Protection des ressources grâce aux systèmes agro- forestiers adaptés aux régions

De Triple Performance
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Ce document explore le potentiel des systèmes agroforestiers adaptés aux régions suisses pour protéger les ressources naturelles, notamment en réduisant les déficits environnementaux dans l’agriculture, tels que la pollution, l’érosion ou la perte de biodiversité. Il vise à démontrer comment l’intégration d’arbres dans les exploitations agricoles peut contribuer à atteindre les objectifs environnementaux de la politique agricole, tout en maintenant la productivité. L’audience principale concerne les décideurs politiques, les agriculteurs, les chercheurs, et les acteurs impliqués dans la planification territoriale et la gestion durable des ressources agricoles.

Résumé

Introduction

Le document met en avant l’objectif de la politique agricole suisse de protéger et d’utiliser efficacement les ressources naturelles en utilisant des systèmes agroforestiers. Ces systèmes, combinant arbres et cultures agricoles, visent à atteindre des objectifs environnementaux tout en maintenant la productivité agricole.

Protection des ressources par les systèmes agroforestiers adaptés

L’étude identifie les régions en Suisse où l’agriculture cause des déficits environnementaux dans des domaines tels que la biodiversité, le paysage, le climat, l’air, l’eau et le sol. En transformant 13,3 % de la surface agricole utile (SAU) affectée par ces déficits en systèmes agroforestiers (ex : rangées d’arbres, arbres pour le fourrage, arbres d’ombrage), il serait possible de compenser jusqu’à 13 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole.

Méthodologie et analyse spatiale

Les chercheurs ont utilisé des cartes numériques à l’échelle nationale pour évaluer les déficits environnementaux et leur recoupement dans différentes régions. L’analyse, basée sur des données spatiales à 10 m x 10 m, a permis d’identifier les régions présentant simultanément plusieurs déficits et d’évaluer le potentiel des systèmes agroforestiers à y remédier. Les résultats montrent une répartition géographique claire des déficits et des régions prioritaires.

Répartition spatiale et potentiel des déficits environnementaux

Les zones avec plusieurs déficits se situent principalement sur le Plateau, la région jurassienne et dans les Préalpes, où des risques comme l’érosion, l’eutrophisation ou la hausse des températures sont prédominants. 13,3 % de la SAU présentent trois déficits ou plus, notamment dans les zones de grandes cultures intensives, où l’introduction de systèmes agroforestiers pourrait réduire significativement l’impact environnemental et contribuer à la lutte contre le changement climatique.

Potentiel de l’agroforesterie dans la protection des ressources

Les systèmes agroforestiers peuvent améliorer la biodiversité, réduire l’érosion et l’utilisation excessive de nutrients, stocker du carbone, et atténuer la chaleur en période estivale. Différents types de systèmes (sylvo-arables, sylvo-pâturaux, vergers haute-tige, pâturages boisés) sont adoptés en Suisse, certains bénéficiant déjà de subventions et de reconnaissance environnementale. La plantation d’arbres avec des cultures permet de capter du carbone, contribuer à la stabilité du sol, et améliorer la résilience climatique.

Discussion et limites

Les cartes utilisées dans l’étude ont des limites liées à leur résolution et à la disponibilité limitée de certains critères, comme la qualité des sols ou la préservation du paysage. Les systèmes agroforestiers, bien que prometteurs, doivent être adaptés aux contraintes écologiques et économiques locales, notamment en termes de profondeur du sol, gestion de l’eau, et concurrence avec d’autres usages du sol. Leur adoption dépend également de la volonté des exploitants agricoles.

Perspectives et recommandations

Le cadre de la PA22+ prévoit de fusionner diverses stratégies régionales pour favoriser le développement des agroforesteries, en s’appuyant sur les cartes existantes pour prioriser les zones d’intervention. Les systèmes agroforestiers représentent une solution clé pour atteindre les objectifs de lutte contre le changement climatique, améliorer la résilience et protéger les ressources naturelles, tout en maintenant une activité agricole productive.

Points clés

Systèmes agroforestiers peuvent contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 13 %
En convertissant 13,3 % de la surface agricole utile affectée par plusieurs déficits environnementaux en systèmes agroforestiers, il est possible de compenser jusqu’à 13 % des émissions du secteur agricole, notamment via des rangées d’arbres dans les grandes cultures ou des arbres pour l’ombrage des animaux.
Les systèmes agroforestiers améliorent la résilience climatique et environnementale
Ils favorisent la protection contre l’érosion, la réduction des nitrates et phosphore dans l’eau, augmentent la capa­cité hydrique des sols, et atténuent les impacts du changement climatique tels que la chaleur extrême, la sécheresse et les fortes précipitations.
Les agroforesteries modernes en Suisse sont déjà exploitées sur environ 120 ha et offrent de nombreux bénéfices écologiques
Les principaux systèmes comprennent les vergers haute-tige, les arbres fourragers et bois/fruitiers, contribuant à la biodiversité, la protection contre l’érosion, avec un stockage annuel potentiel de 1,2 t de carbone par hectare, favorisant à la fois la biodiversité et la séquestration du carbone.
Les cartes et analyses spatiales permettent d’identifier précisément les régions à déficits environnementaux appli­cables à l’agroforesterie
Ces outils cartographiques à l’échelle nationale montrent que 13,3 % de la SAU cumulent au moins trois déficits environnementaux, principalement sur le Plateau, ce qui permet de cibler les zones où la mise en œuvre de systèmes agroforestiers serait la plus bénéfique.
Les systèmes agroforestiers ne conviennent pas systématiquement à toutes les situations écologiques ou économiques
Leur efficacité dépend des caractéristiques du sol, de la disponibilité en eau, de la compatibilité avec d’autres usages du sol, et de l’engagement des exploitants, limitant leur déploiement dans certains contextes.
Les politiques agricoles régionales intégrant l’agroforesterie peuvent renforcer la protection des ressources
Les stratégies régionales, combinant réseaux de mise en réseau, qualité du paysage et protection des ressources, peuvent optimiser le développement d’agroforesterie adaptée aux besoins locaux, en lien avec les objectifs environnementaux et climatiques.

Sources