il est fabriqué, il va pouvoir avoir soit cette vacumenté-là, soit il ne va pas l'avoir. C'est ce que vous avez observé quand vous les avez mis dans l'eau. Quand on a des trucs qui fondent ou qui vont fondre, ça veut dire que leur capacité de résistance au délitement n'est pas bonne.

En revanche, plus on a un appât qui va rester plutôt intègre en milieu saturé en eau, plus il va être efficace et accessible pour les limaces. Juste pour entre parenthèses sur notre gamme, nous aujourd'hui, on est à peu près sur 60 mm de puissante consommation. En fait, les appâts chez nous, ils gardent leur forme. C'est une technologie un peu pâte à modeler. Ils sont appliqués au sol, ils vont venir se gorger en eau, mais par contre, ils ne bougent pas. Par contre, si vous les prenez et que vous les écrasez, ça va vraiment faire pâte à modeler et c'est ce qui permet aux limaces de venir consommer, faire des petites cavités. Dans le granulé pour aller chercher sa dose d'étale.

Et à contrario, comme je disais tout à l'heure, des produits qui vont être souvent bas de gamme et qui ont un gros taux de casse, ils vont se déliter aussi beaucoup plus vite. Et ça, on le voit au travers des panels d'utilisation d'agriculteurs, des produits qui ont des taux de casse qui peuvent être importants, mais forcément, un produit qui est cassé, sa capacité de résister au délitement va être réduite. Donc, on voit les nombres d'applications en fonction des produits qui sont utilisés qui vont être plus importantes. Donc ça, souvent, c'est des produits qui ne sont pas chers au kilo.

Je le dis quand même, mais quand on regarde le coût de la protection au final, on se rend compte que comme il a fallu repasser pour contrôler la même population de limace, au final le coût de la lutte anti-limace vous revient souvent plus cher, et notamment parce que c'est souvent des produits qui ont des RPD aussi.

Sur ces granulés, Combien de granulés de phosphate féerique ou de métal d'éile il faut pour qu'une limace meure ? Après, j'imagine que ça va être en fonction de la concentration en matière active et en fonction aussi de la masse de la limace.

Oui, exactement. Aujourd'hui, sur le marché, tous les APA ne se valent pas. Concrètement, l'objectif, c'est d'arriver à travailler des APA qui fassent en sorte qu'un granulé puisse contrôler plusieurs limaces. Aujourd'hui, nous, avec l'IPMAX, on est plutôt sur un contrôle, on va dire, de 4 limaces, à peu près, pour un granulé. Avec un Metarex Duo, on va être plutôt entre 4 et 6, donc encore une fois, ça dépend de la taille de la limace. Et à contrario, vous avez des produits qui peuvent être, notamment à base de phosphate de fer, qui peuvent être largement consommés, où la mise en symptôme arrive beaucoup plus tard. Et là, on a des limaces qui peuvent manger entre 3 et 5 granulés.

On a des jolies vidéos sur le sujet qui montre ça et c'est des choses qui ont été aussi traduites notamment dans les essai-cages et notamment chez Herbalis où vous retrouvez cette surconsommation pour certains produits qui a été mise en avant. Donc ça dépend, en fait si vous voulez un bon produit aujourd'hui c'est vraiment sa qualité de formulation qui va notamment faire son efficacité.

Donc en fait, si on prend par exemple les données que tu viens de nous transmettre, donc de consommation de granulés pour tuer une limace, on prend un piège, on peut estimer notre nombre de limaces au mètre carré, et donc on peut se dire, si je mets tant de kilos hectares, j'aurais tant de granules au mètre carré, donc je peux potentiellement réduire ma pression limace de tant de pourcents et m'éviter trois passages à dose insuffisante, voire 15 passages à dose massive pour tout régler.

Exactement, c'est bien l'intérêt. C'est ce que je montrais tout à l'heure avec la petite balance et les limaces qui étaient dans des sacs. Ou sur la balance et à côté l'antilimasse qui était dans les sacs. Évidemment, l'objectif, c'est de pouvoir aller jouer notamment sur les doses. Plus on a des produits qui vont être efficaces, plus on va pouvoir se permettre, et en plus, si on commence la lutte de bonheur, d'aller fractionner les apports et au final d'avoir une lutte antilimasse qui soit économiquement très intéressante parce qu'on aura appliqué les doses qu'il faut sans partir forcément sur la dose homologuée, sans partir forcément à l'aveugle aussi. Des fois, j'applique et je n'en ai pas besoin. Il y a déjà une énorme économie à faire par rapport à ça. Donc oui, l'idée c'est bien d'évaluer les populations qu'on va avoir en présence.

