On a les adventices qu'on mérite, mais ce n'est pas toujours mauvais signe (Stéphane CORDEAU)
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Lors de la Conférence éducative présidée par Stéphane Cordeau, chercheur à INRAE Dijon, les participants ont exploré la régulation biologique des adventices, soulignant que celles-ci sont influencées par les pratiques agricoles. Cordeau a présenté la diversité des adventices en France et discuté de leur dynamique, notant que la majorité sont annuelles. Les données ont révélé que les communautés d'adventices diversifiées peuvent réduire les nuisances, tandis que la résistance aux herbicides est un défi croissant. La discussion a mis en lumière les mécanismes de régulation biologique, notamment la compétition et l'allélopathie, ainsi que l'impact des couverts végétaux sur la gestion des adventices dans les systèmes de culture. Les résultats d'études ont montré que les couverts n'ont pas toujours un effet significatif sur les cultures suivantes, et il a été suggéré qu'une approche systémique, intégrant les couverts avec d'autres pratiques de gestion, est nécessaire pour l'avenir de l'agriculture sans glyphosate.
Notes
Introduction et présentation
- Stéphane Cordeau se présente comme chercheur à INRAE Dijon, spécialiste de la régulation biologique de la flore adventice
- Formation et expérience dans l'agronomie, incluant un séjour aux États-Unis pour étudier le semis direct en rotation dans des systèmes bio
- Présentation intitulée "On a les adventices qu'on mérite et ce n'est pas toujours mauvais signe"
- Les adventices sont structurées par les pratiques agricoles - elles ne "tombent pas du ciel"
- Les agriculteurs ont des leviers dans leurs mains pour piloter les communautés adventices
- Discussion sur comment piloter le sol pour avoir moins de problèmes de flore adventice
- Présentation de la diversité des adventices: 7000 espèces en France, dont 1200 recensées dans les champs cultivés et 240 communes
Biologie et dynamique des adventices
- 90% des espèces adventices sont annuelles - elles doivent passer par le stade graine pour se maintenir
- Le stock semencier représente la partie immergée de l'iceberg - seulement 10% du potentiel lève chaque année
- Une parcelle "propre" contient environ 1000 graines/m², tandis que des stocks élevés peuvent atteindre 20 000 à 100 000 graines/m²
- Différence entre stocks éphémères (disparition rapide) et persistants selon les espèces
- La majorité des adventices germent dans l'horizon de 3 à 5 cm du sol
- Présentation du concept de compétition entre plantes pour les ressources limitantes
- Explication de la nitrophilie : les plantes nitrophiles sont celles qu'on retrouve fréquemment sur des milieux riches en azote
Nuisibilité et régulation des adventices
- La nuisibilité des adventices suit une courbe exponentielle mais toutes les communautés adventices ne sont pas nuisibles
- Les communautés diversifiées et équilibrées sont moins responsables de pertes de rendement
- La production grainière des adventices est corrélée à leur biomasse
- Présentation du contexte agricole actuel: réduction du nombre de molécules herbicides disponibles
- Augmentation des cas de résistance aux herbicides, y compris au glyphosate pour certaines espèces
- 75 molécules sont sur la sellette vis-à-vis de leur profil toxicologique, dont 31 herbicides
- Nécessité de développer la régulation agroécologique pour pallier ces problèmes
- La régulation biologique implique la mobilisation de processus comme la compétition, l'allélopathie, la prédation et le parasitisme
Mécanismes de régulation biologique
- Présentation détaillée des mécanismes de régulation: compétition, allélopathie, modification du microclimat
- Discussion approfondie sur l'allélopathie: "On en entend plus parler qu'on en sait"
- L'allélopathie existe comme mécanisme biologique mais est très difficile à prouver au champ
- Difficultés à dissocier les effets de l'allélopathie de ceux de la compétition pour les ressources
- Sur 523 articles mentionnant l'allélopathie, seuls 7 ont réellement étudié ce mécanisme au champ
- Les couverts végétaux modifient le microclimat à la surface du sol, ce qui peut réduire la germination des adventices
- 50% des espèces adventices sont photosensibles et sont donc affectées par la modification de la qualité de la lumière
Efficacité des couverts végétaux
- Le niveau de suppression des adventices par les couverts dépend des espèces utilisées
- Les graminées sont généralement plus répressives que les dicotylédones
- Les couverts simples sont plus répressifs que les couverts complexes (contrairement à une idée répandue)
- La biomasse du couvert est négativement corrélée à la biomasse d'adventices - plus on a de couvert, moins on a d'adventices
- Les mélanges d'espèces offrent plus de stabilité face aux variations des conditions mais ne maximisent pas la régulation
- Fertiliser les couverts (30-50 unités d'azote) augmente leur biomasse mais ne renforce pas leur effet répressif sur les adventices
- Les couverts ne sont généralement pas assez denses pour une régulation optimale des adventices
Effets des couverts sur les cultures suivantes
- Présentation d'études sur l'effet des couverts d'interculture sur les adventices dans les cultures suivantes
- Résultats d'un essai long terme à Dijon avec différentes rotations et pratiques
- Pas de différence significative observée sur la biomasse adventice dans les cultures suivantes, avec ou sans couvert
- Les effets des couverts sont "rabotés" par le travail du sol et les herbicides
- Étude du stock semencier dans un essai factoriel de 25 ans montrant un effet limité des couverts
- Les couverts n'ont montré un effet que sur 4 espèces adventices à cycle court
- Les effets des couverts sur le stock semencier ne se font sentir qu'après plusieurs années de répétition
Perspectives et discussion
- Le travail du sol et les herbicides sont des "filtres" plus importants que les couverts dans la gestion des adventices
- Les couverts sont une aide mais pas une solution de substitution - nécessité d'une approche systémique
- Discussion sur l'avenir de l'Agriculture de Conservation des Sols (ACS) sans glyphosate
- Distinction entre ACS comme agriculture de moyens ou d'objectifs
- Suggestion d'une vision moins "noir ou blanc" permettant d'alterner les pratiques à l'échelle du système
- Présentation d'un livre coordonné par le conférencier sur l'agriculture de conservation des sols
- Q&R sur la possibilité de combiner ACS, réduction du chimique et désherbage mécanique occasionnel
Mieux comprendre l’équilibre entre le bon fonctionnement d’un sol et ses besoins en intrants
En décembre 2024, la Chambre d'Agriculture du Tarn a réuni une centaine de participants, agriculteurs et techniciens, pour sa traditionnelle Journée Sol.
3 chercheurs de INRAE Lionel Ranjar, Stéphane Cordeau, Lionel Alletto ainsi que Yves FERRIE agronome à la Chambre d'Agriculture du Tarn et Ingénieur Réseau DEPHY Ecophyto y ont présenté les résultats de leurs travaux devant un public d'initiés toujours en demande de nouvelles informations sur le sujet.
3 vidéos reprennent leurs interventions :
- La biodiversité au service d'une société durable (Lionel RANJARD)
- On a les adventices qu'on mérite, mais ce n'est pas toujours mauvais signe (Stéphane CORDEAU)
- Comprendre, préserver, améliorer le fonctionnement hydrique des sols (Lionel ALLETTO)
Transcriptions
Donc je vais me présenter rapidement, je m'appelle Stéphane Cordeau, je suis chercheur à Inrae Dijon. Je suis originaire de l'Ouest de la France, originaire d'une famille d'agriculteurs. J'ai toujours eu envie de faire le métier que vous faites, alors soit conseiller ou soit agriculteur. Et puis bon, mon parrain agriculteur, mon grand-père m'ont dit tu peux quand même travailler d'un agriculteur sans être agriculteur forcément. Donc j'ai un peu continué dans cette voie là. J'ai fait toute ma carrière dans l'agriculture ou la recherche, que ce soit dans l'enseignement, j'étais enseignant chercheur à l'ESA d'Angers, avant d'être chercheur à l'INRAe Dijon. J'ai été faire un séjour aux Etats-Unis pour travailler ce qu'ils appellent le rotational no-till, c'est-à-dire le suit direct en rotation dans des systèmes bio où on utilise beaucoup les couverts pour la gestion de la flore adventice.
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J'ai toujours travaillé sur la gestion de la flore adventice flore adventice, j'ai été recruté sur un profil qui visait à voir comment on pouvait réguler la flore adventiste à l'échelle des systèmes de culture. On va parler de régulation biologique et de tous les leviers qui sont derrière la régulation biologique de la flore adventiste qui passent pour beaucoup par augmenter la compétition, la couverture des sols qu'on génère sur la flore. Ça veut dire des variétés couvrantes, des cultures associées, des semi-sous-couverts, du relais cropping, des couverts d'interculture, des couverts permanents, toutes les techniques qui visent à couvrir les sols et à concurrencer la flore adventiste. Et du coup, j'ai intitulé la présentation, on a les adventistes qu'on mérite et c'est pas toujours mauvais signe.
Parce que globalement, quand on regarde les résultats qu'on a dans tous les relevés de flore qu'on fait dans les réseaux de parcelles d'agriculteurs ou sous nos stations expérimentales, la flore, elle ne tombe pas du ciel et il n'y a pas un lieu malherbologique qui fait que vous avez un fléau qui vous tombe sur la tête. Il y a globalement un certain nombre de facteurs qui structurent les communautés adventistes que vous avez dans vos parcelles, parmi lesquelles les pratiques agricoles. Et je pourrais dans la discussion, si vous voulez revenir, parce que c'est une journée qui est très centrée sur le sol, sur le caractère bio-indicateur des espèces. Les espèces adventistes font partie des espèces les plus généralistes qui existent dans la flore de France. Elles ne sont pas là par hasard et elles ne poussent pas qu'en réaction à des mauvais caractères de vos sols.
Elles sont en partie structurées par vos pratiques agricoles et par ce que vous faites dans vos parcelles. Mais du coup, c'est un bon point, je trouve que c'est une bonne note pour commencer parce que ça veut dire que vous avez des leviers dans les mains, vous avez des pratiques et vous pouvez piloter les communautés adventistes. Il faut juste arriver à comprendre la diversité floristique qu'il y a derrière. Et du coup, vu que la journée, elle est centrée sur le sol et que l'idée, c'est de savoir comment on peut piloter notre sol pour avoir de la flore adventiste qui nous pose moins de soucis. Ça pose la question de c'est quoi un sol en bonne santé d'un point de vue de la flore adventiste.
Et ça pose la question de c'est quoi les pratiques que je mets en oeuvre pour influencer ma flore adventiste sachant que les pratiques elles ont un effet direct sur la flore, travail du sol par exemple, mais que ces pratiques elles ont un effet indirect parce qu'en travaillant le sol on modifie l'état structural des sols ou la dynamique de l'eau ou la dynamique de l'azote qui a un effet indirect sur l'évolution des communautés et ça c'est souvent très difficile à décorréler du coup on va parler aujourd'hui de diversité des adventistes, de l'effet de quelques pratiques et puis des mécanismes qui sont en jeu derrière J'aimerais bien que vous repartiez d'ici en vous disant, finalement c'est pas si clair que ça, ce qu'on avait entendu par ailleurs.
