Plan Marval - Perspectives et hypothèses
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Le plan Marval a réuni pendant deux jours des chercheurs, agronomes et passionnés en une rencontre interdisciplinaire visant à mettre en perspective les connaissances et les pratiques pour améliorer les compréhensions autour de la régénération des sols. Nous proposons en vidéo la journée de restitution de ces travaux en présence de certains d'entre eux pour présenter ces rencontres et échanger avec les agriculteurs praticiens et des accompagnants techniques
Présentation sommaire des perspectives et des hypothèses avancées articulées lors des rencontres, ainsi que des protocoles à mettre en place pour les valider.
- Présentation du plan MARVAL : Le collectif MARVAL vise à approfondir la régénération des sols. Outils collectifs pour diagnostiquer/améliorer la qualité des sols agricoles (low-tech, sans biocides).
- Observations sur la régénération des sols : Importance de la couverture végétale : sol nu à 43,8°C vs. sol couvert à 24,5°C. Nécessité dadapter les pratiques agricoles selon les milieux spécifiques.
- Systèmes agricoles régénératifs : Diminution des intrants et des coûts. Exemple : Richard Hedricks, augmentation de matière organique de 1,7% à 8,2% en 10 ans, la production de maïs passée de 110 à 288 quintaux en non-irrigué.
Notes
Présentation du plan MARVAL
- Le collectif MARVAL est un groupe interdisciplinaire visant à approfondir la compréhension des processus de régénération des sols.
- L'objectif est de créer des outils collectifs et accessibles pour diagnostiquer, suivre et améliorer la qualité des sols agricoles.
- Les techniques visent à être low-tech et accessibles à tous, évitant l'usage des biocides.
Présentations des intervenants
- Cédric Cabrol se présente comme agro-éco-climatologue, issu du monde paysan mais passé par la recherche.
- Rémi Thinard fait de la formation et du conseil en agroécologie, accompagnant les producteurs vers l'autonomisation en fertilisation.
- Camille Verly est biologiste moléculaire spécialisé dans les plantes, anciennement dans l'agriculture conventionnelle.
Régénération des sols - Contexte et défis
- La contextualisation pédoclimatique est essentielle car tous les milieux sont différents, rendant difficile la définition d'itinéraires standardisés.
- Images illustrant le problème des sols dégradés et de l'érosion, avec un sol qui se retrouve sur la route après la pluie.
- Démonstration de l'impact de la couverture végétale sur la température du sol : sol nu (43,8°C), sol avec herbe tondue (24,5°C), sol avec couvert dense (température encore plus basse).
Importance de la photosynthèse et de la couverture des sols
- La photosynthèse est la source d'énergie principale du système sol-plante.
- Les sols couverts permettent une meilleure infiltration de l'eau et maintiennent une biologie active.
- La diversité des plantes est cruciale pour maximiser les interactions bénéfiques dans le sol.
Structure du sol et microbiologie
- Une bonne structure physique du sol est fondamentale pour la fertilité.
- Les tests bèche, profils télescopiques et pénétromètres sont recommandés pour évaluer la structure.
- Ne pas hésiter à travailler le sol quand nécessaire pour corriger une mauvaise structure.
- La diversité des couverts végétaux (minimum 5 espèces) a un impact significatif sur la productivité.
Systèmes agricoles régénératifs et économie
- Les systèmes régénératifs permettent de diminuer considérablement les intrants (pesticides, engrais) et donc les coûts de production.
- Exemple de Richard Hedricks aux États-Unis : augmentation de la matière organique de 1,7% à 8,2% en 10 ans, production de maïs passée de 110 à 288 quintaux en non-irrigué.
Bénéfices sur la biodiversité, la santé et le climat
- Retour d'espèces disparues dans les fermes régénératives (carabes, lépidés russes, ampuzes, guêpiers d'Europe).
- Approche santé unique : un sol en santé produit des plantes riches en nutriments, bénéfiques pour la santé humaine.
- Étude récente (27/08/2024) montrant que la santé des sols est associée à une augmentation de production.
- Exemple du plateau de l'Os en Chine : la revégétalisation de 36,000 km² a permis de régénérer le climat et faire revenir les pluies.
- Aux États-Unis, l'augmentation des surfaces de maïs dans la 'Corn Belt' a correspondu à une augmentation des pluies jusqu'à 20% et une baisse des températures de 0,35°C en 100 ans.
Questions et réponses
- Sur le pourcentage d'eau dans le sol : varie selon la capacité d'infiltration, recommandation de faire un test simple avec une petite fosse et 1 litre d'eau.
- Témoignage sur l'effet des plantes sur l'humidité de l'air en Inde et la capacité du cocotier à capter l'humidité.
- Sur l'irrigation : elle peut aider à accélérer la régénération des sols, surtout utilisée stratégiquement avant les pluies.
- Sur la chronologie des actions : contextualiser, vérifier la structure du sol, apporter de la diversité de plantes, utiliser du fumier frais ou des biofertilisants.
Facteur humain et approche systémique
- Discussion sur l'importance du facteur humain dans le changement des pratiques agricoles.
- Nécessité d'un soutien politique pour faciliter la transition agroécologique à grande échelle.
- Recommandation de travailler en collectif pour avancer plus vite.
- Une masse critique de 17% d'agriculteurs est nécessaire pour faire basculer un groupe vers de nouvelles pratiques.
Synthèse technique par Xavier
- Approche de la fertilité en trois dimensions : physique, chimique et biologique.
- Importance des indicateurs pour mesurer l'état du sol et faire les corrections nécessaires.
- Végétalisation des sols aussi longtemps que possible sur 24 mois, avec des plantes bien nourries.
- Recommandation de l'agroforesterie et du pâturage comme compléments bénéfiques.
- Utilisation judicieuse de l'irrigation quand c'est pertinent.
- Combinaison possible de différentes techniques (lactofermentés, thé de compost, EM, etc.) pour de meilleurs résultats.
Conclusion
- Témoignage final d'un scientifique académique sur l'importance de 'sortir des sentiers battus aussi souvent que nécessaire.
- Appréciation générale du plan MARVAL et des échanges interdisciplinaires qu'il a permis.
Transcriptions
Malgré les avancées considérables dans la compréhension des interactions entre les micro-organismes et dans la description du microbiome des plantes, certains mécanismes demeurent encore inexpliqués et nous avons une vision imparfaite de l'activité microbiologique des sols. Dans le contexte de crise profonde que traverse l'agriculture, des retours de terrain font état de résultats significatifs concernant la régénération de la biologie des sols, la fertilité et la porosité. Ces résultats sont obtenus grâce à l'utilisation de produits simples, peu coûteux et cela d'autant plus que les sols sont dégradés. Face à ce constat et dans l'optique de relier les avancées de terrain à la science, le plan MARVAL a vu le jour. Ce collectif interdisciplinaire regroupe des personnes engagées, des experts passionnés qui travaillent ensemble pour approfondir la compréhension des processus de régénération des sols.
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L'objectif est de créer des outils collectifs et accessibles fondée sur l'expérience de terrain afin de diagnostiquer, suivre et améliorer la qualité des sols agricoles à destination des agriculteurs et des techniciens. Notre approche repose sur des techniques low-tech et accessibles à tous, visant à se placer de l'usage des biocides dans la production alimentaire en réintégrant la biologie des sols. Cela contribue ainsi à renforcer l'autonomie des systèmes agricoles tout en respectant nos écosystèmes.
Bonjour, donc Cédric Cabrol, j'ai l'habitude de me présenter comme un agro-éco-climatologue. Je suis issu du monde paysan et comme je dis souvent... Vous entendez pas ? Ok. Comme je dis souvent, j'ai pas trop eu la patience de traire les vaches, donc je suis parti dans le monde de la recherche en chimie et du coup, par cette question du climat ou d'autres questions, régénération des sols, je suis revenu vers l'agroécologie et je passe la parole à monsieur Tinard.
Bonjour tout le monde, Rémi Thinard, je fais de la formation et du conseil en agroécologie, ça veut tout et rien dire mais on fait beaucoup d'accompagnement de producteurs, de groupes de producteurs sur l'autonomisation en termes de fertilisation, être le plus autonome possible. Avec des préparations simples dont on en a vu pas mal passer juste avant, de l'aliphophère aussi, et travailler vraiment sur l'approche, on va dire, nutritionnelle avec pas mal d'outils d'analyse, mais je reparlerai un petit peu plus tard.
Bonjour à tous, moi c'est Camille Verly, au départ je suis biologiste moléculaire dans les plantes, je fais de la recherche, généticien des plantes, si vous voulez parler ADN, je suis l'homme qu'il vous faut. J'ai travaillé dans l'agriculture conventionnelle, dans la recherche de nouveaux produits, de nouvelles techniques plus ou moins conventionnelles, et à un moment j'ai eu un désaccord profond avec ce pour quoi je travaillais. Et donc j'ai décidé de tout quitter et de mettre plutôt au service de l'agroécologie et de notre nouvelle révolution agricole qui, je l'espère, va arriver bientôt grâce à des gens comme vous et grâce aux gens avec lesquels j'ai eu l'honneur de discuter pendant deux jours dernièrement. Pour introduire nous, on nous a demandé de vous présenter un peu ce qui découlait de nos travails deux jours. Donc de faire des hypothèses et des.
Perspectives sur une synthèse on va dire des hypothèses et perspectives des deux dernières journées. Alors on a eu beaucoup de discussions, énormément de discussions et à la fin on s'est dit bon qu'est-ce qu'on présente demain en hypothèses et en perspectives et on a eu beaucoup de mal à se mettre d'accord mais on va dire.
Qu'On Donc on est d'accord sur le fond. Donc globalement sur le fond, on est d'accord sur les hypothèses générales. Après, on est humain, donc il y a des points de détails sur lesquels on se frite. On ne va peut-être pas aller sur ces points de détails-là, donc on va plutôt discuter avec vous et vous montrer un peu les choses qui ont fait clairement consensus entre nous au sein des différentes personnes qui étaient là. Et donc on va pouvoir peut-être partir sur la petite présentation qu'on a faite.