Est-ce que j'ai des juvéniles qui vont consommer certes peu, mais qui vont peu se déplacer, ou est-ce que j'ai des adultes qui potentiellement peuvent consommer un peu plus, puisque pour atteindre effectivement leur dose d'état, elles vont devoir consommer un petit peu plus.

Et j'ai une autre question, mais je pense que tu as répondu tout à l'heure en parlant du côté opportuniste de la limace. Mais j'imagine que pour être sûr que ma limace consomme mon granulé, l'idée c'est de la porter s'il n'y a pas d'autre chose à manger. Je m'explique, certains ont passé de l'antilimace avant un blé dans des repousses de colza et disent qu'il n'y a aucun effet. Mais est-ce qu'on peut supposer que cette absence d'effet, c'est lié à la dilution d'un point de vue biomasse, entre les repousses de colza et les granulés, qui sont minoritaires en termes de kWh, comparé à toute la salade verte qu'il faut repousser.

Exactement. En fait, moins on a de concurrence alimentaire, même si on travaille. Ces notions dans les recettes, moins on a de concurrence alimentaire, plus on aura d'efficacité des produits. Si elles n'ont rien à manger sur un sol nu, c'est pour ça que le bon positionnement est capital. Effectivement, on va avoir une meilleure efficacité sur des limaces qui n'auront rien à manger plutôt que si on dilue entre des repousses de colza où elles vont pouvoir consommer et puis des granulés à côté. Pas d'efficacité, c'est quand même rare qu'on ait zéro efficacité Moi, je n'y crois pas trop parce qu'aujourd'hui, on le voit bien, notamment dans les essécages, on voit les zones du colza ou du tournosol à manger dans des conditions semi-contrôlées.

On voit qu'on arrive à avoir une bonne protection de la culture, pourtant sur une culture qui est au stade sensible et en positionnant des appâts à côté. Donc, on a quand même un effet des anti-limaces qui va être plus ou moins important en fonction, encore une fois, de leur qualité. Mais effectivement, on sera beaucoup plus pertinent si les limaces n'ont rien à manger.

Il y a une autre rumeur de plaine que j'entends souvent et qui va me permettre de déboucher sur une autre question. Les gens se posent souvent la question de à quel type d'humectation de sol et à quelle date je peux passer, mettons, mon rouleau ou mon déchômage à l'interculture vis-à-vis de ma date de semi et vis-à-vis de mon épandage d'antilimasse. Je m'explique. Est-ce que mon rouleau, je le passe en condition nocturne avec un peu plus d'humectation où j'ai peut-être plus de limaces qui sortent des fissures du sol ? Et aussi, est-ce qu'il vaut mieux faire anti-limaces puis déchômage ou déchômage puis anti-limaces en disant que les limaces vont ressortir des petits trous un peu sonnés et vont manger le granulé ? Donc, ça pose encore plusieurs questions à la fois.

Déjà, pour moi, définir une stratégie pertinente vis-à-vis de tout ça, la réponse est dans le limac apte. C'est-à-dire que concrètement, le fait qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige tous les jours, il nous remonte des informations et c'est vraiment ce qui nous permet de comprendre ce qui va se passer par rapport à un contexte climatique et lié avec des interventions culturelles. Donc aujourd'hui, écraser des limaces avec un rouleau, concrètement, je n'y crois pas. Mais on va mettre en place des travaux, parce qu'effectivement, ce sont des questions qui nous ont été posées. Je veux qu'on produise de la donnée pour répondre à ça, donc on va mettre en place quelques petits expéts là-dessus pour essayer de quantifier les choses. C'est une première chose.

Encore une fois, ce qui est intelligent dans l'approche sur la partie anti-lima, c'est si on peut s'éviter l'application du produit, pourquoi s'en priver ? J'aurais plutôt tendance dans un premier temps, c'est ce que je vous ai présenté, à mettre en œuvre plutôt la lutte alternative. Mettre en place plutôt un travail du sol, je regarde ce que ça donne, je renouvelle mon travail du sol si c'est compatible avec mes autres objectifs de garder l'humidité dans le sol, si c'est pertinent de pouvoir le faire, et après je viens me piloter au milieu de tout ça des applications d'anti-limaces avec une dose plus ou moins adaptée en fonction des populations que je vais avoir, et puis ça me permet de pouvoir arriver au moment des semis avec une situation qui est relativement saine.