Et moi je porte pas mal un certain nombre de discours là-dessus, c'est que je trouve que, en voulant parfois être simple et direct, on en est un peu trop simpliste. Et on parlera de ça, si vous voulez, notamment sur le cas de l'allélopathie, où très honnêtement, on entend plus parler qu'on en a de preuve. Alors, quand on parle de flore adventice, vous qui expérimentez ou suivez des parcelles ou mettez en oeuvre des pratiques, vous savez qu'il existe une grande diversité dans cette flore. Mais probablement qu'il n'y en a qu'une seule partie qui vous intéresse, qui est celle qui parfois vous pose un certain nombre de soucis. Mais il faut savoir que dans la flore de France, il y a à peu près 7000 espèces. Il y en a 1200 qui sont recensées dans les champs cultivés, donc qu'on appelle adventice ou mauvaise herbe.
Moi j'aime bien séparer les deux termes, je pourrais vous dire pourquoi. Parce que pour moi, toutes les adventices ne sont pas des mauvaises herbes. Mais en tout cas, il y en a à peu près 240 communes en France et qui sont un peu différentes selon les territoires. Une des particularités de la flore, des champs cultivés, c'est que 90% des espèces sont annuelles. Alors annuelle, ça veut dire qu'elles sont obligées de passer par le stade graines pour pouvoir se maintenir en termes de population. C'est un énorme avantage d'un point de vue de la gestion, c'est-à-dire qu'il suffirait de ne pas les laisser grainer pour faire régresser les stocks et avoir moins de problèmes.
Ça paraît comme ça dit simplement, mais en fait il y a quand même une partie des espèces qui nous embêtent qui sont vivaces et il y a majoritairement aussi des espèces dicotes dans la flore de France et il y a quand même une majorité des espèces qui nous embêtent qui sont dégraminées. Et donc d'un point de vue de leur biologie, ces espèces annuelles Elles sont obligées de repasser par un stade graine, celles qui ne sont pas obligées de repasser par un stade graine sont les pérennes ou les vivaces. Et celles qui sont intermédiaires, pluriannuelles, peuvent faire une phase plus végétative longue mais elles sont obligées de repasser par un stade graine à un moment donné pour se maintenir. Et puis il y a une particularité, il y a certaines pérennes qui produisent beaucoup de graines, parmi lesquelles le rumex par exemple.
Le rumex est une espèce qui peut se maintenir longtemps, mais qui a une capacité de se redisperser, notamment par le stade graines, en produisant beaucoup de graines. Alors du coup, elle produit des graines, elle réalimente le stock. Et ce stock, c'est la partie, celle que nous on voit, c'est la partie immergée de l'iceberg. On estime que globalement, chaque année, vous voyez, en termes de flore levée, qu'il y a à peu près 10% du potentiel de votre parcelle. On estime que des parcelles dites propres, quand on va sonder des agriculteurs, qu'ils disent bon non, moi j'ai pas trop de problèmes d'adventices, il y a à peu près 1000 graines par mètre carré sur une parcelle. Et des stocks élevés sont de l'ordre de 20 000 à 100 000 graines par mètre carré.
Donc il y a à peu près l'équivalent de la population française sur chaque hectare de vos parcelles en termes de nombre de graines d'adventices. Et qui sont plus ou moins répartis sur le profil de sol. Et c'est pour ça que même si c'est très compliqué d'aller voir dans les sols, Lionel vous en a parlé tout à l'heure que c'était un milieu qui était un peu obscur, c'est très compliqué d'aller extraire les graines des sols et de les faire lever et de quantifier les stocks. D'ailleurs, il n'y a aucun laboratoire qui propose l'analyse du stock semencier à son catalogue, même s'il y en a certains qui étudient comment le faire parce que ça coûte trop cher. C'est quand même hyper intéressant, notamment quand on veut changer de pratique, reconcevoir, évoluer vers d'autres systèmes, de savoir d'où on part.
Pour savoir qu'est-ce qui est possible de faire ou qu'est-ce qui n'est pas possible de faire par rapport au stock semencier qu'on a. Donc nous on investit pas mal le stock semencier et la diversité des espèces pour essayer de savoir la mémoire de l'effet des pratiques qu'on a mis en oeuvre et puis aussi où est-ce qu'on va évoluer. Alors vous avez peut-être déjà vu ce genre de graphique mais il faut visualiser aussi que la flore adventice adventis elle persiste plus ou moins dans ce stock là.
Il y a des espèces qui ont des stocks dits éphémères, ce sont les espèces que vous voyez ici là, où vous avez le taux de décroissance qui au bout d'une année peut aller à 80% de moins d'advantages dans le stock, puis au bout deux années 99% de moins d'advantages dans le stock, puis 99,9% de moins d'advantages dans le stock. Donc c'est plutôt des graminées ou certaines licotes comme le gaillet. Puis il y a des stocks très persistants, c'est beaucoup des espèces estivales, des renouées. Persiquelles ou renoueliserons ou amarantes. Et ces espèces elles ont des particularités, elles ont des enveloppes qui font qu'elles persistent beaucoup plus dans le sol et donc du coup là-dessus on a calé du conseil sur le type de travail du sol à mettre en oeuvre pour les gérer.
Donc les espèces qui persistent beaucoup, il ne faut surtout pas les enfouir parce que si on les enfouit, on les met à la cave et donc du coup elles vont persister et dès qu'on va les remonter, elles vont germer. Il faut plutôt faire du travail du sol superficiel et pas les enfouir pour les gérer. Les espèces qui ont un taux annuel de décroissance qui est fort, qui ont des stocks éphémères, on peut les enfouir et c'est la durée dans le sol qui va faire le reste. Ce genre de connaissances là, elles sont très mises à mal aujourd'hui par des systèmes où on tend à minimiser le travail du sol. Parce qu'en fait, ce taux annuel de décroissance, on ne le connaît pas, quand les adventices sont dans l'horizon de surface du sol.
On ne connaît que le taux annuel de décroissance des adventices à partir du moment où elles sont mises en profondeur. Dans des systèmes où on ne va pas travailler le sol, on ne connaît pas le statut éphémère ou non éphémère des stocks puisque ces connaissances-là sont liées à la pratique du travail du sol. En surface, toutes les adventices sont capables de germer en surface. Là je vous ai mis le grand écart entre la folle avoine qui a la plus grosse graine, alors le vulpin c'est pas parmi les petites graines, mais en gros, la majeure partie des espèces adventistes germent dans cet horizon de 3 à 5 cm. Si elles sont en dessous, elles peuvent germer, mais elles ne lèveront pas, donc vous ne les verrez pas. Du coup elles ne deviendront pas des plantes qui vous feront de la compétition par la suite.
Mais quand du coup toutes les adventistes sont dans l'horizon de surface, ces espèces-là peuvent à un moment donné devenir des plantes adjustes. Ce qui fait que dans des systèmes où on va passer d'une fréquence de labours très élevée, où on dilue le stock semencier sur l'horizon, jusqu'à des systèmes où on ne travaille pas du tout seul, ce qu'on va faire c'est qu'on va concentrer le stock semencier dans l'horizon de surface. Alors ça va le mettre à disposition de prédateurs de graines, d'alternance de température et d'humidité qui vont faire qu'elles peuvent germer et crever, mais ça fait aussi que 90% du stock semencier tous les ans est en mesure de lever.
Je vous disais tout à l'heure, il n'y a que 10% du stock qui lève une année donnée, mais quand on est dans les systèmes en semi-direct où on minimise complètement le travail du sol, il y a une plus grosse proportion du stock semencier qui est en capacité devenir des adventices une année donnée. Et puis le dernier point, c'est que ces adventices ne lèvent pas tout au long de l'année. C'est ce qu'on va pouvoir utiliser quand on va diversifier les couverts végétaux cultivés ou l'alternance des cultures dans la séquence culturelle, la rotation, pour pouvoir gérer les fleurs adventices diversifiées. Avec encore une fois, donc vous savez qu'il existe des espèces qui sont plutôt printanières, estivales, autonales et certaines printanières-estivales.
Avec quelques fois, ces dernières années, en partie sous l'effet du changement climatique ou l'effet de changement de pratique agricole, des connaissances qui nous remontent du terrain ou de nos observations qui viennent un peu chambouler ces connaissances-là. On entend de plus en plus qu'on a des espèces clairement caractérisées comme des autonales ou autonales printanières, comme par exemple des vulpins, qu'on voit dans des espèces cultivées estivales, comme des maïs ou des tournesols, et voire même finir leur cycle dans ces cultures-là. C'est le cas de photos que j'ai prises dans mes relevés de flore où on voit du vulpin déjà bien développé dans des parcelles de tournesols, mais on le voit aussi dans des soja. Et ça, c'est le fait de plusieurs facteurs. En partie, le vulpin doit être quelque part sur cette diapo. Il est en haut.
On voit que le vulpin est majoritairement caractérisé comme une espèce autonale avec une petite levée printanière. Il y a deux cohortes. Il y a une majeure partie qui lève à l'automne et une petite partie qui lève au printemps. Si dans des rotations très hivernales causables des orgies d'hiver, vous gérez avec vos herbicides très bien vos vulpins de printemps, les vulpins qui grainent, les vulpins qui vous échappent sont majoritairement des vulpins qui lèvent tard. Et donc des vulpins qui lèvent au printemps, et à force d'avoir des vulpins qui lèvent au printemps et des automnes qui sont moins rudes, on évolue vers une proportion de vos vulpins qui sont plus printemps que hiver. Ce qu'on observe quand on a des vulpins dans les maïs, c'est la queue de distribution qui s'exprime, plus parce qu'on gère super bien les vulpins à l'automne.
Et le dernier point, et c'est la capacité qu'on va essayer de mobiliser quand on va minimiser le travail du sol, c'est que les adventistes, elles ont coévolué globalement avec 10 000 ans d'agriculture où on a toujours gratté un peu le sol. Parfois très intensément, dans certains systèmes beaucoup plus que dans d'autres. Mais globalement les adventistes, ce n'est pas inné pour elles de germer quand elles sont à la surface du sol, quand il y a un mauvais contact terre-graine. Elles germent beaucoup mieux quand elles sont enfouies et elles germent très mal quand elles sont très enfouies parce qu'elles n'ont pas assez de réserve pour lever. Et donc on a fait un certain nombre d'expérimentations en foutant des graines à la surface du sol versus enfoui à 0,5 cm. Donc elles n'ont pas de problème de lever si elles veulent. Dès qu'elles germent, elles peuvent lever.
Et on s'est rendu compte que si les graines étaient posées à la surface du sol, ça réduisait la levée de ces espèces de l'ordre de 25% et quand on cumule ça avec un stress hydrique, le stress hydrique, qui est plus important à la surface du sol, de l'ordre de 19% et vous verrez après quand on y met un couvert par dessus, on peut baisser les germinations d'Adventis de l'ordre de 17% supplémentaire. Donc quand on va cumuler, laisser les graines à la surface du sol, les conditions hydriques stressantes de début d'été, plus éventuellement un couvert, on peut avoir des réductions de germination de l'ordre de 50% des adventices. Donc ça, ça paraît être un vrai facteur de régulation.