Alors la première chose que je tiens à dire, c'est que ce qui nous a beaucoup mis en désaccord sur ces deux journées et surtout sur la dernière journée, c'est la contextualisation. Je suis obligé d'en parler parce qu'Olivier Husson qui vient de partir, qui nous a parlé de beaucoup de contextualisation, m'a dit si tu n'en parles pas, je ne te parle plus. Et je t'enterre derrière, là je te mets sous la trappe du cirque, tu disparais. La contextualisation pédoclimatique surtout, donc tous les milieux sont différents. Quand on parle d'agroécologie, vous le savez déjà, on est obligé de se mettre dans un contexte et donc c'est pour ça aussi qu'on a du mal à se mettre d'accord sur des itinéraires tout tracés ou des choses vraiment très simples, mettez tel couvert avec tel mélange.
Parce que tout est lié à son contexte et tout est lié à tout un tas de facteurs. C'est ce qui fait la beauté, la complexité et la complexité aussi pour se mettre d'accord quand on essaye de définir des grands itinéraires autour de l'agroécologie. Donc contextualiser, c'est-à-dire à chaque fois essayer de tout identifier à tous les niveaux. Enfin voilà, on va en parler.
Voir d'où on part, tout simplement. Qu'est-ce qu'on a à l'endroit où on est. Et voir où surtout, où est-ce qu'on veut aller. Donc là, je pense qu'on a une image assez représentative d'où on part, à droite. Généralement, quand on a envie de régénérer un sol, c'est que, pardonnez-moi, mais on a quand même un sol pourri. Ou avec quasiment plus de vie. Je pense que vous avez compris que ce qui était l'essentiel, c'était la vie des hommes dans les sols. On va revenir là-dessus. Et donc... Ça a passé. Bon, si tu veux. Moi, je pensais finir en me disant que ce qu'on veut, c'est aller plutôt vers la gauche. Je pense que vous connaissez toutes ces problématiques.
Là on était tous d'accord je crois.
Ouais je crois qu'on était d'accord.
Donc on en revient un peu à la structure du sol, forcément porosité, capacité d'infiltration qui ont déjà été présentées avant.
Donc ensuite voilà une belle image aussi pour montrer ce qu'on veut pas trop voir, ce qu'on aimerait pas trop voir et ça c'est vraiment Le départ de notre question, c'est qu'est-ce qu'on a fait depuis des années pour en arriver là ? À un moment, il va falloir qu'on se bouge un petit peu et qu'on prenne conscience que ce qu'on a fait pendant les 20, 30, 50 dernières années, ça nous a emmené à des problématiques énormes comme celle-là. On n'a pas envie d'avoir ça dans notre champ.
Je vous dirais qu'il y a des trucs qui se voient et il y a des trucs qui ne se voient pas aussi.
On avance un peu. Encore quelque chose qu'on ne veut pas trop voir. On a bien vu ces histoires de porosité avec les premières images. Là, ce qu'on voit très clairement, c'est que lorsqu'il a plu, tout le sol du champ s'est barré sur la route. Pour réparer, quelle est la solution la plus évidente ? C'est de reprendre le sol et de le remonter là-haut. Est-ce que c'est ça qu'on veut ? Je crois que là aussi on est à peu près tous d'accord pour dire qu'il va falloir qu'on sorte de ça. Pour sortir de ça, qu'est-ce qu'il faut faire ? Pour que ces situations n'arrivent pas, il faut avant tout avoir des plantes sur les sols. Transition toute trouvée, donc avoir des plantes sur les sols, on voit bien quel est l'impact que ça peut avoir.
Ici, je pense que vous avez déjà vu ce genre d'image, on montre qu'un sol nu en plein soleil l'été, on peut atteindre des 43,8 degrés au sol. Donc, il faut imaginer que tout ce qui est dedans, dans le sol, toute la vie, qu'elle soit microbienne ou macroscopique, les bactéries, les champignons, mais aussi les nématodes, les protozoaires, tout ce que tu peux avoir dans le sol, tout ça, ça crève à 43,8. Lorsqu'il y a de l'herbe qui a été tendue, a été coupée, on descend quand même à 24,5°C, donc on perd quasiment 20°C. Ce n'est pas anodin, à un moment, entre 24°C et 43°C, je crois qu'on a tous envie de venir plutôt à 23°C. Et puis lorsque les couverts sont relativement denses et relativement hauts, Là, on perd encore de la température pour aller vers une température plus fraîche.
Et donc là, on imagine bien que dans la partie à gauche, ce qu'il y a dans le sol, c'est bien vivant. Et ça va permettre de résoudre nos problématiques d'infiltration d'eau, de disponibilité en nutriments, etc. Mais on va y revenir.
Vous avez entendu parler des contextes d'effondrement de limites planétaires. On peut penser et on peut démontrer, je pense, que les sols auront un impact là-dessus. Là, je vous montre un graphe qui est celui de l'évolution des températures en France. Vous voyez qu'on avait une certaine période de stabilité C'est la partie verte et depuis, dans la période récente, on a eu une première fracture qui correspond à ce que les climatologues appellent la fracture VPD, donc c'est Vapor Pressure Deficit et apparemment on aurait une seconde fracture en cours. Donc ça c'est pour le contexte global. On sait aussi que niveau santé c'est pas top et on va essayer de vous montrer comment peut-être on pourrait avoir des impacts. Regénérer les sols pour avoir un impact sur notre alimentation, biodiversité, cycle de l'eau et climat.
On va dire pas tous les impacts mais des impacts importants que peuvent avoir les sols d'une manière générale sur nos vies et notre planète. Alors on allait déjà un petit peu loin sur les perspectives avec ce que nous a montré Cédric à travers l'évolution du climat et on va voir l'impact que peuvent avoir les sols sur le climat, pas que les sols, les plantes qui vont avec.
Bon bah ça c'est une illustration de ce qu'on a vu tout à l'heure, mais là c'est bien schématisé, on voit bien. Jusqu'à présent sur les photos on voyait le sol et on voyait pas tellement ce qui se passait en dessous. Là ce qui est important, ce que vous pouvez voir, c'est différentes choses. Déjà on est sur un sol couvert. Deuxièmement il est couvert avec de la diversité. Il y a énormément de choses différentes. Il y a des plantes mais il y a aussi des animaux. Et un truc qui me choque quand je vois cette image, c'est les racines. La masse de racines qu'il y a sous le sol, c'est ça l'important, c'est ça qu'il faut obtenir. Avoir quelque chose qui soit capable d'aller profond, qui soit capable de redistribuer toute l'énergie fabriquée par la photosynthèse au sol et aux organismes du sol.
C'est ça qui va faire que notre sol va avoir cette fameuse structure physique, structure chimique et structure biologique qui vont faire que notre sol va pouvoir être en vie et s'améliorer au fur et à mesure du temps. Dans ce genre de contexte, on arrive à augmenter la matière organique, donc à fixer du carbone dans les sols au lieu d'en émettre. C'est quand même un peu magique, c'est ce qu'on veut.
On est vraiment sur deux opposés, c'est une image un peu de propagande, une image un peu forte, on voit que les choux quand même sont démesurés. Mais voilà, au moins ça parle et on va dire que ça permet d'illustrer l'approche. Pour faire une rapide historique des pratiques, on va dire, alternatives, je ne sais pas si tu veux te lancer Cédric.
Je ne sais plus trop ce qu'on avait dit, je crois qu'au début, une des premières choses qui ont été faites c'est de réduire le travail du sol. Après on a introduit des plantes parce qu'on avait le temps d'ajouter des plantes. On s'est aussi posé des questions bien sûr sur les pesticides, la fertilisation peut-être un peu. Et maintenant, voilà, nos collègues vous l'ont montré, on a une nouvelle approche qui est celle d'essayer de rajouter un petit peu de fonctions biologiques dans les sols.
Fonctions biologiques diversifiées, toujours un maximum de diversité, que ce soit dans les micro-organismes qui peuvent être utilisés ou dans les ferments, mais diversité aussi dans les couverts avec toujours un maximum d'espèces, diversité dans les apports de matières organiques aussi. Qu'on peut voir à travers la date destruction des couverts, plus ou moins ligneux. Voilà, vraiment avoir un maximum de diversité pour avoir un maximum d'interactions et de disponibilité de minéraux, d'énergie pour que le système tourne correctement. Donc voilà, un petit peu, on la fait vraiment très très courte l'historique mais bon, ça c'est déjà connu d'une manière générale. Comment remonter la pente alors ? Camille ?
Alors, je ne sais pas si on vous a déjà montré ou si vous avez déjà vu cette magnifique courbe. C'est quelque chose qu'on aime beaucoup utiliser. Merci à Olivier d'ailleurs. Cette courbe montre que lorsqu'on utilise de l'agriculture appelée minière, on est très très bas en pourcentage de matières organiques sur argile, on est très très bas en termes de production de plantes. Qu'est-ce que produit notre plante par rapport à leur capacité ? Et comment faire pour arriver à maximiser la production des plantes et à maximiser la fixation des matières organiques dans les sols ? Il faut remonter la pente. Et pour pouvoir remonter la pente, d'abord, première chose, contextualiser. Savoir d'où on part. Si on part d'ici, ça va être quand même un petit peu plus compliqué de faire redémarrer que si on part de là. Ça fait sens, mais... Donc... Je voulais aller là.
Avec des investissements du coup qui seront différents en termes d'énergie aussi, pour arriver finalement à un terme, le but ultime on va dire dans un système régénératif c'est que tout vient de la photosynthèse, c'est-à-dire que l'énergie, on va essayer de maximiser l'utilisation de la photosynthèse, ça c'est vraiment une clé, c'est-à-dire qu'il faut qu'on ait des plantes qui soient en capacité de produire de l'énergie pour le système, pour les sols, pour même le développement de la plante, pour les fruits, pour les grains, au maximum. Donc maximiser l'utilisation de la photosynthèse, ça veut dire être sûr que la plante soit dans de bonnes conditions pour faire sa photosynthèse. Ça commence bien entendu par l'eau, c'est-à-dire qu'un sol qui n'a pas d'eau, on a des plantes qui ne font plus de photosynthèse, donc qui ne produisent plus d'énergie, et donc qui n'amènent plus cette énergie au système.
On a beaucoup parlé d'exudas racinaires tout à l'heure. La plante va envoyer énormément de sucre ou de molécules carbonées dans le sol pour alimenter tout le système sol, qui lui donne en échange des minéraux, des choses comme ça. Et du coup, il faut vraiment qu'elle fasse un maximum de photosynthèse tout le temps. Alors bon, il y a tout un tas d'éléments limitants pour faire de la photosynthèse. Il faut du fer, du manganèse, tout un tas de minéraux qui doivent être présents dans le sol. La plante, en tous les cas, doit avoir disposition. Mais surtout et avant tout, Je pense que c'est quand même l'eau le facteur limitant, on va y arriver très rapidement.
