Aménagement des bâtiments d’exploitation pour favoriser l'avifaune sauvage

De Triple Performance
Aller à :navigation, rechercher
Crédit photo : Jacques Hicter.


Les bâtiments agricoles comme les greniers, les granges ou les hauts de silos, abritent des espèces d’oiseaux utiles notamment en plaines céréalières.

Objectifs et bénéfices attendus

Il est possible d’augmenter la présence de certaines espèces comme les hirondelles, les faucons crécerelles, les chouettes effraies, les mésanges ou les chauves-souris en créant des aménagements spécifiques.


Il est recommandé d’installer des nichoirs dans les bâtiments ou dans les arbres présents sur le siège de l’exploitation. En effet, l’installation de nichoirs bien positionnés facilitera la présence d’un couple sur le long terme. Tout comme les insectes auxiliaires, ces espèces rendent des services écosystémiques qui sont favorables à l’ensemble de l’écosystème agricole.


Favoriser ces espèces est un moyen de lutte préventif contre les ravageurs des cultures.

A noter

Un couple de chouettes effraies consomme annuellement environ 4000 proies (souris, lézards...). Une chauve-souris consomme jusqu’à 600 moustiques par nuit ce qui représente 60 000 individus sur les 3 mois d’été.

Comment mettre en place cette pratique sur mon exploitation ?

Crédit photo : Charles Boutour

Naturellement, ces espèces s’installent dans les bâtiments agricoles. Avant d’installer des nouveaux nichoirs, il est plus pertinent de maintenir et d’améliorer l’existant. C’est-à-dire de conserver des entrées dans les bâtiments afin que ces espèces puissent continuer d’y effectuer leur reproduction.


L’exposition est l’élément essentiel à prendre en compte lorsqu’il s’agit d’installer un nichoir. Relativement facile à placer, il convient de positionner les entrées des nichoirs à l’abri du vent dominant et des intempéries. Il est donc préférable de les installer vers l’est ou le sud.

Chouette effraie

A l’intérieur d’un bâtiment de stockage d’engrais ou de matériel avec une face ouverte, à au moins 5 m de haut. Le nichoir devra comporter une paroi interne afin de placer les œufs dans une obscurité totale. C’est un oiseau nocturne.

La chevêche d’Athéna

Sur un arbre isolé entre 4 et 5 m de haut. De même que pour la chouette effraie, le nichoir devra comporter un système pour couper l’entrée de la lumière en direct sur les poussins.

Le faucon crécerelle

L’installation du nichoir doit se faire de préférence à l’extérieur sur un point haut (5 à 6 m minimum). Il est possible de l’installer sur le bardage extérieur d’un bâtiment, sur un poteau IPN, ou sur le toit d’un silo de stockage si celui-ci est bien étanche.

Conseils

Action « Opération nichoirs à la ferme » de l’Association Hommes et Territoires


Méthodologie de mise en place des nichoirs de l’Effraie des clochers réalisée par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO)


Méthodologie de mise en place de nichoirs de la Chevêche d’Athéna réalisée par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO)


Méthodologie proposée par la Ligue de Protection des oiseaux (LPO) concernant la création de nichoirs pour les passereaux

Pour aller plus loin

La pose de perchoirs sur les zones infestées de micromammifère en complément des nichoirs peut faciliter le travail de ces rapaces pour la régulation des souris.


Nichoir pour les passereaux :


Espèces Diamètre du

trou d’envol

Fond

intérieur

Hauteur

intérieur

Distance entre le

trou d’envol et la

base du nichoir

Hauteur

de pose

Mésange noire 25-27 10 x 10 cm 17 cm 11 cm 2 à 4 m
Mésange bleue 26-28 13 x 13 cm 23 cm 17 cm 2 à 5 m
Mésange charbonnière 32 14 x 14 cm 23 cm 17 cm 2 à 6 m
Rougequeue à

front blanc

Ovale 32 mm de large

et 46mm de haut

14 x 14 cm 23 cm 17 cm 1,5 à 4 m
Sittelle torchepot 46-50 18 x 18 cm 28 cm 21 cm 4 à 12 m

Pour les pollinisateurs sauvages

Pour construire un nichoir à abeilles sauvages, il est possible d’utiliser une bouteille plastique d’1 litre (17 à 18 cm de longueur minimum) sur laquelle le goulot a été ôté et dans lequel il est placé 32 tubes en carton. Ce nichoir est ensuite placé à 1 m de haut sur un piquet de bois. Il sera alors très simple de déterminer la présence/absence de pollinisateur dans le nichoir. Si les tubes en carton de 7 mm de diamètre sont obstrués, c’est qu’une femelle y a pondu ses œufs pour l’hiver.


Observatoire Agricole de la Biodiversité (OAB) - Vigienature


A l'OAB, les abeilles sauvages s'observent à plein tube - Vigienature

Limites

Il est nécessaire de procéder à une observation précise des espèces fréquentant l’exploitation pour ensuite identifier les lieux favorables à l’installation des nichoirs. Il ne serait pas forcément pertinent de mettre 5 nichoirs pour les différentes espèces présentées ci-dessus. De plus, les nichoirs et la présence d’oiseaux utiles ne sont pas une garantie contre les ravageurs. Ainsi, en année de forte pression, ces espèces peuvent se retrouver submergées par l’explosion du nombre de leurs proies. Dans ce cas, une intervention humaine sera nécessaire pour retrouver l’équilibre.

Sources



Annexes

Partager sur :