Vous mettez des couverts l'été sur un sol, vous mettez en direct sans travailler le sol, vous pouvez vraiment réguler votre flore adventice adventice en ne la faisant pas lever. Et si vous ne la faites pas lever, ça veut dire qu'elle est toujours dans votre stock. Et donc elle est toujours là et qu'elle peut lever dans la culture suivante. Avec la petite particularité, c'est que les graines d'adventices qui tombent à la récolte d'une culture, elles ne restent pas toute leur vie à la surface du sol et même dans les systèmes en semi-direct. Il y a des mouvements de sol, de disséquation et humectation, notamment dans des sols, même dans des sols argileux, dans des sols sableux, on n'en parle pas, où les adventices descendent dans le sol et donc à un moment donné, si elles tombent à 0,5 cm, on tombe dans la situation enfouie.
Et l'autre truc c'est qu'il y a la biodiversité des sols, les vers de terre, les carabes et tout ça qui enfouissent les graines d'Adventis. Et le dernier truc, il y a toutes les opérations et même de semis qui sont une perturbation suffisante pour les espaces Adventis pour s'enfouir. Vous avez ici, c'est pas des moutardes qu'on voit ici, c'est des géraniums. Géraniums disséqués sur la ligne de semis d'une parcelle en semis direct de colza. Et des parcelles comme ça, de structuration de la flore sous l'effet du semis, il y en a plein, sans aucune différence de la disque et du dent au passage. Rien que le disque est une perturbation suffisante à enfouir des graines d'adventices et donc à les faire lever.
Le gros avantage c'est que ça les fait lever toutes au même endroit et toutes ces petites plantules ne deviendront pas toutes des grosses adventices parce qu'elles vont se faire de la concurrence à un moment donné. Mais en tout cas du coup les adventices, rester en surface c'est un gros désavantage pour elles, mais elles ne restent pas en surface longtemps, elles s'enfouissent aussi de manière naturelle. Et puis le dernier point que je voulais ajouter là, parce que quand on va parler de régulation de la flore adventiste et de piloter le sol ou les pratiques qui sont en lien avec le sol avec la flore, il faut s'intéresser au concept de compétition. On va essayer de piloter la compétition pour concurrencer la flore adventiste.
Donc c'est hyper important de bien comprendre la définition parce qu'après derrière toutes les pratiques qui visent à piloter la compétition, elles vont avoir un effet complètement différent en fonction des adventistes et de la culture qu'on va parler. Alors la compétition, c'est un mécanisme où deux plantes, vu qu'on parle de la culture adventiste, tout à l'heure on vous a parlé de champignons, bactéries, il y avait aussi de la compétition, où deux plantes vont se partager une ressource qui est limitante, au même endroit, au même moment, et qui n'est pas suffisante pour couvrir les besoins des deux plantes. À partir du moment où cette ressource est limitante, il y a compétition. Et l'issue de la compétition dépend de la capacité préemptive de chacune des espèces à préempter cette ressource. De la diversité, de la date de semi, de la date de levée relative, etc.
Alors pour être sûr que vous comprenez bien le principe, on va imager, en plus bientôt on est à l'apéro là, on va imager ça. S'il y a assez d'apéro tout à l'heure, pour nous tous, il n'y a pas de compétition. Indépendamment de la capacité à prélever l'apéro de certains. Mais s'il en manque, a priori il y aura compétition pour la ressource, et l'issue de cette compétition dépendra de la capacité préemptive de certains, Bon, je connais quelques gros préempteurs. Enfin, je ne connais pas tout le monde, mais je connais quelques gros préempteurs. Et alors du coup, on va parler de cette compétition pour toutes les ressources. La lumière, donc c'est le plus grand qui capte la lumière, ou celui qui a la plus grosse feuille. La capacité à préempter l'eau, l'azote, qui est en partie reliée. Et toutes ces formes de compétition, elles sont interconnectées.
Puisque du coup, pour pouvoir pomper de l'azote, il faut de l'eau et quand on pompe de l'eau et de l'azote, on fait de la biomasse et donc du coup, on fait la compétition pour la lumière et toutes ces formes de compétition sont interconnectées, je vous le montrerai après. Alors vu qu'on parle d'azote, juste à main levée, on va aborder le concept de nitrophilie qui est intéressant d'un point de vue de la flore adventice adventis. D'après vous, c'est quoi une plante nitrophile ? Si vous pensez que la réponse A est vraie, vous levez la main. C'est une plante qui se développe quand il y a de l'azote. C'est une plante qui ne se développe pas quand il n'y a pas d'azote. C'est une plante que l'on retrouve principalement sur les milieux riches en azote. C'est une plante qui n'a besoin que d'azote pour croître.
C'est une plante qui concurrence les autres pour la lumière si on lui donne de l'azote. Et c'est encore un truc d'écologie. Ok, alors les vraies réponses c'est la C, la E et la F. Alors c'est un truc d'écologues, la nitrophilie, puisque la nitrophilie ça a été défini par un écologue qui s'appelle Ellenberg et qui a défini la nitrophilie qui est la définition C. La nitrophilie c'est pas un caractère des plantes, c'est un caractère du milieu sur lequel on retrouve ces plantes. C'est-à-dire quand on dit une espèce elle est nitrophile parce qu'on la retrouve fréquemment sur des milieux riches en azote. Après, on a défini quelles étaient ses caractéristiques biologiques, ses traits, qui faisaient qu'elle poussait là. Mais au passage, c'est une espèce qu'on peut retrouver dans des milieux pauvres en azote. Mais c'est une espèce qu'on retrouve fréquemment dans les milieux riches en azote.
Ce qui nous amène en partie à un des travers de l'abus d'indication, c'est que la présence d'une espèce n'explique rien, c'est sa fréquence d'occurrence ou le fait qu'elle est très présente à un endroit. Moi j'ai des pissenlits sur mon trottoir devant chez moi, un pissenlit c'est pas un indicateur de trottoir. Mais si je le retrouve tout le temps sur le trottoir et jamais ailleurs, a priori ça indique quelque chose. Donc les espèces qu'on retrouve partout sont indicatrices de rien. Les espèces qu'on trouve quelque part et qu'on ne trouve pas ailleurs sont a priori indicatrices de quelque chose. Et c'est aussi la définition, parce que vous allez voir après que quand on donne de l'azote à ces plantes là, elles ont une réponse en termes de croissance et du coup elles concurrencent les autres pour la lumière.
Je vous le démontre ici, c'est une collègue à Delphine Moreau qui a pris ce gradient de nitrophilie des espèces adventistes. C'est un gradient qui va de 0 à 9. Il y a des adventistes qui sont caractérisés sur ce gradient-là. On a fait plein d'inventaires floristiques. Ils ont fait plein d'inventaires floristiques à Ellenberg et ils ont caractérisé les espèces par rapport au fait qu'on les trouvait plutôt sur des milieux riches ou pas. En gros, une espèce nitrophile, c'est une espèce qui fait à l'échelle de sa biomasse très peu de racines. Par contre, avec ce peu de racines, elle prélève énormément d'azote. Avec cette grosse quantité d'azote qu'elle fait, elle fait beaucoup de biomasse aérienne en relatif à sa biomasse totale.
Avec cette biomasse aérienne, quand on lui met de l'azote, vu qu'elle réagit en termes de croissance, elle fait de la concurrence pour la lumière à ses voisines. Quand on ne lui met pas d'azote à une espèce nitrophile, elle se comporte comme les espèces qu'on appelle oligotrophes, c'est à dire des espèces qui ne réagissent pas à la croissance et qui font exactement la même biomasse que les espèces oligotrophes sans azote. Ça veut dire quoi ça en termes de pratique ? Je suis persuadé que vous le visualisez au champ. C'est ce qu'on appelle des espèces qui ont la capacité à piéger les nitrates et à les restituer ou à répondre en termes de croissance. Les crucifères, les moutardes, les colza fourragés, etc. Sont des espèces qui répondent à la fertilisation.
Et d'ailleurs on peut utiliser la fertilisation comme levier agroécologique de gestion de la flore à condition que les espèces adventistes qu'on a dans notre parcelle soient moins nitrophiles que la culture que l'on a. Si vous avez des espèces adventistes qui sont tout autant nitrophiles que votre culture, mettez de l'azote, les deux espèces, que ce soit les adventistes ou la culture, vont prendre cet azote. Et si vous mettez de l'azote à des espèces cultivées qui répondent à la fertilisation azotée, du coup vous allez donner un avantage compétitif à la culture, qui par sa croissance va pouvoir concurrencer, et pas que pour l'azote, va pouvoir concurrencer pour la lumière, pour l'eau, etc. Les espèces adventistes.
Globalement, juste pour vous donner des chiffres, les crucifères ont des indices de nitrophilie qu'on ne connaît pas puisque c'est les plantes sauvages qui ont des indices de nitrophilie mais le gradient il est de 0 à 9 et les espèces cultivées comme le colza, la moutarde, si on leur calcule un indice de nitrophilie serait plutôt à 12 et donc ils sont au-dessus en termes de nitrophilie de toutes les adventistes qu'on connaît et les espèces adventistes qu'on a dans les champs ils sont plutôt autour de 6-7 et le blé il est autour de 5-6. Donc le régras il est autour de 5-6, le vulpain aussi. Donc toutes ces graminées qui posent des problèmes à nos cultures sont globalement dans la gamme des nitrophilies de nos cultures, sauf des crucifères.
Donc on ne peut pas trop utiliser, sauf à bien positionner l'azote pour que ce soit la culture qui en bénéficie, la fertilisation comme moyen de gonfler la compétition vis-à-vis des cultures. Et puis le dernier point, moi j'ai beaucoup travaillé sur la nuisibilité des aflore adventices et à quantifier la nuisibilité aux champs. On sait que la flore adventice, si on la gère pas, elle est responsable de perte de rendement et que ces pertes de rendement sont exponentielles. Mais par contre, pour battre ce débat là depuis hyper longtemps, on sait aussi que toutes les communautés adventices ne sont pas nuisibles. C'est pas vrai de dire que le moindre pied de mètre carré, par mètre carré d'une adventice quelconque, une année donnée est responsable de perte de rendement. On sait qu'il y a des effets de nuisibilité qui ne sont pas linéaires.
Et on sait aussi qu'une communauté qui est très diversifiée, elle est moins responsable de perte de rendement. On l'a démontré sur le blé. On ne sait pas si cette relation est générique sur toutes les cultures et toutes les communautés adventistes. Mais vous le savez, quand vous êtes au champ, les communautés qui sont les communautés adventistes, donc les assemblages d'espèces adventistes que vous avez dans vos parcelles, du moment où elles sont dominées par une espèce, s'il y a une espèce qui représente 90% des densités adventistes que vous avez, C'est à ce moment là que vous aurez des problèmes de nuisibilité et de perte de rendement. Pourquoi ? Parce que ces espèces qui dominent les communautés adventistes sont souvent les plus gros compétiteurs.
Ça n'existe pas une communauté adventiste où il y a un petit peu de tout le monde et que tout le monde est gentil. C'est soit il y a des espèces qui dominent vraiment, des régras, etc. Et à ce compte-là, il y a vraiment de la compétition. Ou alors s'il y a une équitabilité des communautés, ça veut dire que les vulpins, ils ont exactement la même biomasse ou la densité que les petites véroniques ou les petites capselles. Et donc du coup, il n'y a pas de visibilité à ce stade. Donc on a pu démontrer que, oui, quand la biomasse adventiste augmentait, la biomasse de la culture baissait. Mais quand l'équitabilité de la communauté augmentait, la biomasse des adventistes augmentait.