Une chose à voir aussi là, c'est que si on part de tout en bas pour remonter, ça va être galère. Si on fait juste planter un couvert sur un sol vraiment pourri, le couvert ne va pas prendre. Il y a un moment où il a besoin qu'il y ait de l'eau qui s'infiltre, il y a un moment où il a besoin de donner ses exudats racinaires à des bactéries, à des champignons qui vont lui revendre de l'énergie et des nutriments.
Donc les préparations qui vous ont été présentées tout à l'heure sont vraiment des préparations hyper intéressantes dans ce cas où on part de bas parce que ça fait vraiment, c'est un effet de booster quand on est sur un sol où il y a quasiment plus de vie, comment faire pour remonter rapidement si on laisse juste du trèfle comme ça d'année en année, on va remettre du temps avant d'avoir un sol qui soit capable de produire des beaux couverts. Donc voilà un petit point.
La complexité du système sol qui est plutôt bien résumé, ça montre le... Alors il n'est pas complet, Olivier m'a dit qu'il n'était déjà plus à jour son schéma, c'est un schéma d'Olivier Husson. Et c'est vrai qu'on pourra encore le complexifier, mais ce qu'on voit bien ici, c'est que l'entrée, encore une fois, d'énergie qui est là-haut, on a de l'énergie solaire, c'est ce qui va faire tourner tout le système. De l'eau et du CO2 mais c'est l'énergie solaire qui va permettre de faire tourner tout ça. Donc c'est ce qui va lancer la roue on va dire.
Et l'azote atmosphérique. Parce que si on va pas mettre de NPK, il faut bien que l'azote vienne de quelque part.
Mais aussi les minéraux parce que sous les pieds des plantes, il y a une mine normalement. Il y a pas mal de minéraux donc il y a ça aussi qui compte. Après c'est assez compliqué.
Moi je le trouve simple ce schéma.
Complexe. On ne peut.
Pas schématiser un système complexe en une image. C'est l'éloge de la complexité, mais c'est ce qui est magnifique dans l'agroécologie, c'est qu'on en parlait, et c'est aussi pour ça qu'on ne se met pas d'accord, c'est qu'il y a tellement d'inconnus dans toutes ces choses, qu'au final, on ne fait qu'essayer de comprendre et de comprendre. Et quand on se dit, ben voilà, les hypothèses, oui, les perspectives avec des itinéraires tout tracés où on comprend tout, il y en a encore pour sans doute quelques centaines ou dizaines de milliers d'années, je pense. Mais c'est ce qui fait la beauté de tout ça. Oui après on pourra l'aborder par différentes approches mais déjà de mettre la photosynthèse au cœur du système comme source d'énergie je pense que si c'était expliqué en lice agricole ça aiderait énormément à orienter.
J'ai une petite anecdote là-dessus qui me fait tiquer. A l'époque où je travaillais encore pour les phytos, je faisais pas mal de congrès internationaux où on bossait un peu sur tout ça. Et un jour, il y a un agriculteur qui était là, je sais pas ce qu'il foutait là, mais bon, il était là. Et il a levé la main, il a dit, mais attendez là, vous êtes en train de m'expliquer plein de choses, mais ce que je comprends, in fine, c'est que pour être agriculteur, maintenant, il va falloir que je sois biologiste, généticien, chimiste, mathématicien, physicien, Et vous me demandez d'avoir 5 thèses pour pouvoir planter des tomates. Donc il y a un moment où il va falloir aussi qu'on soit capable de faire comprendre le message simplement sans avoir quelqu'un qui en face est capable de comprendre toutes les différences.
Donc là on a la complexité et puis là on allait vers un peu plus de simplicité sur quelque chose sur lequel on était tous d'accord. C'est avoir une bonne structure de sol. C'est un élément clé. On en a déjà beaucoup parlé ce matin, donc on ne va pas revenir dessus. Mais c'est vraiment quelque chose qui est clé. Donc les tests bèche, les profils télescopiques ou ce que vous voulez, pénétromètre. Mais déjà de regarder si le sol a une structure qui est correcte. C'est très important. Partir sur des sols compactés ou sans porosité, c'est très très compliqué. Et le travail du sol, Xavier l'a déjà dit tout à l'heure. Il a repris une phrase de Frédéric Thomas que je ne répéterai pas. Parce que je ne m'en souviens pas tout à fait.
Mais c'est en gros, voilà, quand on est obligé de le travailler, il ne faut pas hésiter à le travailler parce que sinon on risque de se foutre sérieusement dans la mouise pour relancer un système. Donc avoir une bonne structure et ne pas hésiter à travailler le sol quand on voit que la structure n'est pas bonne. Alors ça peut être de la décompaction, ça peut être de la fissuration, ça peut être du travail du disque avec plus ou moins de profondeur, voire un labour. Il peut y avoir plein de choses qui sont mises en place, mais voilà, ça c'est une base, c'est une bonne structure de sol. Pour accueillir les plantes qui vont pousser dessus et tous les organismes qui vont vivre dedans. Voilà donc les outils simples, on en a déjà parlé.
Et là c'est plutôt l'approche diversité, vous avez deux types de couverts qui ont été semés. Je crois que c'est du tritical d'un côté et de l'autre c'est la même chose mais avec 5 ou 6 espèces en plus. Même conditions, même pluie, etc. Et on voit que l'effet diversité sur les couverts est extrêmement important. D'avoir un minimum de 5, alors là on s'est pas mis d'accord encore une fois, donc je dis 5, mais je vais me faire engueuler, parce qu'il y en a qui ont dit 15, il y en a qui ont dit 20, il y en a qui ont dit 10, mais en tous les cas d'avoir une grande diversité d'espèces c'est vraiment important, je pense qu'on était tous d'accord là-dessus.
Que ce soit dans les couverts, si c'est possible dans les cultures aussi, dans certains cas, et bien entendu tout autour de ce qui va entourer nos cultures. Voilà, donc pour résumer, comment cela roule ? Donc la bonne structure de sol, physique, bien entendu, on est sûr de la fertilité physique mais aussi chimique, parce qu'entre en jeu, et même biologique, parce qu'entre en jeu tout un tas d'organismes et d'éléments qui vont permettre cette structure de sol, de l'eau bien entendu, indispensable à la fertilité des sols et à faire que ça tourne, les plantes, de la nourriture abondante, alors de la nourriture abondante et de qualité, Il faut énormément de nutriments pour faire pousser des plantes, des carences en éléments trace peuvent avoir des impacts.
Le zinc par exemple, cofacteur enzymatique sur les sols et sur les plantes qui sont à l'origine d'énormément de réactions pour que la plante fonctionne correctement et donc si on n'a pas de zinc disponible dans notre sol on peut avoir beaucoup de carences. Alors là je vais me refaire mettre un petit peu dans le droit chemin par peut-être ma transmutation. On ne va pas parler de transmutation maintenant. Ça c'est une hypothèse et une perspective qui est intéressante. Mais voilà de la nourriture de qualité et abondante et puis de la biologie forcément. Voilà là-dessus.
Non, mais je dirais que la roue, en général, dans les approches qu'on a eues, on a surtout pensé aux plantes à l'eau, à la structure physique et aux nutriments. Mais on avait laissé un peu ce côté biologie et micro-organismes. Et vous voyez que la roue, tant qu'il n'y avait pas les micro-organismes, elle ne pouvait pas tourner. Donc on ne peut pas remonter la pente. Donc aujourd'hui, on pense qu'il faut aller explorer. Je pense que nos collègues vous l'ont assez montré. Il faut vraiment s'appuyer sur rajouter cet élément. Qui permet de faire tourner la roue, qui est la biologie, les fonctions biologiques. Ça va nous permettre de l'eau en abondance, puisque le travail de la biologie va nous permettre d'atteindre de très bonnes porosités, donc de très bonnes infiltrations, de très bons stockages en eau.
Donc là on coche la case ça marche, ça tourne plus vite et ensuite la nourriture en abondance puisqu'en fait on peut voir quelquefois si on s'amuse à regarder dans des feuilles voir la quantité de micro-éléments comme j'ai pu faire, j'ai pu voir que dans les zones dégradées où il y a le moins de minéraux dans le sol et bien c'est là où on a le plus de minéraux dans la plante si on fait quelques petites stimulations dans le système. On a parlé de transmutation. Pour les transmutations, c'est les réactions nucléaires à basse énergie. Donc Mathieu qui était là, travaille dans le secteur nucléaire. On a des applications nucléaires où en mettant des bactéries, on arrive à dépolluer les résidus de centrales nucléaires pour éviter les stockages et réduire la radioactivité plus vite. Donc là, il y a des applications industrielles avec des brevets.
Avec des bactéries, les brevets sont là. Donc très certainement, dans les champs, on a ces choses-là. Aujourd'hui, on ne sait pas le mettre en évidence. Mais peut-être que la nature a appris à aller chercher, fabriquer ce qui manque. Donc elle change un peu le plomb en or. Mais voilà, c'est ça. Bon, on n'arrive pas à le montrer, mais voilà, peut-être en rajoutant cette petite note de biologie, on va pouvoir aller faire des trucs. C'est ce qui pourrait aussi expliquer que, en plus de stocker l'eau, d'améliorer la santé des plantes, etc., on va avoir... Ça peut compter.
Et tout ça... Ça ramène de la complexité dans le système, c'est-à-dire qu'on a des éléments qui peuvent se transformer en eau. Alors ce n'est pas de... Ça peut paraître complètement fou, Mais il y a des biblios scientifiques là-dessus qui existent où ils ont fait des réactions avec des levures, des bactéries où on va transformer un élément en un autre alors que normalement un élément n'est pas censé se transformer. Quand on parle de chimie élémentaire, quand on regarde la table périodique, On pense pas que la silice va se transformer en calcium ou des choses comme ça. Je prends des éléments au pif. Mais voilà, ces réactions...
C'est pas ça qu'il nous avait expliqué mais... Mais ça existe, il y a des combinaisons qui marchent.
