Essais de panneaux photovoltaïques mobiles et d'une culture de pistachiers
À partir de fin 2023, la SARL Saint-Félix, gérée par Michel André, protègera 3 ha d’abricotiers avec des panneaux photovoltaïques mobiles. Depuis l’année dernière, l’arboriculteur s’est également lancé dans la culture de pistachiers. Il en a planté 2 ha.
Fiche d'identité
- Exploitation : SARL de Saint-Félix.
- Localisation : Cavaillon (Vaucluse).
- UTH : 4 associés (famille), 8 salariés permanents et 40 saisonniers.
- SAU : 65 ha.
- Productions :
- Label : Demeter.
- Commercialisation : grossistes, centrales d’achat.
Contexte
Installé depuis 1980 suite à des études agricoles, Michel André a toujours eu le plaisir de produire, voir évoluer ses récoltes et d'améliorer les rendements. Le domaine a été acheté par son grand-père en 1920 et a été transmis de père en fils jusqu'à aujourd'hui. Tous ses associés sont issus de sa famille proche : sa femme, son fils, sa fille et son gendre. Une quarantaine de saisonniers et huit salariés permanents travaillent également sur l'exploitation.
La SARL de Saint-Félix commercialise des produits de saison tout au long de l'année, principalement à des grossistes et des centrales d'achat.
Animé par l’envie d’expérimenter, mais aussi de transmettre l’esprit familial de la SARL Saint-Félix, Michel André s’est lancé dans un projet ambitieux. Des panneaux photovoltaïques mobiles, développés par Sun’Agri, vont être installés fin 2023 sur une parcelle de 3 ha. Entre trois et quatre variétés auto-fertiles d’abricotiers, conduites en haies fruitières, seront ensuite plantées.
Mise en œuvre
Le projet a été initié depuis un an. "C’est long, très long, reconnaît Michel André. Nous venons juste de déposer la demande de raccordement auprès d’EDF. Nous sommes également en train de déposer le permis de construire."
Si l’investissement est considérable pour l’entreprise agricole (au moins 800 000 euros), la structure va pouvoir en partie être financée par la vente d’électricité. Évidemment, l’arboriculteur compte également produire plus facilement des abricots. "En bio, nous avons des impasses techniques contre le monilia sur fleur. Avec les persiennes, nous pourrons les mettre à l’abri de la pluie. Tout l’hiver, les arbres seront en plus à l’ombre, ce qui augmentera les heures de froid qui sont plus difficiles à atteindre dans notre secteur depuis quelques années. Contre le gel, nous pouvons également espérer gagner entre 1 et 2 °C."
À côté de "cet essai grandeur nature" suivi par la chambre d’agriculture du Vaucluse, Michel André a également choisi de tester la culture du pistachier en plantant 2 ha l’année dernière. "L’intérêt est de diversifier les espèces sachant que le pistachier semble adapté à l’évolution du climat", justifie l’arboriculteur, qui compte laisser les rênes de la société à ses enfants, la quatrième génération, d’ici un ou deux ans.
Autres pratiques
- D'abord inquiet vis-à-vis des résultats de l'Agriculture Biologique, c'est après de petites intoxications aux produits de synthèse que l'arboriculteur saute le pas pour se convertir progressivement à l'AB de 2000 à 2010. Depuis deux ans, la SARL Saint-Félix s'est également orientée vers la biodynamie, cette conversion est importante pour l'arboriculteur car elle lui permet de se rapprocher au mieux de l'éthique de travail de ses aïeuls : "Nos anciens tenaient beaucoup compte des effets cosmiques, et j'ai retrouvé ces valeurs dans les principes de la biodynamie".
- Des filets Alt'carpo ont également été installés dans les vergers, ces filets constituent une protection efficace contre les insectes ravageurs et la grêle : "on a eu plusieurs fois la grêle sans aucun dégât", se réjouit Michel André. Les filets Alt'Carpo ont permis également à Michel de maîtriser la fructification des arbres et le calibre de ses productions : "En posant les filets au bon moment on arrive à réduire la récolte sans avoir recours à des produits chimiques pour avoir une récolte équilibrée, des fruits d'un bon calibre et de bonne qualité", explique l'arboriculteur.
- Afin d'assurer la conservation des fruits sans produits chimiques, Michel André a investi dans une machine de thermothérapie : il s'agit d'immerger un palox dans une eau à 50°C pendant au moins deux minutes. Cela a pour effet de détruire les bactéries et les champignons présents à la surface des fruits.
Sources
- Tech&Bio.2021.Les 14 Lauréats 2021 Tech&Bio.https://www.tech-n-bio.com/fr/archives-1/salon-international-techbio-2021/les-talents