Et donc, de fait, quand on avait des communautés qui étaient équilibrées, donc, c'est-à-dire pas dominées par une espèce, du coup, on avait moins de biomasse adventiste. Et vu qu'on avait moins de biomasse adventiste, on avait moins de perte d'hormones. Ce travail-là, en fait, il a fait pas mal parler parce qu'il ne dit pas comment on fait pour avoir des communautés adventistes équilibrées et c'est maintenant tout l'objet de dire comment on fait dans nos parcelles pour avoir une flore qui est diversifiée et qui n'est pas dominée par une espèce. Parce qu'avoir qu'une seule espèce, ça peut être une bonne nouvelle. J'ai une espèce, un problème. J'ai un problème à régler.
Mais en fait, ce problème-là, il est récurrent et si on n'a qu'une espèce, c'est parce qu'avec nos pratiques, on a fait gicler tout le fond de la diversité de la flore adventiste qui justement concourt à avoir ces communautés diversifiées. Et puis le dernier point, et c'est notamment le cas pour les espaces annuels, la production grainière des adventices est extrêmement variable. J'ai horreur des chiffres qui disent un coquelicot ça produit 50 000 graines par pied. Pourquoi ? Parce que je vous l'ai dit, la compétition ou la croissance des plantes, ça dépend du niveau de ressources. On connaît des plages, mais c'est extrêmement variable. Par contre ce qu'on sait, c'est que c'est très corrélé à leur biomasse. Donc toutes les pratiques qui vont avoir tendance à concurrencer la flore adventice et à faire des petites adventices, si elles venaient à grainer, elles grainent moins.
C'est en partie le cas des couverts mais on va essayer du coup, après les avoir concurrencés, de ne pas les laisser grainer. Mais toutes les pratiques qui visent à avoir des petites biomasses d'Adventis auront des petites grenaisons si ces espèces nous échappent. Après, si on veut les gérer par exemple avec des techniques d'essimage ou etc. En fin de cycle, il faudra qu'elles soient petites mais il faudra qu'elles soient au-dessus du couvert. Et donc des fois il y a des antagonismes entre les pratiques qui fait que du coup pour qu'elles soient au-dessus du couvert, il faut qu'elles soient grandes et en partie grosses.
Alors du coup, je vais passer très vite là-dessus mais c'est pour cadrer un peu le contexte parce qu'on nous pose souvent la question de pourquoi s'embêter à travailler ces leviers agroécologiques alternatifs qui ont des effets partiels, qu'il faut combiner au reste, que c'est plus compliqué. Pourquoi on s'embête avec tout ça ? Bah en fait, bon déjà parce qu'en termes de recherche, Si on cherche à faire des recherches sur des choses qu'on connaît déjà et qu'on sait combiner, on n'est pas dans notre rôle d'explorer des leviers qui sont nouveaux. Et le deuxième truc, c'est que je pense que globalement, quand on regarde le pipeline dans lequel on est engagé, on a intérêt à se poser des questions un peu lointaines et vis-à-vis de la flore adventice Adventis, ça me semble être hyper important.
Vous êtes parfaitement conscient de ça, mais je veux juste rappeler 2-3 trucs que j'ai ressortis récemment pour une réunion. La première, c'est que le nombre de molécules herbicides ou pesticides globalement se réduit. Alors oui, il y a des retraits et on peut très bien demander au ministre des dérogations pour les maintenir ces molécules là. Mais il y a des baisses d'efficacité. Vous avez sur ce graphique là, ça c'est plutôt les molécules présentes, l'évolution du nombre de substances actives autorisées au niveau européen dont au moins un des produits est utilisé en France et on voit que ça se réduit. Et j'ai ressorti des chiffres sur les herbicides en France, j'ai des collègues à Dijon, Bruno Chauvel, qu'ont ressorti tous les guidacta index phyto pour faire l'état des matières actives que l'on a en France.
On voit que globalement on a de moins en moins de matières actives et de moins en moins d'associations qui sont utilisées. Vous avez ici sur ce graphique en vert clair, c'est la proportion d'espèces de matières actives qui sont retirées. Et en verre foncé, la proportion de matières actives qui sont autorisées, et ça par classe d'âge avant 1941, avant 1951, etc. On voit que la proportion de verre foncé, elle augmente, donc on a de plus en plus de retraits et de moins en moins de nouvelles molécules à notre disposition. Et le dernier point, c'est les résistances.
Alors, vous ne connaissez peut-être pas toujours les statuts de résistance sur vos parcelles, mais ça, c'est à l'échelle mondiale, mais en France, je vous montrerai après un diapo, Vous avez ici, au cours du temps, le nombre de cas de résistance qui peuvent se cumuler selon tous les modes d'action. Et on voit que globalement, au départ, on avait quelques cas de résistance sur des modes d'action ciblés, mais qu'on a aujourd'hui des résistances sur une diversité des modes d'action. Et on a à l'échelle mondiale, parce que les semences circulent un peu partout dans le monde, on a à l'échelle mondiale des espèces qui sont résistantes à 6 modes d'action aux Etats-Unis. Donc elles ne sont pas encore chez nous, on n'est pas du tout au stade de niveau de résistance de certains pays.
Mais la pérennité de ces leviers là, quand on en est là, elle est très inquiétante. Et puis le dernier point, alors j'en ai encore reparlé récemment, notamment avec les réseaux d'agriculteurs dont s'origine ces données là, je vous invite à aller voir sur le site du réseau R4P des résistances en France, qui tient à jour tous les cas connus de résistance aux herbicides des mauvaises herbes, par mode d'action, par mauvaise herbe et avec des cartes nationales. La résistance au glyphosate, on avait plein de suspicions, mais elle est aujourd'hui avérée en grande culture. On la connaissait en viticulture, mais elle est aujourd'hui avérée en grande culture sur le régras. Par contre, ça c'est assez récent, on a détecté de la résistance caractérisée sur vulpins au glyphosate.
Et le vulpin, c'est une espèce qui est présente dans d'autres pays dans le monde, mais qui est très étudiée en France. Et ça, c'est une première française, européenne et mondiale. C'est le premier cas caractérisé au monde de vulpins résistants. Et alors en fait, c'est... C'est juste pour rappeler comment fonctionne la résistance, les herbicides ne font que sélectionner la résistance, la résistance qui apparaît par mutation. Et donc du coup, là, ça veut dire que la résistance, elle existe et qu'elle ne peut que progresser en fréquence si on ne diversifie pas les pratiques pour les jeunes.
Donc enfin, ça fait qu'il y a un certain nombre de craintes et la dernière crainte, dont Lionel est un peu au courant parce qu'il fait partie du conseil scientifique de Ceparsada, Il y a 75 molécules qui sont sur la sellette vis-à-vis de leur profil toxicologique et éco-toxicologique, parmi lesquelles 31 matières actives sont herbicides. Si ces herbicides tombent d'ici 5 ans, ces 75 molécules représentent 79% des usages. Si ça tombe, pour reprendre, j'ouvre les guillemets parce que cette expression ne vient pas de moi, on est à poil. C'est-à-dire que le scénario de gestion des bio-agresseurs du maire général sans pesticides, il n'est pas très très loin.
Alors elles ne vont peut-être pas toutes tomber, en termes de pérennité de la gestion, mais c'est globalement ce qui pèse sur la recherche d'alternatives et donc ce plan Parsada vise du coup à trouver des alternatives qui sont viables et d'accompagner le conseil et la pratique dans la réalité. Du coup moi je porte un gros projet sur la gestion des adventistes pour les 5 prochaines années qui va commencer en janvier. Sur lequel on va beaucoup travailler sur des essais au champ et dans des réseaux de réculteurs. Alors du coup, il faut travailler sur la régulation agroécologique, mais c'est quoi la régulation agroécologique ? Globalement, c'est tout l'inverse de ce que vous voyez sur cette photo là. C'est plutôt des pratiques qui vont mobiliser les processus biologiques.
On va mettre en oeuvre par nos pratiques un certain nombre de leviers et où on va avoir des stratégies agricoles qui sont à priori moins interventionnistes que les stratégies qui visent à dire je gratte le sol, je fais du désherbage mécanique, j'essime, à chaque coup j'ai un problème, j'interviens, j'interviens. La régulation biologique c'est de mettre en oeuvre un certain nombre de processus, la compétition, l'allélopathie, la prédation, le parasitisme, etc. Qui vont avoir un effet qui sera à l'oeuvre et qu'on va complémenter par des pratiques et qu'on va d'ailleurs mettre à l'oeuvre par nos pratiques. Du coup, il faut identifier les processus biologiques, il faut mettre les leviers agroécologiques, les couverts, les plantes compagnes, etc. Il faut tenter d'optimiser les densités, les espèces qu'on choisit, etc. Et il faut avoir une vision système de la mise en œuvre de ces leviers.
C'est pas une vision substitutive. C'est pas parce que vous allez mettre des couverts que ça va vous remplacer vos faussemis ou vos déchômages. C'est pas parce que vous allez mettre du 2. Des plans de compagne, que ça va vous remplacer vos désherbages mécaniques que vous faisiez avant. Alors même que ces leviers là, ils peuvent être antagonistes, à partir du moment où on met un couvert permanent, on ne peut plus mettre de désherbage en culture. Quand on met un couvert, parfois on ne peut plus mettre de travail du centre d'interculture. Donc il y a un antagonisme parfois entre les pratiques, mais il n'y a pas de substitution. Ce n'est pas des techniques substitutives, donc il faut viser ça à l'échelle système. Alors je vous invite à aller voir sur internet, on a fait trois webinaires organisés par l'association française d'agronomie.
Où on a fait trois présentations sur les couverts, un plutôt centré sur les mécanismes, un sur les interactions entre flore adventice dentis et couverts, et un sur comment optimiser ces couverts-là, où on a un peu détaillé tous ces trucs-là. Je vais vous faire un résumé là. En gros, on va essayer de mobiliser la compétition, la prédation, la modification du microclimat, le parasitisme et la lélopathie. Et je ne vais pas vous parler ni de parasitisme ni de prédation, parce que déjà je ne travaille pas là-dessus. C'est d'autres collègues qui travaillent dessus, mais parce que ça fait ce qu'on appelle les mécanismes indirects, c'est-à-dire que ça fait intervenir d'autres organismes qu'il faut favoriser pour faire cette régulation-là, que ce soit des carabes, des oiseaux, des micromammifères ou alors des champignons parasites.
Au passage, les travaux qui travaillent là-dessus sont en partie à l'origine des travaux sur le biocontrôle pour voir comment on peut gérer la flore adventicedventice flore adventice avec du bioc. Alors la compétition, on l'a fait tout à l'heure. Normalement, tout le monde est ok sur la définition, mais on va essayer de mobiliser ce concept où on va piloter les ressources pour concurrencer la flore adventice flore adventice. Et alors du coup, on en vient à l'allopathie. Alors pareil, à main levée. D'après vous, l'allopathie, laquelle de ces phrases est vraie ? On entend plus parler qu'on en sait. Vous avez un peu influencé tout à l'heure en vous disant. C'est un mécanisme connu et très étudié au labo et au champ. C, le sarrasin est alléopathique car il réduit les adventices alors qu'il est clair et qu'il est peu dense.