Vous aurez accès à de la bibliographie sur ce sujet. C'est vraiment passionnant et du coup, ça repousse encore plus loin les portes de la perception, si je peux me permettre, et de la compréhension des milieux. Et ça rajoute encore un petit peu de magie dans ce que peut faire le vivant. En laboratoire, ça se fait réellement.
Oui, on a vu les papiers, les cinétiques sont vraiment très significatives sur la transformation du césium par exemple. Et du coup, ça veut dire qu'en fait, on va pouvoir optimiser l'utilisation de l'énergie puisqu'on a vu dans un système dégradé, on n'a pas trop d'énergie. Ça veut dire qu'aujourd'hui, on est peut-être capable de mieux utiliser l'énergie disponible dans le système pour aider le système à sortir de l'ornière. Et donc notre sol peut devenir une usine au service des plantes. Voilà et ça, ça va avoir des conséquences. Je crois que je te passe le micro.
Non, non, c'est moi l'économique. Bon ben... Ça va avoir donc des conséquences économiques. Il y a une slide, un truc, ou juste... Ben voilà ! Non mais ça va avoir des conséquences économiques sur plein de choses en fait, parce que à partir du moment où on a un sol en bonne santé, où on régénère notre sol, où on travaille avec des couverts, du végétal, ça veut dire qu'on diminue énormément nos intrants. Que ce soit des intrants, on n'utilise plus de pesticides, on n'utilise plus d'engrais, donc les coûts d'un coût de production chutent énormément. Il faut savoir que nous, on regarde ce monsieur là, c'est un américain. En fait, les américains, on imagine qu'ils sont industriés à fond, à fond, à fond. Mais les américains, c'est les premiers à avoir percuté, qu'ils étaient en train de bousiller leur sol.
Parce que quand il y a eu des tornades, des choses comme ça, ils ont eu tout leur sol qui se sont envolés, des nuages qui ont duré pendant des mois où ils ne voyaient plus rien. Et donc, ils ont compris qu'il fallait faire quelque chose et pas laisser les sols nus. Et c'est les premiers à avoir bossé là-dessus.
C'est le Dust Bowl en 1929 ou 1930. Ça a duré plusieurs années. Ils ont investi des milliards d'euros dans la conservation des sols depuis. Deux dollars.
Et donc là, ce monsieur, c'est un monsieur qui, si je ne me trompe pas, a le record de production en maïs en agroécologie. J'ai pu les chiffres en tête.
Alors lui, Richard Hedricks, il avait au départ un sol à 1,7 de matière organique. Il est remonté à 8,2 en 10 ans. Ça lui a permis de passer d'une production de 110 quintaux de maïs en sec dans une zone où les gens font de belles récoltes quand même, ils font 190 quintaux sans irriguer. Et lui, il a eu le record du monde l'an dernier en non irrigué, il a 288 quintaux. Et en irrigué, c'est l'agroécologie qui le détient aussi. Bon, je n'ai pas le nom de la personne, mais il a 360 quintaux. Donc je pense qu'il n'y a pas trop de débat sur comment est-ce qu'on peut faire beaucoup d'argent.
Oui.
C'Est vrai dans plein de cultures différentes encore plus quand on associe les cultures bon après il y a les problèmes de récolte mais les systèmes de mille pas etc sont extrêmement productifs aussi voilà on avance un petit peu conséquences pour la biodiversité C'est à toi.
C'est à moi aussi. Alors, il faut voir que lorsqu'on fait de l'agroécologie, lorsqu'on a régénéré un sol, d'un coup, on va avoir tout un panel de vies qui vient. On vous a parlé de micro-organismes, mais il y a aussi les macro-organismes, donc les petits carabes qui sont les premiers à arriver. Mais on va aussi retrouver un certain nombre d'animaux qu'on n'avait plus du tout l'habitude de voir. Donc là, c'est des guépiers, si je ne me trompe pas, en haut, qui sont des guépiers d'Europe.
En fait, c'est des animaux qu'on a vu réapparaître sur notre ferme. Le carabe, c'est le premier truc qui est revenu dès qu'on a arrêté de tuer les limaces. Le lipide russe est revenu il y a 2 ans, ça faisait 30 ans qu'on ne l'avait pas vu. C'est un crustacé qui vit dans les fossés et qui a besoin qu'il y ait de l'eau, pas d'eau. Comme on le fait un peu sale, ça va bien, il peut revenir. Et après on a aussi l'ampuze qui est le pendant de la menthe religieuse mais qui vit l'hiver. Et le guépier d'Europe qui est revenu nicher l'an dernier. Donc en fait il avait l'habitat, il a niché dans une falaise qui existe depuis 50 ans mais il n'y avait pas le couvert.
Donc maintenant que vu qu'on fait des fleurs, qu'il y a des apiculteurs qui amènent des ruches, le guépier il est venu, il y avait à manger, voilà.
Conséquences pour la santé, il y en a énormément, c'est l'approche santé unique, c'est-à-dire que quand on a des sols en bonne santé qui sont riches en minéraux et facilement disponibles pour les plantes, on va avoir des plantes qui sont plus riches en minéraux et donc comme les animaux ou les humains qui consomment ces aliments sont riches en nutriments, on va avoir accès à beaucoup plus de nutriments, ce qui fait la santé de la plante fait aussi notre santé. On va dire que dans des systèmes où les sols sont vivants, on aura donc forcément une alimentation qui est beaucoup plus riche en éléments nutritifs.
C'est lié aussi à la microbiologie, on voit cette santé unique dans les microbiotes, c'est-à-dire qu'on retrouve des microbiotes qui vont voyager via les êtres vivants, Isabella et les collègues en ont parlé juste avant, mais on va retrouver les nutriments et les microbes qui voyagent en fait par les êtres vivants, du sol vers la plante, vers l'animal et vers l'humain aussi. En fait, on a une boucle d'interaction qui se fait, que ce soit au niveau du microbiote, au niveau des minéraux, au niveau de tout un tas de choses. C'est l'approche santé unique. Et là, il y a une publication très récente qui a été faite à ce sujet. Je ne sais pas si tu veux la commenter, Camille.
Alors, cette publie, en fait, je l'ai trouvée ce matin. Si vous voyez bien, elle apparaît du 27 août 2024. Donc bon, voilà.
J'ai pas eu le temps de la.
Lire dans son intégralité mais je crois que le titre est assez spécifique. La santé des sols est associée avec une augmentation de production et une production très haute. Un sol en bonne santé permet une forte production. J'ai regardé 588 sites dans 27 pays différents. C'est une méta-analyse. C'est pas rien, c'est quand même robuste. Et donc ça y est, c'est des choses qui commencent à sortir, à sortir beaucoup. On commence à avoir plein de gens qui montrent de manière scientifique, dans des publications scientifiques, ce qui jusqu'à présent nous manquait un peu, ce genre de choses. Et donc ça commence à faire vraiment consensus dans la communauté scientifique. Dans une petite partie de la communauté scientifique, mais le pas est en train de se faire.
Et les conséquences sur le climat ?
Donc là, c'est moins... Le pas est à franchir. Mais bon, on a déjà des choses intéressantes. Donc là, je vous amène sur le plateau de l'os en Chine. Le plateau de l'os, c'est là où on a inventé... Vous connaissez tous le croissant fertile, où on a inventé l'agriculture pour le... Nous, les chinois, ils ont inventé l'agriculture sur le plateau de l'Os. Et le plateau de l'Os, donc c'est 500 000 km². Voilà où il est situé, vous l'avez sur la carte. Donc vous voyez, c'est une grande zone. Après 9500 ans de service, le plateau de l'Os s'est un petit peu érodé.
Et ils deviennent de plus en plus arides donc les chinois ont décidé de le régénérer donc ils ont revégétalisé 36 000 km² et en fait on a des papiers qui nous disent que la régénération a permis non pas d'enlever l'eau parce que les plantes auraient consommé l'eau, de toute façon il n'y en avait pas, mais au contraire on a pu régénérer le climat et refaire venir les pluies. Un peu vacillant parce que quand on est un peu loin des côtes, on dépend un peu de ce qui se passe en amont et si la dégradation continue en amont de la mer, on va avoir des impacts sur ce qui est derrière parce que l'eau est recyclée, il y a une partie de recirculation dans les paysages de l'eau.
D'Expliquer le fonctionnement autour des cycles de l'eau et des plantes parce que c'est quelque chose qui est important. Le peu de pluie qui tombe quand il tombe sur un paysage qui est aride comme on l'a vu avant termine dans la rivière en emportant avec cette pluie beaucoup de terre et tout ce qui restait de micro-organismes, de graines etc. Donc on n'a plus rien qui pousse et on n'a pas d'eau dans notre système. Alors que quand la même pluie tombe sur des plantes qui viennent d'être semées ou plantées, ces plantes vont permettre à l'eau de s'infiltrer dans le sol. Cette eau va être évapotranspirée par la suite. Et quand cette eau est évapotranspirée en certaines quantités, elle va permettre de refaire tomber la pluie quand on a suffisamment d'eau. Qui est déjà présente dans l'atmosphère.
Donc en fait on peut recréer des cycles de pluie en mettant en place du végétal et en faisant que quand la pluie tombe elle s'infiltre dans le sol, elle repart dans l'atmosphère, elle refasse tomber la pluie de manière consécutive.
Voilà tout à fait donc. Ce qu'il faut savoir, ce qui est important à savoir, c'est que l'humidité des sols conditionne les probabilités de précipitation et là, il y a un grand consensus là-dessus chez les climatologues. Donc vous comprenez que le climat est profondément instable, ça vous avez dû vous en apercevoir. Et là dedans, la plante vient moduler les probabilités de précipitation. Donc ça veut dire que concrètement, quand il y a des plantes, il peut aussi pleuvoir quand il pleut. Puisque vous avez une humidité des sols que vous ne voyez pas, qui s'appelle l'arrosé, et qui compte que la plante elle évapore l'arrosé le matin ou l'eau qui était dans le sol, et bien ça permet d'avoir un système frais et d'avoir de la pluie. Et après je vous amène, donc là on était chez les chinois, maintenant on va aller aux Etats-Unis.
