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Engraissement de 1000 agneaux avec une ration 100% herbe en Agriculture Biologique

De Triple Performance
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Pierre Grancher et son épouse Laurianne élèvent plus de 850 brebis en agriculture biologique.


Dans la Creuse, Pierre Grancher et son épouse Laurianne n’ont pas peur des chiffres. À deux, ils élèvent 850 brebis en Agriculture Biologique et vendent chaque année plus de 1 000 agneaux. En parallèle, l’éleveur continue de tondre 20 000 moutons annuellement.


Fiche d'identité

  • Exploitation : GAEC des Montagnes.
  • Localisation : Boussac-Bourg, Creuse.
  • Date d’installation : Laurianne Grancher en 2017, Pierre Grancher en 2018.
  • UTH : 2 + 1 apprenti.
  • SAU : 160 ha.
  • Productions annuelles : 850 brebis, 1 000 agneaux, prairies à pâturer (125 ha), triticale/pois/avoine/vesce autoconsommation (15 ha), sorgho (15 ha).
  • Cahier des charges : Agriculture Biologique.
  • Commercialisation : Filiale bio coopérative Agneau Berry Sologne.


Contexte de la mise en œuvre

À l’époque tondeur de mouton de métier, Pierre Grancher découvre la Creuse à l’occasion de ses nombreux déplacements. "Ma femme et moi sommes originaires des Alpes-de-Haute Provence et nous cherchions une ferme à acheter. Nous avons beaucoup aimé cet endroit et nous avons décidé de nous installer ici", raconte l’éleveur. Ils posent alors leurs valises en 2017 à Boussac-Bourg. Commençant avec une petite ferme en bio de 70 ha et 300 brebis. Ils finirent par racheter une autre ferme en 2018, puis quelques parcelles supplémentaires en 2020. En trois ans, le couple désormais en GAEC, possède aujourd’hui près de 160 ha entièrement en AB dont 145 sont pâturés par leurs 850 brebis. "On ne se voyait pas faire autrement. Il n'y avait pas d'intérêt pour nous d'être en conventionnel finalement" affirme Pierre Grancher.


Mise en place

Des brebis qui profitent du bocage vallonné creusois et de la mise en place du pâturage tournant dynamique pour assurer une quantité d’herbe suffisante tout au long de l'année. Les brebis avec agneaux passent les premières sur les parcelles prêtes à être pâturées afin de bénéficier de "tout le meilleur de la prairie" pendant 24h. Les brebis sevrées les succèdent sur la parcelle pour 24h de plus car elles ont uniquement des besoins alimentaires d'entretien.

Cette technique est idéale pour dégager du temps à l’éleveur qui continue de tondre plus de 20 000 moutons dans sa région. "Certains éleveurs pensent que ce système demande beaucoup de temps : en soi, l’essentiel est d’ouvrir chaque jour une nouvelle barrière, de déplacer le sel et le bac d’eau. Ensuite il faut être focalisé sur la surveillance. Notre apprenti gère cette activité quand je suis absent pour mon activité de tonte. "


Afin de faciliter la surveillance, Pierre Grancher et sa femme Laurianne ont sélectionné des races rustiques. Ils travaillent avec un croisement Suffolck, Romney et Bleu du Maine. Par ailleurs, ils possèdent encore des Limousins issus de la dernière exploitation qu’ils viennent de reprendre.

Au GAEC des Montagnes, les brebis restent dehors plus de dix mois par an. Elles retrouvent la bergerie de la mi-janvier à la mi-février, pour une saison d’agnelage qui se déroule du 1er au 20 février. Une période intense en surveillance et en travail car un millier d’agneaux naissent. Ensuite, elles ressortent pâturer avec leurs petits entre le 20 février et le 1er mars. "Une des particularités de notre exploitation réside dans l’engraissement des agneaux, détaille Pierre Grancher. Ils sont engraissés 100 % à l’herbe avant de partir, pour en faire de la viande, à l’âge de 4 à 5 mois, pour un poids moyen de 19 kg de carcasse ", indique Pierre Grancher.


Afin d'avoir du fourrage même en été et de préserver ses stocks, Pierre Grancher plante 15 ha de sorgho qu'il fait pâturer lors des périodes de sécheresse.

Enfin, des paulownias ont été plantés dans les parcelles afin de fournir de l'ombre au troupeau "l'intérêt du paulownia est qu'il a 2 recors, un de croissance donc il va nous apporter rapidement de l'ombre au milieu de ces grandes parcelles et le 2ème record est que c'est un arbre qui transforme énormément d'oxygène donc c'est pas plus mal pour la planète", explique l'éleveur.


Résultats

Environ 50% des agneaux sont vendus dès la fin du sevrage. Les autres restent un mois de plus et sont engraissés avec des légumineuses pures dans les meilleures prairies de l'exploitation.


Bilan

En Agriculture Biologique depuis toujours, le couple d’éleveurs ne se voit pas travailler autrement. "Nos produits ne sont pas valorisés beaucoup plus cher qu’en conventionnel, mais nous avons déjà la chance que la coopérative avec laquelle nous travaillons, Agneau Berry Sologne, possède une filiale bio, ce n’est pas le cas de toutes", reconnaît l’éleveur.


Perspectives

Pierre Grancher et sa femme prévoient simplement de continuer à planter des arbres et d'augmenter le cheptel : " non pas par besoin mais simplement parce qu'on aime ça, et puis si on a la capacité de les nourrir, autant en nourrir plus", précise l'éleveur.



Sources






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