Il existe des espèces et des variétés alléopathiques. Alors les vraies réponses sont A, pas B parce que oui il est très étudié au champ, au labo mais pas au champ. C, non, vous allez voir après que c'est vrai parce qu'un sarrasin il est clair qu'il est alléopathique. Parce qu'en fait justement il y a des très gros confusions d'effets entre l'alléopathie et la compétition. Et le dernier c'est, oui, il existe des espèces qui sont et des variétés qui sont allélopathiques, beaucoup caractérisées par des composés qu'elles peuvent sécréter et notamment par des études au labo. Et il y a une variété de riz inscrite au Japon avec des allégations allélopathiques.
Et jusqu'à l'année dernière, je faisais partie de la commission du CTPS qui évalue les plantes de service et on a Aucun semencier en France qui ne dépose des plantes de couvert ou des plantes de compagne en recherchant cette allégation à l'allélopathie et bien heureusement parce qu'on serait incapable de pouvoir évaluer dans le réseau du CTPS, enfin du GVS, ce caractère là au champ dans des réseaux d'essai parce qu'on ne sait pas le différencier deux autres mécanismes. Alors l'allélopathie c'est quoi ? C'est un mécanisme par lequel une plante, alors là je parle des plantes parce qu'il y a de l'allélopathie aussi chez d'autres organismes, par lequel une plante va sécréter des molécules dans l'environnement et du coup va interférer sur la croissance d'autres plantes. Donc il y a une plante donneuse et une plante receveuse. Et en fait, il se pose deux problèmes.
Il y a une allélopathie qui passe par les plantes vivantes qui par leur sécrétion d'exudas racinaires ou de l'ixivia de feuilles vont sécréter des molécules qui vont par exemple empêcher de germer des adventices ou limiter leur croissance. Et il y a une allélopathie qui passe par la dégradation des résidus. Donc les plantes sont restituées au sol en se dégradant. Elles libèrent des molécules dans l'environnement et pareil, elles peuvent bloquer la germination ou la croissance des plantes. La première, quand les plantes sont vivantes, on est incapable de dissocier l'allélopathie des plantes vivantes de la compétition. Parce que ces molécules qui passent par les exudés racinaires tombent dans la solution du sol au même titre que l'azote. Et du coup, on n'est jamais capable de dissocier la compétition pour l'azote de l'allélopathie.
Il suffit de dire, il suffit de mettre de l'azote à bloc et puis les plantes ne manqueront jamais d'azote. Sauf que dans la majeure partie des études qu'on a regardées, on est incapable, même en foutant de l'azote tout le temps, de caractériser le statut azoté des plantes et surtout de démontrer qu'elles ne sont jamais en compétition. C'est ce qu'on a fait quand on a analysé toute la littérature scientifique. On a trouvé 523 articles qui parlaient a priori d'allélopathie. Quand on a regardé à l'intérieur et qu'on a viré celles qui en fait en parlaient mais ne l'étudiaient pas, et après surtout celles qui ne l'étudiaient qu'au labo et pas au champ, on est tombé sur 70 papiers. Donc déjà il y a beaucoup d'études au labo et très peu au champ.
Et quand on est rentré dans les détails du matériel et méthode et qu'on a regardé ceux qui étaient vraiment en capacité de décorréler l'allélopathie de la compétition, on a au final trouvé, vous ne le voyez pas ici, c'est écrit en bas, cette étude, Et dans ces 7 études, il y en a 5 qui confirment la présence d'allélopathie en décorrélant de la compétition, et 2 qui ont étudié que l'allélopathie et ne décorrèlent pas de la compétition. Donc en fait, moi j'ai tendance à dire qu'il n'y a pas de débat sur le fait que ce processus allélopathique, il existe. Ce mécanisme biologique, il existe, il est caractérisé, il y a des molécules qui sont caractérisées. Simplement, au champ, on est dans l'incapacité de le prouver.
Alors vous allez me dire, on s'en fout quoi, on sème du sarrasin, c'est clair, il y a moins d'adventices, soit de la compétition, de l'alléopathie, de l'interférence, on s'en fout, il y a moins d'adventices, c'est le résultat qui compte, c'est vrai. Mais dans ce cas là, on arrête de dire que c'est l'alléopathie. On arrête de dire que c'est l'alléopathie, on se met tous d'accord pour dire semer du sarrasin, qu'il lève bien, qu'il lève vite, qu'occupe l'espace, il fait moins d'adventistes. Mais par contre, le mécanisme qui est à l'oeuvre, on ne le connaît pas. Et du coup, vu qu'on ne le connaît pas, on ne peut pas le piloter. On ne sait pas sélectionner des espèces qui sont plus alléopathiques que d'autres. On sait que quand elles produisent beaucoup de biomasse, elles produisent plus de composés alléopathiques.
On sait que toutes les espèces ne produisent pas les mêmes composés alléopathiques. Et on sait par des études en peau, les CF, les travaux de Judith Wurst en agroscope, que les sarazins sécrètent des molécules allopathiques quand elles détectent la marrante dans leur environnement par les exudes racinaires, etc. Et qu'elles ne sécrètent pas ces molécules-là si elles ne détectent pas la marrante. Donc il y a des relations bispécifiques comme ça de culture adventice. Qui font que ça sécrète des molécules et qui font que, du coup, il y a des effets allélopathiques au champ. Mais on ne sait pas sélectionner sur ces caractères-là. On ne sait pas le mobiliser au champ. Et vu qu'on est souvent sur les couverts dans des conditions stressantes, en eau, en azote, on ne sait pas, la compétition, si c'est la lumière, l'eau, l'azote ou si c'est l'allélopathie.
Et puis le dernier élément, c'est que quand on a les couverts qui tombent au sol, ils se dégradent, ils se restituent. Et là, on peut dire que ce n'est plus la compétition pour la lumière. Il n'y a pas de plantes vivantes, ce n'est plus la compétition pour l'azote. Ainsi, c'est un autre phénomène qui est lié à l'azote, qu'on appelle la fin d'azote ou l'immobilisation de l'azote par les micro-organismes. Et là, quand cette matière organique retourne au sol, il y a une partie de l'azote du sol minéral qui est immobilisée par les micro-organismes pour dégrader la matière organique. Du coup, on n'est pas capable, dans la régression de la croissance des adventistes, de décorreler le fait qu'il manque de l'azote lié à la dégradation des pailles, de seigle ou je ne sais pas quoi, du vrai effet alléopathique.
Encore une fois, on peut dire qu'il suffit de foutre de l'azote sur les pailles. Apparemment, il y a un certain nombre de personnes qui préconisent ça, d'aller foutre de l'azote sur les chaumes, j'ai entendu parler. Mais en tout cas, ce n'est pas comme ça qu'au champ, on arrivera à démontrer les effets alléopathiques parce qu'on ne connaît pas le devenir de cet azote dans les seignes. Bon du coup l'alléopathie c'est un phénomène qui existe, qu'on n'arrive pas à mobiliser, on ne sait pas à quel point il est à l'oeuvre, quelle est la part de la compétition de l'alléopathie. Par contre ce qu'on sait c'est que quand on met des couverts, ça modifie un peu le microclimat à la surface du sol.
Et je vous disais tout à l'heure, laisser les graines à la surface, ça baisse de 25% la germination, le sol hydrique de 17% et le fait de mettre un couvert, Ça n'éteint pas la lumière comme on l'entend souvent, c'est pas vrai. On a fait des mesures de quantité de lumière qui arrive au sol et pour des adventistes qui veulent germer, c'est suffisant la quantité de lumière qui arrive au sol. Par contre, ça modifie la qualité de la lumière qui arrive au sol, les ratios rouge clair rouge sombre. Et ça, c'est en partie responsable de baisse de germination de l'ordre de 17% toutes espèces adventistes confondues. Le petit hic là-dedans, c'est qu'il y a 50% des espèces adventistes qui sont photosensibles.
Donc il y en a 50% qui ne le sont pas, ça veut dire qu'il y a 50% des espèces adventistes qui n'ont pas besoin de lumière, pour germer ou pas. Donc en fait, qu'elle soit la surface du sol enfouie sous un couvert, pas de couvert, ça ne leur change rien pour germer. Donc en fait, on voit que dans la diversité des espèces, il faut aller chercher un certain nombre de caractéristiques pour vraiment arriver à mobiliser ceux qui ont un vrai effet dessus. Alors du coup, on va essayer de mobiliser les couverts végétaux pour essayer de réprimer la flore adventicedventice flore adventice. Alors réprimer la flore adventicedventice flore adventice, ça veut dire faire moins de biomasse que dans une situation où on n'aurait pas mobilisé ce le.
C'est-à-dire que quand on va faire un levier qui va faire plus de couverts, mais autant de biomasse adventice, on n'a pas un effet répressif de la pratique. On veut diminuer la biomasse des adventices. Alors il y a un certain nombre de résultats dans la littérature qui font qu'aujourd'hui on est capable de faire ce qu'on appelle des méta-analyses. C'est-à-dire des analyses de synthèse de l'ensemble de ces résultats-là. Et du coup j'ai synthétisé ici les grands leviers, j'en détaille 2-3 juste après, qui débouchent sur des clés de pratique pour manipuler ça. Alors le niveau de suppression des couverts d'interculture, ces adventices, il dépend des espèces qu'on met dans le couvert. Et globalement, quand on regarde l'ensemble des données, c'est plutôt les graminées ou les monocotes qui sont plus répressives que les dicotes. Les seigles, les sorghauts, etc. Qui sont plus répressifs que les couverts de dicote.
Le nombre d'espèces dans le mélange, et je ne vous dis pas dans quel sens parce que je vais vous en parler juste après. La densité de semis, globalement, il y a plein d'études qui démontrent que nos couverts sont globalement pas assez dense pour réguler la flore adventicelventis. La date destructions et le délai entre le semi et la destruction, ça c'est juste pour dire que globalement quand on regarde toutes les analyses, les couverts qui sont plutôt longs, d'intercultures longues, blé et maïs ou blé-soja, etc. Sont plus répressifs que les intercultures très courtes. Ça c'est en partie lié au fait qu'il y a très très peu d'adventis qui sont capables de faire un cycle en trois mois. Il y en a quelques-unes mais qui ne sont pas dans votre coeur de cible. Genre le paturin, la capselle, certaines véroniques, etc.
Qui ont des cycles très très courts. Mais globalement c'est plutôt celles qui ont des cycles longs qui sont réprimés par des couverts longs du coup. Et aussi le type de travail du sol ou le type destruction mécanique. Je crois que c'est 70 ou 80% des couverts en France, quand on regarde l'analyse des pratiques agricoles, sont détruits par du mécanique. Et à partir du moment où on détruit par mécanique versus quand on fait du minerai ou qu'on détruit par du chimique, ça a un gros effet sur l'effet suppressif de la flore, qui n'est pas lié au couvert lui-même, qui est plutôt lié à la méthode destruction de ce couvert. Et alors, dernier point que je dis tout le temps et que j'aime bien répéter et je suis prêt à le mettre au débat.
