Aluminium

L’aluminium est l’élément chimique de numéro atomique 13 et de symbole Al. C’est un métal argenté malléable, peu dense, et peu altérable à l’air. C’est le métal le plus abondant dans l’écorce terrestre et le troisième élément le plus abondant après l’oxygène et le silicium[1].
Résumé agronomique
L’aluminium n’est pas un nutriment essentiel pour les plantes. De faibles concentrations peuvent parfois favoriser la croissance des plantes mais il faut être très vigilant car certaines formes peuvent être toxiques surtout à fortes concentrations.
Cette toxicité est directe (inhibition de la croissance des racines par blocage des divisions cellulaires, voire des organes aériens) ou indirecte par :
- complexation du phosphore sous forme de phosphate d'alumine, ce qui empêche la migration du phosphore dans les plantes
- antagonisme avec le cuivre et surtout le calcium
- synergie avec le manganèse dont il favorise l'absorption, au risque de provoquer des intoxications manganiques.
La toxicité aluminique, un risque notamment pour les sols acides
Dans les sols acides, la toxicité de certaines formes solubles de l’aluminium est un facteur limitant la croissance des cultures. En effet en cas d’acidification du sol, certains composés contenant de l’aluminium comme les argiles minéralogiques ou les hydroxydes libèrent des monomères de l’aluminium (formes ioniques simples comme Al3+), qui sont des formes toxiques de l’aluminium lorsque leur concentration dépasse un certain seuil.
Cette toxicité apparaît lorsque le pHeau du sol est inférieur à un seuil qui varie en fonction du type de sol, mais qui est en moyenne de 5,5 (pour la luzerne, très sensible à l’acidité du sol, ce seuil est fixé à 6).[2][3]

La tolérance à la toxicité aluminique est différente en fonction des espèces et des variétés cultivées. Par exemple l’orge est très sensible et le triticale ou le maïs le sont moins[4].
La toxicité aluminique affecte un certain nombre de processus physiologiques notamment au niveau des racines : division cellulaire, respiration, absorption et transport d’éléments nutritifs et d’eau…[5][6][7]
Symptômes de la toxicité aluminique
Symptômes foliaires
Les symptômes de la toxicité aluminique peuvent être difficiles à identifier. Les symptômes foliaires sont semblables à ceux d'une carence en phosphore : retard de croissance général, petites feuilles vert foncé et maturité tardive, coloration violacée des tiges, des feuilles et des nervures, jaunissement et mort des extrémités des feuilles.
La toxicité aluminique peut aussi se manifester par une carence en calcium liée à une réduction du transport du calcium (enroulement des jeunes feuilles et effondrement des points de croissance ou des pétioles).
Un excès d'aluminium peut même provoquer des symptômes de carence en fer chez le riz, le sorgho et le blé[5].
Impact sur les racines
Le principal symptôme observé chez les plantes est l'inhibition de la croissance racinaire. Les racines présentent des signes de dommages cellulaires plus importants que les autres parties de la plante. La toxicité aluminique a été observée notamment au niveau des extrémités des racines et au niveau des racines latérales qui s'épaississent et brunissent. Le système racinaire présente de nombreuses racines latérales trapues, mais peu voire pas de ramifications fines[5].
Solutions préventives
Pour un type de sol donné, le seuil de toxicité aluminique est d’autant plus faible que la teneur en matière organique est élevée car elle se lie fortement à l’aluminium, donc augmenter le taux en matière organique dans son sol permet de limiter le risque.
Solutions curatives
Le chaulage est une méthode qui a pour but d’augmenter le pH du sol et qui permet donc de réduire les risques de toxicité aluminique.
L’élévation du pH permet la précipitation des formes toxiques de l’aluminium et donc une diminution de leur concentration.
Il existe deux types de chaulage : le chaulage de redressement si le pHeau du sol est déjà inférieur à 5.5 et le chaulage d’entretien qui sert à éviter que le pHeau du sol n’atteigne le seuil limite.
Cependant il faut faire attention à l’excès de chaulage qui peut entraîner des carences en oligo-éléments, et augmenter le risque d’apparition de maladies comme le piétin échaudage et la gale de la pomme de terre. Il faut éviter de chercher à augmenter le pH au-dessus de 6.5. En dehors des parcelles qui nécessitent un chaulage de redressement, des produits à action lente ou moyennement rapide suffisent[8][6].
Sources et références
- ↑ https://fr.wikipedia.org/wiki/Aluminium
- ↑ https://comifer.asso.fr/wp-content/uploads/2015/03/colloque_bouthier.pdf
- ↑ https://www.perspectives-agricoles.com/sites/default/files/imported_files/374_8459181023104572705.pdf
- ↑ http://www.arvalis.fr/infos-techniques/les-cultures-ont-une-sensibilite-differente-lacidite#:~:text=Des%20esp%C3%A8ces%20plus%20ou%20moins,le%20ma%C3%AFs%20le%20sont%20peu
- ↑ 5,0 5,1 et 5,2 https://hal.science/hal-00886101/document#:~:text=The%20most%20general%20symptoms%20are,%2D%20phorous%20deficiency%20%5B57%5D
- ↑ 6,0 et 6,1 https://comifer.asso.fr/wp-content/uploads/2015/03/brochure_chaulage-maj-2012_chaulage-lt.pdf
- ↑ https://www.perspectives-agricoles.com/sites/default/files/imported_files/374_8459181023104572705.pdf
- ↑ https://www.arvalis.fr/infos-techniques/le-chaulage-depend-du-besoin-de-corriger-plus-ou-moins-rapidement-le-ph-acide-dune