Donc là c'est plus intéressant parce que c'est bien démontré. Donc simplement en changeant la plante qu'on plante, on peut avoir un impact sur le climat. Donc aux Etats-Unis, on a une zone où on a massifié la plantation de maïs, c'est la cornebelte. En 100 ans, on a multiplié les surfaces par 400%, je crois. Vous pouvez regarder l'article, c'est le lien. Donc ils ont augmenté la densité de maïs et ça a correspondu avec une zone où les pluies ont augmenté. Donc les pluies ont augmenté jusqu'à 20%. Et les températures en 100 ans se sont réduites de 0,35°C alors que ça chauffe partout autour. Comment est-ce qu'on peut être certain que la plante ait pu faire ça au niveau du climat ? Dans la publication, on a ici ce que prévoit une modélisation générique. C'est une modélisation où on n'a pas pris en compte l'assolement.
Le modèle nous prévoit une très légère humidification du climat et un réchauffement. Par contre, si on prend des modèles finement paramétrés avec l'assolement, on reproduit bien des phénomènes d'augmentation de la pluviométrie et de refroidissement. Alors, on n'a pas le niveau exact parce que peut-être on s'est intéressé qu'au maïs et il aurait fallu aussi s'intéresser aux concombres ou aux autres plantes et.
Aussi...
Qu'est-ce que je voulais dire ? J'ai perdu mon idée. En France, si on a du carbone dans le sol, on peut stocker plus d'eau. Vu que l'humidité des sols conditionne les probabilités de précipitation, il est peut-être logique de voir que le carbone peut avoir une certaine influence sur la pluviométrie. Après, c'est sûr que la pluviométrie permet de stocker plus de carbone, mais je pense qu'il faut aussi voir dans l'autre sens comment ça se passe. On va essayer de publier ça. A priori, certains climatologues ont trouvé ça très intéressant comme observation et comme façon de regarder les choses aussi.
C'est intéressant parce qu'on expliquait que pour la photosynthèse, l'eau était un facteur limitant, mais les deux sont extrêmement liés, c'est-à-dire que la photosynthèse va permettre à l'eau de tomber et l'eau va entretenir la photosynthèse. Donc on a encore une fois un cycle intéressant et des interactions énormes à tous les niveaux quand on s'intéresse à cette fonction-là de la plante.
Si ça vous intéresse ces aspects climat, c'est encore au stade des hypothèses mais on a pu développer les choses avec le professeur Jean-Pierre Sartout. Olivier Husson aurait pu venir mais c'est Jean-Pierre qui a fait sa conférence. Il y avait aussi Pablo Baden d'Arbres et Paysages 66. Et on a pendant 4h exprimé notre connaissance, comment elle pouvait interagir aussi avec les sciences du climat. Maintenant je pense qu'on peut vous passer la parole pour des questions si vous en avez ou des impressions.
C'est peut-être l'heure du casse-croûte.
Aussi.
Je voudrais demander combien de pourcent d'eau.
On doit avoir dans la terre ? Le pourcentage d'eau qu'on va avoir dans la terre est très variable. Il est conditionné par la capacité à infiltrer qu'on met au regard de la vitesse à laquelle tombe l'eau. Donc là, si vous ne savez pas trop où vous en êtes, ça se mesure, c'est très simple. Moi, ce que je dis avant d'aller chercher des appareils de laboratoire qu'on n'a pas, qu'il faudrait commander ou fabriquer, etc. Vous prenez simplement une truelle ou n'importe quoi qui peut permettre de travailler vite fait le sol et vous faites une petite fosse 20 cm sur 50 cm. Si vous avez un niveau où vous faites à peu près plat, c'est mieux. Vous prenez un litre d'eau, vous le versez dedans et vous verrez si votre sol infiltre 1 mmH, 10 mmH, 100 mmH ou 1000 mmH.
En fonction de ça, vous aurez une idée de combien vous pouvez stocker l'eau. Après quand le réservoir est plein, c'est sur sa ruisselle. Là par exemple, nous on a pris un orage, c'est tombé 70 mm en demi-heure. Chez nous, on a tout stocké et on était content qu'on ait 70 mm en demi-heure.
J'ai été frappé sur l'image de propagande que vous commentiez. Vous ne l'avez pas commenté, mais sur la partie de droite, il y avait un nuage au-dessus des champs. Oui, pardon, je mets plus proche. Et ça illustre tout ton propos, Cédric, à propos du fait de l'interaction entre l'usage qu'on fait du sol, l'agriculture, les plantes, et finalement le climat. Et je voulais témoigner qu'en tant qu'agriculteur entropical, en Inde pendant 10 ans, Je l'ai vu à l'oeuvre ce truc là, mais tellement nettement, et même à l'échelle de 18 hectares. Donc il faut vraiment être courageux, se remonter des manches, et puis essayer. Et en fait, même si ce n'est pas plus de pluie, parce que je n'ai pas franchement pu le mesurer, c'est plus d'humidité. Et cette notion d'humidité dans l'air est super importante. Là-bas, on a un arbre qui est spécialisé, c'est le cocotier.
Un beau jour, je sors de ma hutte en février et j'entends la pluie. Et en février, du côté de Pondichéry, c'est sec, il n'y a pas de pluie. On a 6 mois sec. A l'époque, on avait 6 mois sec. Et en fait, la pluie, je l'ai cherchée, elle était sous les cocotiers. Les cocotiers ont la capacité, par la structure fine de leurs feuilles et la manière dont ils sont disposés, de capter l'humidité de l'air et de la transformer en eau utile pour les plantes. Mais c'est extraordinaire à voir. J'étais sous la pluie, il ne pleuvait pas. Le petit détail qui est très rigolo aussi, c'est qu'il y avait eu un cyclone en 2011 et un de mes cocotiers était à 45°C. Donc il ne recevait plus la pluie qu'il captait.
Mais en dessous de son pied, il y avait un manguier qui lui, pas con, s'était implanté là et qui récoltait la pluie du cocotier. Comme quoi ils sont vachement malins.
Sinon la deuxième chose, et j'arrête là-dessus, c'est le grand schéma compliqué, poser la question de savoir s'il est compliqué ou simple, moi je ne sais pas, ça dépend à qui on parle et le niveau d'approfondissement qu'on veut donner, mais il y a un truc qui me manque dans tout ce que j'entends qui a été évoqué mais rapidement, l'un c'est que l'azote c'est bien un produit atmosphérique, et l'autre c'est qu'il y a des facteurs minimes en termes de quantité mais essentiels à la croissance qui viennent du sol, de la roche-mer, Et moi j'en parle sous un terme, c'est qu'il y a un cycle de fertilité qui est atmosphérique et il y a un cycle de fertilité qui est lithosphérique, lié à l'activité de la rhizosphère. Et on a tendance à l'oublier parce qu'il est caché.
Et le premier, effectivement, il pèse plus de 95% du poids de la plante. C'est CHON. La base du vivant, c'est 95% des masses dont on parle, donc on se focalise là-dessus, parce qu'on le voit, c'est la partie yang du truc. Mais en fait, les 4-5% qui restent, les autres éléments suivants, après c'est la shoen, donc le soufre, le machin, jusqu'au zinc, le bord, les trucs qu'on voit à peine tellement il y en a. Ils viennent de la dégradation dans le sol et ils ont des constantes de temps qui sont différentes aussi. Le cycle atmosphérique est assez rapide, mis à part le stockage du carbone, le cycle isosphérique est lent, il est stable. Si on en parlait comme ça déjà, je trouve que ce serait peut-être un peu plus clair que ce grand schéma. Voilà, c'est un petit regret que j'ai.
Oui, on l'a un peu évoqué. Pour l'aspect sapeleux sous les arbres, Clairement, les observations au Brésil, je ne sais pas si vous avez entendu parler de Saint-Tropez, j'ai vu des personnes qui ont été chez Arsgot et qui disaient qu'il pleuvait même quand le ciel est bleu. Et en 20 ans, il a eu la maturité d'un écosystème de 1000 ans et c'était le seul sableux dégradé dont personne ne voulait et les rivières coulent. Et après, pour l'aspect minéral, voilà, tout à fait d'accord. Je pense que le vrai luxe, ce n'est pas l'azote. L'azote, il est présent en abondance. Le vrai luxe, c'est les minéraux. Mais voilà, ce qu'on disait, c'est que la biologie est capable d'aller chercher et sûrement plus vite que ce qu'on peut penser. De mes expérimentations, j'ai l'impression qu'on voit les minéraux apparaître dans la feuille.
On peut passer d'un état carencé à au-delà des valeurs usuelles en appliquant des stimulations sur les plantes, en les forçant à exuder et à nourrir l'écosystème souterrain. Gabe Brown, aux Etats-Unis, parle de nourrir le troupeau souterrain. Donc nourrissez vos troupeaux souterrains aussi.
Et pour avoir accès aux minéraux, il y a aussi le brassage du sol qui est fait par toute la biologie. Alors la faune, la microfaune, etc. Enfin les vers de terre qui vont aussi brasser énormément de sol. Plus on a d'activités biologiques, plus on brasse le sol comme une soupe quelque part. Et plus la plante est sûre d'avoir accès à des éléments en quantité et disponibles aussi. Avec des grands systèmes, oui, des grands systèmes racinaires mais aussi des superficiels. Et du coup, essayer d'avoir un système racinaire le plus vertical possible. Superficielle, avoir des racines vraiment sur tous les horizons du profil de sol. Donc la diversité encore une fois de plantes.
Il faut bien avoir en tête que naturellement les minéraux ils ont tendance à descendre et à être emportés par l'eau. Donc d'où ils viennent ? Ils viennent de la roche-mer qui est dégradée et pour les faire remonter c'est contre-intuitif, c'est pas l'eau qui coule. Donc forcément il y a quelque chose de mécanique et de vivant qui le remonte. C'est quoi ? C'est les macro-organismes. Les racines de plantes qui vont les ramener.
Avec un minimum d'énergie.
J'aurais deux petites questions. Est-ce que vous pensez que l'irrigation peut aider à aller un peu plus vite au niveau de la régénération des sols, surtout l'été ? Et ensuite, deuxième petite question, est-ce que vous avez une recette un peu dans l'ordre chronologique de ce qu'il y a besoin de faire pour régénérer les sols ? On a bien vu qu'il fallait semer des couverts, moins travailler le sol. Ici, c'est à peu près ce qu'on fait depuis plusieurs années et on voit qu'il y a quand même des sols qui sont bloqués. Est-ce qu'il faut justement faire toute la panoplie, vous avez dit ce matin, ensemencer des bactéries anaérobiques, aérobiques, faire des décompostes ou est-ce qu'il y a un petit ordre chronologique ? Parce que c'est quand même très chronophage encore.