On connaît très fortement, on ne voit pas en bas là, c'est la biomasse du couvert. 1 tonne, 2 tonnes, 3 tonnes, 4 tonnes. On connaît une relation négative entre la biomasse du couvert et la biomasse d'adventice. C'est la même entre la biomasse d'adventice et la biomasse de la culture. Plus on a de couvert, moins on a d'adventice. Plus on a d'adventice, moins on a de culture. C'est exactement la relation de compétition. Mais il n'y a pas de seuil. Il n'y a pas de seuil à arrêter de chercher 3 tonnes, 4 tonnes, tant que je n'ai pas fait 4... Tant que tu ne feras pas 6 tonnes, reviens me voir... Non mais en fait ça ne sert à rien. Pourquoi ? Parce que la biomasse, encore une fois, c'est une histoire de ressources.
Si vous êtes sur des reliquats post-récolte élevés, pour un certain nombre de raisons, parce qu'il y a eu des accidents de fin de cycle ou je ne sais pas, vous avez une probabilité, si vous avez de l'eau, de faire une biomasse d'un même couvert, une même année, beaucoup plus importante. Et en fait, il y a des couverts qui, parce qu'ils ont une capacité à préempter cette azote, vont être plus répressifs que d'autres couverts qui n'ont pas de capacité à préempter cette azote. Pareil pour l'eau, pareil pour la lumière. Donc en fait, on peut réprimer de la flore adventice avec des couverts d'une tonne. Ça dépend de l'adventice et ça dépend de la flore. Mais du coup, ce qu'on voit par contre, mais c'est pareil pour la nuisibilité, c'est ce goulot d'étranglement là.
C'est à dire que ce qu'on fait avec des forts biomasse, c'est qu'on réduit la probabilité d'avoir des biomasse adventice. Et donc du coup, on peut avoir des forts niveaux de répression avec des biomasse faibles. Mais par contre, on a une probabilité qui est faible, d'avoir des adventices quand on est dans des couverts qui sont très denses. Par contre, quand on a des petites adventices, parce que là, quand on est là, à 3 tonnes, 4 tonnes, 6 tonnes parfois de biomasse de couverts, on a 0,5 tonnes d'adventices. Quand on a des petites biomasse d'adventices, on a souvent des petites adventices. Et quand on a des petites adventices, elles sont plus difficiles à détruire, surtout sans travail du sol. Les roulages passent sur les grammes inétalés et ne les chopent pas. Les herbicides font effet parapluie sur les gros couverts.
Il faut coupler le roulage, le broyage avec la destruction chimique, etc. C'est plus facile de détruire un couvert qui est mélangé avec un peu d'advantiste mais qui n'a pas grainé et qui est homogène en termes de stade avec les couleurs. Alors justement, cette histoire de nombre d'espèces dans le couvert, est-ce que d'après vous, il faut maximiser la diversité des espèces dans le couvert pour améliorer, alors ce que j'ai appelé la régulation des adventices, c'est l'effet suppressif. En gros, la question c'est, est-ce qu'il faut mettre beaucoup d'espèces dans un couvert pour concurrencer la flore d'adventices et pour réguler la flore d'adventices ? Qui dit oui ? Qui dit non ? Qui dit je ne sais pas ? OK. Au passage, c'est bien de dire je ne sais pas. Moi j'adore dire je ne sais pas.
Et je serais à vous, je me méfierais des gens qui disent jamais je ne sais pas. Ça c'est mon avis de scientifique, j'aime bien définir mon périmètre de connaissance et mon périmètre de où je ne sais rien. Et en fait la réponse, alors en science on a souvent l'habitude de dire ça dépend, on ne sait pas, c'est complexe, etc. Ça c'est une question sur laquelle honnêtement il n'y a pas de débat. Il n'y a pas de débat, par contre après la pratique c'est autre chose. Mais il n'y a pas de débat sur cette question là. Il y a des tonnes d'études, au point que ceux qui continuent à publier là-dessus, ils sont pas innovants, quoi. D'ailleurs, quelqu'un qui dépose un papier scientifique dans une revue, où les gars lui disent, elle est super ta question, t'as jamais... C'est pas vrai.
Tout le monde l'a traité, cette question-là, en long, en large et en travers. Les couverts simples sont plus répressifs, d'un point de vue de la flore adventice flore adventice, que les couverts complexes. Et ces études, elles ont été très loin, puisqu'elles ont comparé les couverts monospécifiques a découvert d'un degré de complexité plus ou moins important. Donc on n'est pas en train de comparer découvert pur à découvert de 25 espèces. On est en train de comparer tout le gradient. Et ça sur plein de services. Dans ces papiers, vous pourrez aller voir sur l'effet sur la productivité, l'effet sur la rétention d'azote, l'effet sur la conservation de l'eau dans le sol, sur la promotion de la biologie des sols, sur le rendement, sur la stabilité de la biomasse, etc.
Sur la répression de la flore adventice dentis, il n'y a pas d'effet bénéfique à augmenter le nombre d'espèces dans le couvert. Pour plein de raisons. La première, c'est qu'ajouter des espèces à un couvert augmente la probabilité d'ajouter des espèces qui sont moins productives que la plus productive des espèces du mélange. Je la refais. Ajouter des espèces dans un mélange, donc augmenter le nombre d'espèces, augmente la probabilité d'ajouter des espèces qui sont moins productives que la plus productive. Prenez un sorgho foragé, Ajoutez-lui des espèces dedans, vous allez forcément ajouter des espèces qui sont en moyenne moins productives que lui. Et il ne faut pas se leurrer, la biomasse c'est des ressources.
Donc si tu veux avec du lin faire un peu de biomasse, si tu veux avec un certain nombre de petites espèces qui vont occuper des strates dessous, certes, ça va occuper des étages, ça pompera des ressources. Alors du coup, est-ce qu'il y a quand même un... Je vais finir de donner un hypothèse. L'autre hypothèse, c'est qu'on connaît à peu près les densités en pur ou tout du moins les relations entre la densité et la biomasse des espèces en pur. On a énormément de mal à optimiser les densités relatives des espèces dans un mélange. On ne sait pas s'il faut mettre 50-50 quand on a deux espèces ou 33-33 quand on a trois. Ou alors mettre la densité moins 10% ou optimiser les densités par rapport à mettre 15 pieds de févrol etc.
On n'arrive pas à optimiser les densités relatives et c'est d'autant plus compliqué quand on augmente le nombre d'espèces dans le mélange. Et le dernier point qui est hyper contradictoire avec peut-être ce que vous avez toujours entendu sur les prairies. Puisqu'on sait que la diversité en prairies est facteur de productivité. Les prairies diversifiées sont plus productives que des prairies qui sont moins diversifiées. Mais il y a une raison derrière ça, c'est la complémentarité entre les espèces qu'a le temps de se mettre en avant. Et pour que cette synergie entre les espèces et cette complémentarité se mette en oeuvre, que certaines aillent explorer des horizons profonds, certaines superficielles, certaines fixent l'azote de l'air, certaines prennent l'azote du sol, certaines occupent des strates hautes et d'autres basses, il faut du temps pour cette complémentarité. Et nous, dans nos intercultures, il n'y a pas le temps.
Il n'y a que le temps de la compétition, il n'y a pas le temps de la complémentarité, sauf peut-être sur des intercultures relativement longues. Et donc du coup, augmenter le nombre d'espèces, Il n'y a pas le temps de cette complémentarité. Et je trouve que, aussi, ça amène à un gros problème, je trouve que les couverts diversifiés, au-delà de 5-6 espèces, si vous prenez une interculture, une période semis, et que vous dépassez 4-5-5-6 espèces, vous tombez sur des espèces qui ne sont pas adaptées à la période semis et ou à la période destruction. Donc du coup, vous semez des espèces qui ne sont pas adaptées à pousser dans cette période de semis, soit très séchante, soit trop humide, etc. Ou soit trop froide.
Et si, et quand même elles seraient adaptées, elles vont monter vite en graines et du coup vous aurez envie de détruire le couvert alors que du coup il y a des espèces qui sont talées dessous et qui sont... Qu'on fait pas beaucoup de biomasse, etc. Donc je trouve que ça amène beaucoup plus de complexité. Par contre ça veut pas dire, malgré que les résultats démontrent ça, qu'il faut absolument faire des couverts monospécifiques. Parce que la contrepartie de ça qu'on a démontré dans certaines études, c'est que le seul avantage des couverts un peu plus complexes, C'est un gage de sécurité et de stabilité. Vous avez ici notamment le coefficient de variation, c'est-à-dire la variabilité de la biomasse des adventices ou du couvert en fonction des années et des parcelles qui ont été testées.
Et globalement, les mélanges sont plutôt au milieu de la liste des espèces. Ils ne font pas partie des espèces qui ont le pourcentage de variation le plus faible. Mais globalement, si vous n'avez pas envie de vous poser de questions, vous avez une énorme variabilité dans vos parcelles, que vous ne voulez pas changer de couvert d'une année sur l'autre, mettez des mélanges. Ça passera globalement bien partout. Par contre, gardez en tête que ce n'est pas la meilleure situation adaptée à votre parcelle, votre année, etc. Et donc, en faisant ça, vous ne maximisez pas le service de régulation. Donc, il y a un côté très pratique, mais du coup, il faut être conscient du fait qu'en faisant ça, en faisant cette stratégie tout risque, on ne maximise pas la régulation biologique de la Florence.
Alors, je ne vais pas aller très loin dans les résultats, mais vu qu'on a parlé de ressources, je veux quand même donner deux résultats oralement sur est-ce qu'il faut fertiliser ou pas les couverts ? Est-ce qu'il faut irriguer ou pas les couverts ? Alors c'est très très polémique cette histoire là. Mais ça pose la question, quand on est sans phyto, couvrir le sol, faire des grosses biomasses, réguler la flore adventice dentis, c'est un enjeu. Est-ce que pour faire ça, stocker du carbone et tout ça, il faut irriguer, fertiliser ? Et après, on mettra au débat, est-ce qu'il vaut mieux mettre des phyto, est-ce qu'il vaut mieux mettre de l'eau, de l'azote et de ça. Mais du coup, ça s'expérimente. Du coup, on a démontré ça sur les couverts et la flore. Globalement, mettre 30 à 50 unités d'azote, alors vous aurez le diaporama.
Il y a une soutenance de thèse dans laquelle, d'ailleurs, l'éminent Lionel Aleto était rapporteur de cette thèse, que j'ai encadrée d'Alicia Rouge, qui démontre tous ces résultats d'effet de l'irrigation et de l'effet de la fertilisation sur l'azote. En gros, oui, fertiliser 30 à 50 unités d'ammonitrate au semi-découvert, ça augmente la biomasse découverte. Mais ça ne donne pas d'avantage répressif sur la flore adventiste, ça ne fait pas baisser la biomasse des adventistes. Donc si elles viennent à grainer, elles grainent tout autant. Et au passage, ce que je disais tout à l'heure s'est avéré vrai dans nos essais. C'est-à-dire que c'était des adventistes plus petites qu'on n'a pas réussi à détruire dans des techniques alternatives aux glyphos et qui du coup se sont retrouvées dans les cultures suivantes. L'autre chose c'est, est-ce qu'il faut augmenter la densité de nos couverts ?
