Réseau DEPHY-Abeille : Concilier sauvegarde des abeilles et enjeux ECOPHYTO
Le projet DEPHY-Abeille a été mené de 2013 à 2017 avec pour objectifs de créer un réseau de systèmes de grandes cultures innovants, économes en pesticides et favorables aux abeilles (co-construction, mise à l’épreuve et évaluation).
L'apiculture en plaine de grandes cultures est parfois paradoxale, à la fois dépendante de ressources issues des espèces cultivées (miellées de colza et tournesol) et contrainte de subir les pressions issues des pratiques réalisées sur ces cultures (ressource alimentaire pour les insectes pollinisateurs peu diversifiée et peu abondante en dehors des grosses miellées, exposition des abeilles à des substances toxiques).
C’est dans le but de mieux comprendre et préserver l'apiculture en plaine céréalière et de concilier les enjeux des différentes productions d'un territoire, que l’expérimentation DEPHY-Abeille a vu le jour dans la plaine de Niort. Le réseau d’expérimentation DEPHY-Abeille s’est construit sur la base du volontariat d’exploitants céréaliers de la Zone Atelier Plaine et Val de Sèvre (79). Neuf exploitants se sont ainsi engagés en 2014 à modifier leurs pratiques sur une partie de leur parcellaire dans le but :
- D’augmenter la ressource alimentaire pour les abeilles en période de disette ;
- De limiter le risque d’exposition de ces dernières à des substances toxiques.
Ainsi différents systèmes de cultures sont testés, avec différents modes de conduites (agriculture de conservation, conventionnel) , utilisant différents types de couverts.
Stratégie
Toutes cultures confondues, le principal poste contributeur à l’IFT est le poste herbicide. La stratégies de gestion des adventices est donc le principal levier sur lequel les exploitants sont amenés à apporter des modifications dans le cadre de l’expérimentation DEPHY-Abeille. Il leur est en effet proposé de favoriser une flore spontanée mellifère au sein de leurs parcelles en production.
Principaux résultats et enseignements
Les changements de pratiques réalisés au sein des zones EXPERIMENTALES du dispositif sont essentiellement des réductions de doses d’azote apportées et des réductions dans les interventions phytosanitaires.
A l’échelle du réseau peu de parcelles ont exprimé une flore mellifère et les performances en terme de diminution des IFT sont plus faibles que celles fixées initialement par l’expérimentation. Ces résultats sont cependant à nuancer compte tenu de l’hétérogénéité des systèmes de référence du réseau expérimental et de l’intensité des changements de pratiques plus ou moins importants entre chacune des parcelles du réseau.
Des relevés ont permis de caractériser l’attractivité de différentes cultures et flores spontanées vis-à-vis des différentes classes d’insectes pollinisateurs observées (abeilles mellifères, abeilles sauvages, bourdon, papillons, syrphes : voir fiche SYSTEME) et d'identifier différents leviers permettant de limiter l'exposition des polinisateurs aux phyto (respecter seuils d'intervention, observation accrue pour intervenir en cas de risque avéré, respecter la réglementation en vigueur ainsi que les messages BSV et les notes nationales, faire le choix des molécules les moins toxiques en étant attentif aux potentiels effets sublétaux et effets « cocktails).
Afin d'améliorer ces systèmes et préserver les polinisateurs, raisonner à l’échelle de l’exploitation et non plus du système de culture est davantage pertinent, voire à l'échelle paysagère (plus complexe mais bénéfique pour les services agro-écologiques). A l'echelle du système, l’effet sera plus important si l’expérimentation s’appuie sur une reconception totale du système en intégrant en amont les différents objectifs proposés, contrairement à des ajustements (à la marge) des itinéraires techniques.
- PLUS D'INFO DANS LA FICHE SYSTÈME DE CULTURE EXPE
Annexes
Contribue à
Auxiliaires évoqués