Une sorte de chronologie, on ne l'a pas fait ensemble sur les 3 jours, donc ça va être une réponse un peu plus personnelle de tous les 3. Pour l'irrigation, encore une fois il faut prendre en compte le contexte, mais j'ai envie de dire oui quand même. Il faut regarder le contexte. Dès qu'on a de l'eau forcément c'est beaucoup plus facile. On peut clairement accélérer la croissance des plantes. C'est l'eau qui est souvent le facteur limitant de la photosynthèse de plus en France. Donc oui l'irrigation va permettre d'accélérer la régénération des systèmes. De l'eau utilisée aussi dans certains cas en aspersion, à certaines périodes, en fonction de l'eau qu'on a disponible.
Mais le fait d'humidifier le sol va permettre de faire travailler toute la biologie du sol, de faire que des plantes poussent dessus et entretiennent ces mini cycles de l'eau dont on a parlé qui se passent sous la canopée du cocotier. Ou même du trèfle ou d'autres plantes. Après on peut les entretenir donc l'irrigation va fortement aider.
Après on peut aller chercher de l'irrigation gratuite, c'est-à-dire capter l'arrosé, on peut introduire de l'hétérogénéité dans les couverts, on peut aussi apprendre à utiliser l'irrigation autrement et investir de l'eau dans le climat pour recevoir de l'eau. Donc ça veut dire concrètement, irriguer un peu en amont, irriguer juste avant un orage, ça permet de capter un peu plus d'eau éventuellement.
L'irrigation minimum, ça serait lancer le système juste avant les pluies. Pour que vous puissiez lancer vos plantes et avoir un sol qui soit capable d'absorber des fortes pluies, si vous avez un minimum d'eau, on va dire que vous n'avez que 12 mm par hectare que vous pourrez utiliser, c'est d'utiliser cette eau juste avant que les pluies arrivent pour lancer votre système vraiment au bon moment.
Par exemple, il peut y avoir des phénomènes d'hystérésie sur les sols, c'est-à-dire que quand ils sont secs, ils ont du mal à s'humidifier. On peut humidifier la surface si on a un peu d'eau avant que la pluie tombe pour faciliter l'infiltration. Après, il faut contextualiser. On peut aussi utiliser l'eau pour investir, planter des arbres qui permettront de mieux conserver l'arrosé, capter l'humidité atmosphérique et après aussi accroître la capacité à capter les orages en été.
Il y a de très très beaux compléments sur les cycles de l'eau sur YouTube. Beaucoup ont été faits par Hervé Coves, par Cédric et bien d'autres personnes. C'est vraiment un sujet qui peut être approfondi avec énormément énormément d'informations et d'idées.
Il y avait une deuxième question ? Il y avait une deuxième question ? La chronologie, qu'est-ce qu'il y a à faire ?
Moi je répondrais à un truc encore, c'est tout dépend du contexte. Il faut vraiment regarder d'où on part. Si on a une semelle de labo, il va falloir fissurer. S'il n'y a pas de semelle, on va peut-être pouvoir penser à faire d'autres choses. Il n'y a pas de recette miracle, tout dépend d'où on est, qu'est-ce qu'on veut faire et quelles sont les possibilités qu'on a. Mais ce qu'il faut, c'est ce que dit Kisseleric, c'est vraiment avoir tout ça. Et j'irai même un peu plus loin parce que là on ne le fait pas tellement apparaître mais il nous faut des plantes. Des plantes ça peut vouloir dire mille fois la même plante dans le champ mais l'essentiel c'est quand même la diversité.
On n'a peut-être pas assez insisté là-dessus mais avoir des plantes très très diverses, avoir de la microbiologie très très diverses, des macro-organismes aussi très très diverses vont permettre de relancer beaucoup plus vite.
Et du coup oui sur des sols bloqués donc regardez la structure déjà la base Structure physique, tout a été fait. Moi je dis souvent il faut actionner tous les leviers en même temps parce que c'est souvent le plus simple pour accélérer une transition. Donc travailler sur la matière organique, mettre de diversité de couverts ou de plantes. S'assurer qu'au niveau des minéraux, ça tourne bien et s'assurer qu'on ait une matière organique qui est riche en minéraux. On apporte ces minéraux d'une manière ou d'une autre, si parfois ils peuvent manquer dans certains sols où ça peut être des éléments bloquants. On n'en sait rien, mais on va dire qu'on part sur des choses simples. Ça peut être l'utilisation de micro-organismes, TCO, l'IFOFER ou autre.
Pour la partie fumier, partez plutôt sur des fumiers parce que les fumiers en général sont riches en minéraux, surtout d'élevage bovin laitier. Les animaux sont bien minéralisés donc on retrouve des minéraux et on va les retrouver pour la culture suivante dans notre sol. Donc ça c'est intéressant aussi, on retrouve énormément de microbiologie en plus dans les fumiers quand ils sont bien conservés. Donc le fumier c'est quand même un outil qui est énorme pour débloquer un sol. Puis après c'est mettre la plante dans de bonnes conditions avec bien entendu l'eau etc. Mais d'avoir cette diversité de minérales et une bonne quantité de matières organiques et de microbiologie, on retrouve ça en général assez facilement dans des fumiers de bonne qualité. Là c'est très personnel, plutôt frais ou pas conservé trop longtemps.
Pour résumer, vous aviez l'habitude de pousser la roue comme ça, comme ça, comme ça, rajouter ça et ça, et la roue elle tourne.
On va prendre une dernière question.
Alors si vous n'avez pas de fumier à disposition, je vais faire un peu de pub pour cet après-midi, Parce que le fumier est intéressant parce qu'il amène de la microbiologie et des minéraux. On peut simuler en fait ce fumier par des préparations liquides qu'on appelle des biofertilisants. On va faire fermenter de la bouse de vache très fraîche, pour démultiplier la microbiologie qui est présente dedans et l'appliquer sur des parcelles qui n'auraient pas cette présence animale. Parce que les animaux ne peuvent passer ou il n'y a pas d'élevage dans le secteur.
Oui et pour donner une anecdote, des fois on pense que la biologie on l'a, moi j'avais une parcelle au pied dans le parc régional du Languedoc à 200 mètres des bois avec à côté des prairies naturelles et tout, quand on met de la biologie on voit que le système répond. Donc ne pas hésiter à tester la biologie et alors comment, dans quel ordre, faites des tests. Ce qui est important de savoir, c'est que dans les grandes industries dans lesquelles j'ai travaillé, on dédie 3% du chiffre d'affaires à la recherche et développement. Donc la recherche et développement contextualisée, c'est chez vous, personne ne la fera à votre place.
Donc faites des tests, prenez le temps, même si vous n'avez pas le temps, mais faites des tests et ne testez pas à large échelle, n'engagez pas 100% de votre chiffre d'affaires sur un test, faites un test à côté, Puis faites éventuellement, vous pouvez rajouter une étape avant la preuve de concept, labo, donc faites un hectare ou deux, pilote, 10 hectares et puis 100 hectares. Ou après c'est vous qui voyez, suivant comment vous êtes accompagné et comment des experts vont pouvoir valider votre protocole et dire bon il n'y a pas de souci pour faire une transpo, vous pouvez aller transposer. Vous pouvez faire de la recherche et développement, vous pouvez toucher du crédit impôt recherche, il n'y a aucun souci. Vous remplissez les dossiers, vous touchez 30%, vous êtes subventionné. Tout le monde peut être subventionné.
Il suffit que le sujet contextualisé n'ait pas été exploré.
Pour la partie blocage, si c'est un blocage qui est minéral, vous pouvez aussi regarder avec les analyses de SEV qui ont été présentées avant. Ça coûte 20 euros l'analyse. Ça permet de voir s'il y a des éléments qui sont bloqués ou pas dans la sève de la plante, si il y a des plantes qui poussent sur ces parcelles. Ça ne résout pas tout, mais ça permet au moins déjà de savoir si ça tourne bien au niveau des minéraux. Donc voilà, en faisant différentes analyses qui peuvent être assez économiques, on arrive vite à piloter le système et à voir ce qui peut être l'élément bloquant. Et si vous ne voulez pas faire d'analyse, activez le maximum de leviers, les moins chers possibles, les TCO, ça ne coûte rien. En application à l'hectare, on est à moins de 3 euros. Les lactofermentations, c'est très économique.
Analyse, vous pouvez faire un brix, teneur en sucre avec un petit réfractomètre, ça c'est intéressant. Et compactomètre... Ouais, bon, brix, faire attention de bien avoir une pression homogène sur la feuille. Ouais, ok. Bon, compactomètre en tout cas, le compactomètre, achetez-en un. Vous pourrez le léguer à vos enfants, c'est du matériel assez costaud. Et la bêche, mais compactomètre est intéressant quand même.
On a des ateliers qui ne sont vraiment pas d'accord. Je prends deux, on a un extra time. De cinq minutes pour prendre trois questions.
Après, on s'arrête.
Bonjour.
Alors moi, je voulais juste essayer d'évoquer un peu l'effet placebo et en fait, de mettre un élément qui manquerait pour moi dans la roue. En fait, c'est l'humain qui aussi peut s'appeler le putain de facteur humain. Mais en tout cas, pour moi, on parle de beaucoup de choses super intéressantes, mais comme si on était nous en dehors de ça. C'est un peu difficile à évoquer et pas très quantifiable, mais c'est comment être à ce qu'on fait, dans quel état on est quand on bosse. Et moi en tant que pépiniériste, je greffe beaucoup par exemple, il faut que j'y crois quand je le fais quand même.
Donc c'est ce genre de choses et je pense ça pourrait aider aussi les paysans qui n'ont pas grand chose d'autre à se raccrocher que d'essayer de remettre la fertilité en place et de prendre un peu de plaisir parce que de l'argent ils ne vont pas forcément en avoir beaucoup. Donc de comment on est à ce qu'on fait.
C'est un sujet très compliqué, c'est ce qui fait qu'on n'avance pas parce que les méthodes, les recettes On peut dire qu'on les a. Pourquoi est-ce qu'elles ne sont pas appliquées ? Pourquoi est-ce que les gens restent dans le conventionnel ? C'est le facteur humain. Nous, on est plutôt des scientifiques et donc on n'est pas des sociologues. La gestion de l'humain, on sait un peu faire, mais ce n'est pas forcément notre cœur de métier. C'est quand même le sujet sur lequel il faut jouer, mais ce n'est pas évident. J'en connais plein des agriculteurs qui ne veulent pas entendre ce que je leur dis. Non mais toi de toute façon t'es dans tes sphères, t'es un scientifique, là tu nous dis n'importe quoi, viens chez moi mettre les mains dans la terre et là je t'écouterai.