Moi, je trouve que l'exemple que je vous ai montré tout à l'heure, on part de 100 limaces par mètre carré quand même. C'est énorme. Le même jour, on fait du travail du sol et de l'application d'anti-limaces. Alors, certes, 7 kilos. Peut-être qu'en termes de stratégie, on aurait pu imaginer les choses un peu différemment. Bon là, c'était la conduite de l'agriculteur, donc elle escalait. Mais par contre, ça lui a permis quasiment de régler son problème. Donc, moi, j'aurais plutôt tendance à dire, si vous n'êtes pas réfractaire au travail du sol, commencez par ça. Mais faites-le de façon intelligente, c'est-à-dire en condition sèche pour exposer les petites limaces au soleil. C'est plus ça que de les écraser quand il pleut. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé d'écraser des limaces même avec le pied quand il pleut.

Il faut s'y attarder un peu quand même. Donc misez plutôt sur l'aspect d'essiccation, où là vous êtes sûr que ça fonctionne. Un petit coup de déchômage, de gratouillage, ça peut être une herse plate, ça peut être une herse à paille, une herse étrie, des choses avec un gratouillage très superficiel, mais où là vous allez vraiment mettre en difficulté les limaces et leurs oeufs, et après vous pilotez avec... Mais encore une fois, vous voyez que le dernier mot qui est en bas est pour moi hyper important. C'est anticiper. Aujourd'hui, il n'y a pas suffisamment d'anticipation dans la lutte contre l'I.M.A.S. On ne se repose que sur le produit. Et des années comme on vient de vivre, ça a montré, ça a vraiment mis en évidence que le produit seul ne suffit pas.

Et en condition normale, vous avez de grosses économies à faire et à mieux gérer cette population à l'I.M.A.S. Mais ça veut dire d'y penser dès la moisson.

J'ai encore deux questions. Dans une des questions, je ne me souviens plus, donc je la poserai après. La première, c'est quelqu'un dans le chat qui nous demande qu'est-ce qui fait qu'une limace est attirée par quelque chose ? Est-ce que c'est une histoire d'apparence ou de composé organique volatile ? Et est-ce que les limaces sont plutôt intéressées par des plantes fraîches ou plutôt en décomposition ? Je pense par là, par exemple, à des pousses de colza qui auraient pris un coup de glyphosate ou un coup d'antidicote.

Je pense qu'il y a les deux phénomènes. La première chose à dire, c'est qu'il y a un gros défaut de recherche fondamentale sur la connaissance des limaces et des escargots au niveau international. Ça n'a passionné les chercheurs et c'est bien dommage parce qu'effectivement, ça fait partie des nouvelles voies qui pourraient être utilisées pour la lutte anti-limace. Quand on observe un peu la nature, on voit ces deux phénomènes-là. Une plante, par exemple, une repousse de colza que vous allez avoir, quand vous êtes dans des champs où il y a des repousses un peu éparses, vous pointez sur une repousse de colza, on va retrouver 10-15 limaces dessus, parce qu'en mon sens, et on l'a confirmé aussi avec la problématique escargot, une plante qui est affectée, sécrète des choses qui sont capables d'attirer les limaces. Donc quoi ? Je ne sais pas.

Des phytohormones, des choses, je ne sais pas quoi, mais en tout cas, quand on regarde vraiment dans la nature, vous allez voir ces phénomènes-là. Et à contrario, vous avez aussi une plante qui est en train de germer, d'arriver ou qui, sur des stades très précoces, émet aussi, sans doute, des composés volatiles. Donc ça, on sait que les limaces sont capables de détecter ces composés volatiles. Donc forcément, c'est des choses qui vont se balader dans l'air qui font qu'elles vont être attirées. La question c'est quoi en fait ? Concrètement, aujourd'hui, personne n'est capable de répondre sur la nature des composés volatiles qui attirent.

J'allais dire qui les font fuir ou qui leur plaît un peu moins, mais en tout cas aujourd'hui, vous voyez bien qu'une plante qui est affectée, une plante de blé qui commence à être effilochée, vous allez vite trouver de limaces dessus, un, parce que les limaces ont la capacité de s'envoyer des signaux entre elles, ça c'est un premier phénomène, et deux, parce qu'effectivement les plantes émettent des choses que les limaces sont capables de détecter. Mais je ne suis pas en mesure de vous dire quoi, parce qu'aujourd'hui, Dans la bibliothèque internationale, il n'y a rien. Ce ne sont pas des sujets qui sont étudiés et travaillés. Ok.

