GIEE Normandie : La place de l'arbre au sein des systèmes maraîchers
14 maraîcher.ères situés dans la Manche se sont inscrits dans la démarche des GIEE, accompagnés par MSV Normandie. Ils ont choisi le thème de l'arbre au sein de leur système maraîcher, afin de diversifier leur production mais aussi pour s'adapter aux changements climatiques. Le GIEE durera 3 ans minimum de début 2024 à fin 2026. Nous sommes donc à la fin de la première année et au travers de ce retour d'expérience nous allons détailler nos travaux sur les 3 grands thème du GIEE qui sont :
- La gestion et la valorisation de la haie bocagère
- La plantation de vergers diversifiés
- La plantation de vigne de table et d'agrumes en Normandie (partie plus expérimentale)
Contexte de la mise en œuvre
Les maraichers ont choisi ce thème pour répondre à deux problématiques.
La première, comment augmenter leur chiffre d'affaire ou EBE ?
La seconde, comment attirer et fidéliser les clients ?
Beaucoup travaillent en circuits courts et savent produire des légumes mais la commercialisation et faire se déplacer le client est de plus en plus compliqué. Nous sommes dans une société ou le rythme de vie est tellement soutenue que les clients n'ont pas envie de "perdre du temps" à se rendre à plusieurs endroit pour tout trouver. Il faut donc des étales diversifiées avec du choix. Tous ont aussi à cœur de nourrir les consommateurs avec des produits sains.
Le sujet de l'arbre est donc devenu une évidence, sans compter que beaucoup avaient déjà intégré l'arbre, ne ce reste que pour structurer l'espace et accroitre la biodiversité. L'arbre au sens large est la réponse à beaucoup de problématiques que rencontres les maraîcher.ères :
- Apport d'ombre aux cultures et aux maraîcher.ères durant des étés de plus en plus chaud
- Apport de fruit qui permettent la diversification et augmente l'attrait des étales pour les clients (produits brutes ou transformés)
- Apport de bois de chauffage, bois d'œuvre ou piquets
- Apport de biomasse ou paillage sous forme de plaquettes ou copeaux, mais aussi d'humus avec les feuilles restituées
- Augmente la biodiversité en créant des corridors écologiques, des zones tampons, des habitats. Cette biodiversité riche permet d'équilibrer la pression des ravageurs sur les cultures
- Gestion de l'eau, de l'infiltration
- Structure le sol
- Brise vent qui protège les cultures et les serres de vents violents (certains maraîcher.ères sont de plus en plus soumis à des rafales de vent à plus de 130 km/h.
- Ect...
Le problème c'est que l'arboriculture c'est un métier à part entière. Et qui dit travailler avec l'arbre, dit, travailler sur un temps long, car entre le temps entre la plantation et la production commercialisable de fruits il peut se passer 5 à 15 ans. Une erreur faite aujourd'hui ne se verra peut être que dans 10 ans. Les maraîcher.ères avec toute leur bonne volonté et envie de planter des arbres se sont heurté à un manque de connaissances sur le sujet et ont fait quelques erreurs. Ce GIEE est donc un moyen pour apprendre à corriger les erreurs et concevoir des systèmes adapté à leur besoins, autrement dit qui vont produire les quantités et la qualités attendus de fruits et de bois.
En fonction des 3 thématiques listées ci dessus, à savoir haie, verger, agrumes et vignes voici les erreurs et problématiques les plus fréquemment observées au sein du GIEE.