Parce que la nana, en question auquel je pense, elle produit 4 quintaux en bio, en blé. Et elle dit, mais pourtant j'ai le bon accompagnement, j'ai le bon truc. Je dis, mais mets un couvert. Non, non, non, non. Bon. C'est, il y a des gens qui veulent, il y a des gens qui ne veulent pas. C'est ça, on ne pourra pas forcément y changer grand chose. Donc ce qu'il faut, c'est de voir les gens qui peuvent avoir une oreille attentive, les intéresser sur un petit sujet. Commencer par un petit truc. Commencer, pourquoi pas parler de couverts avant de parler de micro-organismes. Et avancer petit à petit comme ça. Mais c'est pas évident et on peut pas changer quelqu'un et ses pratiques du jour au lendemain, passer d'un conventionnel à de l'agroécologie avec multi couverts, multi espèces.
Je vais juste faire un petit message entre vous deux. Pour faire changer les choses à grande échelle et c'est d'actualité aujourd'hui, c'est les politiques aussi, on n'a pas de politique qui pousse vers l'agroécologie donc forcément Pour avoir un impact à grande échelle, c'est compliqué aussi. Je pense que l'enjeu il est politique parce que les agriculteurs prennent des risques économiques qui sont énormes dans des conditions en plus qui sont de plus en plus compliquées. Donc s'il n'y a pas des politiques économiques qui soutiennent cette transition-là, c'est encore plus dur. Même pour démultiplier, montrer, communiquer sur tout ça.
Je pense qu'à l'échelle individuelle, il est vraiment important de se donner le droit à l'erreur. Donc pour ça, nous on le fait parce qu'on est chercheur, parce qu'on se donne le droit à l'erreur. Donc c'est échelle, preuve de concept, labo, pilote et induce. Et on avance pas à pas, il y a des méthodes de travail. Et après, voilà pour la société. Tant qu'on n'aura pas multiplié l'épreuve de concept, on ne pourra pas démontrer. C'est vraiment important pour tous les gens chez qui il y aurait eu un écho de ce qu'on raconte, de tester, de faire l'épreuve de concept et de montrer, de documenter ce qu'on fait.
Si vous voulez faire un truc où on peut regarder facilement vers le satellite, il faut au moins 30 mètres de large, et après on a tout l'historique, même si vous ne prenez pas de note, on peut revenir dessus, on peut voir qu'il y a eu des progrès de photosynthèse par rapport à à côté, à l'endroit. Bon, après, n'allez pas caler un témoigne dans la zone où ça ne pousse pas, et le truc où vous voulez faire mieux, dans la zone qui pousse, soyez honnête, coupez le champ à 2, à 90°, vous mettez un bout de qui pousse pas dans la zone test, et voilà.
Et du coup, étant abandonné un petit peu par les politiques, c'est souvent le collectif qui fait aussi la force et qui permet d'avancer sur tout ça. Et donc, s'organiser en collectif, en groupe, en GI2E, etc., ça permet d'aller beaucoup plus vite, beaucoup plus loin.
Un élément important, c'est que dans un groupe, pour faire basculer un groupe, il faut atteindre une masse critique qui est de l'ordre de 17%. Donc sur 10 agriculteurs, si vous êtes deux, tant que vous êtes un, vous êtes le type dans son coin qui fait des trucs bizarres, à partir du moment que vous êtes deux, il y a un troisième qui va venir qui va dire, oh les gars, vous faites quoi là ? Expliquez-moi.
Top, terminé.
Merci pour la dernière question.
Donc merci, tout était très intéressant. La question c'est, on a parlé de technique, de structure, de biologie, de nutriments.
De diversité, de production et de contextualité.
Et j'ai une question là, et la beauté dans tout ça.
Hervé va faire très court.
Très court. Juste une petite histoire pour bien se rendre compte que la vie est belle. Je voulais parler d'une petite fille de 12 ans. Ça, il y a 80 ans de ça. Elle avait 12 ans. Sa mère est morte en mettant au monde son petit frère. Et à 12 ans, elle s'est occupée aux portes du désert en Algérie. Elle s'est occupée d'un bébé. Qu'elle a élevé, sans lait. Sans lait, et ce que les vieilles, là-bas, lui ont appris à faire, c'est de prendre des racines d'asphodèle, de lait lacto-fermenté. Oui, lacto-fermenté. J'ai beaucoup réagi à ça. Pourquoi lacto ? Et qu'on peut nourrir un bébé avec ça, quand on n'a pas de lait.
Et elle a élevé, Tonton Yves, et de ce petit geste initial qui a permis de sauver un enfant, et bien trois générations après, il y en a un qui est devant vous. Vous voyez. On veut lactofermenter nos sols. C'est juste allaiter les sols. La terre, la terre prend soin de ses enfants et les allaite. Et lorsque la terre va mal, et bien il faut revenir aux fondamentaux. Au primordial. Le primordial, c'est ce qui vient avant. Et je ne sais pas si vous avez remarqué, les personnes qui ont été les plus, qui ont mis le plus en avant, justement, le fait d'utiliser des lactofermentés dans notre groupe, ce sont les femmes. De prendre soin de la terre avec sagesse, et je voudrais justement qu'on remercie et qu'on honore nos sages femmes, qu'on peut applaudir, faire beaucoup de bruit pour.
Elles.
Les sages-femmes qui ont compris et qui ont peut-être tout simplement ressenti que lorsque ça va mal, il faut revenir aux fondamentaux et recommencer à élever les plus petits êtres de nos sols en les aidant avec ce qu'ils savent se consommer et donc cet acide lactique, ce lait de la terre qui est capable d'être formé et de se développer. Et donc ça, c'est vraiment un concept de nutrition primordiale. Pour avoir des clés sur les façons d'agir et d'interagir avec nos fermes, nos exploitations, dès que ça va mal, on peut penser à ça. Mais il y a un autre élément qui a été surtout transmis dans notre groupe par des hommes. C'est tous les têtes compostes. On n'a pas eu le chapitre des EM mais on aurait aussi pu l'avoir.
C'est tout ce qui va concerner la fertilité, mais dans la fertilité, un élément important qui est la mémoire. La mémoire. Différents types de mémoire, la mémoire de la vie, la mémoire des écosystèmes au travers de la complexité de tous les micro-organismes qui créent les écosystèmes. Et on peut aussi avoir cette attention là de se référer à cette mémoire, cette mémoire d'un territoire avec un compost réalisé avec les matières végétales d'une exploitation et avec la diversité de tout ce qu'il y a dedans. Une mémoire plus importante, plus vieille, plus ancienne, liée aux forêts.
Les humains sont issus des forêts, et donc dans les litières forestières, il y a des choses qui apportent aussi une mémoire particulière, ou une mémoire encore plus primordiale, qui est celle de cette intuition de la biodynamie que les microbiotes humains se sont constitués chez des chasseurs-cueilleurs qui suivaient des troupeaux de vaches. De vaches, de rocs, de bisons, des choses comme ça et que donc nos microbiotes se sont construits dans les microbiotes des vaches et que cette corne de bouse de corne là est une information aussi qui apporte. Il pourrait y avoir plein d'autres informations de cette nature là qu'on peut penser, qu'on peut raisonner et qu'on peut avoir en tête pour essayer de comprendre où on en est. Est-ce que j'ai un problème à un moment donné, même si j'ai tout bon, même si tout est bien, j'ai quand même des problèmes.
Et à ce moment-là, c'est quoi ce qui me manque ? Est-ce que c'est un blocage ? Et donc, tout de suite se dire deux possibilités. La première possibilité, c'est de revenir au primordiaux, l'actofermentation, et ça permet au système de redémarrer sur quelque chose de nouveau. Deuxième possibilité, c'est que dans mon écosystème, il n'y a pas encore les éléments qui vont permettre de le débloquer. Et donc là, tout ce qui va apporter plus de vie, toute cette biodiversité des plantes, de la microbiologie, et bien ça, c'est le deuxième élément. Et on peut conjuguer justement ces deux réflexions pour essayer d'avancer en confiance dans un monde dans lequel on espère, oui, et on espère du fond du cœur qu'il y ait plus de beauté. La vie est belle. Merci à tous.
Et bien voilà, trois hommes, trois styles, une seule présentation et une transition douce par-dessus. Merci d'être venu donc à ce concours de barbe annuel. Nous allons maintenant passer à un exercice de sobriété et capillaire heureuse avec Xavier qui va nous faire un exercice de synthèse de la matinée.
Après les messages d'amour d'Hervé Covesse, je propose de revenir sur ce qui a été dit et en faire une synthèse. Je suis technicien, on revient sur de la technique. Le thème de la matinée c'est la régénération de la fertilité durable des sols. Et du coup, je vous propose de faire une petite synthèse. Mes collègues ont dit qu'il n'y a pas de recette miracle, et moi je dis pouf pouf, moi je l'ai, alors je vais vous la donner. Il y a deux niveaux au niveau des agronomes, il y a les autres et il y a moi. On va parler de fertilité. C'est l'objectif. On veut qu'elle soit durable. Il faut qu'elle soit durable. Donc on a parlé de la fertilité physique. Comment on fait pour améliorer durablement la fertilité physique ? Il faut qu'il y ait des plantes qui poussent dessus.
Il faut que ça pousse bien. Donc il faut que la porosité physique soit bonne. Il faut vérifier. On a parlé des indicateurs, intéressez-vous chez vous si vous voulez régénérer vos sols, intéressez-vous aux indicateurs dont on a parlé. Sur la fertilité physique, il faut s'assurer que tout va bien par la notion d'indicateur et il faut faire les corrections si nécessaire. Pas de dogme, ne sortez pas d'ici en se disant qu'il ne faut pas travailler les sols. Les sols doivent être travaillés seulement si nécessaire. Mais il faut y penser. Premier étage de la fusée de la fertilité. Deuxième étage de la fusée fertilité. La chimie. Vous voulez démarrer en production végétale. Pour changer vos techniques, il faut que vous sachiez où vous en êtes de la fertilité chimique de vos sols.