Et j'ai une dernière question. En dehors de considérations agronomiques ou d'objectifs d'agriculteurs sur son système ou d'humectation de sol, si j'ai des limaces, je veux détruire les œufs et des limaces juvéniles ou adultes, à quelle profondeur je dois travailler mon sol ? Je crois avoir vu il y a quelques années Un document qui a été publié par l'ACTA qui montrait qu'en dessous de 5 cm de profondeur, on n'avait plus d'augmentation de la destruction des limaces. Est-ce que c'est quelque chose que tu confirmes ou que tu infirmes ? Est-ce que tu en as vu dessus ?

En fait, encore une fois, il va falloir être logique, c'est quelle surface ou quelle profondeur vous permettez aux limaces d'explorer. C'est-à-dire, en gros, ce que je vous ai dit tout à l'heure, si vous ouvrez un sol avec un labo sur 25 cm de sol, vous allez offrir une capacité de déplacement des limaces d'une profondeur de 25 cm. Si vous travaillez à 10 cm, les limaces vont se situer dans les 10 premiers centimètres. Si vous travaillez très en surface du 3 cm, vos limaces vont être concentrées dans cet horizon-là.

Le seul bémol qu'on peut ajouter à ça, c'est si vous avez en semi-direct par exemple, pas mal de galeries de vers de terre, les limaces quand il va arriver des conditions climatiques comme on est en train de vivre et qui ont l'air de vouloir se poursuivre encore un peu en termes de sec, là elles vont chercher l'humidité, elles n'ont pas la capacité à foirer le sol, donc là elles vont venir réexploiter les interstices du sol. Vous avez des galeries de vers de terre qui leur offrent la possibilité descendre et d'aller chercher de l'humidité qui va remonter des profondeurs par capillarité, la limace va descendre. Pour répondre à la question, quel horizon vous offrez en termes de travail du sol aux limaces et qu'elles vont pouvoir explorer ? Il y a cette partie galerie de verre de terre qui peut leur permettre descendre assez profondément.

Au-delà des galeries de verre de terre, vous avez aussi tout ce qui va être humectation, dessiccation autour des racines notamment. Sur des racines pivotantes, quand vous tirez des fois des racines, vous avez souvent plein de limaces collées dessus. Si c'est des racines pivotantes et qui vont descendre assez profondément aussi, en condition sèche, les limaces vont chercher l'humidité et vont longer la racine pour aller chercher de l'humidité. Mais globalement, retenez que vous leur offrez la profondeur de sol sur laquelle vous travaillez.

Ça veut dire que si j'ouvre à l'interculture à 5 cm, que je veux retravailler le sol dans un but destruction, il faudra au moins que je travaille sur la même profondeur parce que j'aurais des limaces dispachées sur cette profondeur-là.

Après aujourd'hui, les limaces n'ont pas la capacité à forer le sol, donc même si vous travaillez 5 cm de sol et que vous avez 10 cm de mulch dessus, la limace ne va pas s'embêter à aller dans les 5 cm. Pour elle, se déplacer dans le sol, c'est beaucoup d'effort, donc si elle a un horizon qui lui convient bien, parce qu'elle est à l'abri de la lumière, elle est sous des pailles et tout ça, même si vous travaillez 5 cm, elle va rester plutôt à la surface du sol, à l'abri.

Ok. Et toute dernière question qui est en train de m'échapper. Oui, je sais m'en simplifier, combiné, rotatif, saumoir. Est-ce que c'est pertinent de rouler derrière mon semis pour boucher les petites fissures créées par le travail du sol ? Et si les limaces n'ont pas de forage, on les coince sous le sol en faisant ça ou est-ce que c'est complètement illusoire ?

Non, moi j'y crois beaucoup et je l'ai vu notamment sur des expérimentations où on avait en piégeage, ça va rejoindre autant une expérimentation où sous les pièges tapis, donc piégeage de surface, limaces qui se baladent à la surface du sol, 40 limaces par mètre carré, on s'est dit super site pour mettre en place un essai. C'était un limon battant, est arrivée une jolie pluie, limon battant, fermeture complète du sol et on n'a plus jamais vu de limaces à la surface du sol. Donc en fait, effectivement, et c'est ce qu'on voit, c'est pour ça que dans les différentes diapos et dans le déroulé, je parle souvent du rouleau, parce que ce soit avant de semer ou après avoir semé, concrètement, c'est un super outil, même pour ceux qui ont décidé de ne plus travailler le sol, normalement, vous avez au moins un rouleau.