Globalement, les couverts ne sont pas assez denses. Il y a très peu d'essais qui sont menés en multi-espèces. Mais il y en a un certain nombre qui ont été menés, et ça c'est des données que j'ai analysées sur la veste velue quand j'étais aux Etats-Unis. Qu'ont démontré dans 5 états aux Etats-Unis avec 4 dates de semis, 3 dates destruction, l'évolution de la biomasse Adventis selon la densité de semis, la densité recommandée aux Etats-Unis à travers tous les Etats-Unis. Quand on connaît le gradient pédoclimatique qu'il y a aux Etats-Unis, c'est 20 kWh de veste velue à travers tout le pays. Et on a démontré rien que dans le Nord-Est, qu'en gros, il y avait une énorme variabilité du potentiel de production des biomasses.
On savait qu'il y avait des coins dans le Maryland et en Nord-Caroline où on pouvait faire 6 à 8, 10 tonnes de biomasse de veste, mais que c'était très variable en fonction des dates de semis et des périodes destruction, mais qu'on pouvait du coup adapter la densité de semis à la date de semis et à la date destruction. Alors ça, c'est un truc que j'avais failli le faire avec Benoît Choreau dans le cadre d'un essai dans l'ouest de la France, à la suite de la présentation de ces résultats-là, parce que je trouve qu'à moindre coût, dans un essai multisite, on peut arriver rapidement à faire ce que vous voyez sur la diapo d'après. Puisque du coup, de ces essais-là, là derrière ça, il y a quasiment 1600 biomasques qui ont été prélevés, on est capable de faire des abaques.
C'est-à-dire, si je dois décaler ma date de semis, parce que ma date de récolte, par exemple, de maïs a été retardée, de combien il faut que j'augmente la densité de semis pour rester dans le même potentiel de rendement à travers toutes les années qu'on a évaluées, etc. On peut même faire ça en année sèche, en année humide, etc. Quitte à un moment donné de se dire ça ne vaut plus le coup de semer. On voit par exemple ici dans certaines régions, ici c'est dans l'état de New York, qu'on a en fonction de la date, plus d'effet de la densité de semis sur la biomasse qu'on peut avoir. Alors soit il ne faut plus semer, soit il faut changer d'espèce. Ou changer de mélange.
Mais en tout cas ça peut permettre de se faire ses abattres en se disant, globalement avec la masse de données que j'ai, si j'ai été obligé de décaler ma date de semis, je peux encore jouer sur la densité de semis pour garder le même niveau de biomasse. Et alors l'intérêt de ces essais là, c'est qu'on peut les coupler à des analyses économiques. Pourquoi ? Parce que ça c'est de la densité de semis, donc c'est des semences, donc c'est des euros. Ça c'est de la biomasse, à 3,5% d'azote à l'intérieur, c'est de l'azote restitué.
Et donc on est capable de faire des optimisations en disant quelle est la quantité d'euro il faut que je mette ici, en fonction de la date à laquelle je vais semer, pour récupérer, bon alors pas des équivalents en euros en termes de fertilité, mais au moins de la fixation symbiotique et de l'azote qui rentre dans mon sol. On pourrait le faire avec du carbone, avec des ratios C sur N ou des choses comme ça, mais en tout cas on peut faire des optimisations économiques pour dire est-ce que ça vaut le coup d'investir dans de l'assemence pour en avoir des services écosystémiques par derrière. Alors c'est bien beau de réduire la flore adventice adventis dans les cultures, dans les intercultures, mais nous ce qu'on veut c'est qu'on en ait moins dans les cultures.
Si c'est un vrai levier de gestion agroécologique, c'est un levier qui nous permet en culture d'être moins interventionniste, de moins désherber mécaniquement ou de moins désherber chimiquement si réellement cet effet se transfère. Or, vous rappelez tout à l'heure, les adventis elles lèvent à une période, puis après elles ont une phénologie, elles montent en graines à certaines périodes de l'année, Et les espèces qu'on régule dans les intercultures ne sont pas toujours les espèces qui nous embêtent en culture. Tout du moins pas dans la culture suivante. Les espèces que vous régulez dans les intercultures de maïs ne sont pas les espèces du maïs. Puisque vous semez vos couverts à l'automne, donc ça va agir sur les adventices d'automne, mais ce n'est pas sur les panix interdigitaires ou autres dicotes qui vous embêtent dans le maïs.
Donc du coup, on a cherché à démontrer ces effets dans les cultures suivantes. Et le premier essai qu'on a mobilisé pour ça, c'est un essai long terme à Dijon. Où on testait des systèmes qui minimisaient le recours aux herbicides. Certaines parcelles étaient en ACS, semi direct strict, et en 2007 est arrivé l'obligation de mettre des couverts dans les intercultures longues parce qu'on est en zone directe de nitrate. Et donc sur les douze premières années, on avait cette rotation là, où le système de référence était colsables et orges divers que avec des intercultures courtes. Et devant toutes les parcelles qui sont en bleu là, donc les cultures qui sont en bleu, il fallait à partir de 2007, mettre des couverts d'interculture dans nos parcelles.
Or ça faisait pas partie des règles de conduite qu'on avait mis en oeuvre, on faisait des faux-smi, des décalages de date de smi, etc. Et on s'est dit, c'est quoi le bénéfice de cette pratique là, et c'est quoi surtout les effets négatifs ? Est-ce qu'on pourrait plus mettre en oeuvre les leviers qu'on avait prévus ? Et donc du coup, à partir de 2007, on a coupé les parcelles en deux et on a fait ce qu'on appelle un essai factoriel niché à l'intérieur de l'essai système, où du coup, on a découpé la pratique en deux et on a implanté le couvert sur la moitié de la parcelle et on a continué la pratique d'échommage, fausse mie, sur l'autre partie de la parcelle. Alors forcément, le nombre de cas ne s'est pas produit très très fortement.
Il y a globalement 13 cas à l'échelle des 1, 2, 3, 4, 5, 6 années qu'on avait analysées qui se sont produits. Et ces cas se sont produits dans des couples précédents suivants qui sont très variés. Donc les intercultures sont plus ou moins longues. Le précédent, c'est parfois une légumineuse. Le suivant, c'est parfois une céréale d'été, de printemps. Chez nous, ce qu'on appelle l'été printemps, c'est qu'on sème quand même des orges de printemps au mois de février et mars. Et on sème les sorgho, tournesol, soja plutôt au mois de mai. Donc on distingue quand même ces deux types. Mais globalement, on a regardé ce que ça donnait, donc là on a le couvert, on a été voir dans la culture de printemps ou été suivante, mais avant des herbages. Si on va après des herbages, on a raboté l'effet.
Donc on va voir avant des herbages, est-ce qu'on a moins d'adventices quand on a mis un couvert par rapport à quand on n'en a pas. Pas de différence significative. On se dit mais c'est peut-être que avant, après ce couvert, on a labouré. Donc on a eu un effet du couvert, mais en fait on a enfoui des adventices dans le fond et on voit pas l'effet. Donc on a été voir sur les parcelles qui sont labourées, est-ce que du coup on a une baisse de la flore adventice adventis et c'était aussi non significatif. Du coup on s'est dit, à priori cet effet il est plus visible quand on n'a pas de labours. C'est-à-dire que du coup on laisse les adventis à la surface du sol, c'est-à-dire que si elles ont grainé, elles sont toujours à la surface du sol.
Et donc oui, alors on voit un petit peu plus d'adventis dans les parcelles où on n'a pas labouré, mais c'est pas statistiquement différent. Et le dernier point, c'est dans la culture qui suit, c'est pas les adventices qu'on a régulés. Les adventices qu'on a régulés, il faut qu'on aille les voir dans la culture d'hiver qui suit. C'est-à-dire qu'avec l'interculture, on gère les adventices du blé qui suit ou de l'orge qui suit, etc. Et on a été voir du coup Alors, il se passe plein de choses entre les deux, puisqu'il se passe ici potentiellement du labour ou pas de labour, du désherbage mécanique ou du désherbage chimique, une récolte, une interculture, du travail du sol, des décalages de dates de semis peut-être, etc. Mais quand on va voir dans la culture d'hiver après qui révèle la flore, et ce avant désherbage, on voit toujours pas d'effet.
Alors là, on se dit, bon, on avait 13 cas sur 6 ans. Bon, on a peut-être pas la puissance statistique de le démontrer. Alors du coup, on a pris des essais lourds en répétition et lourds en long terme. Donc on a travaillé dans le cadre de la thèse de Guillaumet II, qui aujourd'hui a un collègue, à Pise, où ils ont 25 ans d'essai factoriel, où ils ont dans une rotation pris des intercultures, elles sont soit sols nus, soit couvertes. Donc, sols nus ou alors couvertes selon certains couverts, en labours ou en travail du sol superficiel et selon 4 régimes de fertilisation des cultures. Parce qu'on peut très bien avoir des effets des couverts sur la culture suivante qui dépendent du régime de fertilisation.
Et du coup, on a pris ces données là et on a regardé dans les cultures suivantes découvertes, que ce soit des cultures d'été, tournesols, maïs ou les cultures d'hiver qui sont a priori les vraies révélatrices de nos effets. Est-ce qu'on voyait des effets découverts dans les cultures suivantes, dans des systèmes où c'est soit travail du sol superficiel, TCS, soit labours et avec chimie. Du coup, il y a du désherbage chimique dans les parcelles. Et en gros, ce que ça démontre ça, c'est qu'il peut y avoir des effets dans les intercultures. Les couverts font moins de biomasse adventiste, les biomasse adventistes, si elles grainent moins parce que les adventistes sont plus petites. Mais le travail du sol, le désherbage rabote à un tel point qu'en culture, on ne voit pas de différence.
Que ce soit dans les intercultures, des cultures qui suivent directement les couverts, ou les intercultures diverses qui viennent après. Alors on se dit, bon ben ça c'est le travail du sol et le labour, enfin le travail du sol ou les herbicides qui ont raboté les effets. Allons voir dans le stock, parce que dans le stock, ça se trouve, il y a des différences de stock. C'est simplement que nous, nos pratiques les rabotent. Ils s'expriment ces stocks, mais du coup, on les rabote parce qu'on les désherbe. Et donc, du coup, on a été prélevé avec les collègues de Toulouse, Alain Rodriguez et puis sa stagiaire de l'époque, enfin son apprenti de l'époque, Clémence. On a été prélever le sol sur ce dispositif-là et du coup, on a fait du stock semencier pour regarder qu'est-ce qu'il y avait dans ce stock-là.
Et en gros, on a démontré un effet, donc là, on avait comparé le sol nu et puis la moutarde et la veste velue. On a démontré un effet uniquement sur 4 espèces adventices. Et ces 4 espèces adventices, honnêtement, vous en foutez royal, je pense. Peut-être à part la peinture annuelle quand il est très dense, mais le Cerestre aggloméré, la Véronique de Perse, l'Astélaire si un peu dans les tournesols... Dans les colzas ça peut embêter, mais globalement ce sont que des espèces à cycles très courts qui ont la capacité de lever et de grainer en 3 mois.
Et en fait dans ces intercultures-là, même avant des tournesols ou des maïs, dans cet essai qui sont longues, normalement il y a très très peu d'espèces qui sont en capacité de complètement boucler leur cycle et pour lequel des couverts ont un vrai effet répressif et font vraiment bouger les stocks semenciers.