Il faut du diagnostic, il faut des indicateurs, il faut élever les sols, il faut les envoyer en analyse et il faut faire les corrections si nécessaire. Pourquoi faire ces corrections ? Parce que la chimie du sol a un impact sur la physique du sol, comme j'ai expliqué ce matin, et a un impact sur la biologie du sol. Si vous démarrez sans faire ces corrections, et bien vous ralentissez les systèmes. On a une notion sur la physique du pas de temps. Quand je dis le pas, c'est le pas de temps acceptable dans votre contexte pour améliorer vos sols. Ça peut être, moi je ne veux pas perdre de temps, je veux améliorer mes sols mais ma prochaine culture je veux qu'elle soit une rentabilité maximale. Une productivité maximale.
Ce n'est pas pareil que si on se dit je veux que mes sols soient régénérés dans cinq ans. Donc il y a une notion de contexte à ce niveau là. Faites vérifier avec des indicateurs que votre chimie du sol est bonne et faites les corrections nécessaires si vous voulez que ça aille vite. En faisant des apports. Voilà et puis ensuite bien sûr la fertilité biologique et donc la biologique donc j'ai parlé de la chimie la biologique finalement c'est celle qui a été le plus évoquée forcément par les intervenants qui sont passés ce matin et moi j'ai ressenti deux choses c'est qu'on a parlé de biologie qui n'était pas une biologie du laisser-faire mais d'une biologie qu'on cherche à forcer pour régénérer mieux et plus rapidement les sols. Comment ? En forçant la végétalisation des sols.
Il n'y a pas de secret, c'est une recette miracle. Si vous voulez améliorer vos sols, il faut les végétaliser. Aussi longtemps que possible au cours de 24 mois. Vous êtes agriculteur, il y a des moments où il faudra peut-être retirer ces végétaux qui ont poussé, les couverts végétaux, etc. Pour mettre, pour imposer votre culture. En tous les cas, il faut avoir pour objectif, non dogmatique mais en objectif, d'avoir les sols végétalisés en permanence. C'est une vraie nécessité. La végétalisation peut être choisie et elle doit être gérée. Il faut que les plantes qui poussent sur votre sol que vous voulez régénérer poussent le mieux possible. S'il faut les fertiliser, fertilisez-les. Utilisez les indicateurs d'analyse de sol et des analyses de feuilles qui sont un petit peu une révolution. Cela a été évoqué en vérifiant la composition chimique de la feuille.
Cela permet de corriger des carences qui permettra à la plante de mieux pousser et de mieux stocker du carbone liquide dans le sol. Soignez le confort minéral de vos cultures. Et de vos intercultures. Lorsqu'on parle de végétalisation, cerise sur le gâteau, si en plus vous pouvez vous intéresser et développer l'agroforesterie, vous rentrez dans un système qui est encore plus complet sur le plan des services écosystémiques. On peut en ajouter une couche encore, si vous pouvez faire pâturer vos couverts végétaux ou vos résidus de culture, faire passer des animaux, ça va aussi dans le bon sens. Un lien avec le microbiote évoqué pendant toute la matinée, ça va aussi dans le bon sens. Quand vous pouvez le faire, ce sera mieux. On améliore un peu plus la régénération des sols.
Donc intéressez-vous à ça, le traitement, la façon dont on gère ces cultures et ces intercultures en termes de fertilité, en termes aussi destruction ou de façon de l'exploiter. Il a été évoqué la question du pâturage, le pâturage lorsqu'il est bien géré améliore énormément mieux la fertilité du sol que lorsqu'il est gérées de manière un peu classique. Intéressez-vous au pâturage tournant dynamique, mais le thème très cher à Cédric Cabrol, le pâturage exudatif qui consiste à pâturer très peu les herbes, de réduire leur volume très peu parce que ces herbes, leur réaction physiologique, ça va être d'améliorer un peu plus la fertilité du sol. Intéressez-vous à ce genre de choses, c'est des choses qui vont aussi dans le bon sens en termes de fertilité biologique. Si nécessaire et si possible, arrosez vos cultures, vos intercultures.
C'est un schéma très général, c'est très contextuel, mais quand on veut remettre de la fertilité durable dans le sol, il faut qu'il y ait des plantes, c'est la photosynthèse qui fait le boulot. Si les plantes poussent plus parce qu'on a pu les arroser, parce que c'était pertinent, etc., ça va dans le bon sens. Il ne faut pas avoir le dogme du laisser-faire. Avec le laisser-faire, ça prendra plus de temps et on n'y arrivera peut-être jamais. Ça dépend des contextes. On peut aussi apporter, pour favoriser la biologie du sol, des amendements de masse, des quantités de compost ou de broyats végétaux. Donc là il y a une notion d'énergie qu'on apporte de l'extérieur, ça fait partie des outils de régénération des sols.
Intéressez-vous aux caractéristiques des différentes matières organiques pour qu'elles rendent au mieux le service dont vous avez besoin pour la régénération de vos sols. Et ensuite, ce qui a été évoqué dans des techniques très interventionnistes, même si elles sont très naturelles, les lactofermentés, les têtes compostes, les apports d'EM, etc. De protéines hydrolysées, acides aminés, acides humiques, acides fulviques. Voilà des outils biologiques de forçage des systèmes écologiques. Pour aller plus vite en termes de régénération des sols. Intéressez-vous à ces domaines là qui vous permettront d'aller plus vite et comme le disait mademoiselle Souvinier, je viens d'avaler ton prénom, Mylène, c'est qu'il y a le sentiment des agronomes qui pratiquent ce genre de choses depuis un certain temps, qui font de l'expès, c'est que si on empile toutes ces techniques qui vont dans le bon sens, on a des résultats qui sont meilleurs pour déplafonner les résultats.
Donc ce n'est pas parce que vous intéressez au thé de compost qu'il faut se dire, j'ai mis du thé de compost donc je ne m'intéresse pas au lactofermenté, au vifersa ou à toutes les autres techniques. Ensuite, comme je l'ai dit, le laisser faire prend plus de temps et donc on a vraiment une question de temps disponible que vous choisissez d'avoir pour la régénération des sols. Et enfin, mettez-y de l'amour. Parce que, je vous le dis, Hervé Coves n'a pas le monopole de l'amour. Merci beaucoup.
Je ne vais pas vous embêter très très longtemps. On m'a demandé de vous faire part de la façon dont j'ai perçu ces trois jours, en ce qui me concerne cette matinée, parce que je n'ai pas pu venir hier et avant-hier. Je ne serai pas long, je pense que j'en aurai pour moins deux minutes. Je vais un petit peu paraphraser Frédéric Thomas, qui a été évoqué ce matin, qui dit qu'il faut labourer le moins souvent possible, mais labourer aussi souvent que nécessaire. Moi j'ai envie de dire qu'en tant que scientifique académique, si vous ne me connaissez pas je travaille à l'agro à Toulouse, j'ai fait longtemps des recherches à l'INRA et actuellement au CNRS, donc je suis, en tout cas on peut me qualifier de scientifique cartésien peut-être, et en tant que cartésien justement on nous demande de ne pas trop sortir des sentiers battus.
Mais ça c'est quand on est un petit peu trop cartésien, moi je ne suis pas peut-être suffisamment. Donc j'aime bien sortir des sentiers battus, c'est pour ça que je suis venu ici aujourd'hui. Et donc j'ai envie de dire, sortons des sentiers battus, en tant que scientifique, j'ai envie de dire, sortons des sentiers battus le moins souvent possible, mais sortons des sentiers battus aussi souvent que nécessaire, et honnêtement, je pense que ça devient de plus en plus nécessaire. Voilà.
Merci à vous.
Cendre.
2 kilos. Sulfate de fer, 2 kilos. À la place de la sambre. On évite de trop mélanger.
Je ne sais pas, une navette par.
Exemple, ou un radis fourragé, je ne.
Sais pas, un truc comme ça...
Pour la consommation des bactéries aussi, et aussi des champignons, et donc la libération...
Cherchez à récupérer du fer et de l'azote, le sang séché fonctionne très bien. La binoculum, il faut la mettre dedans.
Les histoires de sucre aussi, il faut.
La mettre dedans... Ça se trouve facilement en jardinier, et ça vous permet d'avoir.
Vos propres acides aminés.
Parce qu'en fait là, l'intérêt c'est tout.
Le génétique en lui-même, c'est déjà croisé.
Par exemple là sur de la précoce.
Je crois que j'ai assemblé un tout de 40 variables.
Un agrégat de matière organique, ça va dépendre de la densité de semoule et des choix de ce que vous allez implanter, mais effectivement on peut prendre le risque de l'appliquer notamment sur un agrégat.
Si vous avez des sols flingués avec très peu de matière organique, très peu dans des conditions compliquées, ça, ça va être un support en plus pour augmenter la fertilité.
Le plan Marval, c'est bien.
Alors, le plan Marval, c'était super.
Trois jours passés ensemble.
C'était chouette.
J'ai été content d'être là, d'être convié parmi ce panel d'experts.
Un espace d'échange extrêmement riche avec des.
Spécialistes de très très haut niveau.
C'est vrai que ça me fait très plaisir d'être au milieu de gens qui.
Ont ce niveau de compétence.
C'est hyper important. Parce que moi, tous les gens qui étaient là, je ne les avais presque jamais vus réunis tous ensemble.
C'était un événement, je dirais, merveilleux, le mix de ce qui se passe en journée et de ce qui se passe le soir, la rencontre avec des gens très pointus dans leur domaine.
Et puis très riche en idées, en échanges.
Le cadre est sympa, les jeunes sont sympas, moi je suis super ravi de vous y retrouver l'année prochaine.
Ça a été une super belle organisation.
Des rencontres excellentes, merveilleux et qui donne.
Beaucoup d'idées pour le futur.
Super heureux. Je trouve que l'objectif a été atteint dans le sens où je l'entendais au départ, c'est-à-dire mettre en relation des gens qui ont des disciplines différentes. Voilà qu'une organisation au top est un lieu, de ma foi, très sympathique. Vraiment trois jours au top.
C'était un super plateau, des super gens et le pari qui était de faire non seulement se rencontrer des chapelles mais aussi de les faire travailler ensemble et devenir des copains en gros. Je pense que le pari est gagné et c'est tout ce qu'on va en tirer.