Donc surtout, ne vous privez pas de ça parce qu'effectivement, on a la possibilité d'enfermer les limaces dans le sol, je crois plus à enfermer les limaces dans le sol qu'à les écrabouiller en roulant. Si je dois donner un propos, vous avez la possibilité, elles n'ont pas la capacité à foirer le sol, donc à partir du moment où elles sont fermées dans le sol, vous allez être plutôt tranquille sur la partie aérienne. Par contre, attention, parce que si vous avez fait un lissage enfondré de semis, pas de protection sur la ligne de semis et qu'en plus vous venez les enfermer, là l'autoroute qu'elles vont prendre, du coup elles vont effectivement, si vous avez un peu de mottes et que vous n'arrivez pas à avoir un bon contact terre-graine, ne vous inquiétez pas, les limaces vont bien trouver les graines par contre.

J'ai encore une question.

On a eu les doses qui ont.

Été partagées pour les apports en plein, mais est-ce que si je mets en ligne de semis, j'adapte cette dose à la baisse proportionnellement à la surface travaillée par la ligne de semis et l'élément se meurt ?

Si tu travailles avec des granulaux adaptés, c'est-à-dire des petits granulaux qui vont te permettre effectivement de baisser la dose mais d'avoir toujours une protection maître linéaire qui soit significative, il y a vraiment un levier important en termes d'économie et encore une fois je pense qu'il faut vraiment le replacer dans une stratégie. Je démarre de bonheur mon observation, je vois que j'ai quelques bestioles, je mets en place la lutte alternative par le travail du sol ou une application anti-limaces avec une dose modulée. J'arrive au moment du semi, je sais que je vais avoir des conditions difficiles mais les limaces sont toujours là. Je fais dans la ligne de semi une protection à 3-4 kg en fonction des populations que j'ai et de ce que j'ai déjà appliqué. Et puis après, je regarde, je surveille ma levée avec notamment mes piégeages ou le limacapt.

Est-ce que j'ai des limaces ou pas ? Est-ce que je réinterviens ou pas ? Mais des fois, je passe juste un petit coup de rouleau. J'ai mon phénomène d'évitement d'activité qui est là. Ma culture, elle finit par lever. Des conditions un petit peu sèches à l'issue. Et puis, j'ai passé le stade critique sans trop de problèmes. Vous voyez, il y a vraiment des choses. Mais le problème c'est qu'aujourd'hui on n'observe pas et sans observer, je ne peux pas gagner un match si je ne connais pas mon adversaire. Si vous avez compris ça, et aujourd'hui il y a des outils, vous avez des outils, il y a tout. En fait, on a la chance en France de ne pas avoir de résistance sur les matières actives qui sont aujourd'hui sur le marché.

On a une grosse voie de travail du sol qui a un impact très significatif sur nos bestioles. Il faut juste mettre les choses en ordre, mais il n'y a pas de raison de ne pas y arriver. Et on arrive à des coûts de protection qui sont hyper intéressants. Aujourd'hui, on est sur des contextes économiques et agricoles qui sont tendus. Clairement, il y a aussi une voie d'économie à aller chercher en appliquant, vous avez compris, au bon endroit, au bon moment et à la bonne dose. Avoir une vraie stratégie pour gagner le match contre l'ALIMAS.

Très clair. Je n'ai plus de questions et je pense que ce que tu viens de dire nous fait un très joli mot de la fin. Si les gens veulent te contacter, ils peuvent passer par nous ou sur ton contact qui s'affiche sur ta diapositive.

Mais il n'y a pas de souci, vous pouvez vous adresser. Nous avons la force du collectif, je suis responsable technique nationale, mais vous avez mes collègues en région qui sont en mesure de pouvoir faire des animations, à la fois sur la partie formation, sur la partie démo-épandage. Je vous invite à aller voir ce genre d'exercice. Parce qu'on peut vous présenter mille diapos, mais quand on est autour d'un épandeur dans les champs, quand vous voyez concrètement ce qui est réalisé en termes de travail, ça vous fait prendre conscience de choses. Ce n'est pas un diaporama, ce n'est pas un graphique, c'est vraiment ce qu'on peut observer, qu'on peut commenter et on se rend vraiment compte des choses. Donc les deux sont complémentaires.

Je pense qu'il faut partir, une petite partie en salle pour, vous voyez, tout ce qu'on a abordé comme aspect aujourd'hui, on est quand même passé très rapidement. Et puis après, il y a cette partie démo sur le terrain qui forcément est impactante. Et moi, je vous invite vraiment à vivre ces exercices-là.

Je te remercie. Je remercie tous ceux qui nous ont regardés aujourd'hui. Vous avez bien sûr le replay pour revenir sur la présentation. Et puis, je souhaite une bonne après-midi et une bonne moisson à tout le monde.

Merci à tous. Au plaisir. Au revoir.