Aquaponie

De Triple Performance
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Miniature truite aquaponie.jpg

L’ aquaponie demeure, à ce jour, relativement méconnue du grand public, et ses définitions sont très diverses. Pourtant, bien qu’il existe en effet plusieurs types de systèmes de production aquaponique, une simple analyse étymologique du terme permet généralement de rassembler ces pratiques variées derrière les mêmes grands principes.

Définition

Le terme « aquaponie » vient de la combinaison des mots « aquaculture » et « hydroponie ». Dans son sens littéral, il désigne donc toute activité d’élevage d’organismes aquatiques réalisée dans des conditions contrôlées ou semi-contrôlées par l’homme, associée à la culture de plantes  irriguées par une solution nutritive.

En France, son entrée dans les dictionnaires s’est produite dans les années 2010. Le Larousse en ligne mentionne l’intégration du mot dans son édition de 2014, il le définit comme suit :

« Système en circuit fermé qui associe l’élevage de poissons à la culture hors-sol de plantes, lesquelles assurent la filtration de l’eau en y puisant les nutriments produits par la décomposition des déjections des poissons. »

Le Robert lui propose :

« Culture hors sol de plantes terrestres reliée en circuit fermé à l'élevage d'espèces aquatiques. »

Histoire de l’ aquaponie

Maquette de reconstitution des chinampas au temps des aztèques

Bien que l’origine exacte de l’aquaponie fasse encore débat, de nombreuses sources font référence aux « chinampas », jardins flottants en zone lacustre développés par les aztèques il y a plus de 1000 ans, comme forme archaïque de l’aquaponie moderne.


En chine continentale, en Thaïlande et en Afrique, depuis l’apparition de la culture du riz, des systèmes intégrés de rizi-pisciculture se sont développés avec le couplage de production de riz et de poissons (Pierre Foucard, 2020).

Le développement de la l’aquaponie moderne a émergé aux Etats-Unis dès le début des années soixante-dix avec les travaux de recherche réalisés par le New Alchemy Institute en Caroline du Nord dont les publications qui en sont issues font aujourd’hui encore figure de références. Dans les années 80’, le Dr James Rakocy et ses collègues de l’Université des Îles Vierges développent un système aquaponique expérimental mais à échelle significative devenant une référence pour le dimensionnement des premières fermes aquaponiques.

Les systèmes aquaponiques

De façon générale, l’aquaponie repose sur la dégradation et la minéralisation bactérienne des déchets organiques relargués dans les eaux d’élevage d’une unité de production aquacole (poissons, crustacés etc.) et leur recyclage par la mise en place, en parallèle, d’une culture de végétaux hors-sol.

Les techniques de cultures des végétaux sont identiques à celles utilisés en hydroponie. Elles reposent sur différentes méthodes d’irrigation parmi lesquelles on peut citer :

-       Le goutte à goutte,

-       La brumisation,

-       L’inondation (tables à marée)

-       La culture en eau profonde sur radeaux flottants

-       Le technique du film nutritif (NFT)

Circuits couplés

Dans un système aquaponique couplé, les circuits d’élevage aquacole et de culture des végétaux fonctionnent en un seul circuit fermé où l'eau circule en continu. L’eau issue de la filtration biologique est dirigée vers un système de culture de végétaux, lesquels, en absorbant une partie des minéraux dissous, restituent une eau filtrée (phytoépuration) à l’unité d’élevage aquacole. Ce système est simple et efficace, mais les paramètres doivent être soigneusement gérés pour répondre à la fois aux besoins des poissons et des végétaux.

Circuits découplés

Dans un système aquaponique découplé, les circuits d'aquaculture et d'hydroponie sont partiellement ou totalement séparés, permettant un contrôle indépendant des deux systèmes. L’eau enrichie en nutriments provenant de l’unité de biofiltration de l’élevage aquacole est envoyée dans le système de culture des plantes, mais ne retourne pas dans le circuit d’élevage aquacole. Cette séparation permet d'ajuster les paramètres physico-chimiques de l’eau de manière optimale pour chaque sous-système de production végétale sans pour autant venir perturber les conditions d’élevage du système aquacole.

Oui mais alors ?

Cette diversité des systèmes aquaponiques modernes et pratiques culturelles anciennes n’est pas forcément exprimée dans les définitions, souvent trop spécifiques, de l’aquaponie. La plupart du temps, elles se concentrent sur une vision traditionnelle et simplifiée de l’aquaponie, limitée à un système en circuit fermé où poissons et plantes partagent le même cycle de l’eau. Elles ignorent alors les systèmes découplés où les circuits aquacoles et hydroponiques sont séparés. Lorsqu’elles mentionnent uniquement les poissons comme type d’aquaculture pratiquée, elles écartent les autres possibilités d’élevage, celle des crevettes par exemple.

En outre, si les définitions courantes de l’aquaponie peuvent sur certains aspects marginaliser les pratiques anciennes de cultures hors-sol pas toujours associées à un élevage contrôlé d’organismes aquatiques, elles tendent également à négliger les évolutions technologiques présentes et à venir.

Finalement, les définitions les plus générales de l’aquaponie sont souvent aussi les plus inclusives, comme par exemple : Système de production intégré qui associe l’élevage d’organismes aquatiques (poissons, crustacés, etc.) à la culture de végétaux, où les déchets organiques des animaux sont convertis en nutriments assimilables par les plantes.


Annexes


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