Relay cropping
Le relay cropping, ou culture en relais, est une technique agricole innovante qui permet de produire deux cultures sur une même parcelle au cours d’une année. Cette méthode consiste à semer une deuxième culture (généralement de printemps) dans une première culture (souvent une céréale d’hiver) plusieurs mois avant la récolte de celle-ci[1][2].
Voir aussi l'article sur la double culture.
Principe et objectifs
Le relay cropping vise à optimiser l’utilisation des ressources et à augmenter la productivité des terres agricoles. Les principaux objectifs sont :
- Produire deux récoltes par an sur une même parcelle
- Améliorer la couverture du sol et réduire l’érosion
- Augmenter la biodiversité et la santé des sols
- Optimiser l’utilisation de l’eau et des nutriments
- Potentiellement accroître les revenus des agriculteurs
Mise en œuvre
La réussite du relay cropping repose sur plusieurs facteurs clés :
- Choix des cultures : La combinaison la plus courante est une céréale d’hiver (blé ou orge) suivie d’une culture de printemps (soja, sorgho)[2][3].
- Timing du semis : La seconde culture est généralement semée au début de l’épiaison de la première culture, souvent en avril ou mai pour le soja dans une céréale d’hiver[2].
- Adaptation du matériel : Le semis de la seconde culture nécessite un équipement spécifique pour ne pas endommager la culture en place. Des semoirs adaptés ou modifiés sont souvent utilisés[4].
- Architecture du semis : Pour la céréale d’hiver, on recommande de semer avec un espacement plus large, par exemple en fermant 2 rangs sur 4, pour faciliter le semis et le développement de la culture de printemps[2].
Avantages et inconvénients
Avantages
- Augmentation potentielle de la productivité globale de la parcelle
- Meilleure utilisation des ressources (eau, nutriments, lumière)
- Réduction des risques liés aux conditions météorologiques défavorables pour les semis tardifs[4]
- Amélioration de la structure du sol et de sa teneur en matière organique
Inconvénients
- Complexité technique accrue, notamment pour le semis de la seconde culture
- Risque de compétition entre les deux cultures pour les ressources
- Possible réduction du rendement de la première culture (jusqu’à 15-17% pour l’orge)[2]
- Difficultés potentielles pour la récolte, surtout si les cultures arrivent à maturité à des moments différents
Contextes de réussite
Le relay cropping est particulièrement adapté aux situations suivantes :
- Régions où les conditions climatiques ne permettent pas de réaliser deux cultures successives classiques[5]
- Exploitations disposant du matériel adapté ou prêtes à investir dans de nouveaux équipements
- Agriculteurs cherchant à diversifier leurs productions et à optimiser l’utilisation de leurs terres
- Zones confrontées à des défis de conservation des sols ou de gestion de l’eau
Perspectives
Bien que le relay cropping soit encore en phase expérimentale dans de nombreuses régions, notamment en France, cette technique suscite un intérêt croissant face aux enjeux climatiques et économiques de l’agriculture moderne[4]. Des recherches sont en cours pour optimiser les pratiques et évaluer les bénéfices à long terme de cette approche sur la durabilité des systèmes agricoles.
Références
- Relay-cropping : une technique émergente déjà séduisante (terre-net.fr)
- Relay cropping - Sylvain Delzon (sylvain-delzon.com)
- ↑ Relay Cropping - CCARDESA (ccardesa.org)
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Relay cropping - Sylvain Delzon (sylvain-delzon.com)
- ↑ Episode 2 - Relay-cropping : comment semer la culture d’été ? (arvalis.fr)
- ↑ 4,0 4,1 et 4,2 Le relay-cropping, une réponse culturale aux enjeux climatiques ? (action-agricole-picarde.com)
- ↑ Relay-cropping : tester de nouvelles approches (tema-agriculture-terroirs.fr)