La haie bocagère déjà plantées depuis de nombreuses années : contrairement à ce que 'on peut voir dans nos campagnes avec des haies Weight Watchers d'à peine 50 cm qui sont sur entretenues et bien souvent avec un matériel inadaptés, les maraicher.ères n'ont pour la plupart jamais fait aucune intervention dessus. Elle gagne du terrain chaque année et devient problématique pour certains jardin car elle concurrence les légumes et font trop d'ombre. De plus, la plupart des maraicher.ères sont installé sur petite surface et sans travail du sol. Ils ne sont donc pas équipé de matériel adapté. Quand ils souhaitent faire appel à une société pour l'entretien, soit le matériel est trop gros et ne peut pas accéder à la haie, soit les linéaires sont trop petits pour intéresser les sociétés. L'intervention quant elle est possible reste souvent trop couteuse. Cette absence d'entretien participe à la dégradation et à la mort prématurée des haies. La plupart des maraicher.ères n'en avaient pas forcement conscience, pour eux laisser la nature faire ne dégrade pas la haie. En Normandie, le bocage se dégrade fortement depuis 20 ans, les maraicher.ères ont donc à cœur de comprendre comment fonctionne une haie bocagère pour enrayer cette perte de bocages et en tirer profils, économiquement et environnementalement parlant. La plupart du temps dans les haies déjà présente il y a peu de diversité des haut jets et parfois même des arbres de bourrage ce qui peut être problématique en cas de maladies. Actuellement, il y a de plus en plus de maladies sur les essences bocagères comme la graphiose de l'Orme, le chancre du hêtre ect. Des haies entière peu diversifiées peuvent disparaitre.
Haies bocagères récemment plantées : Cette catégorie de haie est moins problématique car la plupart du temps les maraîcher.ères ont bénéficiés ou vont bénéficier d'aide public et sont accompagnés par des techniciens bocages pour la conception (essences adaptées aux contexte pédo climatique, espacement nécessaire ect...) et la mise en œuvre du chantier de plantation. Il faut cependant refaire un point pour que la haie soit bien suivi les première années (taille de formation, défourchage, débroussaillage, protection et mise en place de clôture pour protéger les haies des animaux domestiques et sauvages ect...).
Verger diversifié : Beaucoup de maraîcher.ères avaient déjà planté des fruitiers sur des petits espaces libre pour satisfaire leur propre consommation et alimentaient quelques paniers. La plupart ont planté rapidement pendant leur installation sans accompagnement et sans connaissances particulières en arboriculture. Les erreurs les plus récurrentes sont :
- Mauvais choix des pépiniéristes qui ont pour cœur de cible des particuliers qui veulent un belle arbre qui à déjà quelques années, souvent entre 4 et 5 ans, qui est déjà formé et qui a un port de branches ou tout part de la greffe. Ces arbres sont souvent très cher (au alentours de 50 euros), vendu en racines nues ou en pot. L'un comme l'autre, l'âge de l'arbre ne s'y préte pas. Un arbres de 5 ans en pleine terre à développé des racines d'un diamètre conséquent qu'on va venir sectionner pour le vendre en racines nues. En pot, les racines risquent de chignonner (tournent autour du pot et s'étranglent) de plus l'arbre est totalement déséquilibré entre la partie aerienne qui sera beaucoup trop développées et la partie racinaire. Dans les 2 cas, les arbres risquent de patiner pendant plusieurs années, le temps de ce rééquilibrer, dans ce cas ont retarde la mise à fruits et certains sujet seront toujours plus en proies aux maladies et pour certains mourront plusieurs années plus tard. Concernant les greffes qui font partir toutes les branches du même endroit les conséquences se verront après quelques années quand les branches auront grossit et que sont le poids des fruits l'arbre va éclater. Un autres facteurs sont les maladies, certains pépiniériste peut scrupuleux peuvent vendre des arbres porteurs de maladies comme le chancre. C'est souvent le cas pour des commandes tardives dans la saison et pour des petites quantités, il reste les invendus malades, mal greffés.
- Pas de travail du sol : La plupart des maraîcher.ères pratiquent le MSV, donc pour eux il n'est pas nécessaire de travailler un sol avant la plantation d'un arbre. C'est vrai si on procède comme pour les cultures à un bâchage long pour griller la prairie, puis si on couvre le sol après plantation. Mais beaucoup on juste fait un troue de minimum 40 cm dans la prairie, dès sa plantation l'arbre doit lutter contre les graminées et il va prendre plus de temps à pousser et par conséquent va repousser sa mise à fruit.