Et ça c'est raccord à la littérature scientifique, quand on regarde dans la littérature il y a très peu de données sur le stock, mais elles ont soit des effets très contradictoires, 2 sites avec une diminution, 2 sites avec aucun effet, 1 site avec une légère augmentation, soit des effets quand les couverts sont longs, il y a un certain nombre de pays où on fait encore des jachères environnementales, des couverts environnementaux où on fait des couverts pendant 2-3 ans, vraiment des couverts multispécifiques, pas forcément des prairies, mais qui sont restitués au sol, etc. Et en tout cas, les effets de ces couverts sur le stock ne se font sentir qu'après un certain nombre d'années de répétition des couverts et à condition chaque année de faire des grosses biomasses et de restituer ces grosses biomasses au sol.
Alors je finis là-dessus du coup, pour méditer un peu ça peut-être dans la table ronde ou après. Alors du coup, le travail du sol, les herbachimiques sont des filtres ou des marteaux qui sont beaucoup plus lourds et beaucoup plus importants que les couverts. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas mettre de couverts mais globalement, les effets de ces couverts-là, ils vont avoir un rôle dans le désherbage et dans la gestion des adventistes qu'à partir du moment où on lève le pied sur les deux autres leviers et qui sont un peu parfois antagonistes, ou tout du moins, on ne peut pas être extrémiste dans l'un ou dans l'autre.
Personne ne sait faire complètement zéro travail du sol et zéro désherbage chimique, même s'il y en a qui testent et nous en premier, mais concrètement, même dans ces systèmes-là où on ne travaille pas du tout le sol et où on ne met pas du tout de chimie, les couverts sont une aide mais dès qu'on les rate, après on peut plus rattraper la situation sauf à remettre du travail du sol ou de la chimie. Et du coup les méthodes, les couverts ou l'utilisation de la régulation biologique par les couverts, c'est pas une méthode de substitution, c'est une méthode qu'on va utiliser en complément d'autres stratégies et donc il faut une approche systémique de l'utilisation de ces couverts. On parlera d'une diversité de services, on a vu la microbiologie, on parlera du carbone, de l'azote, de l'eau, etc.
Et moi je vous ai parlé de la flore adventice adventis, je pense qu'on court beaucoup trop après tous les lièvres dans toutes les intercultures en voulant faire découvert multiservices. Mais le multiservices on peut très bien l'avoir à l'échelle de la rotation, on n'est pas obligé de le chercher à toutes les intercultures. Donc du coup je pense qu'il faut réfléchir la régulation des adventis et la fourniture des autres services à l'échelle des systèmes. Et vu que c'est aussi la période de Noël, j'ai coordonné un bouquin sur l'agriculture de conservation des sols. En fait, c'est un bouquin qui se veut faire l'état des lieux sur ce qu'on sait ou ce qu'on ne sait pas, de manière très factuelle, quitte à dire un certain nombre de choses qu'on ne sait pas. Il y a quand même un certain nombre de schémas et de photos dans le truc.
Et Lionel a fait deux chapitres dedans, un sur l'eau et un sur les flux de pesticides et la dégradation des pesticides. Nous, on en a fait un sur la flore adventice de Ventis, il y en a sur le machinisme. Et il y a une séquence que j'ai beaucoup poussé pour avoir et que j'adore dans ce bouquin, qui est une séquence vrai, faux ou pas simple, dans laquelle on a demandé à des gens de répondre à une question qu'on entend partout sur l'ACS. Est-ce que les sols en ACS dégradent mieux les pesticides ? Est-ce que l'ACS en glyphosate c'est possible ? Est-ce que les sols en ACS produisent des cultures de meilleure qualité ? Voilà, il y a plein de questions comme ça qui tentent d'être répondues de manière très simple et très formelle. Voilà, je vous remercie de votre attention. Merci beaucoup.
Alors, est-ce qu'il y a des questions dans la salle ? A toi Fabien. J'en ai une un peu facile, mais est-ce que si à l'avenir le glyphosate perd de son efficacité à un point tel qu'on n'arrive plus à gérer les intercultures en ACS, est-ce que l'ACS a vraiment un avenir ? Dans ce cadre-là, est-ce que par les couverts, on pourra arriver à fonctionner sans glyphosate ? En fait, c'est sûr que c'est une molécule qui est hyper-pivot dans beaucoup de systèmes et pas qu'en ACS. En fait, moi j'ai une réponse facile à ça. Mais qui est une réponse qui est facile parce qu'on s'est créé ce climat de discussion. En fait, ça dépend de quel ACS on parle.
En fait, on voit qu'il existe une très grande diversité dans ce qu'on appelle l'ACS, depuis les formes strictes selon la définition de l'AFO, qui définissent l'ACS comme des formes qui mettent en oeuvre des trois piliers dont le non-travail du sol, je dis bien le non-travail du sol, la couverture végétale et la diversité des cultures. Et cette définition-là vise l'ACS comme une agriculture de moyens. Je pourrais vous transmettre des articles que j'ai écrits et que je tente de vulgariser où je pense que l'ACS doit se définir comme une agriculture d'objectifs et pas de moyens. C'est-à-dire que si elle se définit comme la baie, sa seule chance de sortie c'est de se faire rémunérer pour les services qu'elle rend, contrôlée par ses moyens, Mais du coup, s'il n'y a plus de glyphosate, il n'y a plus de...
Aujourd'hui, on ne sait pas faire de système sans glyphosate, sans aucun travail du sol. Et ça, sans présomption sur des leviers qui pourraient arriver ou d'autres molécules, etc. Mais qui sont juste substitutives et probablement qu'il pourra leur arriver un jour la même chose, soit des retraits, soit de la résistance, soit des trucs comme ça. Par contre, si on envisage l'ACS par les objectifs qu'on assigne à cette forme agricole, limiter l'érosion des sols, préserver la biodiversité, assurer des produits de qualité, stocker du carbone. Ça c'est des objectifs, c'est pas des moyens. Ça ouvre le champ des moyens. Je trouve que ça décomplexe pas mal de gens qui pensent faire des choses vertueuses et qui ont l'impression, selon un certain nombre de définitions, de ne pas rentrer dans la boîte.
Par contre, c'est plus compliqué puisqu'il faut évaluer cette forme agricole par les services rendus plutôt que par un satellite qui passe et qui dit si t'as des couverts ou t'as pas de couverts. Et du coup, je pense qu'effectivement, dans la forme stricte, c'est très compliqué, mais c'est en partie lié au fait qu'elle s'est construite sur l'existence du glyphosate. Mais par contre, dans des formes, je vais appeler décomplexées, mais plus souples, je crois qu'on peut, avec un peu de travail du sol ponctuel et sans parler de travail du sol intense, faire du non-labours avec très peu de chimie, sans parler de passer en abbé, qui est une autre forme, mais avec très peu de chimie et sans glyphosate.
Mais juste pour finir là-dessus, globalement la majeure partie des résultats qu'on a sur cette question là, que ce soit sur les usages d'herbicides ou sur la flore, ce qui est deux choses différentes, parce que c'est pas parce qu'on montre qu'un certain nombre de leviers permettent de gérer la flore avanti, que ça permet de réduire l'utilisation des herbicides, il y a deux choses différentes. Parce qu'au milieu, il y a quand même un humain qui prend une décision à un moment donné et qui cherche à sécuriser une situation productive. On peut utiliser des leviers qui permettent de réduire l'utilisation des herbicides, mais du coup, le glyphosate a cette particularité de pouvoir être utilisé en interculture, un peu dans toutes les intercultures, et d'avoir en fonction de la dose qu'on lui met, une gestion d'un fond de flore très large.
Et du coup, on l'a utilisé comme ça, et peut-être que du coup, il faut pouvoir l'utiliser autrement. Soit qu'en anti-graminés, soit que... Est-ce qu'il y a d'autres questions dans la salle ? La suite de la réponse que vous venez de nous faire, en ACS et dans l'idée de diminuer ou de supprimer le chimique, si on se met à abîmer, ou à faire un désherbage mécanique, est-ce qu'on va pas tomber dans un travers encore pire, à savoir comment remettre en surface les stocks de graines qu'on a déjà mis depuis longtemps ? Et après, est-ce qu'on est toujours en ACS si on se met à gratter assez régulièrement ? Sachant que la vie du sol, elle est dans les premiers centimètres. Bon, je vais revenir sur ce que j'ai dit, enfin, et puis compléter un peu. Moi, je suis...
Alors, je travaille beaucoup sur la flore d'Antis, mais j'ai pas qu'une vision en flore, parce que par ailleurs, je pilote... Enfin, elle est passée rapidement, la diapo, là, justement. Je pilote un dispositif qui expérimente des systèmes sur la ferme expérimentale de Dijon sur 140 hectares, où là, de fait, on est obligé d'avoir une vision globale pour produire dans les systèmes. Et donc, on est obligé de partir de la gestion de la flore adventicedventice flore adventice pour regarder la gestion de tous les bior. Mais je pense que c'est trompeur d'avoir cette vision noire ou blanc. C'est-à-dire de dire, si on remet du binage, est-ce qu'on ne va pas avoir les effets négatifs du binage ?
Rien n'empêche d'avoir des séquences où on fait du semi-direct avec des couverts permanents, qu'on retourne, dans lequel on met du binage dans les maïs et dans les tournesols, et dans lequel on repart sur des blés, sur l'usine vivante. On peut très bien alterner les différents leviers. À l'échelle de la séquence sculpturale, et du coup à l'échelle globalement du système, on n'a pas les effets délétères de la répétition. Parce que, Lionel je le connais très bien, il est dans mon labo, on se côtoie depuis longtemps, mais on voit bien que dans ces graphes, il y a labours, non labours. La question c'est la fréquence du labours, c'est pas le labours ou le non labours, c'est pas le binage ou pas le binage.
C'est en fait c'est la fréquence et l'intensité, c'est pareil les herbicides en soi sont pas problématiques, c'est l'usage intensif des herbicides qui pose problème et la répétition des matières actives et la récurrence des mêmes modes d'action qui pose question. Et donc du coup moi je pense qu'on doit pouvoir être capable de diversifier les pratiques à l'échelle du système sans pour autant dire Mais si je fais ça, est-ce que je n'aurai pas les effets négatifs ? Si tu l'utilises ce levier-là que ponctuellement, tu n'auras pas les effets négatifs du levier. Par contre, mais là où j'en suis parfaitement conscient, c'est que vous ne pouvez pas tous vous rééquiper d'une mineuse, d'une essimeuse, d'un semoir de suie directe, de tout le matériel qui permet de faire toutes les pratiques agricoles.
Et donc du coup, probablement qu'il faut réfléchir avec ce qui est possible et une gestion territoriale d'un certain nombre de choses. Mais je veux dire, l'étendue des pratiques n'est pas mobilisable dans chacune des fermes, individuellement, dans tous les types de sol, etc. Ça c'est sûr. Mais en tout cas, dans une vision qui n'est pas blanc ou noir, je pense qu'on peut diversifier quand même. Je propose qu'on prenne une dernière question et puis de toute façon après, ça pourra continuer la conversation, puisqu'on va passer encore un peu de temps. Est-ce qu'il reste... Non ? Plus personne d'autre question ? On va clore la matinée.