- Trop de concurrence racinaire : Les portes greffes nanifiant, dit de basse tiges, n'ont pas un système racinaire vigoureux, les racines vont très peu explorer, c'est pourquoi il leur faut souvent un tuteur ou un fils pour les tenir. La concurrence racinaire sera moins un facteur limitant sur un arbre franc, dit, de haute tige, car son système racinaire va très loin et il est très vigoureux. Il est donc important de limiter la présence d'herbe au pied des arbres basse tiges et moyenne tiges récemment planté. Les graminées snt particulièrement à éviter car ce sont des plantes vivances avec un fort système racinaire, qui résistent à tout (gèle, température chaude, manque d'eau, excès d'eau ect...)
- L'absence de MO : Tout comme un légume, un arbre à besoin de MO pour avoir une bonne croissance et produire. L'absence de MO ne va pas le faire dépérir mais il va végéter avec une très faible croissance comme une plante d'intérieur à qui ont apporte que de l'eau, il sera plus sensible aux gelées et aux maladies car il aura moins de réserves et il rentrera tardivement en production.
- Plantation trop serrée, trop proche des cultures : Les maraicher.ères n'ont pas toujours en tête le gabarit de leur arbres une fois adultes, et rapidement il peuvent être dérangeant, car il n'y a plus la place de passer pour récolter, les branches taillées tombent dans les planches, il faut les évacuer à la main. L'ombre portée est trop importante. Le système racinaire concurrence les cultures, les arbres trop serrés ne se développe pas bien, les branches se frottent et s'abiment.
- Variétés inadaptées : Les maraîcher.ères sont souvent pris par la frénésie d'acheter pleins de variétés différentes pour avoir une belle diversité de fruits sur leur étale, mais bien souvent les clients ne veulent que quelques variétés et délaisse les autres.
- L'absence de taille de formation : La taille de formation qu'on la souhaite très interventionniste ou douce est l'élément à ne pas négliger pour avoir un arbre qui entre rapidement en production. En fonction des objectifs, les maraîcher.ères vont "piloter" leur arbres. Mais bien souvent par peur de mal faire et méconnaissance aucune taille n'a été faite les premières années. Mais le rattrapage est long car il est préjudiciable pour les arbres de tailler des branches de grosses sections, il faut donc le faire par étape. Et il faudra attendre que l'arbre se rééquilibre.
- Le temps passé : Bien souvent le temps passé à l'entretien des arbres est sous dimensionné. Avoir des arbres nécessite du temps, du temps passé à la taille, l'apport de MO, au broyage, paillage mais aussi à la récolte, la transformation et la vente. Il va peut être falloir recruter et tous les maraîcher.ères n'ont pas envie de travailler à plusieurs. Heureusement la plupart des travaux inhérent aux arbres fruitiers se déroulent l'hiver qui est normalement la période la plus calme pour les maraicher.ère, mais si vous souhaitez vous reposer l'hiver, la gestion des fruitiers sera plus difficile.
- Le matériel et mode commercialisation : Quand les maraîchers plantent des arbres fruitiers, ils ne pensent pas forcement au mode de commercialisation car ce temps n'arrivera que dans quelques années. Il faut parfois prévoir des investissements, comme une chambre froide, un bâtiment, des palox, un système de manutention ou avoir la capacité de stockage le temps de transformer ou de vendre.
Étapes de mise en place
Ce GIEE sera animé par Aude Rives, animatrice MSV. Elle aura a charge de créer la dynamique de groupe, de trouver les interlocuteurs et formateurs adaptés, d'organiser les visites de ferme, les formations. Mais aussi de suivre les expérimentations et d'en rendre compte au travers des vidéos, articles, conférence ect...
Résultats
Bilan
Annexes